exposition jazz 2009

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JAZZ Les années 20 et le style New-Orléans

Une nouvelle expression musicale est née à la Nouvelle-Orléans au début du XXe : Le jazz. Ce style est issu d’un mélange de musiques élaboré par les noirs américains. La capitale Louisianaise est alors un puzzle de culture et de population où la musique domine. La vie est festive, on se passionne pour toutes les musiques : chaque jour les danseurs suivent les fanfares et les harmonies, le blues est omniprésent. Les formations orchestrales de « Brass band » composées de cuivres et de percussions explosent. On y découvre les improvisations collectives et les premiers solos avec Sydney Bechet, Louis Armstrong... Des musiciens créatifs ouvrent de nouvelles voies tels King Oliver, Jelly Roll Morton. Le style New-Orleans est éclatant avec son jeu « hot » qui le caractérise. Il émigrera vers New-York et Chicago. Indémodable, il a mené vers beaucoup de styles de jazz.

Louis Armstrong Jelly Roll Morton

« Il y avait toujours quelque chose de chouette et toujours en musique... » Louis Armstrong

Sidney Bechet

Cornettiste, trompettiste et chanteur de jazz)

King Oliver

(né en 1901 à La N.Orléans-décédé en 1971.

Flesher Henderson Marian Anderson Henry « Red » Allen Johnny Dodds Kid Ory Pee Wee Russell Jack Teagarden Bix Beiderbecke Barney Bigard Mahalia Jackson Original Dixieland Jass Band James Booker Lonnie Johnson Professor Longhair Bessie Smith

« C’était la joyeuse Nouvelle-Orléans, la cité des plaisirs. Pour la moindre occasion, il y avait de la musique » Danny Barker (né en 1909 à la Nouvelle Orléans-décédé en 1994

Banjoïste et guitariste de jazz)


JAZZ Lester Young

Le swing des années 30

Vers les années 30 surgit le « swing » appelé aussi « l’âge d’or du jazz ». New-York, ville culturelle de la communauté noire devient ville du jazz. La 52e rue est même baptisée Swing Street et s’anime de nombreuses boîtes de jazz ! Le style New-Orleans s’éclipse et apparaissent des orchestres de plus grande taille, les big bands développent des sections de cuivres, en particulier des saxophones. Chaque ensemble s’affirme autour du travail des arrangeurs et chefs d’orchestre comme Duke Ellington, Count Basie, Benny Goodman, Glenn Miller... Les orchestres rivalisent pour plaire à un public de danseurs exigeants. Les effectifs importants favorisent cependant de fins solistes : les saxophonistes Coleman Hawkins, Lester Young, les pianistes Art Tatum, Fats Waller, les chanteuses Billie Holyday, Ella Fitzgerald... C’est le jazz classique à l’esthétique plus équilibrée où les musiciens ont peaufiné les expressions. Il plaît au public, des standards apparaissent et les premières tournées à l’étranger attirent les artistes. Ce style survivra à l’ évolution du jazz. Il inspire, encore aujourd’hui, beaucoup de musiciens.

Duke Ellington

Ben Webster

William McKinney Count Basie Cootie Williams Benny Goodman Jo Jones Jimmie Lunceford

Billie Holiday

Le Savoy Ballroom de New-York est un dancing et une salle de concert à son apogée dans les années 30. Les noirs y dansent avec les blancs. Les plus grands s’y produisent avec leurs orchestres Count Basie, Cab Calloway, Benny Carter, Duke Ellington... Ella Fitzgerald y fait ses débuts... C’est un très grand club de jazz.

Harry Carney

Cab Calloway Art Tatum Coleman Hawkins Buddy Rich Lester Young Teddy Wilson

Freddie Green Johnny Hodges Gene Krupa Earl Hines Fats Waller

Glenn Miller Buck Clayton

Lionel Hampton

Oscar Peterson

Au « Cotton Club », célèbre boîte de jazz située à Harlem, les artistes noirs jouent, chantent et dansent pour un public blanc. Certains y trouveront la célébrité. Entre claquettes, paillettes, jazz et mitraillettes, le décor est idéal pour le film de Francis Ford Coppola.

Nat King Cole Charlie Christian Illinois Jacquet Benny Carter Don Byas Ella Fitzgerald


JAZZ Dizzy Gillespie

Le style Be Bop

Une révolution musicale pour la fin des années 40 ! Les musiciens des grands orchestres se libèrent des big bands et se retrouvent dans des petites formations. Au cours de « jam sessions » nocturnes, ils interprètent librement des solos. Ces séances d’improvisations imposent le style « Be Bop » : tempo rapide, harmonies nouvelles, innovations techniques. La virtuosité du musicien est valorisée. Ce courant est lancé par Dizzie Gillespie, Charlie « Bird » Parker, Thelonious Monk qui se retrouvent au Milton’s. Beaucoup suivront cette nouvelle esthétique déroutante. Le Be Bop est aussi un nouveau style de vie, de comportements. Il réagit contre le show-business des grands orchestres et sort le jazz des musiques de variétés pour danseurs. Plus technique, il devient l’expression de musiciens en apportant des découvertes définitives. Elitiste pour certains, ce style plus percutant a modifié l’image du jazz et se perpétue toujours.

Dizzy Gillespie

« Autour de minuit » « Around midnight »

Dexter Gordon Charlie Parker Thelonious Monk

Lester Young Bud Powell The lonious Monk John Lewis

Le film de Bertrand Tavernier avec Dexter Gordon et Herbie Hancock rend hommage au jazz et au Be Bop. Dédié à Bud Powell et Lester Young, il s’inspire de l’amitié du dessinateur fan de jazz Francis Paudras et du pianiste Bud Powell. « Round Midnight » est un morceau composé par Thelonious Monk, grande figure du Be Bop.

Blue Note records : « The finest in jazz since 1939 »

Sonny Stitt Charlie Mingus

Le label Blue Note fête cette année ses 70 ans ! C’est le plus ancien label de jazz vivant. Label d’excellence et de référence, les plus grands talents ont eu l’honneur de signer au moins pour un disque : Sydney Bechet, Hearl Hines, Miles Davis, Thelonious Monk, Sonny Rollins, Eric Dolphy, John Coltrane...

Pierre Michelot Kenny Clarke Clifford Brown Paul Chambers Max Roach

Curly Russell Horace Silver Sarah Vaughan

Charlie Parker

Tadd Dameron

« Charlie Parker jouait des choses que nous n’avions jamais entendues auparavant au plan rythmique ou harmonique » Kenny Clarke (1914 - 1985. Batteur de jazz, inventeur du Be Bop)


JAZZ

Django Reinhardt

LA TRADITION DU JAZZ MANOUCHE

Django Reinhardt Boulou Ferré Stéphane Grappelli Thomas Dutronc Le Quintette du Hot Club de France

Le style « jazz swing » naît dans le Paris des années 30. Deux familles de « manouches », gens du voyage, les Reinhardt et les Ferré ont inspiré ce nouveau courant que les américains nomment alors « French jazz » : subtil cocktail de valses musettes, musiques tziganes, harmonies slaves, swing jazz. Le guitariste de génie Django Reinhardt révèle un genre nommé plus tard « jazz manouche ». D’abord accompagnateur de bals, ce virtuose découvre Louis Armstrong et Duke Ellington. Il se passionne pour le jazz qu’il introduit dans la musique manouche. Il rejoint le célèbre quintette du « Hot Club de France » avec le violoniste Stéphane Grappelli. Dès 1934 le quintette apparaît en concerts et en studio d’enregistrement, les années de gloire commencent... Les instruments sont la guitare acoustique de type Selmer jouée rapidement, le violon, la contrebasse, on ajoute accordéon et clarinette... Après la mort de Django en 1953, le guitariste devient mythique. Ses successeurs perpétuent ce style gitan dans les années 50-60.

« Avec Jean Sablon et Charles Trenet, le mélange swing gitan/chanson française n’est pas encore fait, il reste timide. Ils ont peur de la pompe manouche, alors que moi, c’est mon fonds de commerce! » Stéphane Sansévérino (à propos de ses albums )

Elios Ferré Karpatt Rodolphe Raffali Sarane Ferret Babik Reinhardt Marcel Loeffler Patrick Saussois Laurent Bajata Christian Escoudé Elek Bacsik

Raphael Fays Diego Imbert

Costel Nitescu Richard & Romane Manetti

Démodé mais toujours joué dans les années 70-80, le jazz manouche bénéficie d’ une renaissance et d’un essor incroyable depuis les années 90 grâce à des guitaristes comme Patrick Saussois, Bireli Lagrène, Angelo Delebarre, Boulou et Elios Ferré, Babik et David Reinhardt, Romane et bien d’autres. Le succès discographique et scénique est impressionnant. Stéphane Sansévérino, Thomas Dutronc, le groupe Paris Combo entre autres, tous fans du genre, mêlent avec bonheur ce style à la chanson française.

Tchavolo Schmitt Sanseverino Stephane

Les Escrocs

Jo Privat

Bireli Lagrène

Paris Combo Stéphane Sanseverino

David Reinhardt

Noé Reinhardt Stochelo Rosenberg La Pompe Romane Matelo Ferret Angelo Debarre Pierre Blanchard Dorato Schmitt Samy Daussat


JAZZ LE JAZZ ACTUEL

Le royaume enchanteur du jazz évolue toujours et aujourd’hui, un éventail de styles mêle tradition et nouveauté... On est d’avant-garde et amoureux des anciens ; des tendances, des écoles jaillissent. Les styles joués actuellement sont très éclectiques. Même si fusion et improvisation restent les racines, la nouvelle génération s’ouvre à de nouvelles idées, de nouvelles sonorités. On s’intéresse à tout et une énergie nouvelle relie le jazz à d’autres genres, l’électro, la variété, la pop, les musiques du monde... Le jazz garde sa joyeuse éxubérance dans des propositions musicales variées et ambitieuses.

Sophie Alour

Tigran Hamasyan Laïka Fatien Sophie Alour Noël Arkoté

« Beaucoup d’artistes et beaucoup de critiques considèrent que l’on peut baptiser Jazz toutes les musiques nouvelles qui conservent les couleurs sonores de ce qui fut ainsi appelé... » Lucien Malson (Histoire du jazz et de la musique afro-américaine ) Vincent Peirani

Tuxedo

Laurent de Wilde Pierrick Pedron Mina Agossi Erik Truffaz Murat Oztürk Vincent Peirani Roy Hargrove Daniel Yvinec David Sanchez Ibrahim Maalouf Vijay Iyer

Stefano Di Battista Stephan Orins Mérédic Collignon David Linx

La Compagnie des musiques à ouïr

Elisabeth Kontomanou Eric le Lann

Patricia Barber

Kurt Elling

Magic Malik

Yaron Herman

Julien Lourau

Hadouk Trio

Les rendez-vous incontournables sont les Anne Paceo grands festivals... qui donnent tous l’envie du jazz. Des évènements musicaux, dont les pro- Les Pommes de ma douche grammations très métissées Melody Gardot touchent toutes les sensibiliMadeleine Peyroux tés. Un florilège de stars, figuRenaud Garcia-Fons res légendaires ou nouvelles révélations sont à l’affiche. Avishai Cohen Durant une quinzaine de jours Jean-Michel Pilc dédiée au gratin du jazz, des ciStefano di Battista tés s’enflamment et s’animent Cyrus Chesnutt autour des scènes. Jean-Baptiste Trotignon

JAZZ A VIENNE (Isère) JAZZ IN MARCIAC (Gers) NICE JAZZ FESTIVAL

FESTIVAL ECLATS D’EMAIL (LIMOGES)

Eric Legnini Emile Parisien Ludovico Einaudi


JAZZ UN MONSTRE SACRE : MILES DAVIS (1926-1991)

Cet artiste majeur du XXe siècle a parcouru tous les chemins jazzistiques depuis les années 50 au fil d’une carrière impressionnante jalonnée de rebondissements musicaux. Le jeune Miles, qui commence à jouer dans les « jam sessions » des clubs de Saint Louis, a pour modèle le trompettiste Clarke Terry, et surtout Lester Young. Après un passage par la Julliard school de New York, il rejoint le quintette de Dizzy Gillespie et Charlie Parker, en pleine époque Be Bop. Plus tard, c’est la rencontre avec Gil Evans et l’éclosion du jazz cool qu’il portera au sommet avec des monuments comme l’album « Birth of the Cool » et ses arrangements soignés.

Vers 1955, il revient au Hard Bop avec Kenny Clarke et Horace Silver ensuite il forme un sextet de légende avec John Coltrane, d’où sortira le chef d’œuvre « Kind of Blue ». Au fil des rencontres et des amitiés musicales, Miles multiplie alors les albums dont l’accueil est excellent : « Miles ahead », « Porgy & Bess »,« Sketches of spain », « Nefertiti ».

Jazz Cool Chet Baker Stan Getz Lee Konitz Hard Bop Art Blackey Max Roach Sonny Rollins Jazz rock fusion Chick Corea Herbie Hancock Joe Zawinul Fusion funk Marcus Miller Mike Stern Mino Cinelu

Nouveau tournant dans les années 70, lorsqu’il tend l’oreille au son de Jimi Hendricks et investit le jazz rock. Fusion du son électrique dans le jazz, les albums « In a silent way » et « Bitches Bew » radicalisent le genre. Dans ses dernières années, Miles s’entoure de jeunes talents et sortira des albums jazz rock fusion très funk qui sauront toucher le public, au delà du petit monde du jazz. Miles Davis impressionne par la richesse sonore de sa trompette, union de force et de douceur. Ses solos sont riches d’une palette de sonorités très nuancées, subtiles voire éthérées, une voix qu’on reconnaît entre mille. Artiste exigeant, passionné de musiques nouvelles, détaché du souci de séduire mais déterminé à plaire à long terme, ce prince solitaire laisse derrière lui une œuvre unique et multiple, miroir formidable de 40 ans d’histoire du jazz. « Je passais les séquences sur lesquelles on voulait mettre de la musique et il commençait à répéter avec ses musiciens... Le film en était métamorphosé... Quand on a ajouté la musique... Il a soudain décollé. » (Louis Malle en 1957 à propos de son film Ascenseur pour l’Échafaud). M. Davis et son quintette européen : Barney Wilen, René Urtreger, Pierre Michelot, Kenny Clarke improvisent devant les images, c’est un pas vers le jazz modal.


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