ARBORICULTURE Le décryptage de la séquence complète du génome du pommier - 740 millions de paires de bases ; plus de 50 000 gènes identifiés - marque le début d’une accélérattion sans précédent des analyses génétiques et génomiqques réalisables sur cette espèce et sur les espèces apparrentées. C’est la première fois qu’est publiée et analysée en détail la séquence complète du génome d’une espèce de la famille des Rosacées, qui comprend de très nombbreuses espèces économiquement importantes : poires, pêches, prunes, cerises, abricots, fraises, framboises, roses … Cette découverte va avoir un impact important pour améliorer les variétés de pommiers et de tous les autres arbres fruitiers de cette famille, car on pourra mieux connaître les gènes responsables de la qualité gustative ou de la résistance aux maladies des fruits. Le pommier possède 17 paires de chromosomes alors que d’autres espèces fruitières de la famille des Rosacées comme la pêche, la fraise ou la rose n’en ont qu’entre 7 et 9. Cette augmentation du nombre des chromosomes chez le pommier est due à une duplication complète du génome relativement récente (50 millions d’années !!) dans le génome du Pyreae ancêtre du pommier. Références : The genome of the domesticated apple, Natture Genetics
L’origine de la pomme
Des forêts inouïes de pommiers sauvages préhistoriques, appelées Malus sieversii, poussent au Kazakhstan dans les montagnes du Tian Shan. Les pommiers Malus sieversii seraient apparus il y a 165 millions d’années. Ils peuvent atteindre jusqu’à 30 mètres de haut et leurs pommes, de formes et de couleurs variées, sont comestibles et certainnes sucrées et savoureuses. Un petit nombre ont dévelloppé des résistances exceptionnelles aux maladies et, en particulier au fléau numéro un du pommier : la tavellure. Les arbres de Malus sieversii présents au Kazakhstan possèdent certainement un ensemble de gènes de résisttance qui se sont perdus au cours du long processus de domestication des pommes, lors de leur voyage depuis l’Asie jusqu’à l’Europe. Les Malus sieversii seraient-ils alors les ancêtres de nos pommiers cultivés, et le Kazakhstan, le jardin d’Eden ? C’est à l’académicien kazakh, Aymak Djangaliev, que l’on doit aujourd’hui la découverte de cette biodiversité sans précédent. Dans l’adversité et la clandestinité, isolé sous Staline, hostile aux progrès de la génétique moderne, Aymmak Djangaliev a dédié sa vie à l’étude et à la protection de Malus sieversii. Véritable enquête scientifique et technnique, le film souligne aussi les enjeux contemporains essentiels de la découverte de cette pomme. Ce travail scientifique d’une importance capitale a aujourd’hui permmis qu’un vaste travail de recherche sur les résistances aux parasites de ces pommiers, démarre à l’Université de Cornell aux USA, à Oxford en Angleterre et à l’Inra d’Anggers-Nantes en France. Source : L’origine de la pomme ou «le jardin d’Eden retrouvé» Documentaire de Catherine Peix, chaine Arte
Agriculture du Maghreb
n°55
Novembre 2011 99