Rapport de Projet de Fin d'Etude - architecture bioclimatique

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PRENDRE PLACE AU SOMMET DU DOURO


Amélie FUSEAU et Camille VALETTE Projet de fin d’études - Juillet 2019 ENSAPVS DE 5 « Territoires ruraux et périurbains : Laboratoire de l’habitat, les typologies» Directeur d’étude : Etienne LENACK


SOMMAIRE

Vue sur le Douro et ses terrasses de vignes

AVANT-PROPOS

5

INTRODUCTION

9

I/ UN TERRITOIRE RURAL ENCLAVÉ 1/ Organisation du territoire 2/ Patrimoine naturel et culturel 3/ Sendim, un village dynamique et rural Potentialités du territoire

12 15 25 59 76

II/ HABITER LE PAYSAGE 1/ Rapport avec le paysage 2/ Matériaux 3/ Utiliser des systèmes bioclimatiques 4/ Etre autonome

78 81 83 86 93

III/ STRATÉGIES D’INTERVENTION 1/ Un site fascinant 2/ Un site rocheux 3/ Stratégies Fiches d’action

96 99 105 107 108

CONCLUSION

115

BIBLIOGRAPHIE

119

RÉFÉRENCES

121

ANNEXES

123

Remerciements

133


AVANT PROPOS Lors d’un camp de travail organisé par REMPART en juillet 2018, nous sommes entrées en contact avec l’association portugaise PALOMBAR. Le but de ce camp de 10 jours était de participer à la reconstruction d’un pigeonnier traditionnel en pierres sèches, ainsi qu’aux autres activités organisées par l’association, comme l’observation d’oiseaux dont des espèces protégées, la découverte des traditions locales et des paysages naturels. Palombar est une association à but non lucratif oeuvrant pour la conservation de la nature et du patrimoine rural créée en 2000. Sa zone d’intervention principale est le Trás-os-Montes, ce qui correspond à la région la plus au Nord-Est du Portugal. Sa mission est de “préserver le patrimoine naturel et construit, assurant la continuité de la conservation des ressources et la transmission des connaissances, par une approche pédagogique et coopérative visant à enrichir les connaissances de la dynamique du monde rural”. Cela les amène à collecter Chantier de reconstruction d’un pigeonnier par Palombar

des données scientifiques, et à accueillir des chercheurs parfois pendant plusieurs mois. L’association s’inscrit dans une démarche participative et éducative, et ses membres pensent que l’expérience pratique constitue un outil de formation et de sensibilisation très efficace. Cela l’a conduit à la création d’un programme de volontariat et de camps de travail tout au long de l’année depuis 2004. Les objectifs principaux des camps sont les actions pour la conservation des écosystèmes agricoles, forestiers et sauvages, et pour la préservation du patrimoine bâti et de ses techniques traditionnelles de construction. Palombar cherche aussi à dynamiser les zones rurales par deux biais. Le premier est l’intervention sur le terrain, par des ateliers, des camps de travail, de la recherche et des actions directes. Le second est la transmission des connaissances populaires qui ont permis la gestion durable du paysage durant des siècles.

5


La démarche de l’association Palombar nous a inspiré une certaine posture de projet. Nous voulons nous inscrire dans un contexte local et rural, prendre en compte les fragilités d’un écosystème protégé et nous inspirer de techniques de construction traditionnelles locales. De même que les actions de Palombar, nous souhaitons que le projet s’oriente vers la recherche sur l’environnement et l’éducation à la biodiversité.

Vautour d’Egypte observé près de Lamoso

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INTRODUCTION Le Trás-os-Montes, région au Nord-Est du Portugal à la frontière avec l’Espagne, est un territoire formé de montagnes, caractérisé par une géographie de hauts plateaux avec de profondes vallées. Le fleuve Douro qui la traverse est bordé par les terrasses des vignobles produisant le Porto, vin portugais le plus connu à travers le monde. Ces rives aux fortes déclivités creusées par le fleuve à travers les millénaires sont spécifiques aux paysages du Tras-os-Montes. Les eaux ont créé des gorges riches d’une flore et d’une faune exceptionnelles. Cette région habitée par les Hommes depuis plusieurs millénaires est l’une des moins peuplées et des plus rurales du Portugal. Le site se situe dans un territoire agricole avec des traditions liées à la récolte et au piétinement des raisins, encore fortement ancrées. Elle est la première région viticole délimitée au monde et classée au Patrimoine Mondial de l’UNESCO.

Vue du site depuis le haut du plateau

Le site se situe dans le comté le plus à l’Est de la région, Miranda do Douro. Sa principale municipalité porte le même nom, qui signifie littéralement « derrière les monts ». Cette ville valorise le Douro qui la borde par une croisière environnementale. L’objectif est d’éduquer la population locale et étrangère au patrimoine écologique et à la préservation des écosystèmes de la vallée. Il a aussi été construit une station biologique internationale, partagée avec l’Espagne. Ce patrimoine environnemental singulier et précieux a capté notre attention. Les points de vue remarquables qui se développent le long du fleuve nous ont poussées à y concevoir une architecture permettant à la fois de protéger et de faire découvrir ces espaces naturels. Ces objectifs sont aussi ceux de Palombar. Cette association effectue des recherches et de la pédagogie sur la biodiversité locale, mais ne possède pas les équipements adaptés pour se développer et dépend donc d’autres structures.

9


Notre intention est de concevoir un projet porteur de sens et de valeurs, en résonance avec l’architecture locale et l’écosystème préservé du Parc du Douro International. Par une insertion attentive, nous expérimentons la conception de bâtiments autonomes, afin de permettre l’analyse et la découverte de la région du Tras-Os-Montès, de son environnement et sa biodiversité. Autosuffisant sans être en autarcie, le projet se connecte à la ville de Sendim, situé à 5km. L’architecte d’aujourd’hui ne peut pas ignorer l’impact que la construction produit sur l’environnement, aussi bien en termes de matériaux, d’énergie que d’implantation. Concevoir est une prise de position, que l’on a décidé d’orienter vers une architecture bioclimatique pour ce projet. Cette vision résonne quand à notre futur professionnel.

le projet s’inscrit : comment s’organise-t-il, quel est son patrimoine ? Nous aborderons ensuite le rapport que la conception entretient avec le paysage local, notamment par l’utilisation de matériaux et de techniques constructives locales, et par l’explication des systèmes bioclimatiques possibles. Nous exposerons enfin nos stratégies d’interventions à travers les différentes échelles dans lesquelles le projet s’insère et par l’explication précise du programme et du système structurel.

Afin de mieux appréhender notre projet, nous débuterons par une analyse du territoire dans lequel

10

Vue sur le Douro depuis l’Espagne

11


UN TERRITOIRE RURAL ENCLAVÉ

Vue sur le Douro

13


1/ ORGANISATION DU TERRITOIRE

Position du site

21 186 m² 3 584 575 HAB NORD

TERRAS DE TRAS OS MONTES 5 543 km² 109 409 HAB

14

MIRANDA 487 m² DO DOURO 487 km² 7 029 HAB

Localisation dans le territoire

Population

Le projet se situe dans la municipalité (concelho) de Miranda Do Douro. Cette municipalité appartient à la sous-région du Tras-os-Montes qui se situe dans la région nord. Une partie de la municipalité se trouve dans le parc naturel du Douro International et longe le Douro qui constitue la frontière avec l’Espagne. Le passage entre les deux pays s’effectue par le barrage hydroélectrique situé à Miranda do Douro, ou à celui de Bemposta situé dans la municipalité voisine de Mogadouro. Les municipalités limitrophes de Miranda do Douro sont celles de Vimioso, au NordOuest, et celle de Mogadouro, au Sud-Ouest. La municipalité de Miranda do Douro groupe 17 paroisses (freguesias). Le site se situe dans la paroisse de Sendim e Atenor, la plus au sud de la municipalité, et deuxième paroisse la plus importante.

La municipalité de Miranda do Douro se situe dans une des régions les moins peuplées du Portugal. Elle a subi un dépeuplement et une désertification des zones rurales très importants : la population est passée de 19.000 habitants en 1960 à 7.000 aujourd’hui. De plus, la population est vieillissante, l’indice de vieillissement de la région est plus élevé que la moyenne nationale. Une grande partie des habitants de la région sont partis travailler en France dans les années 1980, y ont fondé une famille et sont par la suite revenus vivre dans leur région natale à leur retraite. Les enfants sont quant à eux souvent restés en France. Pour les jeunes grandissant dans la région, le résultat est le même : ils la quittent pour aller étudier ailleurs, car il n’y a pas d’écoles supérieures dans le comté.

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Répartition de la population par tranche des d’âge et par comté repartition âges

Répartition de la population par secteurs repartition des métiers CICOURO

SAO MARTINHO DE ANGUEIRA

118 105 95

60%

Activités de ménage 1,5%

439 359 307

49%

50

CONSTANTIM

40

0,4% Activités sportives et culturelles

Autres activités de services collectifs 2,3%

178 117 109

Agriculture, élevage et chasse

32% 30

Santé et action sociale 9,8%

20 9%

10 0

IFANES

10%

POVOA 291 205 160

GENISIO

0 - 14

15 - 24 Portugal

25 - 64 Nord

SECTEUR PRIMAIRE 11%

154 165 151

317 243 208

65 - +

Miranda

0,6% Industries d’extraction

PARADELA

8,7% Industries de fabrication

284 233 186

Sources : INE, Population résidente par comté et selon des groupements d’âges et par sexe, au 31/12/2016

Education

9,3%

MALHADAS

SECTEUR TERTIAIRE ADMINISTRATION 35,7%

405 399 344

SECTEUR SECONDAIRE 21,2%

Production et distribution 1,8% d’électricité de gaz et d’eau

1958 2127 2254

MIRANDA DO DOURO

380 310 237

SILVA

10,1%

Secteur de la construction

DUAS IGREJAS AGUAS VIVAS 0

0

Administration publique, défense et sécurité sociale

163

860 744 599

13,9%

SECTEUR TERTIAIRE COMMERCE 30,8%

PALAÇOULO

VILA CHA DE BRACIOSA

780 678 554

ATENOR

Immobilier, location et activités commerciales 2,3% 459 391 327

Activtés financières 3,9%

205 172 121

PICOTE 484 368 301

SENDIM

1393 1432 1366

16

DENSITE DE POPULATION 5-9 10 - 14 15 - 19 20 - 49 50 - 63 POPULATION RESIDENTE 1991 2001 2011 Sources : Comissao Municipal, Population résidente et densité de population du comté de Miranda do Douro, en 2011

Transport, stockage et communication 1,7%

Sources : INE, Recensement général de la population et du logement, en 2011

16,5%

Commerce de gros et de détail

6,4% Hébergement et restauration

17


Répartition des villages dans le conté de Miranda do Douro

Écoles - Hôtel - Tourisme PRÉESCOLAR (MATERNELLE)

0 1.5

3 km

4

119

1E CYCLE (CP À CM1)

3

189

2E CYCLE (CM2 À 6E)

2

84

3E CYCLE 2 153 (5E À 3E) 17 HÔTEL SECONDAIRE 1 150 21 451 NOMBRE DE CLIENTS (LYCÉE) SÉJOUR MOYEN

1,4

nombre d’écoles et d’élèves CAPACITÉ 17540 HÔTEL NOMBRE DE CLIENTS 21 451 NOMbre d’hôtels et de clients à l’année MOYEN Sources : INE, Indicateur deSÉJOUR l’activité touristique par comté, 2016, 1,4 Etablissements et capacité d’acceuil par comté au 31/07/2016, Clients, durée de séjour et revenus des hôtels par comté, 2016

CAPACITÉ

Miranda do Douro Env. 2300 habitants Centre administratif du comté Principal pôle touristique

540

NOMbre16d’hôtels et de clients à l’année 441 Sources : INE, Indicateur de l’activité touristique par comté, 2016, Etablissements et capacité d’acceuil par comté au 31/07/2016, Clients, durée de séjour et revenus des hôtels par comté, 2016

Le taux d’écoles est d’ailleurs faible car le comté de Miranda do Douro possède 12 établissements scolaires répartis entre la maternelle et le lycée, dont le seul se situe dans la ville de Miranda. Les habitants étant principalement âgés, on peut craindre une diminution de la population encore plus grande lors du décès de cette génération. On constate cependant que certains reviennent fonder un commerce ou une entreprise, souvent en rapport avec le patrimoine agricole local : le vin, ou les oliviers. Cela supporte d’ailleurs le tourisme existant : 16.441 touristes portugais s’étaient rendus dans le comté en 2016.

16 441

3 474

225 25 23

AN

CE ES PA GN AL E LE RO MA G YA UM NE E UN AF I RI QU E AM ÉR IQ UE AS OC IE ÉA NI E

94 210

3 474

FR

RT UG AL

482

210 la provenance, 225 25 2016 94 selon 23 Sources : INE, Clients des hôtels par comté

Nombre de touristes selon leur provenance I

18

482

PO

Sendim Env. 1400 habitants 2e plus grosse ville du comté Commune rurale

19


Réseaux autour du site Réseaux

3

6 km

Bragança

Porto

0 2h4

0km

- 24

Zamora

Valladolid

DOURO

Barcelone

1h20 - 90km

A4

4h - 34

0km

Vers Porto

Madrid

Vimioso

Macedo de Cavaleiros

Valence

re

tiè

on

Fr

m 5h - 490k

Zamora

Miranda do Douro

Lisbonne

Séville

Sendim

Grenade

Site

Alfândega da Fé Mogadouro

Réseaux principaux

Embalse de Almendra

Torre de Moncorvo

Fr

on

tiè

re

Le territoire est isolé par sa situation géographique à la frontière avec l’Espagne, mais reste bien desservi par les voies automobiles. Depuis Porto, l’accès se fait par l’autoroute A4 puis par la voie rapide IC5 (mise en service en 2012). Depuis Zamora en Espagne, il faut prendre la nationnale N122 puis une simple route. Cependant, les voies de train sont inexistantes pour accéder à la municipalité de Miranda do Douro. Depuis Porto, le seul transport en commun permettant de rejoindre Sendim est le bus pour une durée de 4h. A l’intérieur de la municipalité, il y a un réel manque d’accessibilité, car seulement les deux principales localités sont desservies en transport en commun. Des bus scolaires circulent, mais seulement pendant les horaires d’école.

0

Freixo de Espada à Cinta

20

Ledesma

21


Carte de l’occupation des sols

0

1.5

Economie

3 km

Urbain Agriculture Forêts

22

Pâturages

Région très rurale, majoritairement agricole, l’agriculture et le commerce constituent les soutiens économiques principaux des municipalités. La diversité morphologique du relief, les sols, moyennement fertiles à pauvres, et les faibles pluies (environ 600 mm) mal réparties dans le temps, ont conditionné les systèmes agricoles pratiqués dans la région. Il s’agit d’une agriculture extensive où prédomine le minifundio (petite exploitation), où sont cultivés des céréales (blé et seigle), des pommes de terre, de la vigne, de l’huile d’olive, des légumes, des amandiers et des châtaigniers plus au sud. Les bovins sont utilisés pour le lait et la viande. Pour cette dernière, la qualité du bétail mirandesa a donné naissance, dans la gastronomie, à la célèbre Posta Mirandesa, qui est un plat local reconnu. Les comtés sont riches en gibier (perdrix, lièvre, lapin et canard). Le pin et le chêne-liège sont exploités pour le bois et le liège.

L’industrie se manifeste principalement par la construction civile, la coutellerie et la tonnellerie. Plus précisément, à Miranda do Douro, le secteur du commerce est celui qui compte le plus grand nombre de travailleurs, car, grâce à la proximité de l’Espagne, le tourisme permet son développement.

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2/ PATRIMOINE NATUREL ET CULTUREL Dans cette région rurale et agricole, les maisons sont regroupées et entourées de champs cultivés. La forêt est rare et une bande de terres non cultivées accompagne les pentes escarpées du fleuve et de ses affluents. Les cultures céréalières prédominent dans les zones planes ; les marais occupent les zones basses et humides des vallées. Les cultures méditerranéennes occupent les falaises du fleuve : vignes, oliviers, amandiers et orangers sculptent des terrasses dans ses pentes. Bassin du Douro Le bassin versant du Douro couvre une superficie de 97 603 km² au nord de la péninsule ibérique, dont environ 82% se trouvent sur le territoire espagnol et 18% au Portugal. Le fleuve Douro est né en Espagne, à environ 2000m d’altitude, dans la chaîne de montagnes d’Urbión (Montes Ibéricos) et se jette dans l’océan Atlantique, dans la ville de Porto. Il est d’une longueur de 927 km, dont 597 km en Espagne, 122 km dans

24

Vue sur le Douro depuis l’Espagne

la zone frontalière (Douro international) et 208 km au Portugal. Ce chevauchement sur deux pays explique son statut international. La section correspondant au Douro international présente une pente abrupte, descendant de 430 m sur 122 km, dans une vallée de type canyon avec une direction Nord-Est Sud-Ouest. D’une rivière aux eaux violentes, le Douro a été transformé en un vaste et tranquille miroir d’eau en raison des nombreux barrages qui le parcourent, dont cinq sont sur la partie internationale. Emprisonnée entre des remparts rocheux, la gorge étroite reflète ses ondulations et les parois accidentées contrastent avec le calme de son ondulation. Trois barrages se situent dans la municipalité de Miranda do Douro. Depuis 1960 le barrage de Miranda do Douro crée un petit réservoir d’une longueur de 14 km, d’une capacité de 28 millions de m3 et s’insère dans une section courbe de la vallée du Douro. Le barrage de Picote correspond au plus ancien barrage de la section internationale du Douro (en

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Bassin du Douro

0

Barrages et capacité de stockage

Oviedo

50 100 km

0

3

6 km

Leon Oviedo Burgos Bragança Valladolid

Braga Villa Real

Leon Zamora

Porto Bragança Braga

Salamanca

Soria

Miranda 28

Burgos

Valladolid

Villa Real

Picote 63 Bemposta 129

Miranda Picote

Soria

Madrid

Bemposta

Zamora

Porto Coimbra

Salamanca

Madrid

Barrages Capacité de stockage en hm3

Coimbra 0

25

50

75

100

0

25

50

75

100

m 1600 1200

PORTUGAL

DOURO INTERNATIONAL

800

Zamora

400 m Porto 0 1600 0 PORTUGAL 100 1200

26

800

200 DOURO 300

INTERNATIONAL

400

ESPAGNE 500

Zamora

400 0

ESPAGNE

Porto

Valladolid

600 Valladolid

700

800

900 km

Bemposta

Picote

Miranda

27


Parc Naturel du Douro International (PNDI)

0

1.5

3 km

opération depuis 1958), construit dans un impressionnant goulot d’étranglement du fleuve. Dans les falaises, il est possible d’observer plusieurs formes granitiques, qui sont notoires dans la variation du niveau d’eau dans le barrage, entraînant l’exposition de bandes de végétation.

Le Parc Naturel du Douro International (PNDI) valorise et préserve le patrimoine naturel et l’équilibre écologique grâce à la préservation de la biodiversité et à l’utilisation durable des espèces, des habitats et des écosystèmes

Miranda do Douro

Parc Naturel du Douro International

Sendim

0

28

2.5

5 km

Le parc naturel du Douro s’étend sur une surface de 870 km². Il couvre la section frontalière du fleuve Douro, y compris sa vallée et ses surfaces planes adjacentes, et s’étend vers le sud à travers la vallée de son affluent, le fleuve Águeda, sur une extension d’environ 120 km. Le parc compte des forêts de genévriers, de chênesliège, de chênes et d’autres feuillus. Les bois et les falaises rocheuses du Douro sont le refuge de grands oiseaux comme le milan royal, la buse, ou encore des aigles comme l’aigle royal, l’aigle de Bonelli. On peut y observer aussi le vautour percnoptère

qui est le symbole du parc. La classification de cette zone en tant que parc naturel visait à adopter des mesures tendant à valoriser les caractéristiques les plus pertinentes du point de vue naturel, paysager, socio-économique et culturel. Les objectifs spécifiques du parc sont : - valoriser et préserver le patrimoine naturel et l’équilibre écologique grâce à la préservation de la biodiversité et à l’utilisation durable des espèces, des habitats et des écosystèmes ; - promouvoir l’amélioration de la qualité de la vie des populations en harmonie avec la conservation de la nature ; - valoriser et sauvegarder le patrimoine architectural, historique et culturel, dans le respect des activités traditionnelles, à savoir la région délimitée du Douro, la plus ancienne région délimitée du monde ; - ordonner et discipliner les activités récréatives dans la région afin d’éviter la dégradation des éléments naturels, semi-naturels et paysagers, esthétiques et culturels de la région.

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Constitution du sol La partie nord correspond à la zone de moindre influence de l’Atlantique de Trás-os-Montes, constituée d’un vaste plateau dont l’altitude varie entre 700 et 800 mètres. Ici, la vallée du Douro est assez encaissée, avec des berges abruptes, essentiellement granitiques, les «falaises». Au fur et à mesure que l’on avance vers le sud, la vallée est plus ouverte, avec des fonds plats de vallées et des pentes raides; il existe encore de petites zones planes et des reliefs résiduels surmontés de quartzites. Cette région, où la vallée ressemble déjà au «vignoble du Douro», se caractérise par son microclimat, avec peu de précipitations et des températures hivernales douces, faisant partie de la Terra Quente Transmontana.

30

31


Géologie

topographie du territoire Topographie

0

1.5

Géologie

Plateau Mirandais entre 600 et 800 m d’altitude

700 m 650 m 600 m 550 m 500 m 450 m 420 m

Roche plutonique Granitique

3 km

Douro Canyon de 150 / 200 m Roche dure et compacte Ne nécessite pas de fondations profondes Roche non poreuse et imperméable Lorsqu’il n’y a pas de diaclase (fissures) formées lors du mouvement de la roche lié à son refroidissement. Dans ces cas là, l’eau circule entre la roche et altère le granit. L’altération du granit

Miranda do Douro

Surface topographique

L’eau de pluie circule dans les diaclases et altère les minéraux fragiles du granite et forme l’arène granitique. Les blocs s’arrondissent.

Ancienne surface topographique L’eau de ruissellement entraine la dipersion de l’arène granitique et les blocs de granites s’empilent.

Limite du comté

Topographie Sendim

Bâtis

Les blocs du sommet forment un empilement stable en «chateau fort». Le glissement des blocs de pente produit le «chaos de pente».

Chaos en «château fort»

Chaos de pente

Cours d’eau

32

33


La flore locale Communautés végétales les plus représentatives Les forêts de chênes verts (Quercus rotundifolia) sont sans aucun doute les formations végétales les plus représentatives de la région. Elles sont largement répandues sur l’ensemble du territoire, bien que préférentiellement dans les zones plus protégées et inaccessibles où l’agriculture n’est pas pratiquée. (7 à 10 m d’altitude) Son fruit, le gland, est très apprécié pour l’alimentation des porcs. Le chêne-liège se présente dans la municipalité comme un arbre d’une grande importance économique et paysagère. De cet arbre, nous pouvons extraire le liège, le gland et le bois. Le gland sert de nourriture aux porcs, tandis que le liège peut être utilisé dans la fabrication de liège et de produits pour l’isolation et le revêtement. Son bois est utilisé dans la menuiserie et donne un excellent charbon de bois. Les plus grandes formations sont situées à Fonte

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La végétation Aldeia (chef de la Trindade), Palaçoulo e Silva. Les chênes apparaissent spontanément dans cette région et constituent un patrimoine naturel de grande valeur. Ils jouent d’importantes fonctions biologiques de conservation de l’environnement et de la biodiversité, en plus de fournir d’importantes ressources ligneuses et non ligneuses. Les forêts de chênes sont de préférence dispersées par le dessus des surfaces planes (au-dessus de 650 mètres d’altitude), subsistant isolément ou plus généralement plateau de Miranda do Douro) comme haie de division naturelle entre les parcelles de cultures céréalières.

On peut observer des différences de diversité de flore entre les deux rives du Douro. La rive portugaise, exposée au soleil principalement le matin, possède une végétation plus verdoyante. La rive espagnole subit quant à elle une exposition plus longue à des températures élevées durant l’été et sa végétation en est plus aride. La végétation reflète le climat typiquement méditerranéen. En raison des variations altitudinales très marquées, en particulier sur le plateau de Miranda do Douro, il est possible d’observer une forte différenciation entre la végétation située sur les plateaux et celle au fond des vallées. La flore est riche et diverse, tant en arbres qu’en fleurs et arbustes. Beaucoup de ces plantes ont la totalité ou la plupart de leurs populations portugaises sur ce territoire dont voici une liste non exhaustive. .

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Juniperus oxycedrus

Juniperus oxycedrus

Lathyrus setifolius

Linaria coutinhoi

Chêne liege

Chêne

Quercus pyrenaica

Vicia Villosa

Malcobia triloba

Narcissus jonquilla

Nigella gallica

Populus

Alnus glutinosa

Aphyllanthes Monspe

Celtis australis

Consentinia vellea

Rumex roseus

Scrophularia valdesii

Silene boryi

Silene conica

Festuca duriotagana

Fraxinus angustifolia

Holcus setiglumis

Isatis platyloba

Valeria echinata

Chèvrefeuille

Duriensis fleur

Lodao bastardo


FAUNE

250

espèces Faune : animaux sauvages En ce qui concerne la faune des vertébrés sauvages, le PNDI compte 250 espèces. La faune invertébrée est également abondante, mais encore très méconnue. Les mammifères La faune est diversifiée et il convient de noter la présence de certaines espèces au statut de conservation élevé. Le loup (Canis lupus) est sans aucun doute le mammifère le plus menacé présent dans la région. Il se nourrit de sangliers (Sus scrofa), de boucs (Capreolus capreolus) et d’animaux domestiques. Il s’abrite dans des zones de sous-bois dense, près de cours d’eau ou de falaises, des zones où la présence humaine est rare, où l’inaccessibilité des terres lui permet de se protéger. La timidité est également une caractéristique des autres mammifères de taille moyenne et grande du PNDI, tels que Gatobravo (Felis silves-

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tris), chevreuils et sangliers, pour lesquels les zones ouvertes ne servent que d’alimentation ou de passage. Il convient également de noter la présence de chauves-souris. Ces animaux tirent profit des grottes et cavités naturelles, ainsi que des constructions humaines abandonnées, comme d’anciennes galeries minières, des barrages et des maisons pouvant offrir refuge, notamment pour l’hibernation.

250

espèces

35

Mammifères

Canis Lupus

Cygogne Chauve noire souris

170

Oiseaux

14

20

Poissons

Reptiles

Capreolus capreolus

Feliz silvestris

Chevreuil d’Egypte Vautour

Sus scrofaGriffon

11

Amphibiens


Les oiseaux Ce groupe d’animaux est le plus présent dans cette région. Il existe 170 espèces répertoriées, dont 126 en phase de reproduction. Les oiseaux rupicoles sont les plus emblématiques, concentrant ici un pourcentage important des troupeaux nationaux d’espèces parmi les plus menacées, telles que la cigogne noire (Ciconia nigra), le vautour d’Egypte (Neophron percnopterus), le grifo (Gyps fulvus) , Pygargue à tête blanche (Aquila chrysaetos), Aigle de Bonelli (Hieraaetus fasciatus), Faucon pèlerin (Falco peregrinus), Bufo-real (Bubo bubo), Kingfisher (Elbe du pusm a) et Chasco-preton (Oenanthe leucura). Les autres oiseaux également observés dans ces zones sont le merle bleu, la corneille à ailes grises, la corneille, l’hirondelle à front blanc et le pigeon ramier. Parmi les oiseaux forestiers observables, nous pouvons souligner la présence du milan royal (Milvus milvus), une espèce très menacée qui a une population importante dans cette région, les Açores

40

(Accipiter gentilis), le milan noir (Milvus migrans), Felosa de Bonelli (Phylloscopus bonelli) et Petitduc scops (Otus Scops), dont le chant est facilement audible les nuits de printemps et d’été.

Aigle de Bonelli

Bufo real

Cicogna nigra

Faucon pèlerin

Fenosa de Bonelli

Pigeon Ramier

Kingfisher

Neophron percnopterus

Oenanthe leucura

Otus scops

Pygargue à tête blanche

Corneille à ailes grises

Hirondelle à front blanc

Les Açores

Merle bleu

Milan noir


Reptiles et Amphibiens Le parc du Douro international est une enclave microclimatique aux caractéristiques méditerranéennes. Il convient de mentionner, en raison de son abondance dans la région, plusieurs colubridés tels que Cobra rateira, Cobra-de-Escada. Les lacertidés sont également bien représentés, principalement le lézard commun ou Sardão. Les reptiles sont une proie importante pour les animaux carnivores, en particulier l’aigle royal et le cerf-volant royal. Les étangs, les barrages, les puits, les fontaines et autres points d’eau qui existent un peu dans l’ensemble du plateau sont particulièrement importants pour le développement de la faune amphibienne. Leur abondance est observée au cours de la nuit sur certaines des routes de la région lors des premières pluies de printemps / automne.

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Cobra de escada

Cobrarateira

Sardao

Triton marmorado

Anoures

Triton orange

Tapisserie Salamandre


Schéma d’une ferme et d’une maison rurale traditionnelle architecture locale Chapelle Désaxée par rapport au corps de bâtiment lorsqu’elle est dans une ferme Taille : 5m x 7m Hauteur : 1 étage, 4m Matériaux : granit, tuiles, chaux blanche

Ferme rurale

architecture locale

Addition de bâtiments alignés Bâtiments de différentes hauteurs Matériaux : granit, tuiles

Maison rurale 2 étages : RDC pour le bétail, 1e étage pour les habitants Escalier extérieur Matériaux : granit, tuiles

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Banc en pierre

Culture locale Le patrimoine bâti de la région est marqué par une architecture rurale, composée principalement de pigeonniers et de fermes, bâtiments du quotidien des populations rurales. Ils sont construits souvent en pierres locales et couverts de tuiles. Les maisons rurales comme les fermes sont basées sur les mêmes principes : construites sur deux niveaux, le rez-de-chaussée est destiné au bétail, tandis que le premier est pour la famille, accessible par un escalier de pierre extérieur et un balcon. Il y a généralement une ou deux chambres avec une cuisine et une cheminée. Le toit à 2 ou 4 pentes est recouvert de divers matériaux comme le carreau de pierre ou le schiste. Pour les murs les matériaux utilisés sont le granite pour les maisons nobles, le schiste pour les plus modestes, avec des linteaux et poteaux en chêne ou en granite. On trouve souvent devant la maison rurale un banc en pierre. Lors de nos différentes visites de

la région, on a constaté que ces bancs forment des lieux sociaux, principalement pour les femmes âgées, qui s’y réunissent pour discuter ou faire des travaux manuels au soleil.

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46

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Maisons rurales Ă Sendim


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Chapelle de ferme rurale à Vila Chã

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Ferme rurale à Miranda Do Douro


Schéma d’un pigeonnier traditionnel

architecture locale

Pigeonnier Plusieurs formes : carrée, ronde ou en fer à cheval Taille : 3m x 3m, 4 de diamètre Hauteur : 6m Matériaux : granit, tuiles, chaux blanche Usages : Utulisation de la fiente comme engrais Pigeons et oeufs comme nourriture Permet le maintien de rapaces, « réservoir de nourriture »

Pierres d’ornement et protégeant les pigeons contre les rapaces Entrée des oiseaux Rebord pour se protéger des prédateurs

Entrée du pigeonnier, en hauteur pour se protéger des prédateurs

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Les pigeonniers sont traditionnels de la région, ils prennent plusieurs formes, mais ont tous le même usage : élever des oiseaux pour utiliser leur fiente comme engrais. L’une des actions de l’association Palombar que l’on a rencontrée est de reconstruire ce patrimoine abandonné, et ce pour plusieurs raisons : restaurer les paysages avec des techniques de construction traditionnelles, réintégrer des oiseaux pour permettre aux rapaces d’avoir des proies à chasser, réutiliser des techniques agricoles naturelles protégeant l’environnement. Concernant le patrimoine architectural plus prestigieux, on peut voir à Miranda do Douro, la cathédrale avec des sculptures de Gregorio Hernandez et le célèbre Enfant Jésus da Cartolinha du XVIIIe siècle. La légende raconte qu’au milieu du dix-septième siècle, au milieu d’une bataille entre le peuple de Miranda et les Espagnols, les Portugais se sentaient très fatigués et affamés. Soudain, un petit garçon apparut dans la foule avec une épée à la main pour leur donner force

et courage. Les Portugais ont retrouvé espoir et ont combattu avec une telle férocité qu’ils ont forcé les Espagnols à retourner sur leurs terres. Cependant, le garçon a disparu et les gens ont crié «Miracle, c’était le garçon Jésus!». C’est pourquoi ils ont sculpté une statuette représentant un garçon coiffé d’un haut-de-forme, l’Enfant Jésus de Cartolinha. Cette histoire est importante dans le folklore régional. A Miranda on peut aussi voir l’église de la Miséricorde du XVIe siècle, l’église de la Trinité Frères du XVIIe siècle, la chapelle de Santa Cruz. Il y a aussi les ruines du mur fortifié entourant la vieille ville et du château détruit en 1762 durant l’invasion de l’armée espagnole. Les autres attractions de la ville sont la croisière de Malhadas et le musée municipal des terres de Miranda.

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Pigeonniers à Uva


sites liés à l’archéologie Sites liés à l’archéologie

0

1.5

3 km

Lieux de fouilles et ou de traces archéologiques Lieux pédagoqiques liés à l’archéologique

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Le patrimoine archéologique est très présent dans la région et est constitutif de l’identité locale. On peut le définir comme le registre de base des activités humaines passées. Il comprend tous les vestiges de l’existence humaine, comme des sites liés à des manifestations de l’activité humaine, des structures abandonnées et des vestiges de toutes sortes, ainsi que tous les objets culturels transportables associés. Il est très vaste, et une partie est classée monument national, bien d’intérêt public ou valeur municipale. On signale des vestiges préhistoriques qui nous ramènent à la période néolithique, tels que des ruines de fortifications Castro, ou des gravures rupestres. Comme traces d’Hommes du néolithique, il y a le Castro de Aldeia Nova. Il y a aussi des traces de l’occupation romaine, comme des nécropoles, des ponts et des routes, ainsi que des châteaux et tours de guet médiévaux. Plusieurs musées et centres d’interprétations existent sur le territoire pour exposer ce patrimoine aux habitants.

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Histoire des peuplements

histoire du nord du portugal

550 000 à 20 000 ans

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10 000 à 2000 ans

1000 à 800 ans

8e au 3e siècle

Traces du Paléolithique

Âge de bronze et âge de fer

Invasion romaine

Traces de peuples nomades, de Néandertal, d’homo sapiens. Témoignages nombreux par des peintures et des gravures rupestres

Introduction de la culture du vin et de l’huile d’olive par le peuple Phénicien

133 av. JC soumission définitive de la pénisule ibérique. Fondation de la ville de Braga (Bracara Augusta). Introduction de la culture romaine (l’écriture, la propriété privée, l’organisation sociale, l’architecture et l’agricuture)

Traces du Néolithique

Peuples pré-celtiques

Développement de l’agriculture et de l’élevage. Culture mégalithique caractérisée par une architecture funéraire et religieuse

Etablissement de castros, habitations circulaires entourées d’une enceinte fortifiée.

576 à 711

419 à 585

218 av. JC à 400 ap. JC

711 à 1249

Invasion barbare : les Wisigoths Domination de la péninsule en 576. Le christianisme s’impose et unifie les peuples. Féodalisation de la société. Invasion barbare : les Sueves

Fondation d’un royaume, qui sera plus tard la Galice, avec Braga comme capitale. Première conversion au christianisme en 448, puis en 558. Origine de l’organisation ecclésiastique du pays, toujours en place aujourd’hui.

Invasion des Maures Refuge des seigneurs wisigoths au Nord de la péninsule, les Asturies, royaume chrétien. Influence musulmane laissant peu de traces au Nord. Combats entre musulmans et chrétiens durant plusieurs siècles.

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3/ SENDIM, UN VILLAGE DYNAMIQUE ET RURAL Sendim est le village situé à 5 km du site choisi pour le projet. C’est un village de la municipalité de Miranda do Douro de 1366 habitants, selon le recensement de 2011, soit une densité de 35,7 hab/ km². Il a été construit en 1989 et est la paroisse la plus méridionale de la commune de Miranda. Il est situé à quelques kilomètres du fleuve Douro et il est même appelé la «capitale des Arribas», soit capitale des falaises. Les hauts rochers qui composent les rives de la rivière offrent des vues magnifiques, accessibles par une route à la sortie du village. Sendim s’impose comme un pôle urbain important de la municipalité de Miranda do Douro. Il est situé dans la zone du parc naturel international du Douro, une région riche en faunes et en flores. Les études toponymiques établissent deux étymologies probables pour le nom “Sendim” : l’une a une origine anthroponymique du nom propre médiéval «Sendinus» et l’autre provient du mot «sinth-s» qui signifie chemin. Ce dernier fait sens lorsque l’on sait que Sendim est une localité

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Rue Caminho do Prado, menant à l’église

née le long de la voie romaine ou «ruelle maure» et reliant le comté au sud du Portugal et à l’Espagne.

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Patrimoine

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Eglise Mère Santa Barbara de Sendim

Culture

Histoire

Sendim est connu à travers la région pour le plat Posada Mirandesa, né dans une rue du village des mains de Ti Gabrila. C’est un plat de viande locale de boeuf, servi initialement dans des foires. Plus tard, la recette a été adaptée pour être servie au restaurant et c’est la spécialité de l’établissement «A Gabriela» à Sendim. La vie du village est rythmée depuis 1999 par la présence de plusieurs fêtes. Le Festival Intercéltico a lieu chaque année le premier week-end d’août. Cet évènement attire des milliers de personnes qui apprécient la musique folklorique. Les fêtes de Santa Bárbara ont lieu en août et invitent des groupes et chanteurs, et organise des scènes de musiques traditionnelles.

Des découvertes archéologiques du Paléolithique supérieur (avant le 10e millénaire av. J.-C.) ont été réalisées : quelques pièces lithiques gravées dans la pierre à silex, situées au nord de la chapelle de São Paulo ont été découvertes, et plusieurs castrejos et villages romanisés ont également été répertoriés près de Sendim. Les constructions affiliées au village auraient été enterrées et détruites par les invasions arabes. Dans cette région a été installé un détachement de la « Legio VII Gemina «, l’armée impériale romaine, qui aurait eu pour tâche de protéger les activités minières dans cette région et la route reliant Moncorvo à Astorga et passant près de Sendim. Encore aujourd’hui, il peut être vu à certains endroits et est correctement identifié. Cette route a été traversée par une autre passant également près de Sendim et qui allait vers Fermoselle, se reliant à la «route de l’argent» à l’est et

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allant à l’ouest vers Algoso. Il est très probable qu’il y ait eu dans cette localité une «villa» romaine occupée par les Wisigoths. À côté de l’église et dans les environs, en direction de la rue Baiunco et ​​ de la Rua da Frágua, plusieurs vestiges de cette époque ont été trouvés. Dans les environs, les villages d’Atenor, Urrós, Picote, Aldeia Nova, constituent un témoignage fidèle de l’identité du peuple par les vestiges trouvés sur place.

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Chapelle de Nosso Senhor da Boa Morte à Sendim

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Rue da Ermida, menant à l’église de Sendim


Morphologie urbaine L’accès à la ville de Sendim se fait par la route N 221 et la route IC-5. Elles la relient au village de Mogadouro, ville principale du comté au sud à environ 28 km, et à la ville de Miranda do Douro à environ 23 km. Il faut donc une petite demi-heure de route pour accéder aux deux grandes villes portugaises les plus proches. Le même temps est nécessaire pour atteindre la ville de Fermoselle, ville espagnole de l’autre côté du Douro, visible depuis les falaises de Sendim. La ville de Sendim est organisée autour de son église, comme de nombreux autres villages de la région. La plupart des commerces sont situés sur les rues Caminho do Prado et do Baiunco, se rejoignant à l’église. La première est connectée à la nationale N221 et à la sortie de l’autoroute IC5. C’est à l’intersection de ces différentes routes que se trouve la zone d’activité de Sendim, avec ses équipements : les écoles, la station-service, la coopérative agricole et la caserne de pom-

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Rue do Baiunco, sortie de Sendim vers le site

piers. Cette dernière joue un rôle actif dans la lutte contre les incendies dans la région. Soutenus par une formation continue, leurs efforts, leur dévouement et leur travail pour la communauté sont reconnus. Ils ont actuellement une caserne rénovée et des installations adaptées à leur fonction. Il y a plusieurs véhicules disponibles et aussi un bateau pour l’aide de la rivière. Autour de l’église s’implante l’espace social du village, avec sa place, ses commerces et ses restaurants. Les villageois, principalement des hommes, s’y regroupent le week-end sur les bancs, et il s’y organise les évènements et foires. Sendim est sinon principalement constitué de maisons individuelles en pierres possédant des petites cours en arrière de parcelle où sont aménagées des cultures de légumes personnelles. Certaines plus grandes sont même cultivées à des fins agricoles, notamment par la culture des oliviers. La visite nous a permis de voir qu’il existait une partie pauvre et peu entretenue

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au Sud-Ouest, nous laissant supposer qu’aucune amélioration d’équipements n’avait eu lieue depuis cinquante ans dans cette partie de la ville. L’agriculture est l’activité prédominante à Sendim. La coopérative agricole Ribadouro produit le vin Pauliteiros, le Lhengua et le vin Medalhado Ribeira do Corso. Il existe également des activités commerciales, de services et de construction. Le village de Sendim est bordé d’exploitations agricoles, dominées par des cultures de céréales, entrecoupées de marais, d’oliveraies, de vignes et de cultures irriguées (maïs et pommes de terre), qui confèrent au paysage des variations chromatiques géographiques et saisonnières. A Sendim, la culture de la vigne est également présente. Elle se déroule sur des terrasses faisant face à l’Espagne et descendant vers le Douro. Cette culture se caractérise par un fort engagement pour l’utilisation de techniques agroenvironnementales, notamment l’utilisation

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Rue da Baiunco à Sendim

de galets blancs extraits des différents graviers naturels de la région et présentant plusieurs avantages pour la lutte contre les fourmis. C’est dans cette optique que la coopérative agricole de Sendim a lancé le premier vin biologique de la région viticole de Trás-os-Montes.

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Batis et relief

0

70

50 100 km

Vides

0

50 100 km

71


Activités

0

Commerces

50 100 km

0

50 100 km

Restaurants et hotel

Commerces Gymnase

Centre de santé

Pompiers

Crèches

Ecole

Bureau de poste

Banques

Fleuriste Coiffeur Clinique dentaire Opticien

rado oP

Logements Terrains de sport

od

Eglises

Vente de matériaux Café Supermarché

inh m Ca

Centre de conservation d’objets religieux

Pharmarcie

a ru

Station service et coopérative agricole de vin

Prêt à porter Artisanat

Café

Restaurant A Gabriela Supermarché

Supermarché Supermarché

Boucherie

Rua

do B

ai

Abats de viande

Qincaillerie

un co

Boucherie Chaussures

Produits artisanaux Fleuriste

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73


74

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Photo aĂŠrienne de Sendim


POTENTIALITÉS DU TERRITOIRE Grâce à l’étude préliminaire du site et de ses données, on en dégage plusieurs constatations nous permettant de faire un bilan sur ses potentialités. Cela nous aide à établir des orientations pour le projet à venir.

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BESOINS

CONTRAINTES

ATOUTS

Les données venant du comté de Miranda do Douro nous apprennent le manque de plusieurs types d’équipements : hôteliers et touristiques, de santé, de culture et d’éducation. Le territoire est majoritairement composé de maisons et de fermes, les lieux d’activités se localisant surtout à Miranda do Douro. De manières ponctuelles et portées par des associations, des espaces de pédagogie à propos du territoire et de son histoire se distinguent. C’est le cas de l’association Palombar stationnée à Uva, dont on a constaté le besoin de lieux dédiés à la recherche et à la valorisation de différents domaines : la faune (pigeons, rapaces, ânes, bovins, animaux sauvages...), la flore (les arbres indigènes notamment), l’agriculture traditionnelle et le patrimoine bâti.

Les contraintes de ce territoire sont multiples. Isolé, ce territoire n’est accessible qu’en voiture et par 2 bus par jour depuis Porto, puisqu’aucun réseau ferroviaire n’existe. Cela s’explique sûrement par la topographie accidentée et en plateau de la région, qui est autant un avantage qu’un obstacle. De plus, au sein même de la région, la desserte locale est faible : il existe peu de lignes de bus, excepté ceux du transport scolaire. La faible démographie et son caractère vieillissant sont des freins au développement, surtout en considérant la modicité de la population. Les communautés locales ne peuvent entreprendre de grands programmes au vu de leurs fonds, et cela explique le peu d’équipements présents sur le territoire.

Les atouts du territoire sont nombreux et révèlent des possibilités de projet pour dynamiser le territoire. La présence du PNDI permet la sauvegarde des paysages sauvages, offrant des vues élevées sur le canyon formé par le fleuve. La faune et la flore protégées par le parc peuvent être le support d’un programme pédagogique pour informer la population locale et touristique de la richesse du territoire. Une partie des habitants étant déjà investie et engagée grâce aux associations, et la proximité avec l’Espagne étant un moteur d’activités touristiques, ce type de programme a une base solide pour être développé. La faible densité de population peut être une opportunité de repeuplement par la mise en place d’un programme dynamisant du territoire à grande échelle. Cela serait supporté par la réserve de logements constitués de nombreux bâtis abandonné pouvant être restauré, patrimoine architectural riche et authentique.

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HABITER LE PAYSAGE

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Vue sur le Douro depuis le site

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1/ RAPPORT AVEC LE PAYSAGE L’architecte a la capacité d’évoquer, de révéler ou d’embrasser un paysage. La résolution d’un besoin par une édification ponctuelle peut être surpassée par l’inscription du projet dans une perspective plus large. Cela exprime une appartenance géographique, un ancrage culturel et une résonance matérielle faisant écho aux territoires qu’elle modifie.

lière et une utilisation stratégique des matériaux locaux. Souligner l’environnement naturel par l’architecture plutôt que faire de l’espace extérieur un support du bâti.

L’architecture peut-elle être le modelage et la restructuration des paysages afin d’y tenir une activité humaine ? Faire le choix de s’implanter dans une zone naturelle a fait émerger cette question, qui a guidé notre projet par la suite. De plus, faire le choix d’un site protégé incite à mettre en avant la nature et d’éviter de concevoir le bâti comme signal. Notre souhait est de faire découvrir le paysage et la biodiversité de la vallée du Douro sans en dénaturer sa beauté sauvage. C’est pourquoi notre posture est d’y dissimuler notre projet grâce à des choix d’implantation particu-

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Vue sur le site depuis le monticule rocheux

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2/ MATÉRIAUX

Répartition des matériaux sur le comté

0

1.5

3 km

Carrière de pierre pour les pavés

Exploitation de chênes liège

Miranda do Douro

Exploitation de chênes liège Scierie pour la fabrication de barrils Carrière de Granit Entreprise d’éco-construction

Exploitation de chênes liège

Construire en bois «La fascination exercée par la forêt et le respect inspiré par ses arbres se prolongent dans le matériau bois.» Construire en bois signifie projeter, concevoir et bâtir avec un

Sendim

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Plusieurs postures sont possibles lorsque l’on souhaite se dissimuler dans le paysage. L’utilisation de matériaux naturels ou vernaculaires permet de s’y intégrer en employant le mimétisme. On peut aussi s’adapter aux formes et aux mouvements du terrain pour concevoir le bâti dans la déformation topographique. L’un des nouveaux défis de l’architecture se trouve dans l’innovation environnementale. La construction bioclimatique consiste à n’utiliser que des ressources (matériaux, énergie, eau, air, milieu de vie) que la nature peut renouveler. C’est pourquoi nous souhaitons utiliser un maximum de matériaux durables et locaux comme le bois et la pierre comme éléments structurels, et le liège comme isolant.

La terre locale peut être utilisée comme enduit pour sa teinte et elle peut être utilisée pour la fabrication de Brique et Terre Compressée (BTC)

matériau naturel qui vit le passage du temps. Il a de nombreux avantages écologiques et est un matériau naturel et performant. Le bois permet le stockage du dioxyde de carbone, principal gaz responsable de l’effet de serre. Les produits faits à partir de bois sont durables et son cycle de vie participe au développement durable puisqu’il requiert moins d’énergie lors de sa fabrication que l’acier ou le béton. Il peut aussi être recyclé en panneaux de bois et réutilisé dans d’autres ouvrages. La pierre La pierre, et plus particulièrement le granit, est un matériau local de la région. La pierre est utilisée autant dans la construction de bâtiments, que pour le pavage des centres-villes ou pour les murets de délimitation des terres agricoles. Il existe de nombreuses carrières dans la région, dont une se trouve à 13km au Nord Est du site. De plus, le sol du site est principalement composé de granit en surface, favorisant la réutilisation de ce matériau lors

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LIEGE EXPANSE 100% NATUREL, 100% ECOLOGIQUE des excavations réalisées pour l’implantation des bâtiments. Le liège Le liège provient des chênesliège et n’est extrait qu’une fois tous les 9 ans, afin de laisser l’écorce se reformer. Le liège est réduit en granulats, puis expansé à la vapeur à haute température (300°C). Ce processus permet de réaliser un isolant thermique et acoustique performant, résistant à l’humidité, à la compression et aux insectes. Le pouvoir isolant est obtenu par l’air enfermé dans ses cellules. Il est aussi bien utilisé pour l’isolation des murs que de la toiture. Couverture en genets Le genêt est un matériau local qu’on trouve en grande quantité dans la région. Il est utilisé comme couverture pour des bâtiments secondaires. La charpente est identique à celle d’un toit de chaume. Une couverture en genêt a une durée de vie de 30-35 ans ; la plante est récoltée

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de début octobre jusqu’à fin avril et est posée en mai-juin afin de laisser un temps de séchage. Nous avons visité un observatoire réalisé en mur en pierres sèches traditionnelles avec une couverture en genêt. Dans cet observatoire, des tuiles posées sur la charpente bois compose la toiture, afin de maintenir les tiges de genêts placées au-dessus.

FICHE TECHNIQUE PRECONISATION DE POSE ISOLATION EXTERIEURE APPLICATION ANTIVIBRATILE ISOLATION SOUS PARQUET CLOUE SOLUTION ACOUSTIQUE DEPHASAGE THERMIQUE


3/ UTILISER DES SYSTÈMES BIOCLIMATIQUES L’architecte d’aujourd’hui doit se positionner entre l’ère postindustrielle de la construction et celle qui reconsidère avec lucidité les modes de vie et de consommation. Cela modifie en profondeur la réalité matérielle de l’architecture. C’est dans ce second choix que la construction et l’exploitation durable du bâtiment se placent. La mise en oeuvre des matériaux dans l’architecture inscrit physiquement le bâtiment dans un contexte social et culturel. Elle satisfait aux usages pour une économie donnée et assure la solidité de l’édifice. L’un des nouveaux défis de la construction se développe dans ses enjeux environnementaux. Notre volonté est de nous inscrire dans une tradition constructive locale tout en préservant l’environnement dans lequel on s’implante grâce à des systèmes bioclimatiques. Les objectifs de la conception bioclimatique sont multiples. Il s’agit d’abord de profiter du climat grâce à l’implantation, l’orientation, la forme architecturale, la disposition des espaces,

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l’utilisation des matériaux en fonction de leurs caractéristiques thermiques et la participation de la végétation environnante… La conception bioclimatique nécessite une attention particulière aux différentes saisons. Pour la saison froide, il est important de capter les calories solaires, les stocker (pour pouvoir les utiliser au moment opportun), conserver ces calories gratuites et éviter également la déperdition des apports intérieurs (chauffage et autres apports internes), et aider à une distribution efficace de l’ensemble de ses calories dans l’espace habité. Pour la saison chaude, il faut protéger du rayonnement solaire, éviter la pénétration des calories et dissiper les calories excédentaires. Pour cela, il faut choisir sur le terrain l’endroit privilégié pour bénéficier au maximum : des protections naturelles au vent froid et au soleil estival par les mouvements du terrain naturel et la végétation existante ; de l’ensoleillement hivernal en évitant les masques portés par les feuillages persistants, le relief et

les bâtis existants. Les protections végétales au sud ombragent les façades, mais également filtrent les poussières, protègent des vents chauds, oxygènent l’air et les rafraîchissent par évaporation. Une conception bioclimatique associée à une isolation importante et une ventilation bien gérée permet de réduire considérablement les besoins en chauffage et climatisation. La ventilation peut être assurée par une ventilation naturelle ou une ventilation par VMC double flux qui assure également une partie du chauffage. D’autres systèmes de chauffage peuvent s’ajouter à cela comme les murs capteurs, les serres bioclimatiques, les puits canadiens...

Le climat Le climat de cette région est très particulier. Les Mirandais le caractérisent par un proverbe populaire «À Miranda, neuf mois d’hiver et trois mois en enfer». L’hiver à Miranda est froid, la température minimale moyenne de la saison étant inférieure à 2 °C. L’été est quant à lui à l’opposé : chaud, sec avec une température maximale moyenne du mois est supérieure à 32 °C. Les précipitations sont faibles dans cette région. Il y a en moyenne 20 jours secs par mois. Les neuf mois d’hiver sont la période la plus humide, durant laquelle les pluies sont fortes et intenses sur de courtes périodes. Les vents principaux proviennent du Nord-Est et du Sud-Ouest. La moyenne est de 15km/h durant l’année, avec des pointes jusqu’à 61km/h en février. Un courant est créé par le canyon du Douro, dont les oiseaux profitent pour planer sur des longues distances.

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Diagramme des températures

Diagramme des précipitations

°C

40 30 °C

30

mm

30 °C

27 °C

26 °C

21 °C

20 10

15 °C 16 °C 12 °C

10 °C

11 °C

14 °C

14 °C

2 °C

Jan

Fév

3 °C

525mm à l’année

13 °C

12 °C 9 °C

8 °C

2 °C

75 20 °C

5 °C

5 °C

11 °C 3 °C

0

50

25

-5 Mar

Avr

Mai

Jun

Jul

Aoû

Sep Oct

Nov

Maximale moyenne quotidienne

Jours chauds

Minimale moyenne quotidienne

Nuits froides

«Neuf mois d’hiver et trois mois en enfer»

jours 30

25

25

20

20

15

15

10

10

5

5

>35 °C

Mar

>30 °C

Avr >25 °C

Mai

Jun

>20 °C

Jul >15 °C

Aoû

Mar

Avr

Mai

Jun

Jul

Aoû

Sep Oct

Nov

Déc

Températures

30

Fév

Fév

Précipitations

jours

Jan

Sep Oct

>10 °C

>5 °C

Nov

Déc

>0 °C

Températures maximales

88

Jan

Déc

Jan

Fév

20-50 mm

Mar

Avr

10-20 mm

Mai

Jun

5-10 mm

Jul

Aoû

2-5 mm

Sep Oct <2 mm

Nov

Déc

Jours secs

Quantité de récipitations

89


an

Diagramme des vents Fév

Mar

>1

Avr

>5

>12

Mai

Jun >19

Jul >28

Diagramme de l’ensoleillement

Aoû >38

Sep Oct >50

Nov

Déc

>61 km/h

Vitesse du vent

N

1500h

NW

1000h

jours 30

25

25

20

20

15

15

10

10

5

5

NE

500h

W

E

SE

SW

jours 30

S

Jan Rose des vents

Fév

Mar

>1

Avr

>5

>12

Mai

Jun >19

Jul >28

Aoû >38

Sep Oct >50

Nov

Déc

>61 km/h

Jan

Fév Soleil

Mar

Avr

Mai

Jun

Jul

Partiellement nuageux

Aoû

Sep Oct

Nov

Déc

Nuageux

Vitesse du vent

N

1500h

NW

90

1000h

NE

91

500h

W

E


4/ ÊTRE AUTONOME Dans l’optique de créer un projet responsable et soucieux de l’environnement, nous avons effectué de nombreuses recherches sur les différentes possibilités d’autonomie en eau et en énergie. En effet, la situation géographique du site isolé d’autres constructions ne favorise pas la liaison aux réseaux d’eau et d’électricité. Il aurait été nécessaire de creuser des tranchées sur plus de 5 kilomètres, et cela ne correspondait pas à notre démarche écologique. Ainsi, l’autonomie en eau peut se faire de différentes manières. La récupération de l’eau de pluie en toiture est une première solution qui permet d’utiliser l’eau qui arrive sur le bâtiment avant qu’elle ne soit absorbée dans la terre. Une autre possibilité est la récupération de l’eau de ruissellement. La quantité d’eau récupérée est ici nettement supérieure à celle d’eau de pluie : la surface de récupération ne se limite plus à une toiture, mais est conditionnée par la morphologie des lieux. Les nappes souterraines constituent de même un moyen de récupérer

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Impact des réseaux sur le paysage

de l’eau. Elles sont alimentées par les eaux de ruissellement, dépendent de la pluviométrie du lieu. La nature imperméable du sol entre aussi en jeu, car cela détermine le volume et la profondeur de la nappe, et la capacité du relief à concentrer l’eau. Après avoir récupéré l’eau, il faut la stocker et la filtrer. Il est intéressant de séparer le stockage de l’eau alimentaire de celui des eaux à usage domestique ou ne nécessitant pas de potabilisation. En ce qui concerne l’eau potable, le plus simple est le stockage en citernes. Les bassins de rétention permettent quant à eux le stockage des eaux de ruissellement. Ils doivent se situer en amont des lieux d’utilisation pour privilégier l’effet de gravitation et éviter la remontée de l’eau au moyen de pompe. Il ne faut jamais les disposer dans le passage naturel de l’eau à cause des risques d’emportement par de grosses pluies. Leur dimension dépend de l’utilisation et du taux d’évaporation.

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Quelles que soient les sources utilisées, il faut préserver le cycle de l’eau. Le recyclage après utilisation est donc nécessaire pour les activités ayant amoindri la qualité de l’eau (toilette, nettoyage...etc). La provenance et le traitement de l’eau conditionne son usage. Le traitement des eaux usées peut se faire grâce à la phytoépuration, cela offre une alternative écologique et efficace aux fosses septiques, aux champs d’épuration ou à la connexion au système d’égouts. La phytoépuration est une technique d’épuration par filtres plantés : roseaux, iris, salicaires... Il s’agit d’un assainissement des eaux usées par les plantes aquatiques ; comme dans la nature, l’eau est épurée par les bactéries fixées sur les racines des plantes capables d’absorber les éléments polluants. La phytoépuration se déroule en deux étapes. La première consiste à un prétraitement des eaux usées, par filtre planté de roseaux à écoulement vertical ; il n’y a donc pas de stagnation d’eau. La seconde est le traitement des eaux par filtre à

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écoulement horizontal, planté d’un ensemble de végétaux à forte capacité d’épuration. Le niveau d’eau est maintenu dans le bassin, et l’eau en excès se régule par un système de trop-plein. L’eau en sort épurée et traitée. Elle n’est donc pas consommable mais peut être réutilisée pour l’arrosage de jardin, le lavage de voiture, les toilettes, etc... ou être rejetée dans la terre. Le meilleur moyen d’économiser l’eau reste de ne pas en utiliser, nous nous sommes donc intéressées aux systèmes de toilettes sèches. Les toilettes à compost recréent les conditions naturelles de décomposition des déjections. Elles fonctionnent en évacuant les déchets par gravité vers un réservoir, dit « lombricomposteur ». Les déchets se déshydratent et se compostent au contact d’un lit de matière carbonée installé au démarrage. Au fil du temps, ce mélange se transforme grâce à l’action des lombrics en un compost semblable à de l’humus, riche en nutriments et chimiquement stable. Le compostage réduit le volume de matières de

65% la première année et de 98% au bout de 5 ans. Il n’est donc pas nécessaire de vider le réservoir de compost avant plusieurs années. En ce qui concerne l’électricité, plusieurs moyens de production existent, notamment grâce aux énergies naturelles présentent sur le site. L’énergie solaire récoltée par des panneaux photovoltaïques en est l’un des moyens. La production d’électricité est performante, les panneaux sont peu encombrants et leur usage est adapté au climat du site. Cependant, il est nécessaire d’avoir un ensoleillement direct pour fonctionner, et la filière de recyclage n’est pas encore assez développée pour être réellement efficace. On peut estimer, au vu du contexte actuel de prise en compte environnementale et de l’usage croissant de panneaux, que les années à venir amélioreront ce dernier point. Il y a aussi l’énergie du vent avec des éoliennes. Elles posent cependant plusieurs problèmes. Tout d’abord, comme le panneau photovoltaïque, elle n’est efficace

qu’à partir de 11km/h de vent, ce qui est adapté au site, mais elle produit peu d’énergie. De plus, elle est dangereuse pour les volatiles qui peuvent se prendre dans ses pales. Un autre système intéressant est la cogénération. Elle permet la production d’électricité et d’énergie thermique par la combustion de différentes matières comme le gaz naturel ou la biomasse. La chaleur produite par le brûlage permet d’alimenter un système de chauffage et d’eau chaude sanitaire.

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STRATÉGIES D’INTERVENTION

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Vue sur le site depuis l’Espagne

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1/ UN SITE FASCINANT L’accès au site se trouve à la fin de la rue de Baiunco, au Sud-Est de Sendim. Il faut ainsi traverser tout le village pour y accéder. La route circule entre les corps de fermes puis se retrouve rapidement entourée de champs. Elle continue à monter le plateau rocheux, et la route est devenue un chemin de sable et de terre jaune. On arrive en haut du plateau pour découvrir une vue dégagée sur la vallée du Douro, mais sans apercevoir le fleuve au fond de son canyon. Le chemin offre une promenade dans ce qui constitue le territoire du Tras Os Montes : une région riche de ce que la nature lui offre, un climat méditerranéen situé à 800 mètres d’altitude, demandant aux Hommes de s’adapter à l’aridité des saisons. Cela façonne le paysage par ses cultures d’oliviers et de vignes entres lesquelles le chemin, parfois devenu étroit, s’insinue et descend dans la pente. Ce chemin est une route agricole faisant le tour de la proéminence d’un plateau au bord du Douro, permettant aux engins d’accéder aux cultures. Photos de la route d’accès au site

Le site du projet se trouve au milieu du parcours et à la pointe de cette boucle, au point le plus proche du fleuve. Un chemin mène à un monticule rocheux face au Sud, et le terrain descend vers l’ouest où se trouve un second entassement de rochers. Lors de notre visite, leur ascension nous a offert une vue imprenable sur le Douro, sinuant calmement au pied de parois rocheuses escarpées. La lumière du Sud illumine un aplat de terre en bordure du fleuve formant une plage. Les arbres de plus grandes hauteurs ont trouvé refuge au pied des rochers de grandes tailles leur procurant fraîcheur et humidité. Le site est principalement orienté face au soleil du matin, un chemin le séparant d’une oliveraie conduit au second empilement de rochers. La vue s’ouvre sur les falaises espagnoles où au loin on peut apercevoir le village de Fermoselle. La plaine qui nous fait face est plus rocheuse, elle présente une végétation moins haute et moins de cultures. Elle est creusée par le ruissellement des

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eaux de pluie, dont une cascade que l’on a découverte au mois de février durant une randonnée du côté espagnol afin d’observer le site depuis l’autre versant. Le site est aussi orienté vers le sud, à droite du signal rocheux. Il est aussi longé par un champ d’oliviers. Il est bordé à l’Est et au Sud par le canyon du Douro.

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101

Vue sur la paroi rocheuse espagnole


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103

Vue sur le site depuis l’Espagne


2/ UN SITE ROCHEUX Le site se présente sur un dénivelé d’une quinzaine de mètres, et le signal rocheux est haut d’une vingtaine de mètres. La roche qui compose le sol est de type plutonique, composée de granit. Ce minéral gris et dense compose les pierres constitutives des bâtiments traditionnels de la région. Le site est couvert de rochers et de végétation éparse, genêts et autres plantes méditerranéennes. Le plateau côté espagnol s’appelle la plaine de SalmantinaZamorana. Il s’est principalement développé dans les roches granitiques et métasédimentaires.

et d’autre. La zone d’intervention est d’une surface de 4 hectares. Le terrain est principalement composé de chênes vert et Genévriers pour les arbres et de genêts, lavandes et Festuca duriotagana pour les plantes. Les arbres sont concentré à l’ombre du rocher et le long des ruisseaux temporaires.

Le site procure une vue privilégiée sur la vallée du Douro, un bassin en méandre léger, constitué d’une gorge aux parois verticales égale ou supérieure à 150 mètres. Sur la majorité de son trajet, le canyon est sculpté dans la surface aplatie du plateau mirandais, de même pour les nombreux ruisseaux temporaires bordant ses escarpements rocheux. Deux ruisseaux de ce type longent la zone, encadrant le projet de part

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Vue sur le monticule rocheux

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3/ STRATÉGIES Le projet se situe dans le Parc Naturel du Douro International, divisé en plusieurs zones dépendantes de différents niveaux de protection. Celle où se trouve le projet est affectée à un niveau inconstructible ; cependant nous avons fait le choix de nous y implanter pour plusieurs raisons. Tout d’abord le point de vue offert par la situation géographique permet de supporter le propos de notre programme : découvrir la biodiversité. De plus, la proximité du village de Sendim permet un support démographique et de dynamisme, ville se trouvant dans une zone elle-même protégée à un niveau moindre. Notre intervention se fait dans trois lieux différents, afin de répondre à trois principes d’actions. Tout d’abord, dynamiser la ville de Sendim, point d’entrée de notre site. Ensuite, valoriser l’espace paysager révélé durant le cheminement jusqu’au site. Enfin, protéger la biodiversité du territoire en développant un programme ayant cet objectif.

106

Vue aérienne du site

107


OBJECTIFS

FICHE ACTION

DYNAMISER Sendim, à 5 km du site, est la dernière zone urbanisée avant le projet : cela représente une opportunité de visibilité et de développement d’activité pour la ville.

Connecter les deux espaces d’activités de Sendim

Supporter le développement de la ville

Repérer des lieux potentiels d’hébergement dans la ville

Repenser l’accessibilité du site du projet

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FICHE ACTION

OBJECTIFS

VALORISER Le chemin de 5 km, reliant la ville de Sendim et le site, représente un enjeu de déplacement pour les différents types de véhicules. L’intervention vise à faciliter l’accès de ceux qui s’y rendent tout en révélant et préservant la richesse du territoire.

Adapter la morphologie du chemin

Favoriser les moyens de transport à pied et à vélo

Ponctuer et révéler le paysage

111


OBJECTIFS

FICHE ACTION

PR OT ÉG E R L’architecture est une intervention qui change le paysage, qui peut en souligner sa beauté et son importance. Notre volonté est de révéler le potentiel du site tout en préservant ses qualités naturelles.

Concevoir un espace autonome et respectueux de l’environnement

Se dissimuler dans un paysage naturel et dans sa topographie

Offrir des vues sur le paysage naturel

Proposer un lieu de découverte et de compréhension de la biodiversité

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CONCLUSION La région du Tras Os Montes au Portugal est un territoire riche de sa topographie et de sa biodiversité. Ces éléments représentent aussi des freins à son développement : l’accès est contraint par les fortes déclivités des plateaux rocheux, et l’économie est centrée autour des produits agricoles. S’ajoutent à cela la chute démographique et la population vieillissante, dernier élément constituant la fragilité et l’enclavement de ce territoire. Nourrie de ses ressources culturelles et naturelles, la région possède cependant de forts potentiels : un paysage splendide traversé par le Douro, un climat méditerranéen, un patrimoine archéologique fort et un écosystème protégé. À cause de son aspect rural, le manque d’attractivité et de dynamisme empêche le développement de ces atouts. Face au constat des impacts que la construction produit sur l’environnement, nous souhaitons nous positionner dans une démarche différente de celle de la construction classique.

114 Vue sur le site depuis le haut du plateau

Notre posture se place dans une attitude plus responsable et bioclimatique de la conception. Cela est d’autant plus important dans le site naturel et sauvage que nous avons choisi d’explorer. Nos choix en termes de matériaux, de production et consommation d’énergie ainsi que de programme et d’esthétique architecturale sont tous réfléchi dans une même intention : concevoir un projet porteur de sens et de valeurs respectueux de l’architecture locale et de la biodiversité du Parc Naturel du Douro International. Les trois principes de nos interventions sont : dynamiser, valoriser et protéger. Ces actions s’appliquent à différentes échelles pour s’inscrire dans un territoire plus large afin de se connecter avec la population et diffuser notre programme. Le projet d’architecture a pour rôle de révéler les richesses inexploitées du site pour les dévoiler sans les dénaturer.

115


116

117

Vue aĂŠrienne du site et de la rive espagnole


BIBLIOGRAPHIE BEAUMIER Jean-Louis, JANIN Franck, L’isolation thermique-acoustique : solutions combinées écologiques, Mens, terre vivante, 2017, 221 p. CHARLOT-VALDIEU Catherine, OUTREQUIN Philippe, Nouvelles architectures écologiques : 28 opérations exemplaires en matière de transition énergétique, Antony, Le Moniteur, 2016, 408 p. COURGEY Samuel, OLIVA Jean-Pierre, La conception bioclimatique des maisons confortables et économes en neuf et en réhabilitation, Mens, terre vivante, 2006, 239 p. GUZOWSKI Mary, Towards zero energy Architecture, new solar design, Londres, Laurence King, 2010, 208 p.

LEQUENNE Philippe, RIGASSI Vincent, Habitat passif et basse consommation, Mens, terre vivante, 2011, 221 p. MAZRIA Edward, Le guide de la maison solaire, Emmaus, Rodale Press, 1979, 340 p. SCHITTICH Christian, Solar Architecture, Stratégies, Visions Concepts, Berlin, Détail, 2003, 176 p. MCLEOD Virginia, PIERONI Marie, 50 projets d’architecture en bois : détails de construction, Paris, Eyroles, 2010, 223 p. Ecologik, n° 57, mars-avril-mai 2018, Bâtiments passifs : actifs pour l’écologie

HOYET Nadia, Matériaux et architecture durable, Dunod, 2017, 224 p. IZARD Jean-Louis, GUYOT Alain, Archi bio., Roquevaire, Parenthèses, 1979, 131 p.

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RÉFERENCES Museum of Art and Archaeology of the Côa Valley, Camilo Rebelo, Vila Nova de Foz Côa - Portugal, 2009 Tirpitz, Bjarke Ingels Group, Blavand - Denmark, 2017 Duke University Marine Laboratory, Dr. Orrin H. Pilkey Research Laboratory, Gluck+, Pivers Island, Beaufort, North Carolina - USA, 2014 Pôle oenotouristique Viavino, Atelier Philippe Madec, Saint-Christol - France, 2014

De Lemos, Carvalho Araùjo, Silgueiros - Portugal, 2012 Denning House at Stanford University, Ennead Architects, Stanford - USA, 2018 Médiation Pavillon Ibiuna, DT Estudio, Ibiuna - Brazil, 2016 La maison du projet de la Lainière, Tribu, Roubaix-Wattrelos - France, 2016 Cornell Laboratory of Ornithology, RMJM, Ithaca - USA, 2003

Xiafu Farmers’ Market, Bengo studio, Xiafu Village - Chine, 2018 Play Landscape be-MINE, Carve OMGEVING, Beringen - Belgium, 2016 Aalen University Extension, MGF Architekten GmbH, Aalen - Germany, 2006 Vacation Residence at Lia, MOLD Architects, Lia - Greece, 2013

120

121


ANNEXES

122

123


100

150

200

250

300

350

400

168 habitants/km²

14 habitants/km²

Répartition de la population dans les villes

112 habitants/km²

18

Part de l’espace rural par rapport à l’espace urbain en % 11 9 8 3% 8 6 Portugal

5342

2085

Nord

55

Miranda do douro

Miranda

-1

-3

ESPACE -12 RURAL

Population dans les villes de moins de 2000 habitants

97%

Population dans les villes de plus de 2000 habitants Solde naturel

Population isolée Sources : INE, Recensement des localités par comté selon la taille de la population, 2011 Miranda

375

146.4

Nord

Portugal

Sources : INE, Aménagement du territoire par comté, 2016

Part des espaces naturels en % 47%

150.9 0

50

100

150

Taux de mortalité Taux de natalité

200

250

300

350

7%

6%

400

18 11 8 Sources : INE, Nature 2000, Ramsar et zones protégées par comté, 2016

124

5342 Miranda do douro

2085

Portugal

55

3%

-3

9 8

6

Nord

-1

Miranda

125


ESPACE RURAL

97% ESPACE RURAL

Indice de vieillessement pour 100 jeunes

97%

Densité d’habitants/km² 14 habitants/km²

168 habitants/km²

375

Miranda

146.4

Nord

Portugal

150.9 0

50

100

150

200

250

300

350

400

Sources : INE, Indicateur de population par comté, 2016

Sources : INE, Indicateurs de population par comté, 2016

18

Taux de mortalité et natalité

47%

11 8

9 8

Portugal

-3

-1

9 8

Portugal 5342

2085

55

-3 -12

Nord

Miranda

-1

3%

-12

Population dans les villes de moins de 2000 habitants Solde naturel

6

Miranda

Miranda do douro

ts

186%

7%

11 8

6

Nord

55

126

112 habitants/km²

Population dans lesTaux villes plus de 2000 habitants Taux de mortalité dede natalité

Sources : INE, Indicateurs de population par comté, 2016, Population résidente par Population isolée comté et selon des groupements d’âges et par sexe, au 31/12/2016

Solde naturel ESPACE RURAL

97%

Taux de mortalité Taux de natalité

127


Analyse préparatoire du site

Vent

Vent Vent

Ombre de fin d’après midi

7h

Ombre de fin d’après midi

Vue sur le Douro

Vue sur le Douro

Ombre de fin d’après midi

Ombre de fin d’après midi

16h

Vue sur le Douro

Rochers Arbres Oliviers Vue sur le Douro

Sapins Vignes Activité agricole indéterminée

11h

128

129


Besoins en électricité PROGRAMME

135 000 kWh/an

Besoins en eau CONSOMMATION PAR JOUR (kWh/j)

APPAREILS ÉLECTRIQUES

Classe verte

PROGRAMME

SOURCES

5 400 m3/an CONSOMMATION PAR JOUR (L/j)

Classe verte 70 W 70 W 6W 2000 W 80 W 4h/jour 1h/jour 0,08h/jour 0,3h/jour 4h/jour

17 W 6,5 W 1800 W 200 W 4h/jour 24h/jour 0,3h/jour 4h/jour

8,630 kWh/j

Partie Publique

70 l/jour/pers

100 l/ machines

5 370 l/j

Partie Publique 80 W 9h/jour

6,5 W 9h/jour

180 W 2h/jour

1,4 W 9h/jour

70 W 4h/jour

70 W 100 W 9h/jour 9h/jour

200 W 9h/jour

70 W 9h/jour

9,480 kWh/j

Recherche

5 l/jour/pers

600 l/j

Recherche 80 W 9h/jour

6,5 W 9h/jour

180 W 5h/jour

200 W 4h/jour

150 W 24h/jour

2000 W 0,16h/jour

100 W 4h/jour

70 W 4h/jour

10 W 9h/jour

150 W 9h/jour

1000 W 1,5h/jour

1000 W 1h/jour

5 l/jour/pers

57,620 kWh/j

1 520 l/j

70 l/jour/pers

Réfectoire

Réfectoire 2000 W 2000 W 3h/jour 3h/jour

150 W 2000 W 24h/jour 0,16h/jour

150 W 3h/jour

1200 W 3h/jour

1000 W 1,5h/jour

1000 W 1h/jour

5 200 l/j

62,090 kWh/j 5 l/jour/pers

Logements

20 l/repas

Logements 2000 W 1h/jour

2000 W 0,4h/jour

150 W 24h/jour

2000 W 0,03h/jour

150 W 3h/jour

1200 W 0,5h/jour 2 000 l/j

30,800 kWh/j 90 l/jour/pers 1000 W 0,08h/jour Suppléments

1000 W 0,4h/jour

Eclairage 1800 W 1h/jour

130

1000 W 0,5h/jour

55,550 kWh/j

70 W 4h/jour

6W 0,08h/jour

Chauffe-eau solaire

Ventilation

57,600 kWh/j

37,000 kWh/j

Suppléments TOTAL

TOTAL 370 kWh/j

5 l/jour/m²

15 000 l/j 15 m3/j

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Remerciements Nous tenions à adresser nos sincères remerciements à ceux ayant permis que ce Projet de Fin d’Etudes voie le jour. Tout d’abord, nous exprimons toute notre reconnaissance à l’association Palombar et à ses volontaires, pour nous avoir chaleureusement accueillies lors de nos deux séjours, pour avoir pris le temps de répondre à nos questions et de nous avoir fait découvrir la région. Cela s’adresse aussi à Fernando Silva, architecte de la municipalité de Miranda, qui nous a fourni des documents nous épargnant de longues heures de travail. Nous adressons nos respects à nos professeurs Etienne Lenack, Philippe Simon, Frédéric Schlachet et Yankel Fijalkow pour leur encadrement attentif à notre posture. Les séances durant ces neuf mois de travail ont toujours été instructives et ont permis au projet d’atteindre la présentation en jury. Nous remercions aussi les autres personnes encadrantes, Edith Akiki et Gaëtan Haist, pour leurs conseils sur les thèmes de la bioclimatique et du traitement paysager.

132

Enfin, nous remercions chaleureusement nos parents pour nous n’avoir rien dit lorsqu’on envahissait la table du salon, pour avoir fait un déménagement aussi rapide que salvateur, pour les repas et les maquettes. Et nous gratifions nos amis futurs architectes de la salle 305 d’un sincère merci pour les goûters, le consulting, leur humour, nécessaires à la bonne conduite de nos diplômes : Andoni Berho, Clémence Drumare, Daphnée Haziza, Lucile Lagache, Pauline Maho, Anna Milahonic, Margot Nouaille, Paquita Sarrazin et Romain Ter-Hofsteede.

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