Bousquiere.A - Mémoire de pfe

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La pensée du projet

Experimentation dans la pente

La pensée du projet

D . CHAPUIS / 2013-14 L’architecture comme discipline

D . E : F . GALLO Bousquiere Alexis ENSAG 1


La pensée du projet

Sommaire

Introduction .4 Référence .6 Décomposition des principes

Projeter par la référence .10 Expérimentation Développement vertical Développement horizontal Échelles Projet

Projeter par le site .19 Genève Projetation Propositions urbaines Proposition d’implantation

Analyse critisque .30

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La pensée du projet

Sommaire PFE .32 La forme Le principe Les trames Première proposition de projet L’échelle Le principe L’évolution Seconde proposition de projet La transparence Le principe Les possibilités Troisième proposition de projet

Projet final .52 Conclusion .57 Remerciements .59 Bibliographie .60 3


La pensée du projet

Introduction

Le travail du relief soulève des questions depuis toujours. D’une architecture vernaculaire contrainte par des terrains escarpés à une architecture moderne s’en enrichissant. Problématique ou thématique, la pente génère des interactions entre le site et le projet permettant de sublimer l’architecture.

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Introduction

Ce mémoire présente un ensemble de références, de citations, d’enseignements et d’expérimentations qui a amené à la production d’un projet final dans la ville de Genève. Dans un premier temps, l’analyse d’un projet référence permettra d’établir des bases pour expérimenter ; un début de démarche conceptuelle. Cette étape s’affinera ensuite par la mise en situation sur un site réel qui par confrontation offrira une analyse critique sur la première partie. Enfin le PFE se construira autour de confrontations à plusieurs phases d’expérimentations et de remises en question.

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Référence

Villa à Moledo

Architecte :

E Souto de Moura

Localisation :

Moledo do Minho (Portugal)

Construction :

1991 - 1998

Surface intérieur : 180 m2 Installée sur un relief surplombant un village littoral, cette villa mêle plusieurs principes architecturaux simples et clairs dans leurs lectures. C’est donc dans une recherche d’influences et de références que j’ai entamé cette première étude. Ce projet est implanté dans la pente suivant un aménagement en terrasses rappelant les méthodes d’agriculture dans les régions escarpées. Jouant sur une certaine ambiguïté dans la matérialité, le projet semble s’effacer dans son environnement. Le tout souligné par une prise de lumière à l’arrière de la villa flirtant entre les figures de face au mur et du dos au mur. Ce projet est un bon point de départ pour l’expérimentation dans la pente. Source : Concours d’entrée à l’ENSAG - 2008

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Référence

Villa à Moledo Plans d’analyse Formelle

Trame

Le dessin analytique est un moyen d’exposer les principes fondateurs d’un projet. Considérer les relations entre le projet et son site puis entre intérieur et extérieur. Cette représentation permet aussi de faire ressortir des trames structurelles ou fonctionnelles. Ces éléments se traduisent donc de différentes façons dans le dessin et voici celles tirées du projet :

Coupes Longitudinales

Le dos au mur - ambiguïté avec la falaise Le terrassement - aménagement du relief Le décaissement - création d’une intériorité L’enfouissement - effacement du projet en façade Le cadrage - lien avec le paysage

Coupes transversales

Le plein / vide - le terrain et la dalle créent l’espace

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Plein / vide


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Référence

Décomposition des principes

Cette seconde étape d’analyse vise à soutenir le redessin de la référence précédemment présentée. Passer par la maquette permet d’affirmer et de préparer et ainsi anticiper des expérimentations à venir. Le terrassement : Très présent dans toute les représentations de la villa (photos, coupes, plans, maquettes), cet aménagement du terrain en pente vient pratiquement créer une enceinte cachant le projet.

Maquette d’analyse du terrassement

Coupe transversale

Maquette d’analyse du décaissement

Plan

Le Décaissement : C’est grâce à cet élément que la figure du dos au mur se met en place. Première expression de l’ambiguïté entre double et mono orientation.

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Référence

Décomposition des principes

La dalle : L’espace intérieur dépend entièrement de la dalle. Elle parait simplement déposée sur le terrain. La coupe mettant en évidence le plein et le vide, donne l’impression d’un espace enfoui. Cette forme délimite l’enceinte de l’espace intérieur.

Coupe longitudinale

Le plein : Pour confronter cette interprétation à une autre approche de la référence, la dernière maquette représente un espace “intérieur“ exprimé par le plein. Conservant terrassement, décaissement, et dos au mur, cette suggestion vient transformer l’intériorité créée par le rapport entre la dalle et le terrain en un bloc construit au centre du décaissement.

Maquette d’analyse de la dalle

Le projet s’enrichit de chacun des ces principes fondateurs pour former un tout indissociable.

Maquette d’analyse du volume plein

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Projeter par le site

Les pensées du projet

Projeter par la référence Au cours du premier semestre la place est à l’expérimentation et à l’observation. Par le dessin ou la maquette, la référence se développe sous plusieurs formes et montre tant ses limites que ses possibilités.

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Projeter par la référence

Expérimentation

Développement vertical Un mot : Terrassement Une intention : Développer le projet verticalement en répétant sa forme pour conserver une cohérence. Une expérimentation : L’aménagement en terrasses suit une trame de quatre mètres. S’arrêtant à la dalle de toiture dans la référence, l’idée ici est de continuer ce rythme en escalier pour déposer une seconde dalle créant un second niveau. Le principe de base reste, et la villa se développe vers le haut suggérant dans la même logique la possibilité de répéter encore ce système.

La trame

Le plein/vide

Une conclusion : La nécessité de se raccrocher à une notion simple permet de mieux envisager les expérimentations. Le mot devient l’élément central de la méthode de conception. Et ici, le fait de se rattacher au terrassement permet de conserver une légitimité dans la proposition. Cependant le dos au mur et l’effacement préalablement décrits ne sont plus aussi forts si la répétition se fait verticalement.

Coupe transversale

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Maquette de principe


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Projeter par la référence

Expérimentation

Échelles

Un mot : Croissance Une intention : Si le fait de développer verticalement permettait d’ajouter des niveaux, la question de l’échelle peut se poser. Une référence de villa avec trois chambres peut-elle s’étendre afin de se densifier? Plan de la référence

Trame fonctionnelle

Une expérimentation : Multiplier par deux l’échelle du projet. Le modèle de trente mètres par douze mètres devient un modèle de soixante par vingt-quatre. Cela offre une surface intérieure qui se rapproche de celle d’un habitat collectif et la villa de trois chambres se transforme en un ensemble de quatre appartements en gardant exactement la même organisation. Une conclusion : Cette solution s’ouvre sur une nouvelle considération de cet espace sous la dalle. Le principe de multiplication de l’échelle aborde la densité comme une nouvelle problématique. Plan expérimental

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La pensée du projet

Projeter par la référence

Expérimentation

ÉCHELLES

Experimentation à l’échelle d’un habitat collectif

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Projeter par la référence

Expérimentation

Développement horizontal

Un mot : Répétition Une intention : Dans la continuité de la première proposition de développement vertical, il semble logique de proposer la même expérimentation horizontalement.

Coupe longitudinale

Une expérimentation : En gardant la référence telle qu’elle est, l’idée est de développer le projet dans la longueur. En multipliant les décaissements et en allongeant la dalle, les espaces générés peuvent, selon la pente, se multiplier à volonté. Une conclusion : Si la première proposition avait été faite simplement pour confronter la référence, celle ci n’est plus dans la même optique. Réutilisant ici les notions tirées de l’analyse, l’expérimentation trouve son sens. Cependant la difficulté se trouve dans l’équilibre du projet, qui si le dos au mur supporte la répétition, ici le terrassement disparaît et la notion d’enceinte avec lui.

Plan expérimental 1

Plan expérimental 2

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La pensée du projet

Projeter par la référence

Expérimentation

Développement horizontal

Maquettes de principe

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La pensée du projet

Projeter par la référence

Expérimentation

Projetation

Un mot : Dalle

Analyse du rapport plein vide

Une intention : La dalle est un élément fondamental du projet. Les deux développements précédents ne font que répéter la référence. Pour s’en émanciper, le choix ici est de ne plus représenter le terrassement important dans la référence.

Coupe longitudinale

Une expérimentation : Avec une approche qui déroge aux précédentes, le terrain devient structurel. Les dalles se posent sur le site pour créer l’espace habité. Cette forme en “L“ vient proposer une alternative qui produit une intériorité. Entre le relief et les deux barres de ce L, l’espace extérieur devient commun et modulable comme l’espace intérieur traité au cours du questionnement sur l’échelle.

Coupe transversale

Une conclusion : La recherche par l’expérimentation offre la possibilité de choisir certains principes de la référence à développer dans le projet final et cette forme va par la suite se confronter au site et trouver de nouvelles limites. Coupe longitudinale du projet

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La pensée du projet

Projeter par la référence

Expérimentation

Projetation

Maquettes de principe

Plan de niveau 0

Plan de niveau 1

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La pensĂŠe du projet

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Projeter par le site

Les pensées du projet

Projeter par le site Nouvelle étape du projet, la mise en situation au sein d’un site théorique ou concret offre un regard nouveau sur le modèle. Cette seconde phase de confrontation permet de reconsidérer le travail fait sur la référence.

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Projeter par le site

Genève Analyse

Ville :

Genève

Altitude :

373,6 m

Habitants : 191 803 Densité :

12 040 hab./km2

La question de l’analyse est abordée de façon sensible et formelle. Il est nécessaire de faire l’état des lieux pour pouvoir projeter. La ville diffère au fil du parcours et offre des sensations et des ambiances qui dépendent de son architecture. Pour radicaliser l’approche, trois typologies morphologiques seront exposées.

Emprise du batit

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La pensée du projet

Projeter par le site

Genève Analyse

Centre historique

Habitation en bande

Pavillonaire

Le centre historique se développant aléatoirement. Une densification abusive de l’époque du rempart quand la ville continuait à grossir de l’intérieur est ressentie. Le relief produit notamment un parcours en paliers entre rues en pentes et escaliers.

Les ensembles d’habitations en bandes, très présents dans la ville de Genève, sont souvent refermés sur des parcs ce qui font d’eux une sorte de muraille entre espace public et espace privé. Une constatation intéressante dans la lecture des comportements et des façons de vivre.

Le tissu pavillonnaire de banlieue. Très peu représenté en proportion dans la ville. C’est un type de tissu que l’on ne voit apparaître qu’en périphérie de la ville. Il est éparse et peu dense.

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Genève Analyse

Dans cette deuxième phase d’analyse, l’idée est de sortir du plan topographique, les informations intéressantes dans une démarche d’implantation dans la pente. La ville est vallonnée, constituée de reliefs naturels et s’est développée en rapport à ceux-ci.

Topographie de la ville

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Genève Analyse

Centre historique

Bordure du fleuve

Relief remarquable

Le centre historique est un vestige d’une forteresse installée sur une colline. Entourée de remparts, l’aménagement en forts et bastions crée une succession de faussés qui ont laissé sillonnent le relief. Les rives du fleuve sont des espaces constitués de pentes abruptes.

On trouve notamment, prés de la confluence, des falaises de plusieurs dizaines de mètres. Le lien entre l’eau et le relief est très fort dans la ville mais peu traité architecturalement.

On remarque aussi des reliefs hauts tournés vers le lac. D’une hauteur suffisante pour éviter tout vis-à-vis, ces espaces peuvent être intéressants pour créer des cadrages. La recherche de points de vue vers le jet d’eau est très importante dans la ville. Le plus souvent les constructions, dont la hauteur le permet, sont orientées dans cette direction.

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Projeter par le site

Proposition urbaine

Un mot : Modèle Une intention : Suivant le modèle établi dans la partie précédente, le site devient alors indispensable à l’avancement de la conception du projet architectural. Ici, c’est la confrontation de la forme à un site théorique qui va permettre la mise en évidence de ses limites. Une expérimentation : Abordant le site selon trois types d’implantations, le modèle se développe pour commencer dans sa forme propre en “L“ demandant un relief adéquat. Une seconde proposition en “U“ pourrait s’adapter comme un îlot dans un tissu urbain. Enfin, la solution en chevrons s’installe en longueur sur une pente comme une rive de fleuve.

modéle en “L“

modéle en “U“

Une conclusion : La confrontation à un site théorique permet de visualiser si ces trois formes d’implantations pourraient éventuellement fonctionner, mais le but à terme, est de les installer réellement pour voir comment elles réagissent suivant leurs échelles, leurs formes et leurs sens. modéle en chevrons

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La pensĂŠe du projet

Projeter par le site

Proposition urbaine

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Maquettes de principes des trois modĂŠles


La pensée du projet

Projeter par le site

Genève Propositions d’implantations

Un mot : Site Une intention : Selon le modèle et les propositions urbaines énoncées précédemment, le projet se confronte par l’implantation. Une expérimentation : Le “U“ s’installe à la place d’un parc suivant son relief. Abordant la forme de l’îlot, cette solution se mêle au tissu existant. Les chevrons se placent en bord de fleuve profitant du terrain comme structure pour développer le projet. Le “L“ trouve un espace qui lui convient. En quelque sorte de la même forme que lui, le modèle s’implante logiquement dans son site sans avoir à le modifier. Une conclusion : Selon le type d’implantation, le lien avec le site est clair puisque le fondement du projet est de se servir du terrain comme structure. La recherche d’espaces pour s’implanter se fait donc suivant les reliefs correspondant à la forme du projet.

Plan de situation

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La pensée du projet

Projeter par le site

Genève Projetation Un mot : Chevrons Une intention : Dans l’optique de conforter un choix, il est nécessaire de le développer à une échelle plus précise dans la ville. Bien que le projet s’adapte à la topographie et inversement, il n’est pas forcément acquis que cette proposition fonctionne dans le tissu existant. Une expérimentation : En produisant un plan masse et une ébauche de plan de rez de chaussée, la volonté dans cette démarche est d’approfondir la recherche vis-à-vis du modèle choisi.

Plan masse

Une conclusion : Le projet prend une tournure non envisagée. En effet, cette proposition vient recouper le développement horizontal de la première partie. L’idée étant de toujours garder à l’esprit les mots fondateurs de la démarche de conception ; ici les notions d’orientation et de point de vue ne sont plus présentes.

Pan d’implantation

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Projeter par le site

Genève Projetation Un mot : Retour Une intention : La conception consistant en un aller retour constant, cette dernière étape de la recherche revient en arrière. Les propositions d’implantations urbaines ne sont pas légitimes. La production constante de plusieurs solutions déstabilise une réflexion approfondie, ce qui amène donc a revenir au modèle en “L“ qui s’encre sur des bases établies grâce à la référence. Entreprendre une implantation de ce projet dans le site.

Plan masse

Une expérimentation : Suivant une topographie qui se prête à son installation, cet ensemble d’habitation vient s’inscrire dans un tissu existant profitant du relief inexploité. La dalle se pose sur le terrain décaissé et l’on retrouve comme dans la référence, les relations entre pente, prises de lumière à l’arrière et cadrage sur un point de vue. Une conclusion : Le modèle en “L“ est plus adaptable et s’inscrit dans son site plus naturellement que les autres solutions. L’idée est au final d’affirmer une base solide pour développer par la suite le PFE sur un site concret.

Plan d’implantation n.0

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Plan d’implantation n.1


La pensée du projet

Projeter par le site

Genève Projetation

Maquette d’implantation du projet dans son contexte.

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La pensĂŠe du projet

Projeter par le site

Les pensĂŠes du projet

Analyse critique

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La pensée du projet

Analyse critique

L’ensemble des expérimentations réalisées dans la première partie m’ont permis d’en arriver au stade de la remise en question. De l’établissement d’un modèle de forme à son installation dans un site au sein même de la ville de Genève, le projet s’est heurté à de nombreuses limites. Ces limites mettent un terme aux recherches du premier semestre et s’ouvrent vers de nouvelles considérations et l’établissement de nouvelles bases projectuelles en lien avec le travail théorique préalablement réalisé. Les mots : La pente / La dalle / L’échelle / Le point de vue

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La pensĂŠe du projet

Projeter par le site

Les pensĂŠes du projet

PFE

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La pensée du projet

PFE

La recherche de site Le PFE doit se développer dans une optique différente. Les premières recherches de sites ne se faisaient pas dans une réelle considération de contexte. Les pentes abordées étaient trop abruptes et incapables de répondre aux attentes du modèle établit. L’idée est de reprendre la démarche de conception en commençant par le site, tout en gardant à l’esprit les principes fondateurs énoncés à la fin de l’analyse critique. Voici donc les prémices de cette recherche avec l’analyse de la topographie de plusieurs sites au sud de Genève mêlant rapport au point de vue, au fleuve, à la nature mais aussi au tissu urbain. La trame de 25 par 25 permet de visualiser l’échelle et l’inclinaison de la pente. Créé dans une version "Etudiant" d'Allplan Créé dans une version "Etudiant" d'Allplan

Créé dans une version "Etudiant" d'Allplan

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Créé dans une version "Etudiant" d'Allplan

Créé dans une version "Etudiant" d'Allplan

Créé dans une version "Etudiant" d'Allplan Créé dans une version "Etudiant" d'Allplan

Plans d’analyse tramé et profils de coupe correspondant

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La pensée du projet

PFE

Le site de projet Les mots : La pente / Le point de vue / L’orientation Le choix du site de projet s’est arrêté pour ce relief entre deux rives de l’Arve au sud de la ville. Limite entre urbain et périurbain, la Végétation est très présente et le point de vue sur le Salève renforce ce lien avec la nature.

Etat des lieux : Profils de coupe

Orthophoto

Une pente qui monte de 25 mètres sur une distance de 300 mètres. Suivant les méandres du fleuve, les courbes de niveaux forment un promontoire. Au sud et à l’ouest un mur reprend le relief du terrain pour laisser passer une route en contre bas. Au nord une rue dessert les villas individuelles à flanc de rive. À l’est la végétation s’étend jusqu’au bord de l’eau.

Vue aérienne

Plan masse du site

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La pensée du projet

PFE

Intentions de projet

Les mots : La dalle / L’échelle / La pente Les limites ont montré que la dalle comme traitée dans la référence, spatialise grâce au terrain, uniquement parce qu’il est très particulier et se prête parfaitement à l’exercice.

La dalle

Cette nouvelle étape de conception vise à trouver un lien avec le site concret sans devoir le recréer. Les expérimentations du premier semestre ont permis d’affirmer la dalle comme un fondement. Mais celle-ci n’est plus vue comme un plan mais comme un volume. La dalle habitée devient un nouveau moyen de créer de l’espace.

Le volume

Un cadre sur le paysage qui selon son implantation s’adapte et s’étire afin de créer une intériorité et donc l’ambiguïté entre intérieur et extérieur. La dalle habitée 35


La pensée du projet

PFE

La forme Principe S’imposer des règles permet de trouver une légitimité dans les propositions de projet. Se lier aux intentions, à des expressions graphiques ou plastiques pour concevoir apporte une logique de conception et c’est en ce sens que la première approche de la forme est abordée.

“Utiliser la dalle habitée pour gravir une pente.“

Maquette de principe 1

Maquette de principe 2

Coupe schématique 1

Coupe schématique 2

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La pensée du projet

PFE

La forme Les trames

Etage 1er

Etage 1er

Profil de coupe tramé

Pour organiser une première démarche projectuelle sur le site, le recours à la trame permet de visualiser puis d’exploiter le relief. La trame de la coupe est de 15 mètres de long par 3 mètres de haut soit une hauteur théorique d’étage et une épaisseur correspondant à celle de la référence. L’irrégularité observée dans la superposition suggère une modularité des espaces intermédiaires . La trame du plan est elle aussi d’une largeur de 15m. Elle présente une première approche des dimensions du site et de sa superficie par confrontation aux linéaires de dalles de 150 mètres pour les éléments les plus longs. La forme répond à la pente. Arbitraire ou induite, elle découle d’une construction commune entre projet et site.

0 10

40 Plan masse tramé

C

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La pensée du projet

PFE

La forme Première proposition de projet

Etage 1er

Cette expérimentation porte donc ces fruits car en temps que première étape, elle met les intentions de projet à nu face à une proposition de projet concrète.

Etage 1er

Les mots : - La dalle s’étend et s’adapte pour être soit socle, soit portée comme flottant dans le paysage. - Le point de vue ne subit pas l’obstruction ou le vis-à-vis. Chaque élément reposant sur un autre, jamais il ne s’aligne. - L’échelle par contre subit peut être un peu durement la non considération du contexte puisque l’on se retrouve avec un linéaire allant jusqu’à cent cinquante mètres ; hors norme par rapport au tissu urbain alentour.

0 10

-5.

40

sous38sol 1:1000

Plan masse

Coupe paysagère


La pensĂŠe du projet

PFE

La forme Première proposition de projet

Etage 1er

Etage 1er

Maquettes du projet 1/1000

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La pensée du projet

PFE

L’échelle Principe La trame organise, mais pour correspondre elle doit s’affiner et se déformer. L’environnement apporte des informations et des directions à emprunter. Tant sur le programme que sur sa morphologie propre du projet, l’analyse contextuelle est nécessaire.

“Penser la forme pour la lier à un contexte.“

schémas d’évolution

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La pensée du projet

PFE

L’échelle Expérimentation La phase d’analyse se découpe en deux étapes. En effet dans un premier temps, l’analyse critique de la première proposition de projet expose certaines limites et soulève certaines interrogations. Puis dans une observation, l’analyse des fonctions et des interactions à l’intérieur du contexte dessine de nouvelles lignes directrices.

Bâtit

Équipements sportifs

Circulation Autos

Équipements hospitalier

Trame

Résidences universitaire

Limites du site Zone tampon

École primaire Habitations collectives Habitations individuelles P ô l e s d’attractivité Liaisons entre les pôles

Plan d’analyse du site

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Plan d’analyse du contexte


La pensée du projet

PFE

L’échelle Seconde proposition de projet Un mots : Contexte On aborde cette deuxième proposition de projet dans une recherche de liaison avec le fonctionnement du site et les interactions qu’il entretient avec les différentes zones bâties qui l’entoure. La forme est d’abord retravaillée pour correspondre à la morphologie des bâtiments plus hauts sur le site. La transition entre habitations en bandes et habitations individuelles, se fait par le programme et le dimensionnement. Le nord de la parcelle est ouvert sur l’école primaire et le village étudiant. Le centre est moins poreux, en lien avec les rives du fleuve, il est entouré à l’est et à l’ouest par la nature.

0 10

40

Plan masse (programme)

Enfin, le sud se referme sur lui-même pour créer l’intimité.

-5. sous sol 1:10 0

Coupe paysagère

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La pensée du projet

PFE

L’échelle Seconde proposition de projet

Phase 1 : Entièrement libre au rez de chaussée, le principe ici est de créer le lien et d’appeler au parcours. Mêlant logements étudiants et équipements éducatifs cette première phase est une entrée dans le projet. Coupe transversale phase 1

Phase 2 : Toujours dans une optique de parcours, cette seconde phase conserve la liberté de déplacement. Cependant, un travail sur les cheminements commence à induire une certaine intimité. La transition entre collectif et individuel et les logements qui s’y développent sont moins denses que les logements étudiants et profitent pleinement de la liberté de point vue.

Coupe transversale phase 2

Phase 3 : Pour terminer, le projet se tourne en fin de course vers l’idée de l’appartement villa. L’intimité entretenue par le rapport au sol et le dimensionnement des éléments linéaires permet de valoriser une typologie de logement en lien avec le paysage et la végétation environnante.

0

43

10

40

Coupe transversale phase 3


La pensée du projet

PFE

La transparence Principe De la forme au contexte, il est difficile de trouver un équilibre. Le projet va-t-il de la forme à l’usage ou de l’usage à la forme. Contrairement au premier semestre au cours duquel de trop nombreuses expérimentations ont fini par brouiller la démarche de conception, l’objectif est à présent de faire des choix. Basé sur les “mots“ , fondements du projet, cette dernière étape traite de la transparence du cadre au sein de son site et à travers son fonctionnement.

“Concevoir le programme pour enrichir la forme.“

Maquette de principe du cadre habité

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La pensée du projet

PFE

La transparence Expérimentation

Jusqu’à maintenant la forme était vu comme malléable et adaptable mais suite au précédentes tentatives, force est de constater que sa légitimité n’est pas à remettre en question. La question est de savoir comment y intégrer un programme de logement qui puisse la sublimer. Pour commencer, il a donc fallu observer cette forme afin d’en tirer des éléments remarquables. En effet, on constate que trois types d’interactions s’opèrent dans la construction du système d’empilement.

-5.

sous sol

- Le linéaire se trouve dans les parties les plus longues de la forme et en est souvent l’extrémité.

- L’angle est l’élément qui permet à la forme de se retourner pour aller chercher un nouvel appui sur le site en s’étirant.

- La superposition marque le seul impact réel au niveau du terrain puisqu’elle est le socle qui permet au projet de s’élever. 0

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10

40

Plan et coupes des trois types d’interactions

0 10

40


La pensée du projet

PFE

La transparence Expérimentation

L’espace intérieur doit être lui aussi qualifié. Si le vide devient naturellement un cadre, le plein doit à son tour trouver sa place dans cette ensemble tourné vers le paysage.

-5.

sous sol

Les mots : - Le cadrage - Le rapport au sol - Le seuil

Maquette de principe de la scansion

En restant dans une expression radicale du projet, deux principes antagonistes semblent se manifester naturellement. La scansion étant une succession d’éléments parallèles se répétant dans la largeur pour créer une multitude de cadrages. La ligne centrale s’installant dans la longueur de la dalle habité, prend place en son centre et laisse apparaître des percées moins souvent que dans le cas de la scansion mais peut être plus subtilement. Maquette de principe de la ligne centrale

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La pensée du projet

La transparence Expérimentation

Première typologie

Seconde typologie 0

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5

20


La pensée du projet

PFE

La transparence Troisième proposition -5.

sous sol

Cette troisième proposition est celle la plus proche du projet final. On y mêle tout les enseignements que l’expérimentation a apporté afin de produire un ensemble cohérent, entretenant une résonance entre site, forme et programme. Pour minimiser l’impact du projet sur le terrain, on profite de l’appui de l’élément parallèle sur le perpendiculaire. Cependant, dans une considération structurelle, il est nécessaire d’ajouter de part et d’autre de cet appui, des poteaux qui s’effacent dans le paysage grâce à leur matérialité et leur finesse. A la manière de Mies van der Rohe, la structure n’est pas un obstacle visuel. La circulation du nord au sud de la parcelle se fait par une bande servante centrale qui permet de connecter tous les logement. Descendant la pente par paliers, cette ligne ne peut se répéter car cela déséquilibrerais le dessin de la forme.

0 10

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Plan masse

-5. sous sol 1:10 0

Coupe paysagère

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1:500


PFE

La pensée du projet

La transparence Troisième proposition -5.

sous sol

1:500

La transparence représente l’ambiance. Elle traite le fait de vivre les espaces créés par le projet et d’y évoluer. Le rapport au sol n’étant d’abord qu’un caprice de la forme, il devient un moyen d’habiter la pente et de la transcender. La dalle habitée devient un cadre sur le paysage se nourrissant des typologies de logements pour s’exprimer. Le projet est un tout qui s’enrichit au fil de la conception pour tendre vers un idéal.

0

5

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Plan de RDC

Plan d’étage courant

Coupe transversale

Coupe longitudinale

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La pensée du projet

PFE

La transparence Troisième proposition

Maquette insérée dans son site

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La pensĂŠe du projet

PFE

La transparence Troisième proposition

Maquettes avec les volumes de logements

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La pensĂŠe du projet

Projeter par le site

Les pensĂŠes du projet

Projet final

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La pensée du projet

Projet final

En ouverture sur la présentation finale du 26 juin 2014, le projet se présente très succinctement. De la forme à la transparence, les intentions et les problématiques se sont affirmées puis résolues. Ces mots qui ont permis le développement du projet apparaissent donc pour la dernière fois. - La pente - La dalle - Le point de vue - Le cadre - L’échelle - Le programme - Le contexte

0 10

40

Plan masse

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La pensĂŠe du projet

Projet final

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Coupe paysagère


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La pensée du projet

Conclusion

Mise à nue d’une réflexion, toute la démarche projectuelle de l’année se couche sur ces pages. Expérimenter une référence pour en tirer des enseignements. Se confronter a un site pour mettre en évidences de nouvelles contraintes. Le projet se forme et se déforme au fil du temps. Devenant de plus en plus exigeant, il est nécessaire d’affiner notre regard pour être pertinent. Le choix devient central au sein de ce processus et permet d’avancer bien que parfois il laisse derrière lui des questions sans réponses. Pour terminer sur un plan plus personnel. En prenant du recul je me rends compte de la rigueur et de l’approche plus radicale que je m’impose après cette année de master 2. La démarche de projet fait appel à un ensemble d’outils qu’il faut savoir manier au fil la conception. Et si je pense que l’expérience enrichira ce panel d’outils, je suis fier à la fin de se PFE de vous présenter un projet pour lequel j’ai fait mes choix.

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La pensĂŠe du projet

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La pensée du projet

Remerciements

Je tiens a remercier tout d’abord Fabrice Gallo qui a été mon référent tout au long de ce second semestre et qui m’a aider à concrétiser le projet final. Je remercie toute l’équipe pédagogique du master « la pensé&e du projet » ainsi que les invités qui ont apporté un regard extérieur sur nos présentations intermédiaires. Enfin je remercie ma famille et mes amies qui m’ont soutenu au cours de cette année de diplôme.

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La pensée du projet

Bibliographie

Ouvrages : - Chapuis D. « La figure comme dispositif architectural » Collectif de Recherche Architecturale, École d’Architecture de Grenoble, 2005. - Clark R. H. Pause M. « Precedents in architecture, Analytic diagrams, Formative ideas and parties » New Jersey : John Wiley & sons, 2005. - Corboz A. « Le Territoire comme palimpseste et autres essais » Paris : L’imprimeur, 2001. Article « Le Territoire comme palimpseste ». - Coste, A. « Quel sens en architecture pour le polysémique terme de modèle » Actes du Séminaire Doctoral «Modèles, références et analogies dans la conduite de projet », ENSA de Grenoble, 2008. - Fromonot F. « Manières de classer l’urbanisme » Criticat n°8, sep­tembre 2011, p.40-61.

- Norberg-Schulz Ch. Genius Loci : Paysage, Ambiance, Architecture, Liège : Mardaga, 1981. Chapitre « Lieu ? » - Panerai, Ph., Depaule, J.-Ch., Demorgon, M. « Analyse urbaine » Éditions Parenthèses, 2003. Chapitre 2 « Paysages urbains » et Chapitre 5 « Typologies ». - Pinon P., Borie A., Micheloni P. « Forme et déformation des objets architecturaux et urbains » Marseille : Parenthèses, 1986. Chapitre 2 « Système d’analyse des formes architecturales et urbaines ». - Rowe C. et Koetter F., « Collage city » Gollion : InFolio, 2002. Chapitre « Collision city ». - Sauvage, Y. « La référence en architecture : entre modèle formel et postural » Actes du Séminaire Doctoral «Modèles, références et analogies dans la conduite de projet », ENSA de Grenoble, 2008.

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- Friedbert Kind-barkauskas, Stephan Polonyi, Jörg Brandt, Bruno Kauhsen « Construire en béton : Conception des bâtiments en béton armé » Broché - Helmut C. Schulitz, Werner Sobek, Karl J. Habermann « Construire en acier » Broché - Christian Schittich, Gerald Staib, Dieter Balkow, Matthias Schuler, Werner Sobek « Construire en verre » Broché


La pensĂŠe du projet

Bibliographie

Revues :

Sites web :

- El croquis :

- http://europaconcorsi.com

N 140 , Alvaro Siza N 142 , Spanish Architects N 146 , Souto de Moura N 155 , SANAA

- http://architecturelab.net - http://www.archdaily.com

- Exe - Detail

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