2009, elle est devenue une menace pour de nombreuses productions avec des dégâts et des dommagges déjà importants pour certaines comme la cerise, la fraise et la frambboise. Détecté en Europe (Espagne) en octobre 2008, puis en septembre 2009 en Italie, ce diptère aux allures de «mouche à vinaigre» a été officciellement identifié en France le 14 juin 2010. Alors considérée comme ravageur émergent et invasif, Drosopphila suzukil est désormais devenue la source de nombreuses préoccupattions, interrogations et inquiétudes. Les observations en 2011 confirment que la cerise et les fruits rouges, fraisse et framboise, sont au premier rang des cultures les plus affectées. En France, Drosophila suzukii est sur la liste des organismes pour lesquels la lutte est obligatoire sous certaines conditions. Mais force est de constatter que, de manière très pratique, les ités e moyens de lutte sont limet peu efficaces. La lutte prophylactiqque consiste esssentiellement à éviter de laissser les fruits en sur-maturité ou les fruits attaqués dans la parcelle. Il est important de les détruire en les reccouvrant de terre ou d’une bâche plastique par exemple, en brûlant les fruits ou en les enfermant dans des sacs ou conteneurs en plastique afin de limiter la pression. La destruct-
Larves ds tion est contraignante sur les exploittations, mais elle est nécessaire. Les expériences en parcelle ont montré que sans évacuation et destruction
des fruits touchés, les dégâts sont toujours aussi importants. Pour les fruits rouges, fraise et framboise, les cueillettes serrées sont préconisées . Les dégâts ont souvent été moins importants dans les fraiseraies récolttées trois fois par semaine plutôt que deux.
Le piégeage à la parcelle La lutte s’organise autour des fammilles chimiques de spinosoïdes, de pyréthrinoïdes de synthèse, des organo-phosporés (diméthoate) et des chloronicotinoïdes. Ces différenttes spécialités commerciales sont à utiliser en fonction de la réglementattion de leur usage sur les différentes cultures. « Sur cerise, si les traitements en particulier dirigés contre la mouche sont insuffisants pour contenir la popf pulation de drosophiles, il est possible d’envisager un traitement avec un insf secticide à spectre large (type pyréthrf rinoïde de synthèse) pour son effet adulticide afin de baisser la pression des moucf ches adultes », précise un proffessionnel. Les premiers tests d’efficaccité effectués en 2011, avec des insecticides autorissés sur fraisier, monttrent qu’il est possible de diminuer l’impact et les populations de drosopphiles, sans pour autant pouvoir les éradiquer. Mais les applications d’insecticides contre Drosophila suzukii ont des effets néfastes sur les auxiliaires, mettant en difficulté la mise en place ou le suivi de la lutte intégrée sur fraisier et frambboisier. D’où l’importance d’une déttection précoce à l’aide de pièges. En 2012, les moyens de détection et de surveillance devraient être ampplifiés. Mais le piégeage à la parcelle avec du vinaigre de cidre peut égallement se faire par les producteurs même si l’identification de Drosopphila suzukii est délicate. En effet, l’insecte adulte doit être disséqué et observé sous loupe binoculaire afin de déterminer avec certitude l’espèce. Aujourd’hui, les stratégies de lutte ne sont pas définies, elles conduirront à des combinaisons entre lutte prophylactique, lutte chimique et biologique selon les cultures.
L’expérimentation s’organise
Face à la menace que représente Drosophila suzukii, un projet Casddar est en cours d’élaboration à la demande des professionnels afin de disposer de moyens finnanciers pour travailler spécifiqquement sur ce ravageur. Sous l’égide du Ctifl, un pré-projet dépposé en novembre dernier réunit de nombreuses stations régionalles d’expérimentation, l’Inra et le CNRS. Il vise à la mise au point de méthodologie, l’amélioration des connaissances sur le ravageur, notamment sa biologie et son comportement (déplacement entre et dans les parcelles ; relattions piégeages/dégâts...) et la mise au point ou l’adaptation de moyens de lutte. Dans ce dernier volet, les travaux porteront sur l’usage et le positionnement de produits homologués, mais aussi l’évaluation d’autres substances actives. Les filets anti-insectes doivent également être éprouvvés, notamment pour les culturres sous abris (fraise, petits fruits) mais aussi dans le cas de certains vergers pouvant bénéficier de ce type de protection (cerise). Le piégeage sera également étudié pour le suivi des populations et piégeage de masse. L’étude des auxiliaires disponibles est égallement envisagée avec une premmière étape en laboratoire pour les parasitoïdes et auxiliaires indigènes ou non indigènes. Le programme est large afin de ne pas se fermer de portes. Les cherccheurs veilleront à ne pas faire de doublons et à bénéficier d’autres programmes de recherches au niveau européen ou mondial.
La fécondité se résume à des pontes de 7 à 16 oeufs par jour et par adulte, ce qui équivaut à 300 oeufs par femelle sur 1 génération soit 27 millions de mouches en 3 générations.
Source : Revue Fruits et Légumes
Agriculture du Maghreb N° 57 - Fevrier 2012
57