Agriculture du maghreb n°67

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ble des ennemis naturels, il est essenttiel d’identifier les auxiliaires clés pour chaque type de culture dans chaque région et faire de leur protection une priorité. Il existe différentes bases de données répertoriant les effets toxiqques des pesticides sur les ennemis naturels, la plus complète étant la base de données du groupe de travail OILB « Pesticides et Auxiliaires» qui inclut nottamment des indications sur la toxicité des produits chez l’homme. Dans la lutte contre le Carpocapse, l’utillisation de virus entomopathogènes et d’autres pesticides sélectifs soulage la lutte contre les Tétranyques grâce à leurs prédateurs phytoséiides.

3. Utilisation de doses minimales de pesticides les quantités utilisées. Cependant, cette démarche peut se révéler limitée tant que l’on reste dans des systèmes de culture générant des risques phyttosanitaires élevés. Sa bonne mise en œuvre génère des coûts directs et indirrects non négligeables, liés notamment à l’acquisition de l’information : formattion des opérateurs, temps d’observattion, surveillance assidue des parcelles, risque de dégâts en cas d’erreur de diagnostic, menace pour les producttions consécutives si le non-traitement conduit au maintien d’inamovibles populations résiduaires de ravageurs (Carpocapse, Acariens, Psylle, etc.).

2. Privilégier l’utilisation de pesticides spécifiques, sélectifs et non toxiques Les pesticides spécifiques ont un effet toxique sur un nombre limité de ravaggeurs, voire une seule espèce, (ex : virus entomopathogènes) ou un ordre taxonnomique. Leurs propriétés sélectives minimisent leur impact sur la santé humaine, sur l’environnement et sur les ennemis naturels consommateurs de divers phytophages, évitant ainsi l’émergence de ravageurs secondaires. Il est important de comprendre que lorsque l’on remplace un pesticide à large spectre (toxique pour plusieurs espèces) par un pesticide sélectif, les populations de ravageurs secondaires peuvent augmenter à court terme, le temps que s’installe un nouvel équillibre et qu’ils soient régulés par leurs ennemis naturels rétablis et redevenus actifs. Comme les différents pesticides sélecttifs ne peuvent mettre de côté l’ensembdu Maghreb 142 Agriculture N° 67 Avril 2013

Le but de la Lutte Intégrée est de minnorer les interventions pour appuyer le développement de systèmes de culture durables riches en biodiversité. Pour cela il est adéquat de privilégier les méthodes de protection naturelle plutôt que l’utilisation d’intrants exoggènes. Les outils de prévision et d’aide à la décision montrent qu’il est parfois impossible de se passer de pesticides. Dans ce cas, le pesticide à utiliser doit être en conformité avec les principes de Lutte Intégrée. Pour cela, l’agricultteur doit définir son mode d’utilisattion : quantité de substance active par hectare, quantité de produit commerccial pulvérisée par hectare, fréquence d’application, pulvérisation totale ou partielle de la parcelle. Les principes de Lutte Intégrée recommandent l’utillisation parcimonieuse des pesticides : doses minimales requises par unité de surface garantissant leur efficacité, limitation de la fréquence, traitement localisé lorsque cela est possible… Le recours aux doses minimales est controversé, car les recommandations sont établies en fonction de l’importtance de la végétation et des populattions d’adventices. Le risque de dévelloppement de résistances liées à l’utillisation de doses minimales est avéré en particulier dans les systèmes de culture intensive (cultures continues) mais reste limité si les professionnels mettent en œuvre les mesures de prévvention adéquates. Si les conditions de mise en œuvre des principes de Lutte Intégrée sont parfaitement respectées, la diversification des stratégies utilissées pour lutter contre les ravageurs permet de limiter de manière très effficace l’apparition de résistances chez les ravageurs. Pour cet effet, l’agriculteur doit accéd-

der aisément aux informations qui l’aideront dans le bon usage du pestticide choisi. Cela va sans dire que la mise sur pied de réseaux de référence, de fermes expérimentales, d’une coorddination entre conseillers agricolesinstitutions publiques-associations de producteurs sont déterminantes. En conclusion, citons, à titre d’exempple, les directives pour une production intégrée des fruits a pépins. Pour ces cultures, les critères suivants devraient être pris en considération pour la classsification des pesticides en catégories «autorisés», «autorisés avec restricttions» et «non autorisés»: ► Toxicité pour l’Homme ; ► Toxicité pour les auxiliaires et pour les autres organismes naturels ; ► Pollution des eaux de surface et souterrraines ; ► Capacité à stimuler des parasites ; ► Sélectivité ; ► Persistance ; ► Information incomplète ; ► Nécessité d’utilisation. En prenant pour base ces critères, le sous-groupe OILB pour la PFI dresse la différenciation suivante de certains groupes de pesticides : Non autorisés • Insecticides et acaricides pyréthrinnoïdes • Régulateurs de croissance non-natturels • Insecticides et acaricides organocchlorés • Herbicides toxiques, polluant l’eau ou très persistants Autorisés avec restrictions • Benzimidazoles (uniquement pour les maladies de conservation, le dessèchemment des fleurs, en badigeon pour la lutte contre le chancre) ; • Dithiocarbamates (3 applications maximum, non successives, par saison de façon à ne pas nuire aux Phytoséiddes ; • Soufre (en limiter l’application de faççon à ne pas nuire aux Phytoséides) • Herbicides résiduaires, exceptés les toxiques, polluants de l’eau ou très perssistants (au cours des 3 premières annnées après plantation, à un maximum d’un équivalent-dose par an). En agissant avec poids et mesure, les agriculteurs s’installeront dans la rêverie d’Albert Schweitzer : « je suis une vie qui veut vivre entourée de vie qui veut vivre ! ».


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