Figure 1a : Comparaison entre les plantules du blé tendre traitées ou non par des PGPR (Souches 2026-2 et 2027-2)
morphologiques comme l’augmentation du système racinaire à travers la production élevée de racines chevelues qui améliorent l’absorption des éléments minéraux. D’autres genres bactériens ont été rapportés comme étant des producteurs de phytohormones comme Acinetobacter, Alcaligenes, Bacillus, Rhizobium, Seratia, etc. Les hormones végétales affectent l’expression spatiale et temporelle des différents phénotypes tels que l’élongation cellulaire, la division et la différenciation. Elles pourraient éventuellement jouer un rôle important dans la réponse de la plante à des stress biotiques et abiotiques. Plusieurs bactéries sont capables de produire plus d’un type d’hormone végétale, mais certaines d’entre elles peuvent produire et dégrader la même hormone, de produire ou dégrader le précurseur d’une autre hormone, ce qui affecte la physiologie de la plante de façons diverses. En outre, la production bactérienne des IAA peut être bénéfique ou nuisible à la santé des plantes. Par exemple, cette production d’IAA par Pseudomonas putida (souche GR122) a pu améliorer la prolifération des racines chez l’Azospirillum brasilense, ce qui a entrainé une augmentation de l’absorption aussi bien des éléments nutritifs que de l’eau dans le sol. D’autre part, dans certaines publications, l’IAA a été jugé nécessaire pour la pathogenèse comme dans le cas du couple « Olivier- Pseudomonas savas-
Figure 1b : Différence entre la hauteur d’une Figure 2 : Comparaison entre les racines d’une plante de tomate témoin plante de blé tendre traitée par une PGPR (Souche et les racines d’une plante traitée par une PGPR (Souche 2025-6) 2027-9) et une plante témoin non traitée
tanoï». D’autres parlent de l’intérêt de l’IAA dans la communication entre les bactéries et autres microorganismes. Les résultats d’une étude réalisée dans notre laboratoire ont montré la capacité d’une souche de Bacillus sp et une autre de Pantoea sp à augmenter la longueur du système aérien du blé tende (figure 1) et de la tomate (figure 2) à des niveaux plus élevés en comparaison avec le témoin, de même que pour les autres paramètres de croissance étudiés (Taux de chlorophylle, le pois frais et sec, ..).
Biofertilisantes : Les PGPR stimulent la croissance des plantes directement en mettant à leur disposition des quantités importantes des nutriments, à travers par exemple la solubilisation du phosphore, ou plus généralement en rendant l’inaccessible des éléments nutritifs à la portée de plante. A côté de l’azote, il paraît que le phosphore (P) constitue un autre élément minéral essentiel qui limite le plus souvent la croissance de plantes, et qui est utilisé sous forme de phosphate (Pi, H2PO4). Bien que les sols contiennent généralement une grande quantité de phosphate total, seulement une faible proportion est disponible pour les plantes. En moyenne, la plupart des éléments minéraux sont présents dans le sol avec des petites quantités (millimolaires), mais le phosphate encore moins (en micromoles). Cependant, les plantes sont bien adaptées à utiliser cet élé-
ment à faible concentration dans le sol. Par conséquent, il est tout à fait normal d’avancer que la présence et la disponibilité du P à la surface de la racine sont influencées par les racines et surtout par l’activité microbienne dans cet espace. Les microorganismes solubilisant le phosphate incluent aussi bien des microorganismes symbiotiques que ceux qui ne les sont pas. L’on cite les Pseudomonas, Bacillus, et les Rhizobium, et divers champignons comme les espèces d’Aspergillus et de Penicillium. Les bactéries solubilisant le phosphate ont été déjà insérées dans les pratiques agronomiques comme étant des bio-inoculum potentiels qui élèvent la productivité des cultures. Par exemple, en URSS, un produit biofertilisant “phosphobacterin” utilisé dans l’agriculture a été préparé sur la base de Bacillus megaterium var. phosphaticum. Il a été ensuite introduit dans d’autres pays comme l’Europe de l’Est et l’Inde. Auparavant, en Inde, un produit commercial était utilisé, associant deux bactéries avec une forte efficience dans la solubilisation du phosphate (Pseudomonas striata et Bacillus polymyxa) et trois champignons avec le même rôle (Aspergillus awamori, A. niger, et Penicillium digitatum). L’application seule des germes solubilisant le phosphate ou en combinaison avec les fixateurs d’azote a été jugée très bénéfique sur les cultures de coton et des céréales. Agriculture du Maghreb N° 84 Avril 2015
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