LA TRILOGIE D'UN CROYANT CONVAINCU

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LA TRILOGIE D'UN CROYANT CONVAINCU

Le 13 octobre 1914, en franchissant, seul et volontaire, le pont de Sapigneul, Camille est tué par un obus allemand. On ne retrouvera jamais son corps, mais seulement son courrier. Il avait trente et un an. Combien de temps la pauvre famille espéra-t-elle encore le retour du père ? Combien de nuits blanches jusqu'à ce choc terrible, quand le Maire de Bogny est venu ? Ce coup au cœur de Marie et de la petite Jeanne ; et chez tous ceux qui, proches parents et amis, l'ont connu et aimé... Coup aussi pour Léon Maingaint, le frère de Camille qui, indigné, dans sa tranchée de Verdun, s'écriera : « La guerre ! Quel honteux et sinistre fléau ! Pire fléau pour ceux qui, menés en troupeau, Courageux et sans peur s'en vont au sacrifice, Pendant que des malins s'en font des bénéfices. Fléau navrant aussi pour ceux que la douleur Abat immensément dans une folle horreur, Quand la mort d'un époux, d'un fils ou bien d'un père, A détruit le bonheur dans le foyer prospère. Que la honte soit sur tous les bandits Qui déchaînent la guerre, Et qu'ils en soient maudits ! »

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