les branches qui poussent vers l’intérieur pour faciliter la pénétration de la lumière. Irrigation L’irrigation est apportée surtout au cours des premières années de plantation et pour combler le déficit pluviométrique au cours de la période estivale. Le pilotage de l’irrigation reste principalement basé sur l’établissement d’un bilan hydrique simplifié prenant en compte la réserve facilement utilisable (RFU), les pluies efficaces et les quantités d’eau apportées. A titre d’exemple, pour un verger conduit en goutte à goutte, une ETP= 4mm/jour, avec un coefficient culturel de 0,8 et un coefficient de rationnement de 0,8 ; les besoins journaliers en l’absence de pluies sont de : 4 x 0,8 x 0,8 = 2,56mm/jour. Fertilisation En matière de fertilisation, on raisonne les quantités à apporter à partir de l’analyse du sol et des feuilles. Un apport de fumure de fond pour le redressement et la mise en réserve pour les premières années de végétation est nécessaire pour la culture du noyer. En plus d’un apport de matière organique, il est indispensable d’ajouter le potassium et le phosphore : 300 et 200 U respectivement (U= Kg/ha), à titre indicatif. D’après les recommandations de la station expérimentale de Creysse en France, les apports annuels sont comme suit : - Pour les vergers traditionnels : apporter à la fin de l’hiver : 20 à 40 U de phosphore, 80 à 120 U de potasse et fractionner l’azote entre début avril et mi mai à raison de 2x30 à 2x40 U. - Pour les vergers intensifs : apporter 40 à 60 U de phosphore, 100 à 150 U de potasse et fractionner l’azote à raison de 2x50 U à 3x50 U. Le calcium et le magnésium sont apportés à des quantités respectives de 250 U et 20 à40 U pour les deux types de vergers. Ces différentes doses sont conseillées pour des sols au pH inférieur à 6,5. Protection En général, le noyer est un arbre qui nécessite peu d’interventions phytosanitaires. Toutefois, comme traitement d’hiver, on peut utiliser : - la bouillie bordelaise (à base de cuivre et de chaux) pour lutter contre les champignons tels que
l’anthracnose, - les huiles blanches (à base de paraffine) pour lutter contre les ravageurs tels que le carpocapse. - La bactériose du noyer est également traitée à l’aide de la bouillie bordelaise quoique ce traitement ne soit pas très efficace.
CARACTERISTIQUES DES PRINCIPALES VARIETES DE NOYER
Le choix des variétés de noyer est l’une des grandes décisions à prendre avant la création d’une plantation. Les variétés de noyer ont été classées en deux grands types : - les variétés qui montrent des structures fructifères à l’extrémité des axes. C’est le cas des variétés traditionnelles françaises. - Le type de fructification latéral caractérise les variétés qui présentent des structures fructifères tout au long des axes. C’est le cas des variétés d’origines américaines (Californie). Même si le noyer est monoïque, la plupart des variétés présentent un décalage entre la floraison male et femelle, d’où l’importance de l’association de 2 ou 3 variétés pour assurer la pollinisation qui est anémophile. Ainsi, pour les producteurs, les critères les plus recherchés sont généralement : la fructification sur brindilles latérales, la floraison tardive pour échapper aux gelées printanières, la grosseur de la noix et la couleur de la coque (claire jaune ou blonde), la productivité et le bon choix des pollinisateurs. A savoir que les variétés chinoises sont essentiellement à fructification latérale avec de gros fruits blancs ou jaunes. Il s’agit des variétés : Liaoning 3 à 8, Xiang Ling, Lubo, Fen Gui, Xinzaofeng, Xifu 1
et autres. Les variétés à fructification terminale sont : Lipin 1 et 2, Jinlong 1 et 2. Pour les variétés bulgares, on trouve celles qui ont une fructification terminale comme sScheinovo et d’autres qui présentent une fructification latérale comme Izvor.
Récolte et rendement
La récolte doit être entamée dès que le brou commence à s’ouvrir pour laisser apparaître la noix. L’irrigation peut être maintenue jusqu’à la récolte pour faciliter le détachement du brou. La récolte peut être faite par la technique traditionnelle du gaulage ou par la technique moderne à l’aide de machine à vibration. Après la récolte les fruits doivent être débarrassés de leur brou et étalés pour séchage après un lavage adéquat. Au domaine ARBOR à Oulmès, une collection de 4 ha avec 13 variétés d’origine française et américaine plantées à une densité de 6mx4m, donnait en 1993 un rendement moyen (coque) de 3 à 4 tonnes/ ha. A la 5éme année, la variété Lara donnait 20 Kg/arbre, la variété Payne : 15kg/arbre et la variété Parisienne : 12 Kg/arbre. Au bout de 15 ans, la variété Hartley a donné : 35Kg/arbre. A noter qu’en France la variété Franquette donne : 1700 Kg/ha à la 10e année, tandis que la variété Lara peut donner 5000 à 6000 Kg/ha à la 8e année.
Le noyer arbre forestier
Le noyer commun est considéré comme un arbre forestier producteur de bois noble et précieux dont la réputation et la valeur dérivent de ses propriétés techniques qui le destinent à un usage de choix. C’est un bois à structure homogène, moyennement lourd,
demi dur, dont les propriétés physiques et mécaniques en font un bois facile à travailler, convenant excellemment à tous les emplois pour la menuiserie et la sculpture. Mais le bois du noyer acquiert la plénitude de sa valeur grâce aux qualités esthétiques tenant à sa coloration. La taille de formation après la plantation est indispensable pour obtenir des grumes de qualité. Chez le noyer commun, la longueur de la grume peut être de 2,5 à 4m. Sa circonférence peut atteindre 1,25m après 40 ans et 2m après 70 ans. En sol assez bon, le noyer est exploitable à 60 ans avec 1,8m de circonférence et 1m3 de bois d’œuvre (exploitable). Au Maroc, le noyer est géré comme espèce forestière par une législation spéciale constituée par deux textes : - Le Dahir du 08 septembre 1928 donnant compétence au Directeur des Eaux et Forets pour prendre toutes les mesures nécessaires pour afin d’assurer la conservation et l’exploitation rationnelle des noyers. Les infractions constatées sont sanctionnées conformément aux dispositions du Dahir du 10 octobre 1917 relatif à la conservation et à l’exploitation des forets. - L’Arrêté viziriel du 07 septembre 1955 stipule que toute opération d’abattage ou d’arrachages des noyers est soumise à une déclaration préalable auprès de l’autorité de contrôle. Ces opérations ne peuvent toutefois porter que sur les noyers dépérissants, mal venants ou gravement mutilés par une cause naturelle. Le déclarant est tenu de remplacer les noyers pour lesquels il aura reçu une autorisation, par de jeunes sujets de même espèce, et ce dans l’année qui suit la déclaration.
Principales caractéristiques de certaines variétés de noyer commun Variété
Origine
Taille et aspect Type de Productivité Floraison du fruit fructification Très gros et Bonne Tardive Terminal blond Gros et clair Très productive Assez précoce Latéral
Franquette
France
Chandler
Californie
Corne de Périgord
France
Moyen et clair
Bonne
Tardive
Terminal
Pollinisateurs Meylanaise et Ronde de Montignac Fernette et Franquette Meylanaise et Ronde de Montignac
Fernor
France
Moyen à gros
Productive
Tardive
Latéral
Fernette
Hartley
Californie
Gros et clair
Productive
Assez précoce
Terminal
Amigo et Franquette
Lara
France
Gros
Très productive
Précoce
Latéral
Franquette
Mayette
Italie
Gros et jaune
Moyenne
Précoce
Terminal
Franquette et meylanaise
Parisienne
France
Très gros et clair
Assez bonne
Tardive
Terminal
Meylanaise et Ronde de Montignac
Marbot
France
Moyen à gros
Assez bonne
Précoce
Terminal
Franquette
Payne
Californie
Moyen
Productive
Précoce
Latéral
Serr
Californie
Moyen et clair
Moyenne
Précoce
Latéral à 60%
Vina
Californie
Gros et clair
Productive
Chico et Tehama
Agriculture Moyenne Latéraldu MaghrebChandler et Howard N° 78 Septembre/ Octobre 2014 91