LE FIL. Janvier / Février 2012

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© Amnesty International

plus guère que les vêtements qu’elles ont sur le dos et quelques bâches en plastique qui servent d’abri. Les bombardements créent un climat de peur constante. Un grand nombre de ces déplacés a dû abandonner ses champs à un moment essentiel pour les récoltes. Le gouvernement soudanais a bloqué délibérément ou a sérieusement restreint l’aide humanitaire dans la région, en violation du droit international humanitaire. Le Programme alimentaire mondial, qui a apporté de l’aide à la région de Kauda, s'est retiré en juin (ainsi que la plupart des ONG internationales), après le début des combats. Les vivres qui restaient entreposés ont été distribués par des organisations locales pendant 60 jours. Cependant, ces stocks se sont amenuisés et de nombreuses familles ne survivent que grâce à de la soupe faite de baies et de feuilles.

L’INACTION DE LA COMMUNAUTé INTERNATIONALE Alors que le conflit au Kordofan méridional et dans l'État du Nil bleu se poursuit et ne semble pas se diriger vers un apaisement, la communauté internationale fait très peu d’efforts pour y mettre un terme. 6 LE FIL [ jAN/FéV 2012 ]

Ci-dessus : Marcela Teimas Suleiman, huit ans, a eu le pied mutilé lorsqu’une bombe des forces armées soudanaises a frappé son village de Kurchi, au Kordofan méridional, le 26 juin. Ses petites sœurs Makalina, quatre ans, et Breskela, trois ans, ont été tuées lors de l’attaque, ainsi que 11 autres civils, dont la plupart étaient des enfants et des femmes.

internationale n’a pas pris position ni demandé la venue d’observateurs indépendants des droits humains au Kordofan méridional et dans l’État du Nil bleu. Tant qu’aucune action n’est entreprise, les civils continueront à supporter les conséquences du conflit.

AGISSEZ Le 15 août, le Haut-Commissariat aux droits de l’homme a publié un rapport qui s’appuie sur des recherches menées par les observateurs des droits humains de la Mission des Nations unies au Soudan avant la fin de leur mandat le 9 juillet. Le rapport décrit des exécutions extrajudiciaires, des destructions et des pillages massifs de biens civils, qui pourraient constituer des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité. Le Conseil de sécurité des Nations unies s’est réuni peu après la publication du rapport, mais n’a condamné ni les bombardements aveugles et autres atteintes aux droits humains ni les entraves apportées au travail des organisations humanitaires au Kordofan méridional. Ensuite, en septembre, lors de la session du Conseil des droits de l'homme des Nations unies sur le Soudan, la communauté

Demandez au ministre des affaires étrangères de votre pays d’intervenir auprès du Conseil de sécurité des Nations unies pour qu’il condamne les bombardements aveugles et autres violations des droits humains commis par le gouvernement soudanais au Kordofan méridional et dans l’état du Nil bleu et exige la fin de ces crimes. Priez le ministre de demander que les organisations humanitaires puissent venir librement en aide à la population civile et que des observateurs indépendants suivent la situation des droits humains au Kordofan méridional et dans la région du Nil bleu.


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