Initiatives1

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le journal dont nos élus sont les héros

Éguisheim Bien plus qu’une carte postale

p. 9, 10, 11 & 12

numéro 1 un supplément de

Jamais 2 sans 3 à Dambach-la-Ville

p.6

Niederhausbergen en phase avec ses ambitions p.7

Hochfelden Ça mousse entre mairie et brasserie

La Fondation du Patrimoine au service des communes

p.13

Illhaeusern bien dans son assiette

p.14

p. 8

Betschdorf dans le bon sens

p.15

Supplément à l’Ami hebdo du 3 mai 2015

ISSN 2266-5412

Opération transition à Ungersheim Conseiller départemental à 25 ans

Claude Kern super-maire

67 & 68

p.16

p.18

p.19

Chaque semaine, retrouvez toutes les éditions de l’Ami hebdo, ainsi que ses suppléments sur votre tablette numérique avec

Deux nouveaux présidents pour servir l’Alsace p. 4 & 5 Plus d’infos sur www.ami-hebdo.com/lami-kiosk/


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Éguisheim Bien plus qu’une carte postale

p. 9, 10, 11 & 12

numéro 1 un supplément de

Jamais 2 sans 3 à Dambach-la-Ville

p.6

Niederhausbergen en phase avec ses ambitions

p.7

Hochfelden Ça mousse entre mairie et brasserie

La Fondation du Patrimoine au service des communes

p.13

Illhaeusern bien dans son assiette

p.14

p. 8

Betschdorf dans le bon sens

Supplément à l’Ami hebdo du 3 mai 2015

ISSN 2266-5412

p.15

Opération transition à Ungersheim Conseiller départemental à 25 ans Claude Kern super-maire

67 & 68

p.16

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Le journal s est distribué à 20 000 exemplaires à toutes les collectivités d’Alsace ainsi qu’aux abonnés de mx hebdxx et aux habitants des communes concernées par les articles du numéro.

Disponible gratuitement sur

Pour être sûr de recevoir dès parution votre numéro d’ JOURNAL DU l’hebdomadaire qui aime

l’Alsace

le journal dont nos élus sont les héros

Le monde ne sera sauvé, s’il peut l’être, que par des insoumis.

André Gide p. 4

FAITS ET IDÉES

La logique de l’échec p. 4

RENCONTRE

Avec Joël Thoraval

Dimanche 22 mars 2015

La Lettonie p. 7

LUCELLE

Un nouvel écrin pour la chapelle p. 8 & 9

PÂQUES

Nos bonnes adresses AVEC CARITAS ALSACE

numéro 1 un supplément de

Bien plus qu’une carte postale

p. 9, 10, 11 & 12

Jamais 2 sans 3 à Dambach-la-Ville p.6

Niederhausbergen en phase avec ses ambitions p.7

Hochfelden Ça mousse entre mairie et brasserie

La Fondation du Patrimoine au service des communes p.13

p. 8

Illhaeusern bien dans son assiette p.14

Betschdorf dans le bon sens

ISSN 2266-5412

p. 45

Pierre Freyburger et le Christ SOURIONS UN PEU

p.15

Opération transition à Ungersheim p.16

p. 46

Notre page humour p. 47

RÉGION

Dernière manifestation avant élection Der Volksfreund R29085 15.12F: 1,75 €

p. 3, 6, 46, 47 et 48

Éguisheim

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p. 13

Accueillez

un enfant pour les vacances! FOI ET SOCIÉTÉ

hebdo du 3 mai 2015

Les élections départementales des 22 et 29 mars revêtent ainsi une importance inédite. En votants nombreux pour des candidats compétents et qui aiment l’Alsace, les électrices et les électeurs donneront ainsi une nouvelle chance à leur Région.

p. 5

TROIS MOTS SUR…

les 40 nouveaux cantons alsaciens

Supplément à l’Ami

En réunifiant rapidement Bas-Rhin et Haut-Rhin en un nouveau département Alsace, les défenseurs des spécificités régionales retrouveront un cadre institutionnel uni capable d’en assurer la représentation et la promotion.

- N° 12 - Prix : 1,75 euro

ISSN 2117-444X

Avec la réforme territoriale qui impose en France la création de méga-régions, les Départements reprennent une nouvelle légitimité démocratique. Par leur proximité, les institutions départementales pourront continuer à assurer un service de qualité à l’ensemble des citoyens alsaciens.

Conseiller départemental à 25 ans p.18

67 & 68 Deux nouveaux présidents pour servir l’Alsace

Claude Kern super-maire p.19 Chaque semaine, retrouvez toutes les éditions de l’Ami hebdo, ainsi que ses suppléments sur votre tablette numérique avec

p. 4 & 5

ALSACE

Plus d’infos sur www.ami-hebdo.com/lami-kiosk/

Une offre exclusive d’abonnement à 18 € par an vous permettra de ne rater aucun numéro d’Initiatives en Alsace et de recevoir en plus L’Ami hebdo Pour ne rater aucun numéro en 2015 Retournez (ou recopier) le talon ci-dessous à: L’Ami Hebdo 30 rue Thomann CS 70002 67082 Strasbourg Nom: ........................................................................................................................... Prénom: .................................................................................................................... Adresse:.............................................................................................................................................................................................................................................................. Code postal : ............................................................................................................ Commune: ................................................................................................................ souhaite s’abonner à Initiatives en Alsace (6 numéros) pour 18 € et recevoir les numéros dès leur parution avec L’Ami hebdo de la semaine. souhaite s’abonner pendant un an à L’Ami hebdo (52 numéros) pour 83,80€ et recevoir gratuitement les 6 numéros d’Initiative en Alsace dès leur parution Ci joint un chèque de _________ € au nom de L’Ami hebdo.

Les Communes n°1 de ce 1er numéro d’Initiatives en Alsace Betschdorf Première commune Nature en Alsace p.15

Hochfelden Première cité brassicole de la région

p.8

Niederhausbergen Première commune «Ville ludique et sportive»

p.7

Dambach-La-Ville Première pour la protection de son patrimoine

p.6

Diebolsheim Premier village 4 Fleurs

p.17

Illhaeusern Première commune gastronomique

p.14

Éguisheim Le village préféré des Français p.9, 10, 11, 12

Geiswasser Meilleure participation électorale aux Départementales p.18

Ungersheim Premier village écologique d’Alsace

p.16

Wattwiller Le plus jeune maire et conseiller départemental p.18


le journal dont nos élus sont les héros

Bien plus qu’une carte postale

Une nouvelle INITIATIVE de L’AMI hebdo

numéro 1

Éguisheim

un supplément de

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Jamais 2 sans 3 à Dambach-la-Ville

p.6

Niederhausbergen en phase avec ses ambitions p.7

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67 & 68

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Deux nouveaux présidents pour servir l’Alsace p. 4 & 5 Plus d’infos sur www.ami-hebdo.com/lami-kiosk/

Ce nouveau supplément périodique de L’AMI hebdo s’adresse à tous ceux qui souhaitent la réussite des INITIATIVES prises EN ALSACE par les Communes, ComCom et Cantons pour améliorer la qualité de la vie de toute la population de notre Région. Son contenu rédactionnel réservera une place d’honneur aux quelque 20.000 élus locaux alsaciens indispensables à la vie démocratique de nos institutions.

Le Journal dont nos élus sont les héros

Un Journal qui valorise nos communautés

Un Journal pour promouvoir les initiatives en Alsace

Dans une société hésitante et critique devant l’engagement politique, la formule peut sembler hardie. Elle signifie ici que la mission de chaque élu est de contribuer au Bien commun de la communauté qui l’a choisi. A ce titre il mérite soutien et reconnaissance pour son action. C’est là, la première vocation de ce nouveau journal. Ce qui signifie aussi qu’il saura se montrer critique envers cette petite minorité qui par incompétence ou intérêt se mettrait en contradiction avec la bonne gestion nécessaire à la préservation de notre avenir commun.

Dans un monde qui privilégie de plus en plus le virtuel et l’anonyme, l’enracinement dans le réel et la proximité reste la condition d’une vie sociale équilibrée. Valoriser les projets et les réalisations locales contribue à renforcer les liens entre les membres des communautés concernées, C’est la deuxième raison d’être de cette publication. D’où notre volonté de montrer ce qui marche et qui est utile dans la vie et l’action de nos Communes, ComCom et Cantons. En choisissant de vous présenter régulièrement les N°1 dans leur domaine de compétence, nous faisons le pari de prouver que chaque collectivité est première dans l’un des nombreux domaines de sa réalité plurielle.

Dans un pays bouleversé par une réforme territoriale qui nie les liens de l’histoire et de la géographie, l’Alsace doit continuer à offrir à ses habitants le cadre nécessaire à la promotion et au développement des initiatives de proximité et d’identité attendues par notre population. C’est le troisième objectif que se fixe notre périodique. Communes et intercommunalités, cantons et Départements trouveront dans ces pages la possibilité de partager les initiatives qu’ils prendront pour faire vivre l’esprit de l’Alsace dans une méga-région qui leur est provisoirement imposée.

Quelques rubriques régulières agrémenteront le sommaire de chacun des numéros d’Initiatives en Alsace : un dossier d’introduction lié à l’actualité ; dix communes sélectionnées pour présenter leurs atouts ou projets ; un cahier central pour approfondir les réalités institutionnelles, économiques ou touristiques d’une collectivité ; la présentation d’un partenaire utile à l’action locale ; et enfin une place de choix pour un invité de qualité qui pourra s’exprimer en toute liberté sur tous les sujets de l’actualité politique. Initiatives en Alsace vous offrira ainsi tous les deux mois mille et une raison de croire à l’utilité de l’action publique quand elle s’exprime dans le cadre de la proximité et de la subsidiarité pour construire une cité plus solidaire et plus fraternelle.

Bernard Deck Directeur de L’Ami hebdo et d’Initiatives en Alsace

le journal dont nos élus sont les héros

vous pourrez retrouver les grandes interviews d’Initiatives en Alsace sur

■ Parution : 6 fois par an ■ Diffusion : 20 000 exemplaires ■ Abonnement annuel L’Ami/I.A. : 18 euros en partenariat avec

et aussi sur

www.ami-hebdo.com/initiatives contact : initiatives@ami-hebdo.com

Supplément à l’ami hebdo du 3 mai 2015

Ce numéro d’Initiatives en Alsace est un supplément de

édité par l’ami du peuple s.a.s. Siège social Grand-Est 30, rue Thomann 67082 Strasbourg Cedex Tél : 03 88 22 77 22 Fax : 03 88 22 51 66 www.ami-hebdo.com

Numéro préparé par: Florent Mathern Photos: F. Maigrot, J. F. Frey, F. Mathern, G. Andlauer, R. Struss, F. Clauss, M. Kurst Publicité: Jean-Claude Beaureperre Compo et maquette: Emmanuelle Kubler Céline Schieber, Matthieu Hilbert

C.P.P.A.P. N° 0414 C 84654

Imprimé en France Directeur de la Publication : Dépôt légal Bernard Deck à date de parution

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FRÉDÉRIC

BIERRY

Nouveau président du Conseil départemental du Bas-Rhin, Frédéric Bierry voit l’avenir de la collectivité passer par une meilleure synergie entre élus et habitants. Proximité et sobriété seront ses mots d’ordre pour prendre à bras le corps les défis stratégiques qui l’attendent. Pour Initiatives en Alsace, il détaille son modus operandi…

«Simplicité efficacité et écoute» Quelle va être votre priorité à la tête du Conseil départemental ? Ma priorité va être de mettre en marche cette assemblée qui intègre 56% de nouveaux élus. Avec cette équipe, attelonsnous à construire la politique du Département de demain. Cette politique se doit d’être plus lisible pour le citoyen, car je me suis rendu compte qu’il n’est pas au fait des engagements du Département pour répondre aux enjeux de sa vie quotidienne. L’exemplarité doit être un souci permanent pour l’élu afin de reconquérir la confiance de nos concitoyens dans un contexte d’argent public de plus en plus rare. Je suis pour un travail en synergie entre élus et habitants. Le Département doit se donner la possibilité de construire un travail collaboratif avec toutes les forces vives du territoire. Je suis pour la démocratie d’implication, afin de redonner l’envie au plus grand nombre d’investir le champ de l’action publique. Chaque individu a quelque chose à apporter à la société.

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De quelle manière va travailler, d’ici le mois de juin, l’assemblée départementale alors que l’adoption de la loi NOTRe pourrait en réformer les compétences ? Chaque commission va faire un constat des politiques existantes dans son domaine pour analyser dans quelles mesures elles peuvent encore être améliorées. Pour chaque euro dépensé, quel que soit le domaine de compétences, il convient de s’assurer qu’il a un vrai effet de levier sur la vie quotidienne des habitants, sur la précarité, sur l’emploi, sur le développement économique du territoire. Le Département va clairement conserver certaines compétences, comme l’action sociale. Mais même si on nous enlève l’économie, l’enjeu restera pour moi de travailler concrètement avec les entreprises pour améliorer leur environnement d’action. Plus globalement, l’objectif du Département sera de rester aux côtés des communes et des intercommunalités certes, mais d’aller au-delà, en œuvrant encore plus près du terrain et des habitants. Je continue ainsi de faire du porte-à-porte une fois par mois pour aller à la rencontre de la population.

Dans quels domaines et dans quelles mesures les orientations et les politiques des deux Départements mériteraient-elles une harmonisation ? Qu’espérez-vous, ou craignez-vous, de cette «nouvelle organisation territoriale de la République», notamment dans la répartition des compétences entre Intercommunalités, Départements et Régions ? J’ai des regrets mais pas vraiment de craintes. La loi était l’occasion de prévoir les éléments financiers qui nous permettent d’assumer les compétences qui demeurent. Or elle ne prévoit aucunement la compensation des dépenses sociales dans un contexte où, double peine pour nous, la précarité ne cesse d’augmenter. L’Etat fait peser l’effort de solidarité nationale sur les Départements. En plus, un vrai carcan normatif issu d’un manque de confiance empêche les collectivités territoriales d’assumer correctement certaines missions qui leur sont confiées. Mais, quoi qu’il arrive, si la loi devait nous priver de certaines autres compétences à la dernière minute, le Département a devant lui une opportunité extraordinaire qui donnera du sens à ses actions : avec les grandes ré-

gions, on va encore éloigner l’élu de l’habitant. Le conseiller départemental sera le dernier élu de proximité représentant une grande collectivité. Même si son institution ne pourra bien évidemment plus être le tiroircaisses des communes, il aura un rôle majeur de coordination des politiques publiques. C’est lui et lui seul qui pourra avec force être le porte-parole des habitants.

Pensez-vous que la préservation des intérêts de l’Alsace passe par un rapprochement du Bas-Rhin et du Haut-Rhin ? Très clairement, Eric Straumann comme moi-même avons conscience de l’intérêt d’un rapprochement. A l’échelle de la grande région, il est important que l’on se fédère, Bas-Rhin et Haut-Rhin mais aussi grandes villes d’Alsace. Il y a un vrai travail collaboratif à renforcer. Mettre en valeur et en avant nos talents et nos ressources, c’est appuyer une démarche de synergie qui s’impose à nous. Déjà, nos deux Départements sont sur la même longueur d’onde en matière de performance et de sobriété de l’action publique.

Aujourd’hui, il faut déjà que les conseillers départementaux s’approprient les politiques menées. Un état des lieux va être fait et présenté. Ce besoin d’appropriation est vrai dans le BasRhin comme dans le Haut-Rhin. En connaissance de cause, ensuite, il conviendra de comparer et de balayer tous les domaines d’action pour voir où l’on peut s’améliorer ensemble. Le Haut-Rhin est par exemple très avancé dans sa politique au service des personnes âgées : j’ai bien envie d’échanger sur leurs méthodes en la matière. Inversement, je sais que nous pourrons leur apporter notre expertise dans d’autres secteurs. Un partage d’expertise pour améliorer le service aux Alsaciens, voilà comment je vois l’harmonisation.

Si vous aviez à synthétiser le style que vous souhaitez donner à votre présidence par une devise, quelle serait-elle ? Sobriété, simplicité, efficacité et écoute. C’est mon rêve d’arriver à ça ! Il n’y a pas d’homme providentiel, à aucun niveau de décision. Je crois en l’expertise des habitants ; c’est à partir du terrain que l’on peut construire efficacement et durablement.

Initiatives en Alsace


ERIC

STRAUMANN

Nouveau président du Conseil départemental du Haut-Rhin, Eric Straumann prône les actions efficaces et le langage de vérité. Dans un contexte budgétaire et institutionnel incertain, l’élu a les idées claires et des volontés déjà bien affirmées. Il a accepté de les exposer dans Initiatives en Alsace…

«Réaliste et pragmatique» Quelle va être votre priorité à la tête du Conseil départemental ? Ma priorité, c’est la priorité de tous les conseillers départementaux : stabiliser financièrement la situation. L’ensemble des Conseils départementaux de France est exposé à de gros problèmes financiers. Nous subissons une double pression avec, d’une part, la baisse des recettes et, d’autre part, l’explosion des dépenses sociales. Il va falloir réussir à gérer face à ce mur budgétaire. Par ailleurs, en Alsace, la loi fait disparaître la Région en tant que collectivité. Nous allons intégrer au 1er janvier 2016 une nouvelle collectivité qui part de la région parisienne aux bords du Rhin. Je m’y étais fortement opposé à l’époque, mais la loi est aujourd’hui votée. Il faut maintenant défendre les intérêts de l’Alsace dans ce cadre.

De quelle manière va travailler, d’ici le mois de juin, l’assemblée départementale alors que l’adoption de la loi NOTRe pourrait en réformer les compétences ? Initiatives en Alsace

La question du transfert d’un certain nombre de compétences ne va pas nous empêcher de travailler, sur les compétences existantes, dans les semaines et mois à venir. Beaucoup a été dit et gaussé au sujet de cette loi NOTRe. Au départ, on ne devait plus que s’occuper de social. Au final, a priori, ce qui devrait être voté au Parlement fin juin nous réduit des compétences transports, économie et partiellement tourisme. On conserverait donc l’essentiel de nos compétences, ce qui devrait donner une certaine clarté pour l’avenir sans pour autant répondre à la problématique des recettes financières de notre collectivité.

Qu’espérez-vous, ou craignez-vous, de cette «nouvelle organisation territoriale de la République», notamment dans la répartition des compétences entre Intercommunalités, Départements et Régions ? La loi est plus ou moins figée. Des questions subsistent sur des points de détails, transports scolaires, environnement et même économie, mais le

schéma est aujourd’hui plus ou moins organisé. Mais on peut toujours avoir des surprises. Il y a toujours un débat interne fort au niveau du parti socialiste. Il m’aurait paru logique de rapprocher les collèges des lycées par exemple. On aurait pu changer le sens du transfert de compétences et confier les lycées au Département ce qui aurait de la pertinence. Mais évidemment, à l’échelle d’une grande région, un tel transfert n’est plus possible. La difficulté réelle en France est bien là : ces grandes régions posent plus de problèmes qu’elles n’en résolvent. Du coup, on va appliquer la loi, mais en sachant bien que ce sera le sujet des élections présidentielles de 2017, et des législatives qui vont suivre. Après un an demi de fonctionnement, le découpage des régions sera-t-il jugé pertinent ? Un certain nombre d’hommes politiques d’envergure nationale considère qu’il faudra reconsidérer ce qui a été fait parce que ce n’est ni efficace économiquement ni respectueux des territoires.

Pensez-vous que la préservation des intérêts de l’Alsace passe par un rapprochement du Bas-Rhin et du Haut-Rhin ?

Au fond de moi, à un horizon de dix ans, peut-être même plus vite, peut-être un peu plus longtemps, les deux départements se seront rapprochés et ne formeront qu’une collectivité unique. C’est en tout cas inscrit dans ma vision et dans le sens de l’histoire. Si jamais la métropole strasbourgeoise se constitue, elle récupèrera la compétence du Conseil départemental et réduira d’autant la taille du département du Bas-Rhin. On aura alors tout intérêt à mutualiser nos structures. Ce n’est même pas un défi, c’est notre environnement qui va nous l’imposer.

Dans quels domaines et dans quelles mesures les orientations et les politiques des deux Départements mériteraient-elles une harmonisation ? Je suis favorable à ce que l’on travaille déjà ensemble, pour développer des rapports communs et convergents, par exemple dans l’aide aux communes, l’aide aux tiers. Cela simplifiera, le moment venu, le rapprochement. Le tourisme, certainement, voire l’économie, me paraissent être des domaines mutualisables dans une échéance

assez proche, en respectant bien sûr l’histoire des différentes structures. J’observe, en étudiant les chiffres, que nous avons grosso modo le même type de ratios, le même type de difficultés, le même type d’environnement économique : il est tout à fait logique que nous ayons une politique tout à fait semblable.

Si vous aviez à synthétiser le style que vous souhaitez donner à votre présidence par une devise, quelle serait-elle ? Réaliste et pragmatique. Réaliste parce qu’aujourd’hui, nous avons de telles contraintes qu’il faut en tenir compte. Et pragmatique parce qu’il faut sortir complètement des idéologies et répondre aux besoins de la population en fonction de l’argent dont on dispose, sans raconter tout et n’importe quoi à nos concitoyens. Eux savent très bien quand on tient un langage de vérité. Ils savent aussi en tirer des conséquences. Ils comprennent bien, qu’en dix ans, le contexte a foncièrement changé. Propos recueillis par Florent Mathern

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PATRIMOINE

Premier pour la protection de son patrimoine Le patrimoine est un point d’appui du développement local. Être empreint du passé tout en étant tourné vers l’avenir, voilà pourtant un exercice de style exigeant. Dambach-la-Ville a opté à juste titre pour une stratégie ambitieuse de préservation de son patrimoine et de son identité par sa mise en valeur pour ceux qui y vivent et ceux qui y passent. Une politique locale volontariste est une chose, les aides et incitations extérieures une autre, incontournable aujourd’hui. Le choix d’une gestion proactive du patrimoine, c’est le choix d’une gestion efficiente des sites et des espaces. Et une manière de dire qu’entre passé et futur, le plus important est finalement le lien qui les unit.

avec Claude Hauller 46 ans Vigneron Maire de Dambach-la-Ville depuis 2014 Vice-président de la Communauté de communes du Pays de Barr et du Bernstein

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DAMBACH-LA-VILLE

Jamais deux sans trois La restauration de la chapelle Notre-Dame de Dambach-la-Ville vient d’entrer dans sa phase concrète. Elle a fait l’objet d’une mobilisation populaire de grande envergure. Il s’agit, en quelques années, du troisième projet mené par la commune en partenariat étroit avec la Fondation du Patrimoine. Le maire honoraire, Gérard Zippert, a porté les trois opérations. Le maire en exercice, Claude Hauller, qui était son premier adjoint, a logiquement pris le relais depuis l’an dernier. Dambach-la-Ville est une cité patrimoniale et entend bien le rester. Pour ce faire, les orientations municipales ont été autant pertinentes que volontaristes. La demeure historique mitoyenne de la tour d’Ebersheim se devait d’être sauvée ; qu’à cela ne tienne, elle a été muée après rénovation en «maison des compagnons» de la province d’Alsace. Sensible à la dimension «transmission des savoir-faire» d’une telle intervention, la Fondation du Patrimoine a accordé à ce projet une aide de 30.000 euros. Autre élément d’importance du patrimoine de la commune, la synagogue se devait de faire l’objet d’une restauration complète. Qu’à cela ne tienne non plus, elle a été sauvée et réaménagée en foyer culturel. Le projet a bénéficié d'une aide di-

patrimoines juif et protestant. Surtout, via la Fondation, un appel au mécénat populaire a permis de collecter 120.000 €. Du coup, quand ont été évoqués les soucis d’étanchéité de la chapelle Notre-Dame, inscrite à l’inventaire des Monuments historiques et propriété communale, la municipalité a pris le projet à bras le corps. Et s’est à nouveau associée à la Fondation du Patrimoine.

La première de MécénAlsace

recte de 30.000 euros également de la Fondation du

Patrimoine dans le cadre de son fonds en faveur des

«Le projet a été présenté, pour un chantier évalué à 200.000 €», explique la secrétaire générale de la Ville, Florence Meyer. «Les expériences récentes nous ont amenés tout normalement à un autre partenariat avec la Fondation. Une souscription a été lancée fin 2012 pour mobiliser le mécénat populaire. Elle court toujours». Au 20 avril 2015, 68.827€ avaient pu être collectés, une somme qui dépasse

les attentes municipales. Devant un tel engouement, le cercle de mécènes «MécénAlsace», créé il y a trois ans à l’initiative de la délégation alsacienne de la Fondation du Patrimoine, a décidé que la restauration de la chapelle serait son premier projet soutenu : un chèque de 6.000 € a ainsi été remis en mars 2014. Il va de soi que l’intérêt patrimonial de l’opération a aussi joué un rôle dans cet élan pluriel de mobilisation. La chapelle NotreDame, bâtie au XVèmesiècle, connaissait depuis quelques temps des infiltrations d’eau menaçant de dégrader sérieusement l’intérieur de l’édifice. Or, c’est justement sa toiture qui constitue la grande particularité de la chapelle. «La couverture est en tuiles canal posées selon une technique dite à la baugeoise», précise l’adjoint au maire en charge du projet, Sébastien Rossi. «Il s’agit d’un très ancien système avec des tuiles en terre cuite. Pour régler les problèmes d’étanchéité, il a fallu prendre en compte cette contrainte». Le défi a été relevé par la tuilerie mosellane de Niderviller. Les tuiles actuelles seront toutes déposées et remplacées par des tuiles canal faites à la main. En sus, le crépi de la façade sera refait, les abords de la chapelle réaménagés, le clocheton rénové. Les travaux viennent de débuter, ils dureront entre quatre et six mois. Fermée depuis trois ans, l’édifice cultuel retrouvera sous peu toute sa splendeur extérieure. De quoi conforter plus que jamais Dambach-la-Ville dans sa vocation d’écrin patrimonial… FM

Initiatives en Alsace


NIEDERHAUSBERGEN

VILLE LUDIQUE

En phase avec ses ambitions Désireuse de rompre avec les réalités d’un village-dortoir, la municipalité de Niederhausbergen s’est engagée depuis 2008 dans une ambitieuse démarche stimulant la vie communautaire. C’est aujourd’hui la seule commune de France à avoir décroché par deux fois le label «Ville ludique & sportive»… Chrono en main, il faut un quart d’heure. Un quart d’heure, au départ de la mairie de Niederhausbergen, pour rallier respectivement la cathédrale de Strasbourg, le Parlement Européen et l’hôpital de Hautepierre. Une situation géographique idéale, en concluront beaucoup. Un défi majeur, en a déduit Jean-Luc Herzog. Celui d’être un village qui vit par et pour lui-même, et pas uniquement pour sa quasi-contiguïté avec la capitale régionale. «Le constat que j’avais fait était clair : par notre positionnement, par notre côté «village étendu» et par la juxtaposition de quartiers construits successivement, les habitants de Niederhausbergen ne se rencontraient pas». Le premier magistrat, qui a entamé l’an dernier son deuxième mandat, n’a pas accepté ce statut de commune-dortoir. La réflexion s’est résolument voulue ambitieuse. Trois réalisations sont venues couronner l’effort intellectuel visant à faire se rencontrer,

d’une manière ou d’une autre, la population du village. Un terrain multisports, lui-même composé de trois terrains accolés, permet de combiner les pratiques et les générations. «Des 6-8 ans aux ados, tout le monde y a sa place, pour jouer au basket, au foot, au hand et même au badminton», commente JeanLuc Herzog. «Le terrain de pétanque a lui suscité la création d’une association animée par une quarantaine d’aînés qui eux non plus, paradoxalement, ne se connaissaient pas».

«On a su se débrouiller» En parallèle, la municipalité a installé un jardin public de vingt ares où fleurs et plantes cohabitent avec deux équipements pour les bambins. En peu de temps, l’endroit s’est mué en pôle d’attraction «enfants-parents-grands-parents». Enfin, Niederhausbergen a été doté d’un terrain de futsal en gazon synthétique, ouvert au public et homolo-

gué pour la compétition. Telle installation publique est encore aujourd’hui une rareté à l’échelle nationale. L’addition des trois, en cœur de village qui plus est, a grandement joué dans l’obtention, en 2010, du label «Ville ludique & sportive» décerné par la Fédération Française des Industries du Sport et des Loisirs et le groupe de presse Moniteur.

Surtout, appropriée par la population (et même par celle des communes avoisinantes !), elle a donné un nouvel élan de convivialité au quotidien communal. «A ce choix d’infrastructures se sont greffées une logique d’animation et une politique de développement d’itinéraires doux» : à l’initiative du maire, des cheminements piétons et

cyclistes ont été aménagés, et d’autres vont encore l’être, vers le centre de Niederhausbergen. Cette série d’idées neuves a eu le mérite de voir le jour sans mettre exsangues les finances municipales (500.000€ d’endettement, soit quelque 333 € par habitant) : «on a su se débrouiller, malgré de nombreux obstacles et l’absence d’aides parce que les projets n’entraient pas dans certaines cases. Mais en même temps, si tout devait toujours être aligné sur la nomenclature, on ne ferait jamais rien !» Jean-Luc Herzog rappelle non sans fierté que sa commune est la seule en France à avoir confirmé son label ludique et sportif en 2014. Et ce n’est sans doute pas fini. Alors qu’un nouveau quartier, «Les Terres du Sud», sort de terre pour accueillir à terme 400 nouveaux habitants, la municipalité projette de bâtir une nouvelle salle culturelle et sportive, l’ancienne devant être reconvertie. D’ici cinq ans, Niederhausbergen comptera 2.000 habitants. Le village-dortoir sera devenu une ville qui vit… FM

Initiatives en Alsace

Première commune «Ville ludique et sportive» de la région Promouvoir l’activité physique et sportive par une politique volontariste, ouvrir la communauté à la pratique des sports et des loisirs, c’est le choix de la municipalité de Niederhausbergen. La qualité des aménagements, le dynamisme des associations et l’ambition de ses orientations éducatives sont ainsi, pour une collectivité territoriale, autant de vecteurs offrant des bases solides pour retisser des liens sociaux aujourd’hui dégradés. Dans cette recherche d’un «mieux-vivre ensemble» partagé et vécu, le label national Ville ludique & sportive résonne comme une valorisation symbolique mais surtout comme un encouragement citoyen à poursuivre les efforts engagés.

avec Jean-Luc Herzog 59 ans Dirigeant d’entreprise Maire de Niederhausbergen depuis 2008 Vice-président de l’Eurométropole depuis 2014, en charge du commerce, de l’artisanat et des zones d’activité

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HOCHFELDEN

CITÉ BRASSICOLE

Première cité brassicole de la région

«Nous développons Hochfelden ensemble»

L’odeur du malt et du houblon comme parfum urbain. La silhouette des cuves en ligne d’horizon. Hochfelden et ses habitants sont à jamais liés et attachés à la brasserie Meteor. Décennie après décennie, la politique municipale a su faire de cette histoire commune un atout de son développement plutôt qu’un frein, dans une logique «gagnant-gagnant». Telle référence illustre l’importance d’une bonne intelligence au sein du binôme décideurs politiquesacteurs économiques. C’est par eux, et par leur concertation en amont des projets et des préoccupations, que passe la vitalité économique d’un territoire.

Alors que bien des communes de l’Hexagone travaillent à la reconversion de leurs friches brassicoles, la municipalité de Hochfelden, elle, accompagne la plus ancienne brasserie de France encore en activité. Avec Météor, dernier grand brasseur familial et indépendant d’Alsace, l’histoire d’amour dure depuis 1640…

avec Georges Pfister 67 ans Cadre financier en retraite Maire de Hochfelden depuis 2008 Vice-président de la Communauté de Communes du Pays de la Zorn 8

Lancez Georges Pfister sur le thème de «Hochfelden, cité brassicole», et le premier magistrat fait le reste. Du genre intarissable. Il faut dire qu’il y en aurait, des histoires à raconter, autour du «plus grand des petits et du plus petit des grands brasseurs». Dans le pays de la Zorn comme bien audelà, Météor est une institution. Imaginez, c’est en 1640 que le maître-brasseur Jean Klein installe la brasserie à Hochfelden. 375 ans et des millions d’hectolitres plus tard, Hochfelden accueille le plus ancien site brassicole de l’Hexagone encore en activité. «Lorsque, dans des réunions, je me présente comme maire de Hochfelden, on me cite immédiatement la brasserie Météor», assure Georges Pfister. Indépendante et familiale, l’entreprise est une fierté pour l’ensemble de la commune, d’autant qu’elle emploie toujours quelque 200 salariés. Est-ce pour autant un atout d’avoir une telle activité sur ses terres ? «Absolument», garantit le maire, «car Météor, c’est un esprit d’entreprendre, de bien faire les choses, avec à sa tête une famille d’entrepreneurs-investisseurs et non de rentiers. Cette histoire, cet esprit de réussite par le travail rejaillissent sur la ville de Hochfelden». Si l’histoire de la brassiculture à Hochfelden est encore antérieure à Météor – des actes officiels font remonter la première activité à 870 –, c’est bien la société anonyme au capital 100 % familial qui tire tout le monde vers le haut. Ces dernières années, 10 M€ ont été investis dans des opérations de modernisation et d’optimisation de production. Exercice après exercice, ce sont 10 % du chiffre d’affaires annuel qui sont inves-

toute entreprise qui favorise l’emploi».

Passé, présent, futur

tis dans l’outil de production de Hochfelden et la promotion de la marque. Consciente de cette straté-

gie, la Ville ne manque pas d’accompagner les efforts de la brasserie : «la municipalité se doit de soutenir

Et le maire de présenter le nouveau projet de Météor, l’aménagement d’un circuit de visite de son site avec salle de vente et expositions. «La commune de Hochfelden aménagera les accès routiers. Ce n’est pas une obligation mais quelque chose de naturel. Nous développons Hochfelden ensemble». Sousentendu, le maire qu’il est main dans la main avec Michel Haag, président de Météor depuis 40 ans. «Je ne crois pas que les industriels d’aujourd’hui veulent ou ont à s’occuper de politique communale. Par contre, nous les maires savons que sans entreprises performantes, pas d’emploi ni d’avenir communal. Il faut les considérer tous les jours». Derrière les emplois, derrière l’indéniable et essentielle contribution de la brasserie

aux finances municipales («oui, Météor est un fort contributeur en CFE – cotisation foncière des entreprises- et en CVAE – cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises – », se contente d’énoncer le maire), il y a bien davantage. Il en va de l’identité de Hochfelden. De son passé, de son présent et surtout de son futur, donc. Ce que confirme volontiers Michel Haag lui-même : «Alors que se joue le passage de la septième à la huitième génération, l’esprit de résistance, loin de s’émousser, maintient vive notre volonté de durer sur le plus ancien site brassicole français encore en activité, un site plus présent que jamais dans l’histoire sans oubli d’une Alsace riche aussi bien de ses savoir-faire que de ses éclats». Une envolée qui a de quoi rassurer le premier magistrat de Hochfelden sur la solidité du couple «commune-brasserie». FM

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LE VILLAGE PRÉFÉRÉ

DES FRANÇAIS

EGUISHEIM

bien plus qu’une carte postale

Initiatives en Alsace

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EGUISHEIM

BIEN PLUS QU’UNE CARTE POSTALE

Le village qui voul

Membre du cercle fermé des plus beaux villages de France, élu village préféré des Fran Cette manne touristique est à la fois une source de contraintes et un formidable atout. Da roule l’actualité de la cité fortifiée…

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La logique aurait voulu une réponse plus classique. L’église Saint-Pierre et SaintPaul par exemple. Ou l’intérieur de la chapelle SaintLéon, une parcelle de rue de l’enceinte médiévale et pourquoi pas une entrée de maison de vigneron. Mais non. Demandez à Claude Centlivre son endroit préféré à Eguisheim et la réponse est aussi directe qu’énigmatique : «la cour de Pairis, privée mais superbe !». Pardon ? Renseignement pris, le lieu n’est certes pas aussi célèbre que ses voisins du cœur de village, mais le choix du maire ne surprend plus autant. La cour en question est l’une des nombreuses cours colongères qui subsistent encore à Eguisheim, en témoins privilégiés de l’Alsace rurale du Moyen Âge. Elle a été utilisée dès 1160 par l’abbaye cistercienne de Pairis (Orbey) comme centre administratif et de stockage des récoltes. «Aujourd’hui, c’est une merveille de tranquillité et d’harmonie à quelques mètres de la place Saint-Léon». Derrière le coup de cœur du premier magistrat, surtout, la symbolique d’un Eguisheim qui va très au-delà de ses splendeurs habituellement médiatisées. Oui, il y a quelque chose derrière la carte postale. Et oui, ce quelque chose vaut aussi le détour. De la vie, des projets, des ambitions, voilà de quoi Eguisheim est aussi fait.

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Naturellement, bien des projets-clés sont étroitement liés au tourisme, «notre industrie» dixit Claude Centlivre. Comment pourrait-il en être autrement dans une commune qui estime accueillir 800.000 visiteurs par an, contre 500.000 avant 2013 et cette élection de village préféré des Français ? Dans un village où les lits touristiques sont presque aussi nombreux (1.500) que les habi-

tants (1.800) ? Sans surprise donc, l’opération majeure relève de ce secteur : l’office de tourisme d’Eguisheim et environs, dans un local communal mais sous compétence intercommunale, s’installera d’ici à l’horizon 2017 dans des locaux plus en phase avec les attentes. Après huit mois de travaux, un investissement de l’ordre de 400.000 € et une restructuration sur le modèle de celui de Mulhouse, l’OT occupera 205 m2 (contre 35 actuellement !) de la grange du presbytère dans laquelle il se trouve déjà. En parallèle, un audit sera réalisé cette année sur l’organisation touristique à l’échelle de la Comcom, dans la perspective d’un rapprochement effectif entre l’office de Rouffach et celui d’Eguisheim, naturel point d’ancrage du tourisme intercommunal. Autre projet à plus court terme, des retouches en matière de stationnement. La principale

concerne les visiteurs de passage, pour qui le forfait journalier passera de 2 € à 3 €, avec une demi-heure gratuite.

Sans voiture? «Les revenus du stationnement forment une recette essentielle pour la municipalité», explique Claude Centlivre. «En 2008, année

de lancement du forfait à 2 €, nous avions encaissé 50.000 €. Les deux dernières années, nous étions autour de 200.000 €» Toujours près de trois fois moins qu’à Kaysersberg et Riquewihr. La recette va ainsi substantiellement gonfler en 2015. De quoi légèrement soulager le plus gros investissement jamais effectué à et par Eguisheim, celui du complexe sportif – terminé depuis septembre 2014, entièrement rénové et réaménagé, il aura coûté 2,1M € –. Autre retoquage, la mise en place à l’été d’un plan de stationnement issu d’études et de réunions publiques à venir. «Nous passerons en zone bleue presque partout et créerons un troisième macaron, pour les habitants du centre d’Eguisheim». Le mieux-vivre ensemble passe par l’édiction de telles règles, assure l’élu qui mentionne aussi l’existence d’une charte de l’occupation du domaine public et des terrasses ainsi que l’embauche, à l’été également, de quatre personnes chargées de veiller à la propreté du village. Eguisheim veut malgré tout garder un pan de vie villageoise, et l’équilibre est parfois compliqué à trouver. Point d’achoppement prioritaire, la présence ou non des véhicules dans le centre. Le plan de circulation de 2008 est discuté, contesté. Le maire aimerait aller plus loin, en piétonnisant la Grand Rue – qui traverse Eguisheim de

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CLAUDE CENTLIVRE

MAIRE

ait garder son âme çais en 2013, Eguisheim et ses 1.800 habitants attire chaque année 800.000 visiteurs. ns les rôles de l’équilibriste, du cicérone et du visionnaire, le maire Claude Centlivre dérempart en rempart – certains après-midis et sur certaines plages horaires. «Je suis convaincu qu’un centre sans voiture ne va pas à l’encontre d’un commerce local en bonne santé», ose Claude Centlivre. Le défi est de taille, sa concrétisation à haut risque.

Spécialisé dans la décoration des collectivités

Un TGV dans les vignes! Touristes, habitants, commerçants, autant de «communautés» à contenter. Sans jamais oublier qu’un quatrième groupe, une corporation qui est à Eguisheim une véritable institution, a un poids considérable : les viticulteurs. Ils sont au nombre de 33, complétés par la puissante cave coopérative Wolfberger. Une commission municipale est tout spéciale-

Initiatives en Alsace

ment chargée de travailler à leurs côtés. La commune, qui accueillera en août sa 55e Fête des Vignerons, veille à un entretien régulier des che-

mins du vignoble. Riches de deux Grands Crus, l’Eichberg et le Pfersigberg, les vignes du ban communal mais également des proches alentours font l’objet d’une attention toute particulière. Touristiquement parlant, bien entendu. Ainsi quinze circuits pédestres et cyclistes ont-ils été créés pour encourager les visiteurs à découvrir l’âme du vignoble et, plus prosaïquement, pour drainer du monde à travers tout le territoire intercommunal et pas seulement Eguisheim. Par ailleurs, la cité fortifiée peut s’enorgueillir de disposer de son propre TGV, entendez train gourmand du vignoble. L’initiative là aussi, intercom-

munale, propose des virées régulières en petit train touristique vers le Schauenberg et Westhalten, garnies d’une pause gastronomique à midi. «Nous réfléchissons à un nouveau circuit qui irait jusqu’à Osenbach», note le maire d’Eguisheim, également vice-président de la Communauté de communes en charge du tourisme. Continuer d’attirer à Eguisheim mais pas que, ce pourrait être le mot d’ordre de ce joyau du vignoble alsacien. Un joyau qui connaît sa valeur et sa chance, mais compte sur ses forces vives pour réussir à conserver son esprit agréablement villageois. FM

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N°1 AUSSI

CHEZ LES ALSACIENS ET DANS LE MONDE ENTIER

Eguisheim la citoyenne Le tourisme et la carte postale, c’est une chose. Mais pour que les Eguisheimois continuent de bien se sentir chez eux, la municipalité a décidé de jouer à fond la carte du civisme. Le 30 mai prochain, pour la première fois, Eguisheim organise sa «Journée Citoyenne», sur le principe initié en 2008 par Berrwiller et son maire Fabian Jordan : chaque foyer est invité sur la base du volontariat à s'associer à des travaux de réfection du bourg. Une série de chantiers, de l’entre-

tien des chemins dans le vignoble au désherbage des voiries en passant par le nettoyage des rigoles, seront organisés et ouverts à la population. Trois opérations concerneront spécifiquement le pavage de certaines parcelles du centre du village. «Voilà une autre façon d’appréhender les relations entre associations du village et d’intégrer les nouveaux habitants d’Eguisheim», développe le maire. Par «nouveaux habitants», Claude Centli-

Des amis de partout C’est un peu comme si le monde entier s’était donné rendez-vous à Eguisheim. Avec les beaux jours, les abords de la fontaine SaintLéon résonnent aux airs plus ou moins chantants de verbes des quatre coins du globe. L’invitation au voyage se poursuit, moins ostensiblement certes, lorsqu’on prend le temps de détailler la liste des communes «amies» avec la cité fortifiée. Attention, sortez les atlas, car même les géographes les plus virulents pourraient s’y perdre : Lacapelle-Marival et Roca-

madour (Lot), Aubusson (Creuse), le Mont Saint-Michel, Mortagne-au-Perche (Orne), Saint-Emilion (Gironde), Charras, Combiers, Grassac et Rougnac (Charente), Nuits-Saint-Georges (Côte-d’Or), La Louvière et Spa (Belgique), Gabicce Mare (Italie), Tarcal (Hongrie), Castroville (Texas, Etats-Unis) mais aussi les Communes libres du Vieux Montmartre et de l’Îlot sacré (Bruxelles) sont les heureux signataires d’un pacte d’amitié avec Eguisheim. Côté jumelage officiel,

Citoyenne, Eguisheim l’est aussi par ses taux de participation aux élections. En 2014, la commune et ses habitants ont même été récompensés par l’Urne d’or de la participation électorale offerte par L’Ami hebdo à l’occasion des élections européennes. vre entend surtout les occupants du lotissement bâti récemment

sur le secteur de l’ancienne friche de la tuilerie Sturm. Mais d’évi-

il y en a deux, avec les Badois d’Hinterzarten et les Champenois d’Hautvillers. Alors, pourquoi tant d’amis ? «Au départ, il y a toujours une explication, qui tient souvent d’un mariage entre gastronomie et vins», sourit le maire. Le rapprochement le plus récent est celui signé en 2006 avec le regroupement de quatre villages de Charente ; il tient tout particulièrement à cœur au premier magistrat, puisqu’il est l’héritage d’une correspondance scolaire qu’il avait lui-même initiée en tant qu’instituteur. Encore un autre plaisir : après les yeux et la bouche, la plume ! L’un des plus beaux villages de France et même village préféré des Français, Eguisheim a su nouer des liens de qualité avec des communes prestigieuses.

Léonie, ambassadrice géante Mons, capitale belge de la région du Hainaut, est l’une des deux capitales européennes de la culture cette année. Elle est aussi voisine de La Louvière, ville liée à Eguisheim depuis quatre décennies. C’est ainsi que les deux communes «amies» se retrouvent, di12

rectement pour La Louvière, et indirectement pour Eguisheim, associées au programme exceptionnel de festivités culturelles de «Mons 2015». Tous les trois ans, la cité de la Louve organise un opéra urbain surprenant, «Décrocher la Lune», autour d’un spectacle de

dence, le fameux mieux-vivre ensemble passe par un élan citoyen partagé à travers tout le village, par toutes les générations et même tous les savoir-faire. Ceux qui ne sentent pas l’âme bricoleuse sont en effet aussi invités à cette Journée, pour des missions moins (quoique…) laborieuses : encadrer les plus jeunes et aider à la préparation du repas. Un déjeuner convivial offert à tous les participants prendra il est vrai la suite des ateliers de travail organisés de 8h à 13h. Pour cette première, le maire espère pouvoir compter sur quelque 80 habitants motivés. Rappelons que la jeunesse d’Eguisheim, à travers le conseil municipal des enfants, participe déjà activement au «Frühlingsputz» et pendant départemental des Journées Citoyennes, l’opération Haut-Rhin propre.

La figure géante «Léonie» représentant Eguisheim participera aux festivités de l’opéra urbain, et grandement populaire, de la Louvière en septembre prochain. marionnettes géantes. Pour l’édition 2015, Eguisheim comme six autres villes liées à La Louvière a été invitée à créer sa marionnette, à la fois personnage imaginaire et ambassadeur officiel, et à la faire

participer à la célébration le 26 septembre aux côtés du héros local, Sancho le Louviérois. Une drôle d’aventure dans laquelle Eguisheim s’est engagée avec allant : le géant qui représentera le

village alsacien sera… une géante, «Léonie», en droite descendance de l’unique pape alsacien et figure emblématique d’Eguisheim, Léon IX. Son histoire et son apparence ont d’ores et déjà été définie par les membres de la commission Culture. Sa confection sera assurée, à La Louvière, par une équipe de trois personnes au courant du mois de juillet. Tous les habitants ont été invités à collaborer à ce projet qui tire une passerelle intéressante entre l’Alsace et la tradition nordiste des géants folkloriques. En résumé, un projet hors normes où l’investissement citoyen tant appelé de ses voeux par le maire Claude Centlivre va trouver une concrétisation au service de l’identité collective éguisienne.

Initiatives en Alsace


FONDATION DU PATRIMOINE

«Un rayon d’actions encore élargi»

Pierre Goetz (au premier plan), délégué régional de la Fondation du patrimoine, Michel Herr, maire de Rosheim et Richard Muller, président du conseil de fabrique, ont signé une convention pour le financement des travaux de l’église St-Etienne. engagé des fonds spécifiques, pour des actions d’insertion mais aussi de valorisation des métiers du patrimoine. Ainsi en a-t-il été, par exemple, pour un projet d’aide à la formation autour de la restauration du moulin à huile de Manspach. Dès cette année, un délégué va être entièrement dédié à cet aspect de l’aide aux formations, aux actions pédagogiques et à la transmission des savoirfaire. 2015 marque aussi une nouvelle ouverture dans notre champ opéra-

tionnel : nous allons même pouvoir intervenir sur des projets d’aménagement menés avec des architectes, type mise en accessibilité PMR (personnes à mobilité réduite). De quoi intéresser bien des collectivités. Les premiers dossiers vont d’ailleurs arriver. ● Quels sont les objectifs à court terme de la Fondation du patrimoine ? ❍ Mener à bien nos missions avec le souci de l’excellence. Entretenir la fécondité des partenariats

PHOTOS ARCHIVES L’A.M.I.

● Comment se porte la délégation Alsace de la Fondation du patrimoine ? ❍ Pierre Goetz : Notre délégation régionale renforce année après année son ancrage territorial. 2014 a marqué une certaine stabilité dans les fonds collectés, 890.605 €, pour 926.802€ en 2013. Le nombre de donateurs est lui en hausse, témoin de la notoriété grandissante de la Fondation. Derrière la Champagne-Ardenne, nous sommes le deuxième meilleur collecteur. Et encore ne comptons-nous que deux départements ! Nous avons, sur fonds propres, rajouté quelque 306.000 € de subventions. ● Dans quels domaines et auprès de qui intervenezvous pour aider à la restauration d’éléments de notre patrimoine ? ❍ Le panel est on ne peut plus varié. Au total, 41 dossiers ont été ouverts, à parts égales entre le Bas-Rhin et le Haut-Rhin. Un tiers concerne le patrimoine des orgues. La majorité des projets soutenus est portée par des collectivités publiques. Cela va du palais du Gouverneur militaire de Strasbourg au tribunal cantonal de Cernay en passant par une fontaine Renaissance d’Eguisheim. Nous avons

GÉRARD ANDLAUER

Créée voilà onze ans, la délégation alsacienne de la Fondation du patrimoine soutient les collectivités, associations et particuliers porteurs de projet visant à préserver des sites, des édifices et des objets remarquables mais menacés. Autour d’enjeux à la fois culturels, économiques et sociaux, le délégué régional Pierre Goetz dresse un état des lieux et détaille la diversité des engagements de la Fondation au service du patrimoine local.

Initiatives en Alsace

que nous mettons en œuvre avec les collectivités publiques. A ce titre, nous allons cette année lancer une campagne de promotion pour faire adhérer davantage de communes alsaciennes à la Fondation. Nous comptons aujourd’hui près de 300 communes adhérentes, ainsi que le Conseil régional et les deux Conseils départementaux. Leur adhésion est une manière de reconnaître l’importance de nos actions et de contribuer à couvrir nos frais de fonctionnement. Du

coup, à l’avenir, il est sûr que nous privilégierons des projets portés par des communes membres. Un autre objectif sera de concrétiser la création de deux autres clubs de mécènes d’entreprises locales, dans le Sundgau et dans le Nord de l’Alsace. ● S’il fallait ressortir quelques projets emblématiques en cours… ❍ Il y aurait assurément à mentionner le projet de restructuration de ce haut lieu de l’humanisme rhénan qu’est la Bibliothèque Humaniste de Sélestat. La Fondation et la Ville ont lancé conjointement une souscription en novembre dernier. Belle opération également, le projet de restauration du mur d’enceinte de l’abbaye de Marbach. Enfin, j’aimerais citer un projet que la Fondation va prochainement soutenir et qui témoigne à merveille de l’élargissement de notre rayon d’actions : celui porté par la Ville de Rixheim sur la restauration des serres et du kiosque belvédère du Parc de la Commanderie. De plus en plus, au service de la proximité, la Fondation du patrimoine sort de ses habitudes et c’est bien ainsi ! Propos recueillis par Florent Mathern

LE PARTENAIRE

Un organisme actif en Alsace au service des communes et de leur patrimoine Depuis 2004, en Alsace, la Fondation du Patrimoine a soutenu un total de 394 projets pour un montant de travaux de 42,6 M€ et pour quelque 1.280 emplois créés ou maintenus dans le secteur du bâtiment. L’adhésion à la Fondation du Patrimoine pour les communes s’opère sur la base d’un barème établi en fonction de la population. La cotisation annuelle s’élève ainsi à 50 € pour les communes de moins de 1.000 habitants, à 100 € pour celles de moins de 3.000 habitants, et de 1.000 € pour les communes plus grandes. Strasbourg, Colmar et Mulhouse sont déjà membres.

Fondation du Patrimoine Délégation Alsace 9, place Kléber 67000 Strasbourg Tél : 03 88 22 32 15 Fax : 03 88 22 24 97 alsace@fondation-patrimoine.org www.alsace.fondation-patrimoine.org

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ILLHAEUSERN

LA GASTRONOME

Première commune gastronomique de la région

Un village bien dans son assiette

Entre la dynastie Haeberlin et la commune d’Illhaeusern, une relation de confiance qui dure depuis plus d’un siècle : l’une a toujours agi dans l’esprit et les intérêts de l’autre, et vice-versa. Savoir tirer intelligemment profit d’une telle locomotive dans sa commune n’est pourtant pas d’une évidence absolue. Il en va d’un pan entier de la gestion du développement local, histoire de conjuguer avec harmonie les besoins et les attentes des deux parties. Quand un mélange de bon sens et de pragmatisme demeure la meilleure recette d’une collaboration perpétuée…

Au confluent de l’Ill et de la Fecht, l’ancien bourg de pêcheurs et de bateliers s’est mué en haut lieu de la gastronomie française. Depuis un siècle et demi, la commune d’Illhaeusern avance main dans la main avec la famille Haeberlin et leur vaisseau amiral triplement étoilé, l’Auberge de l’Ill…

avec Bernard Herzog 61 ans Gérant de société Maire d’Illhaeusern depuis 2001 Vice-président de la Communauté de communes du Pays de Ribeauvillé en charge de l'enfance et de la jeunesse 14

Bien sûr, me direz-vous, il y a ce moulin du XVème siècle toujours en activité. Ou les vitraux clinquants de l’église Saint-Pierre et Saint-Paul. Voire la très roborative fête de la friture. Mais franchement, difficile d’hésiter quand on cherche ce pour quoi Illhaeusern est connu et reconnu bien au-delà de la plaine d’Alsace. Il était une fois une petite auberge de campagne devenue grande parmi les grandes. Lorsqu’il acquiert en 1882 une modeste bâtisse des bords de l’Ill pour y servir une cuisine du terroir, Frédéric Haeberlin ne se doute pas qu’il vient de changer à tout jamais la face de son petit village de pêcheurs où ses ancêtres étaient exploitants agricoles. Quatre générations et trois étoiles (depuis 1967) au guide Michelin plus tard, Illhaeusern doit à l’Auberge de l’Ill ce que Greenwich doit à son méridien : son

n’a renié son attachement fusionnel à Illhaeusern. Oncle de Marc Haeberlin décédé l’an dernier, pilier historique de la salle du restaurant, Jean-Pierre a été maire des lieux pendant quatre mandats entre 1965 et 1989. Lui et son frère Paul sont des icônes dont la place principale porte aujourd’hui fièrement les noms. A leur initiative, Illhaeusern s’est jumelée avec une autre capitale de la gastronomie française, Collonges-au-Mont-d’Or, patrie de Paul Bocuse. «Ce lien nous apporte un vrai plus», confie le maire actuel. «Nous allons continuer à l’entretenir».

renom, sa réputation, sa résonnance. Maire depuis 2001, Bernard Herzog ne dit pas autre chose. «Par son identité familiale, par sa sensibilité en matières

de décoration et de fleurissement, par sa notoriété mondiale, l’Auberge donne une aura exceptionnelle à la commune». Jamais la famille Haeberlin

«Les pieds sur terre» Les rapports entre l’Auberge de l’Ill et la municipalité sont excellents. Sans surprise, le restaurant est la

Entrez «Illhaeusern» dans le plus connu des moteurs de recherche web ; le premier résultat, avant les sites d’information communale, est celui de l’Auberge de l’Ill.

principale ressource financière de ce village de 750 habitants ; «sur le ban communal, le clan Haeberlin, au sens noble du terme, est même propriétaire de 80 % du linéaire de la rive gauche de l’Ill». Bernard Herzog assure ménager l’Auberge, entre autres, par des taux d’imposition très bas. En retour, la gestion environnementale des abords de l’Ill s’opère en synergie : chaque projet privé est discuté très en amont avec les élus. Dernier en date, celui d’un hôtel-spa porté par la famille Haeberlin-Baumann. «Là aussi, ce sera une vraie valeur ajoutée, pour l’Auberge de l’Ill bien entendu, mais également pour l’ensemble de la commune», complète le premier magistrat. «Avec les Haeberlin, le lien est direct. Ils ont les pieds sur terre». En toute discrétion, le temple de la gastronomie alsacienne ne cesse de témoigner son attachement à la vie communale. En offrant un repas pour deux personnes lors de tombolas associatives par exemple. En faisant un petit geste toujours apprécié lors de la venue à l’Auberge d’Illhaeusernois. Moins connu encore, l’impact du restaurant en tant qu’école de formation : l’équipe de Marc Haeberlin compte en permanence une dizaine de jeunes venus de partout en France, voire de plus loin, qui se retrouvent hébergés dans le village, notamment chez l’habitant. Sans l’ombre d’un doute, Illhauesern sait devoir beaucoup à «son» Auberge unique au monde. Et l’inverse est vrai aussi. Dans une bonne intelligence et un respect mutuel aujourd’hui historiques, l’un comme l’autre se le rendent bien. FM

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BETSCHDORF

SANS PESTICIDES

«Une ligne d’action dictée par le bon sens»

Première commune nature de la région

En 2011, Betschdorf était avec Lampertheim la première commune alsacienne à obtenir de l’Agence de l’eau Rhin-Meuse et du Conseil régional la distinction «Commune nature - Trois libellules». Au cœur de l’Outre-Forêt, la démarche volontariste d’abandon des pesticides a profondément changé les méthodes de travail…

L’implication de la commune de Betschdorf dans l’abandon du recours aux produits phytosanitaires pour l’entretien de ses espaces verts et sa voirie a valeur d’exemple. Derrière la démarche municipale de réduction de l’utilisation des pesticides, la préservation de la qualité de l’eau souterraine est un enjeu crucial en Alsace pour l’alimentation en eau potable de la population. L’appellation «Commune nature» et ses trois niveaux décernés par la Région et l’Agence de l’eau Rhin-Meuse vient valoriser l’engagement au chevet d’un patrimoine naturel partagé, mais aussi le souci de sensibilisation des habitants qui l’accompagne. Le tout guidant avec force vers une gestion éco-responsable des espaces publics.

«On a bien fait». Ces quatre mots, le maire les entend de plus en plus régulièrement au gré de ses allées et venues dans Betschdorf. «Et bien souvent des gens qui étaient les plus récalcitrants au début», sourit Adrien Weiss. L’élu le savait : la démarche n’allait pas être immédiatement saisie. Passer, du jour au lendemain, de la pulvérisation de poison au travail à la binette ne pouvait que susciter de l’incompréhension. Même sept ans plus tard, pas sûr que tout le monde ait compris le comment du pourquoi d’accepter de vivre avec des brins d’herbe un peu partout dans l’espace communal. Mais le compromis choisi par la municipalité a le mérite d’avoir été volontariste et durable. «Nous avons fixé des priorités dès 2008 et nous les avons respectées. Il y a eu des débats houleux mais nous avons gardé notre ligne, une ligne dictée par le bon sens». Le maire n’est pas peu fier d’avoir fait de Betschdorf un modèle en matière de renoncement aux pesticides. En quelques années, l’entretien des voiries et des espaces verts communaux a changé du tout au tout. A

l’origine du basculement, Jean-Philippe Goetzmann, responsable du service des espaces verts et paysagiste de formation : «quand j’ai pris conscience de la nocivité des pesticides, j’ai su qu’il fallait agir pour changer».

Un changement rapide et cohérent La mise en œuvre de ce changement va être rapide, cohérente. La municipalité suit les remontées de son employé et établit un plan d’intervention ambitieux. Les contraintes organisationnelles, financières et de communication sont peu à peu surmontées. Le travail manuel prend certes deux à trois fois plus de temps que le recours aux traitements phytosanitaires. Mais la mise en place d’une gestion différenciée des espaces verts compense cette réalité. «Nous avons réparti les espaces en quatre catégories, du «très visible et stratégique» au «naturel» où l’on se contente d’une tonte par trimestre», explique Marc Bruder, responsable des services techniques de Bet-

schdorf. Via des emplois aidés en saison, complétant les six employés des services techniques, arrachage, désherbage, balayage préventif, paillage, semis et autre compostage ont atteint leur rythme de croisière. Un rythme imposé par la

main de l’homme, cela va sans dire. «Betschdorf présentait deux contraintes majeures à la réussite de notre démarche», précise le maire. «La première, sa vocation touristique. La seconde, celle d’occuper un territoire très étendue, issue de la fusion de cinq communes. Notre organisation et notre persévérance ont eu raison d’elles».

Nouvelle stratégie de fleurissement Convaincue de la légitimité de sa démarche, la commune en a profité

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pour changer de stratégie en matière de fleurissement également. Les géraniums sont toujours là, mais bien moins nombreux qu’avant. Vivaces et graminées ont désormais la préférence municipale, avec à la clé des économies d’eau non négligeables. Des prairies fleuries sont semées avec des espèces rustiques. La biodiversité prime sur l’esthétique pure. La valorisation n’est plus un vœu pieu mais une action de tous les jours. Malgré tout, la commune ne gère pas tout. L’appropriation par la population de cette démarche est très loin d’être complète. De même, la dizaine d’exploitations agricoles que compte encore Betschdorf continue d’avoir recours aux produits phytosanitaires. «C’est louable, mais nous avons tout de même enclenché un dialogue constructif avec ces agriculteurs», ajoute Adrien Weiss. La commune sait s’être engagée dans un projet à long terme et s’appuie sur une communication approfondie auprès des enfants scolarisés pour lui donner un avenir porteur de nouvelles expériences. «La volonté municipale, c’est une chose. L’appropriation, ce sera je l’espère l’étape suivante». La préservation de la ressource en eau, de la biodiversité et de notre santé passe à coups sûrs par là. FM

avec Adrien Weiss 55 ans Cadre supérieur Maire de Betschdorf depuis 2008 15


UNGERSHEIM

L’ÉCOLOGIQUE

Premier village écologique de la région

Opération transition

La transition écologique a supplanté le développement durable. A l’échelle alsacienne, mais même au-delà, Ungersheim incarne cette réalité. La commune du Bassin potassique a plusieurs longueurs d’avance dans l’application d’un concept qui vise à faire émerger un nouveau modèle de société. Energétique, alimentaire et intellectuelle, la transition recouvre plusieurs modèles et doit permettre de doter l’action publique d’une vraie cohérence d’ensemble. Dans un souci d’efficacité et de sobriété, la collectivité a le pouvoir de créer un élan qui libère les initiatives et parvient à faire jouer un rôle moteur à ses citoyens.

«L’homme est grégaire, certes. Mais en même temps, il a un besoin d’indépendance, de liberté». Le constat anthropologique fait place à un sourire hollywoodien. Jean-Claude Mensch, l’ancien mineur délégué CGT, intrigue autant qu’il séduit. Comme dans une bonne dissert’, le propos alterne l’abstrait et le très concret. Entamant son cinquième mandat de maire, on le sent plus que jamais à l’aise, droit dans ses bottes. Il faut dire que les faits parlent pour lui. Dans son sillage, et bien souvent lynché par les critiques de collègues élus, Ungersheim s’est mué en une décennie en un véritable laboratoire de l’aprèspétrole, comme le titrait un article du Monde en 2013. Les réflexions puis les initiatives ont fleuri sur les ruines d’une ère post-industrielle personnifiée ici par la fin des mines de potasse. «L’objectif était d’engager le village dans un processus de transition écologique», souligne le maire. «Aujourd’hui, nous pouvons dire sans crainte que nous sommes en plein dedans». Tout a commencé par la volonté louable de diminuer les coûts liés à la consommation d’énergie de la commune. Panneaux solaires thermiques et chaufferie-bois ont lancé un élan qu’a accéléré depuis deux ans la plus grande centrale photovoltaïque d’Alsace. Hélioparc 68, c’est son nom, et ses 5,3 mégawatts de puissance, s’étend sur quatre communes, au cœur de l’ancien carreau minier Marie-Louise. Huit bâtiments en dur supportent les quelque 40.000 m2 de panneaux et hébergent des activités industrielles qui ont permis l’embauche de 30 personnes. Pour la partie sur le ban d’Ungersheim, la production correspond à la consommation électrique de tous les foyers, hors industrie et chauffage. La Ville en a assuré la maîtrise foncière.

avec Jean-Claude Mensch 69 ans Retraité des MDPA (électricien mineur de fond) Maire d’Ungersheim depuis 1989 16

Energétique, alimentaire et pourquoi pas intellectuelle : Ungersheim s’est engagé dans une transition écologique au visage protéiforme. Mieux, d’initiative en initiative, le village du Bassin Potassique s’impose comme un modèle à l’échelle national.

L’achat des terrains a ainsi été amorti, déjà, par leur location à l’exploitant.

Economiquement viable «On veut encore aller plus loin, vers l’autonomie totale hors industrie». Et l’élu de détailler le projet de deuxième centrale sur le terril Alex, en binôme avec le village voisin de Feldkirch. «Ce sera la sœur de la première, d’une puissance équivalente, mais au sol et pas sur toiture». Rendez-vous fin 2015début 2016 pour la mise en route. Resteront alors les perspectives de rejoindre le

réseau du fournisseur d’énergie verte Enercoop et d’installer du photovoltaïque en auto-consommation (utilisation en direct de l’électricité produite, quand il y a du soleil). En parallèle, un autre projet emblématique est en train de sortir de terre : un hameau de neuf logements passifs, avec ossature bois et isolation paille. Les lots sont déjà attribués et donneront vie à un éco-quartier confortant Ungersheim dans sa marche vers la transition énergétique. Déjà, à l’échelle communale, la facture du poste «énergie» a sérieusement fondu. Cette économie substantielle a permis de ne pas toucher

Une transition, des commissions Ungersheim en transition est porté par un conseil municipal dont les réflexions interagissent constamment avec les trois grands chapitres d’un développement vertueux, l’énergétique, l’alimentaire et l’intellectuel. Pas moins de six commissions traitent directement ou indirectement de ces problématiques : celle dite du «développement soutenable («les mots développement et durable sont pour nous antinomiques», explique le maire) qu’anime Jean-Claude Mensch et à laquelle participe activement la plus jeune élue (24 ans) du conseil, mais aussi celles de l’aménagement territoire (étalement urbain, biodiversité), de la cohésion sociale, de la mise en œuvre des énergies renouvelables, sur l’eau et enfin la commission communication, la municipalité jouant à plein la carte de l’essaimage. «Depuis les débuts de la transition, la commune est un initiateur, un facilitateur, un accompagnateur», aime à répéter le premier magistrat. «Le développement vertueux et reproductible est au cœur de l’ADN de toutes nos actions municipales».

aux taux d’imposition communaux depuis dix ans. Un bilan qui apporte un solide capital-confiance à l’élu. «Beaucoup de communes s’engagent actuellement dans les énergies renouvelables, dans les circuits courts ou dans la démocratie participative. Ici à Ungersheim, c’est tout. Notre feuille de route est globale et ça fait toute la différence». Car la transition ne se veut pas qu’énergétique. Elle entend conduire à une certaine souveraineté alimentaire et, aussi illusoire que cela puisse paraître, à l’indépendance intellectuelle. Changement de paradigme, transformation sociale, nouvelle économie, autant de notions que la municipalité a résolument fait sienne.

Avec Marc Grodwohl Sur les 2.100 habitants d’Ungersheim, une cinquantaine accompagne activement les efforts entrepris. Ils sont bien plus à bénéficier des services de la cuisine 100 % bio installée dans un bâtiment communal et louée à une association d’insertion. Celle-ci, forte de huit emplois, sert 600 repas par jour dans une série d’écoles de l’agglomération mulhousienne. Ils sont bien plus, aussi, à avoir… des radis en poche ! Cette monnaie locale, lancée à l’été 2013, est pour les trois-quarts encore en circulation et utilisable dans la plupart des commerces d’Ungersheim. «La transition est là aussi», place Jean-Claude Mensch, qui n’a évidemment pas manqué de susciter les moqueries au lancement des radis. «Fixer l’activité localement, faire rester la richesse dans le village, c’est pragmatique et au final pas si compliqué à mettre en place». Cuisine bio, monnaie locale et écohabitat, la transition se veut

parfaitement reproductible au-delà d’Ungersheim. Moins reproductibles, par contre, sont ces deux projets symboliques à plus d’un titre. Le premier ne se concrétisera qu’au courant de l’année : la création d’une régie agricole municipale pour permettre à la commune de cultiver ellemême cinq hectares de ses terres. Deux à trois emplois doivent accompagner cette initiative qui fait à nouveau d’Ungersheim une collectivité pionnière en Alsace. Le second a déjà des bases solides : un bio-territoire d’une trentaine d’hectares sera développé autour des Jardins du Trèfle Rouge et leur actuelle exploitation maraîchère (4.000 m2 de serres tout de même !) basée sur un partenariat municipalité/chantier d’insertion. Une conserverie a été mise en service depuis peu. Les travaux d’une «maison des natures et des cultures» dédiée au maraîchage et à la transmission des savoirs débutent en avril. Une malterie bio et une micro-brasserie pourraient suivre. Derrière ce projet pluriel, Jean-Claude Mensch bien sûr, mais aussi une autre figure à jamais liée à Ungersheim, Marc Grodwohl. L’homme de l’Ecomusée d’Alsace pilote avec un groupe d’experts le devenir de ce bio-territoire assurément unique. Il pourrait parvenir à doter la ligne d’horizon d’Ungersheim d’un nouvel édifice phare, avec le clocher de l’église et le château d’eau et après le chevalement de la mine. Perchée sur un promontoire au cœur des cultures, une éolienne de 36 kilowatts aurait tout pour devenir le nouvel emblème, forcément controversé, d’une commune où la transition va dans tous les sens. Et surtout dans le bon. Toute voile dehors. FM

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DIEBOLSHEIM

La fine fleur de l’Alsace En 1973, avec Eguisheim et Hohwiller, le village de Diebolsheim obtenait du Conseil national des Villes et Villages Fleuris le label de «commune 4 fleurs». Sur les bords du Rhin, cette distinction a été conservée jusqu’à aujourd’hui, à grands renforts de tradition, de persévérance et d’ouverture. Ici, des perce-neige qui jouent avec les frimas du printemps. Là, des platesbandes qui attendent leur semence de l’année. Ici et là, un bourg qui piaffe d’impatience avant l’arrivée pérenne des beaux jours. Diebolsheim, 710 habitants, hiverne en toute discrétion avant de se réveiller en fanfare. Le grand canal d’Alsace et le Rhin coulent immuablement à quelques pas, mais les vedettes des lieux sont saisonnières. Dites-le avec des fleurs, ou gardez le silence à tout jamais, semblent vouloir dire toutes ces rues et ruelles en attente de leurs couleurs estivales. La relation fusionnelle entre le village et son fleurissement ne date pas d’hier. Elle a une genèse aussi authentique que peu commune. A l’origine, un homme d’Eglise à la main verte : curé du village entre 1942 et 1968, l’abbé Aloyse Wendling va donner une identité inattendue à Diebolsheim. Lui, spécialiste en déminage, retire quelque 4.000 mines du ban communal dans l’immédiat après-guerre. A la place, il y met… des fleurs ! «Ce n’était ni un

grand prêcheur, ni un bon chanteur, mais il a été un visionnaire et un incitateur remarquable en matière de fleurissement». Le maire honoraire (19952014) Jean-Jacques Siegel aime à raconter la vie de celui qui a obtenu la légion d’honneur des mains du Maréchal Leclerc en 1946. «L’abbé Wendling a aussi fait construire les serres communales. Il a fait de Diebolsheim un pionnier du fleurissement en Alsace».

La volonté plus que les moyens Printemps 2015. Bien de l’eau a coulé sous les ponts de l’Ischert depuis l’époque du religieux horticulteur. L’ancien maire et la nouvelle première magistrate Brigitte Neiter déambulent ensemble dans les allées menant à la principale curiosité du village, sa grotte de Lourdes construite en 1904. Entre les deux, Auguste Andlauer, président des Amis de la Grotte. Son association forte d’une trentaine d’actifs est l’alliée numéro

De gauche à droite : le maire Brigitte Neiter, le maire honoraire Jean-Jacques Siegel et le président des Amis de la Grotte Auguste Andlauer.

un de la commune dans le maintien depuis 1973 de l’honorifique label «4 fleurs». Deux fois par an, elle met en terre 3.400 plantes dans le jardin de la grotte, en faisant un endroit emblématique du «Diebolsheim fleuri». Une bénédiction pour la municipalité, dont les moyens évidemment limités assurent non sans peine l’achat des fleurs (pour 10.000 € par an environ), le renou-

vèlement du matériel «de jardin» et le poste et demi d’employé communal. «Certes, nous n’avons pas la latitude de Colmar, d’Evian ou de Nantes (villes «4 fleurs» parmi d’autres)», explique le maire actuel, «mais la volonté d’entretenir notre héritage est telle qu’elle a toujours fait réaliser des miracles».

Bande de fleurs Résultat, la stratégie est du genre efficace. Une graine semée pour stimuler les jeunes pousses – deux classes de l’école travaillent sur des projets scolaires en lien avec le fleurissement, une association communale «Les p’tits jardiniers» rassemble des enfants de 6 à 10 ans intéressés par la mise en valeur esthétique de leur cadre de vie-, un bulbe planté en direction des particuliers – lors de la soirée annuelle dédiée au fleurissement, la municipalité offre 10 € par famille représentée à dépenser… chez un horticulteur ! – et des semences habilement disposées. «La particularité du fleurissement de Diebolsheim, c’est d’être en

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bande devant chaque maison, et pas dans des bacs», détaille JeanJacques Siegel –, le tour est joué. Ou presque. Chaque année, les compteurs sont remis à zéro. Et le double défi d’accrocher l’œil et d’inciter les nouveaux habitants à jouer le jeu renouvelé. Le tout pour des retombées globalement intangibles, même si la notoriété «fleurie» de Diebolsheim a contribué à remplir sans problème le dernier lotissement de vingt lots sorti de terre en 2005. «Le rêve, ce serait que la municipalité touche dix cents par photo prise de ses compositions florales», plaisante le maire honoraire. En mai, des milliers de plantes vont être mises en terre aux quatre coins du village. Le 28ème marché aux fleurs marquera officiellement l’ouverture de la saison. A l’été, Diebolsheim devra plus que jamais en mettre plein les yeux : le jury national des Villes et Villages Fleuris sera en visite pour évaluer cette immense jardin basrhinois à ciel ouvert. Pour que «Diebo» continue de voir la vie avec quatre fleurs. FM

VILLAGE FLEURI

Premier village 4 fleurs de la région Porté par la vision d’un homme d’Eglise, Diebolsheim s’est mué en un village pionnier du fleurissement en Alsace. Embellir la commune, la valoriser auprès des touristes de passage, voilà une démarche légitime quand, dans un esprit communautaire, elle vise à optimiser la qualité de vie. En toile de fond depuis 56 ans, le concours national des Villes et Villages fleuris récompense par une, deux, trois ou quatre Fleurs, les engagements municipaux au plus près de la nature et de l’esthétique. Au-delà du label et de la défense de l’environnement, un fleurissement responsable et un engagement participatif sont des graines semées pour faire éclore une meilleure qualité de la vie.

avec Brigitte Neiter 55 ans Directrice d’école Maire de Diebolsheim depuis 2014 Adjointe en charge du fleurissement de 1995 à 2014 17


GEISWASSER ● Maire de Plaine et président de la Communauté de communes de la Vallée de la Bruche, Pierre Grandadam, 66 ans, vient d’être élu président de la Fédération européenne des communes forestières. Il était déjà président de l'association des Communes forestières d'Alsace et vice-président de la Fédération nationale des Communes forestières. L'élu alsacien a salué le travail accompli par son prédécesseur, Franz Schrewe, et a invité ses homologues à être des relais pour mobiliser les collectivités forestières sur les enjeux européens au sein de la FECOF. L’assemblée générale de cette dernière s'est tenue à Bruxelles le 27 février dernier. ● La Ville de Richwiller vient d’inaugurer le premier EHPAD de France à détenir la certification Haute Qualité Environnementale. Cet établissement hospitalier pour personnes âgées dépendantes, «Le Village», est géré par la Mutualité Française Alsace. La structure est entièrement de plain-pied, entouré de verdure, et constituée de cinq unités de vie d’une quinzaine de chambres chacune. Doté d’une unité Alzheimer, cet EHPAD de 85 places a ouvert ses portes en mars après trois ans de travaux et un investissement de 12M€. ● La Communauté de Communes du Secteur d’Illfurth a réalisé un hôtel d’entreprises intitulé «La Forge» au cœur de la zone d’activités de Tagolsheim. Le projet, soutenu par l’Etat, la Région et le Département, est concrétisé depuis mi2014. L’ensemble immobilier est destiné aux entreprises artisanales et de services afin de renforcer l'offre territoriale. Deux bâtiments distincts abritent quatorze bureaux, une salle de réunion, une salle de détente et un pôle artisanal comportant cinq ateliers. Le conseil départemental y a contribué pour 288.000 € dans le cadre du Contrat de Territoire de Vie du Sundgau. Son nouveau président, Eric Straumann, vient de se rendre à Tagolsheim pour l’inaugurer officiellement. ● La Ville de Schiltigheim est la première commune en Alsace à lancer une application de démocratie participative pour smartphones. Onze autres villes de l'Hexagone utilisent déjà cette application développée par la société Spallian. La ville de Schiltigheim a signé un contrat d'un an avec cette dernière pour proposer «TellMyCity» à ses concitoyens. Grâce à cette application gratuite, les habitants peuvent signaler un problème, suggérer une idée ou féliciter une initiative. Les informations sont ensuite automatiquement renvoyées vers les services municipaux adéquats, tout en garantissant un retour vers le citoyen quant au traitement de sa demande.

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WATTWILLER

«Fière de mes concitoyens» Betty Muller, nouvelle conseillère départementale du canton d’Ensisheim et maire de Geiswasser, s’exprime sur le civisme dont on fait preuve les habitants de son territoire de vie et sur son engagement au sein de l’assemblée départementale. Avec une forte participation électorale de 70,42 % dans le canton d’Ensisheim, (premier classé des cantons alsaciens pour le nombre d’électeurs aux dernières départementales), Geiswiller a remporté le chèque de 1000 euros offerts par L’AMI hebdo aux associations locales à l’occasion de l’URNE d’OR 2015 qui encourage le civisme des Alsaciens. avec Betty Muller 55 ans Agent territorial spécialisé des écoles maternelles – en disponibilité d’ici la fin de l’année scolaire pour la durée du mandat départemental

● La commune dont vous êtes le maire, Geiswasser, est celle où a été enregistré le meilleur taux régional de participation aux dernières élections départementales. Qu’en pensez-vous ? ❍ Je suis avant tout fière de mes concitoyens. A Geiswasser, la participation est forte à chaque élection. Il y a une réelle implication civique du plus grand nombre. Pour ces dernières élections, j’ai qui plus est un adjoint qui a effectué un très bon travail en termes de communication auprès des habitants. Et eux ont compris que de m’élire à l’assemblée départementale était un moyen d’optimiser mon action au sein de la commune.

● L’ensemble du canton d’Ensisheim s’est mobilisé davantage qu’ailleurs. Comment expliquez-vous cet élan de civisme ? ❍ Ailleurs, et notamment dans les ensembles urbains plus importants, le mécontentement s’est exprimé

par l’abstention. Dans le canton nouvellement dessiné d’Ensisheim, la proximité des candidats et de nos équipes a forcément contribué à faire se déplacer les électeurs. ● De quelles manières allez-vous honorer la con-

fiance que vous ont accordée ces électeurs ? ❍ Comme j’en suis encore tout au début et que je découvre réellement ce qu’est d’être conseillère départementale, je ne veux pas rentrer dans trop de promesses. Pour autant, je peux leur garantir que je vais m’investir avant tout dans le social. Trouver comment aider les gens les plus en difficulté et comment maintenir à domicile davantage de personnes âgées seront parmi mes priorités. J’entends faire bénéficier l’assemblée et donc l’ensemble du département de mon expérience de maire, de ma connaissance de terrain des problématiques d’une commune. Florent Mathern

Conseiller départemental à 25 ans La modification du mode de scrutin et des circonscriptions électorales a mécaniquement entraîné un renouvellement fort, et quelquefois forcé, de la nouvelle composition des Conseils départementaux. Avec 50 % d’élues, là où les conseillères générales étaient très minoritaires, les nouvelles assemblées et leurs exécutifs vont forcément aborder différemment les grands sujets qui leurs seront soumis. Le rajeunissement des effectifs sera un autre atout pour nos Départements. Raphaël Schellenberger est conscient du travail qui l’attend.

Après avoir été élu plus jeune maire de notre Région à Wattwiller, Raphaël Schellenberger est devenu à 25 ans le plus jeune conseiller départemental d’Alsace.

Son regard porté sur cette première assemblée départementale du Haut-Rhin Je la vois de différents points de vue. D’abord, de celui d’un élu dans un territoire, préoccupé par l’avenir institutionnel de l’Alsace : il va falloir être à l’affût pour défendre le territoire alsacien. En tant qu’élu du canton élargi de la Thur, qui souffre de problèmes économiques et sociaux, nous veillerons avec mon binôme à être des élus mobilisés. Après, il y a le regard de l’élu dans une assemblée qui va connaître des baisses budgétaires que l’on ne pourra raisonnablement pas compenser par des hausses d’impôts. Il faudra mettre en place une vraie gestion rigoureuse et repenser certaines dépenses publiques. Enfin, il est le regard d’un élu dans une majorité de 33 sur 34, qui pose pour nous de l’exigence. Notre majorité, dans son organisation, devra y veiller.

jourd’hui. Nous aurons jusqu’au mois de juin pour estimer le coût du transfert et de l’échange de compétences entre les différentes collectivités. Personnellement, je souhaite particulièrement m’investir dans l’aménagement du territoire et dans le domaine plus confidentiel de la musique associative. Même si, pour l’instant, nous sommes encore en phase de discussions pour définir qui se chargera exactement de quelle charge.

Benjamin du Conseil départemental Il y a un an, quand j’ai été élu maire de Wattwiller, c’était à la tête d’une équipe de 15 nouveaux élus sur 19 : en quelques semaines, il a fallu tout apprendre, tout assimiler et tout assumer. Là, ma situation et celle de l’assemblée départementale est un peu similaire. Celle-ci est en effet très largement renouvelée, avec 50% de femmes dont 16 nouvelles conseillères, mais aussi globale-

ment près de trois-quarts de nouveaux élus. Le benjamin que je suis a donc plus que jamais un regard de travail et d’exigence sur ce conseil départemental.

Ses premières missions Ma toute première mission va être celle de défendre le territoire par et pour lequel j’ai été élu. Dans ce sens, il conviendra d’exercer, en continuant de les moderniser, les compétences départementales connues au-

Le Haut-Rhin et l’Alsace Mon engagement politique s’est construit autour de la notion d’Alsace et sur les valeurs alsaciennes. Elu à 25 ans, j’ai la vision d’un jeune qui a grandi dans son canton et est allé à Strasbourg pour faire ses études. Je vis l’Alsace quotidiennement. Sélestat n’est pas une frontière pour moi. Travaillons à consolider ce territoire qui est en tant que tel une identité géographique, culturelle, économique, sociale, linguistique. FM

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L’INVITÉ

CLAUDE KERN

«Ce n’est finalement que dans l’optimisme qu’on avance» L’Association des Maires du Bas-Rhin (AM67) rassemble les 556 maires et maires délégués du département, mais aussi les présidents des intercommunalités. Défense, soutien, conseil et accompagnement, ses missions entendent aujourd’hui répondre aux grands enjeux et incertitudes nés de la réforme des territoires. Président de l’AM67 depuis juin 2014, le sénateur-maire de Gries Claude Kern met ainsi en perspectives l’actualité des collectivités locales…

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● Quelles sont les préoccupations actuelles des maires, et à travers eux, de l’AM67 ? ❍ Claude Kern : Elles se regroupent autour d’une seule et même problématique : le flou complet entretenu par le gouvernement quant aux rôles et missions futurs des collectivités locales. Où va-t-on avec les intercommunalités ? Quelles compétences pour les régions et les départements ? Quels financements pour les communes ? Autant de questions et d’absence de réponses qui préoccupent sur le terrain. Les maires ne se sentent pas perdus, mais doivent plus que jamais se démener par tous les moyens pour continuer à gérer leur collectivité en bon père de famille. ● La situation financière délicate de certaines communes et EPCI (établissement public de coopération intercommunale) est-elle structurellement inquiétante ? ❍ Je ne note pas encore la remontée d’inquiétudes financières majeures. Du moins pas encore. Car les simulations sont critiques pour certaines communes : d’ici 2017, il pourra y avoir jusqu’à 50 % de baisse de DGF (Dotation globale de financement, la principale dotation de l’Etat aux collectivités territoriales). C’est grave, quand on sait que ce sont ces mêmes collectivités qui alimentent les marchés publics et donc une partie de l’activité. Nous sommes conscients qu’il y a des efforts à faire, mais le gouvernement se repose un peu trop sur les collectivités, avant de se montrer irréprochable à son niveau. L’association des maires de France travaille sur ce problème, en lien avec les parlementaires et les ministères concernés. ● Quel est l’argument du gouvernement ? ❍ Il est de dire que les économies à faire ne doivent pas empêcher les collectivités d’investir davantage. Utiliser l’impôt des ménages comme bras de levier a de moins en moins de succès auprès des maires, qui essaient au contraire de réduire le recours à cette alternative. Tout élu est quand même et avant tout un contribuable comme un autre. Les communes ne sont pas la poule aux œufs d’or à qui l’on peut retirer les dotations mais qui continuerait de se montrer productive.

● Comment se positionne l’AM67 sur le projet de loi concernant la nouvelle organisation territoriale de la République (dit loi NOTRe) ? ❍ Comme tout projet de loi, il comprend des éléments positifs et d’autres qui le sont moins. Parmi ces derniers, il y a deux orientations majeures qu’il nous faut réussir à adapter. De une, le seuil des 20.000 habitants pour les EPCI me paraît tout sauf pertinent. Dire que c’est en fonction du nombre d’habitants qu’une intercommunalité fonctionne ou ne fonctionne pas, c’est être coupé des réalités du terrain. De deux, l’incitation à créer des

communes nouvelles : n’est-ce pas de la poudre aux yeux ? L’idée pourrait néanmoins bénéficier à de très petites communes qui ont déjà l’habitude de travailler ensemble. ● Quelles alternatives proposezvous sur ces deux thématiques ? ❍ Concernant les seuils, je pense que se situer entre 10.000 et 15.000 habitants, hormis pour les zones de montagne, seraient plus pertinents. Dans le Bas-Rhin, cela nous ramènerait à une bonne vingtaine de structures intercommunales. Plus globalement, une solution pourrait être la mutualisation. Certaines communautés de

communes y travaillent déjà spontanément, à travers les pôles d’équilibre territorial et rural. La mutualisation et la solidarité seront toujours mieux que des éventuels transferts de compétences «communes - EPCI». Les élus locaux ont une sagesse et des vraies compétences, il convient de s’appuyer dessus. ● Comment l’AMF67 agit-elle pour entretenir, voire développer, ces compétences ? ❍ Une part très importante de notre mission est consacrée à la formation des élus. C’est même devenu une priorité, tant ça bouge de partout. Nous sommes en partenariat avec l’IPAG (Institut de préparation à l'administration générale de l’Université de Strasbourg) et l’ENGEES (Ecole nationale du génie de l’eau et de l’environnement de Strasbourg). Pas moins de 750 élus sont inscrits à notre cycle de formation du premier semestre 2015 – 33 sessions –, et une centaine figurent sur liste d’attente. Nous sommes même en train de réfléchir avec l’Institut d’études politiques pour mettre en place un autre cycle. C’est une bonne chose que l’élu n’ait pas envie d’être mis en défaut sur tel ou tel texte, qu’il ait à cœur de «grandir» avec l’importance de sa charge. Cela doit lui apporter sérénité et optimisme. Et ce n’est finalement que dans l’optimisme qu’on avance ! ● Ces élus locaux semblent pourtant subir la plupart des décisions. Et notamment celle qui conduit à la future grande région ALCA… ❍ Ce fut effectivement un passage en force. Au sein de l’AM67, nous sommes contre cette grande région. Mais nous savons en même temps que nous ne referons pas le passé. C’est en 2013, avec le référendum sur la collectivité unique, que l’Alsace a manqué le coche. Cela nous aurait mis à l’abri. Aujourd’hui, essayons de travailler en bonne intelligence pour que l’Alsace trouve sa place dans cette nouvelle structure, en ne regardant pas les autres régions comme des adversaires, mais plutôt en nous engageant avec toutes nos forces et nos atouts. Et là, les collectivités locales ont un rôle essentiel à jouer. Propos recueillis par Florent Marthern 19


le journal dont nos élus sont les héros

Éguisheim Bien plus qu’une carte postale

p. 9, 10, 11 & 12

numéro 1 un supplément de

Jamais 2 sans 3 à Dambach-la-Ville

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Niederhausbergen en phase avec ses ambitions p.7

Hochfelden Ça mousse entre mairie et brasserie

La Fondation du Patrimoine au service des communes

p.13

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Betschdorf dans le bon sens

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Supplément à l’Ami hebdo du 3 mai 2015

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Opération transition à Ungersheim Conseiller départemental à 25 ans

Claude Kern super-maire

67 & 68

p.16

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l’Alsace

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Les élections départementales des 22 et 29 mars revêtent ainsi une importance inédite. En votants nombreux pour des candidats compétents et qui aiment l’Alsace, les électrices et les électeurs donneront ainsi une nouvelle chance à leur Région.

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Opération transition à Ungersheim

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RENCONTRE

ale Avec la réforme territori qui impose en France la création de méga-régions, ent les Départements reprenn une nouvelle légitimité démocratique. Par leur proximité, ions les institut départementales pourront continuer à assurer un service de qualité à l’ensemble des citoyens alsaciens.

Éguisheim Bien plus qu’une carte postale

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FAITS ET IDÉES

p.18

67 & 68 Deux nouveaux présid ents pour servir l’Alsace

Claude Kern super-maire

p.19

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p. 4 & 5

ALSACE

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