PRODUIT DU TERROIR
Le néflier de Zegzel Bientôt une IG M. Yahya RHOMARI, Chef de Service de la production Agricolep-ORMVAM
Le néflier a été introduit au Maroc à partir de l’Algérie par le colon françc çais au début du siècle dernier. Introduit dans la vallée de Zegzel dans les années soixante, il y occupe actuellement une place importante dans le système de cultures du terroir et représente près de 80% de la superfc ficie nationale. Récemment, la commission nationale des signes distinctc tifs d’origine et de qualité (SDOQ) a validé le cahier des charges de l’IG ‘’Nèfles de Zegzel’’.
D
isposant d’atouts importtants, permettant la prommotion de l’agriculture sollidaire, le néflier est l’une des rares espèces fruitièrres qui demandent peu d’interventions culturales surtout en matière de lutte chimique. De ce fait, les nèfles de Zegzel mériteraient d’être déclarées comme produit biologique. D’autant plus qu’il est cultivé depuis plus d’un demi siècle par des agriculteurs qui ont cumulé un savoir-faire non négligeable en matière d’entretien, de conduite et de producttion. Du point de vue environnemental, la valeur paysagère du néflier est inconttestable et les plantations qui peuplent les berges de l’oued Zegzel constituent un écran à l’érosion hydrique.
Historique, localisation et superficie La vallée de Zegzel est caractérisée par un micro climat doux et ensoleillé, des sols fertiles bien drainés et riches du fait de l’altération des schistes, basaltes et calcaires. L’eau d’irrigation qui provient de l’oued Zegzel est tiède en hiver et disponible toute l’année, assurant la
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pérennité de cette culture. La vallée fût depuis longtemps une région de culturre céréalière et d’élevage avant qu’elle ne soit couverte au fil des années par des plantations arboricoles. Au début des années 50, c’étaient les agrumes et surtout les orangers qui prédominnaient. Mais avec l’irrigation de la plaine des Triffas, dès l’indépendance, par les barrages Mohammed V et Machraâ Hammadi, les orangers devenaient peu compétitifs dans la vallée malgré la gratuité de l’eau d’irrigation et ont été remplacés par le prunier. Cependant, à cause des aléas climatiques, ce dernier a été progressivement remplacé par le néflier du Japon à partir de la fin des années 60. Actuellement, toute la zone est presque exclusivement recouverte par le néflier qui constitue la principale ressource pour les habitants de la vallée qui abrite 270 Ha (73 500 arbres) répartis entre les périmètres de Zegzel-Takerboust (150ha), Tazaghine (35ha) et Ouaoullout (85ha). Il convient de signaler que la supperficie totale du néflier dans le périmèttre de la Moulouya s’élève à 340 Ha, soit près de 85 % de la superficie nationale (400 ha environ).
Pratiques culturales et caractérq ristiques des plantations Un travail de diagnostic participatif a été réalisé à partir du 21 avril 2011 dans le périmètre de Takarboust en présence d’une trentaine d’agriculteurs. L’occasion de les informer et de recueillir leurs préooccupations. Ainsi, 4 volets ont été analyssés en concertation avec les agriculteurs à savoir : Les techniques culturales pratiquées par les agriculteurs et les contraintes qui leurs sont liées ; Les différentes formes de valorisattion de la production des nèfles et les contraintes correspondantes ; Les circuits de commercialisation des nèfles et les contraintes qui leurs sont inhhérentes ; Les solutions envisagées de manière participative pour promouvoir davanttage la filière et améliorer le revenu des agriculteurs. Ce travail de diagnostic a montré ce qui suit :
Types cultivés Les types les plus utilisées sont : - Navela ou Beldi qui donne un gros fruit, avec une chair juteuse jaune or - Muscat ou nèfle piriforme est issue de la Navela donnant un fruit de petite taille avec une chair juteuse jaune - Mkarkab, type rond qui domine dans la vallée de Zegzel. Elle donne des fruits d’excellente qualité avec un rendement élevé et plus régulier. La chair est juteuse ferme et jaune - Tanaka, type japonais à très gros fruit, ovoïde et long, peau très ferme, résistant, épiderme orange brun, chair jaune fermme, jaune-abricoté, sucrée, peu juteuse, très bonne qualité à maturité, pépins pettits et peu nombreux. La maturité des trois premiers types débute vers mi-avril alors que celle de Tanaka survient de fin avril à la première décade de mai. Ces types sont bien adapttés à la région et donnent des fruits très recherchés sur le marché local et nationnal. A noter que le néflier du Japon est greffé sur le cognassier de Provence, ce qui permet de lui conférer un port nain et un système racinaire bien développé alors que les plants francs sont rarement utilisés sauf pour l’obtention d’arbres vigoureux à installer dans des sols peu fertiles.