Irrigation
L’irrigation au cœur du développement de l’agriculture marocaine Pr. B. Abdelwahab Filali
Professeur Universitaire en Hydraulique Agricole Expert International en Aménagement Hydro-Agricole Expert Judiciaire Assermenté en Génie Rural
Au début des années cinquante, sous le protectorat, le Maroc présentait tous les indices d’un pays sous développé. Au lendemain de l’indépendance avec le départ des français, la situation empirait. Les outils économiques dont disposait l’Etat étaient ceux crées par les autorités coloniales pour leurs propres besoins. Une agriculture duale avec une superficie cultivable de 7,8 millions ha et un cheptel de 21 millions de têtes, un PIB très modeste et un PIB agricole qui représentait 38 % du PIB, une insuffisance de matériel agricole (88 % des terres sont labourées à l’araire) et une productivité faible qui stagnait. Le secteur industriel n’était pas l’un des plus démunis avec un PIB de 27 %, employait peu d’actifs (80 000 permanents et 30000 saisonniers), très concentré autour des grandes villes (Casa, Mohammedia, Rabat, Salé et Kénitra), intégrait la majorité des cadres pour la plupart des étrangers, utilisait plus de 80 % des investissements publics et consommait plus de 75 % de l’énergie produite.
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ace à la nécessité d’achever l’indépendance économique du pays, la question qui se posait était: quel modèle de développement choisir ? Avec cet
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Agriculture du Maghreb N° 71 Novembre 2013
héritage, le Maroc a connu durant la période 1956-1960 une vie politique parmi les plus agitées de son histoire où deux groupes s’affrontaient pour le monopole du pouvoir :
- Le groupe socialiste progressiste qui prônait l’indépendance économique et politique en instaurant la démocratie, la justice sociale, la promotion et l’universalisation du savoir.