Phytoprotection
Cochenille
Principal ravageur en verger d’agrumes Les cochenilles ou « poux des cultures » sont des insectes homoptères regroupant de nombbreuses espèces réparties dans l’ensemble des régions agrumicoles du Maroc. Ce sont des insectes qui se déplacent très peu, vivant le plus souvent fixés sur leur hôte végétal qu’ils piquent et dont ils sucent la sève.
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lusieurs espèces de coct chenilles associées aux agrumes sont présentes dans les différentes régt gions agrumicoles du Mart roc avec une incidence économique plus ou moins importante selon les années: - Le pou de Californie (Aonidiella aurantn tii), est de loin le déprédateur le plus dangereux, présent un peu partout, néct cessitant souvent des interventions là où les infestations menacent la récolte pendante. - La cochenille virgule (Lepidosaphes beckii), la cochenille serpette (Lepidosn saphes glowerii), le pou noir (Parlatoria ziziphi), sont des espèces parfois assoct
ciées dans des infestations sur agrumt mes en zones humides (zones côtières, vallées de rivières, parcelles de basfonds). - Le pou gris (Parlatoria pergandii), est un déprédateur qui prend de l’extenst sion dans le Gharb. Il est parfois associé au pou de Californie dans des infestt tations mixtes sur toutes les variétés d’agrumes. - La cochenille australienne (Icerya purcn chasi), s’étend depuis une dizaine d’annt née aux régions du Souss, du Haouz, et de Beni-Mellal. - La cochenille farineuse (Planococcus citri), est présente en zone côtière de Rabat, Azemmour, Larache et l’Oriental, mais également dans les orangeraies du Haouz.
Biologie Les cochenilles sont caractérisées par un dimorphisme sexuel : les mâles sont des insectes ailés et les femelles se fixent sur les différents organes végt gétatifs dont elles s’alimentent. Les coct chenilles fixées causent d’importants dégâts sur les plantes, du fait de leurs pièces buccales transformées en rostt tre piqueur leur permettant d’aspirer la sève. Généralement, le cycle évolutif des cochenilles comporte trois génératt tions annuelles dont le démarrage se caractérise par une émission massive de jeunes larves mobiles : - génération de printemps (à partir d’avril-mai), - génération d’été (juillet-août) - génération d’automne (septembreoctobre)
Dégâts En se fixant sur l’arbre, les femelles causent des dégâts sur les feuilles, les fruits, les jeunes rameaux et les branches. Mais ce sont surtout les dommages causés sur les fruits qui entraînent les plus grandes pertes économiques pour les producteurs (écarts de triage), d’autant plus que depuis quelques années peu de solutions innovantes sont à leur disposition. Pour certaines espèces, les dom mages apparents sur les cultures se manifestent par des incrustations sur feuilles rameaux et/ou fruits laissant parfois des plages chlorotiques visibt bles dépréciant la production. Pour d’autres, l’excrétion d’un miellat abondt dant, constitué de déjections gluantes et sucrées, offre un support idéal pour le développement de champignons saprophytes communément appelés fumagines, rendant les fruits impropt pres à la commercialisation. 90
Agriculture du Maghreb N° 68 Juin 2013