présence d’acariens très caractéristiques ayant une morphologie très différente des autres familles d’acariens phytophages. L’acarien en question appartient à la super famille des Eupodoidea et à la famille des Penthaleidae. Il s’agit d’une autre famille d’acariens phytophages autre que celles reconnues au Maroc à savoir les Tetranychidae, les Tarsonemidae et les Eriophyidae. Ces acariens identifiés sur céréales pour la première fois au Maroc peuvent attaquer une grande variété de plantes économiquement importantes, le blé et d’autres céréales, les légumineuses, l’arachide et des plantes ornementales. Les dégâts ne se manifestent pas par un jaunissement de la plante, comme avec la plupart des autres acariens ravageurs, mais par un aspect plombé des feuilles et un nanisme des plantes. La destruction des cellules et de la cuticule qui en résulte favorise la dessiccation, retarde la photosynthèse et produit l’argenture caractéristique qui est souvent confondue avec des dommages dus au gel. D’après la littérature, ces acariens sont nuisibles l’hiver pendant les périodes humides et ne sont pas affectés par de grandes périodes d’humidité, de précipitations, de courtes périodes de gel ou même un sol gelé jusqu’à 5-6 cm de profondeur.
2- Le charançon Polydrosus sp. (Avril 2015) Les échantillons réceptionnés au sein de l’Unité de Zoologie Agricole proviennent d’un verger d’agrumes situé dans la région de Marrakech, l’insecte en question provoque des dégâts sur jeunes pousses et des défoliations importantes sur feuilles allant même vers des cas de dépérissement de plants. L’insecte a été identifié pour la première fois sur Citrus au Maroc, il s’agit bien d’un Coléoptère de la famille de
Adulte Polydrosus Sp
Curculionidae et du Genre Polydrosus. Certaines espèces identifiées au Maroc (Rif, Moyen Atlas et Haut Atlas central) telles que le Polydrosus impressifrons Gyllenhal, le Polydrosus atlasicus Kocher et le Polydrosus setifrons Duval s’attaquent aux feuilles et aux bourgeons des arbres forestiers (Quercus, Betula, Caprinus, Fagus, Ulmus, Crataegus et Morus,...) et peuvent s’attaquer également aux arbres fruitiers (Arahou, 2008).
3- La Cochenille Protopulvinaria pyriformis (Cockerell) sur Avocatier (UZA, Avril 2016) Les échantillons de feuilles et de fruits d’avocatiers réceptionnés ont montré la présence de cochenilles vivantes avec présence également des œufs et des premiers stades larvaires. Il s’agit d’une cochenille identifiée pour la première fois au Maroc appartenant à la famille des Coccidae et à l’espèce Protopulvinaria pyriformis. D’après BenDov (1993), l’espèce est largement distribuée dans les régions tropicales et subtropicales d’Afrique, Moyen-Orient, Amérique du Nord et du Sud, et dans toute la région Paléarctique. En ce qui concerne le bassin Méditerranéen, la cochenille a été déclarée en France (Canard, 1996), en Israël (Blumberg & Blumberg, 1991), en Italie (Pellizzar, 2003), au Portugal (Carvalho & Aguiar, 1997), en Espagne (Spina, 2001) et en Grèce (Ben-Dov et al., 2003). La cochenille est polyphage avec plus de 100 plantes hôtes appartenant à 34 familles (Wysoki, 1985) et est considérée comme un ravageur des arbres fruitiers et des plantes ornementales dans de nombreuses parties du monde (Ben-Dov, 1993). La cochenille produit le miellat avec abondance, et par conséquent, favorise le développement important de la fumagine
Dégâts Cécidomyie de l’écorce sur Olivier
sur toute la plante hôte. Les feuilles atteintes sèchent et chutent précocement, ce qui réduit fortement la croissance de la plante, et par conséquent, le rendement de la culture.
4- Des ravageurs connus au Maroc mais en pleine émergence !! L’acarien Acalitus phloeocoptes (Nalepa) sur Prunier Au cours de ces 3 dernières années (2014 à 2016), plusieurs échantillons (région de Saïs et Moyen-Atlas) surtout de prunier (pousses et rameaux) parvenus au laboratoire de Zoologie Agricole présentaient des symptômes un peu caractéristiques à la base des bourgeons: présence des protubérances parenchymateuses sous forme de très petites galles sphériques de 2 mm avec une petite ouverture. A l’extérieur, les galles sont de couleur brunâtre d’aspect liégeux et à l’intérieur, les tissus sont rougeâtres et comportant les différents stades de l’acarien en très grand nombre. L’acarien en question est vermiforme et appartient à la famille des Eriophyidae et à l’espèce A. phloeocoptes.
La Cécidomyie de l’écorce Resseliella oleisuga Targioni-Tozzetti sur Olivier Les échantillons (région Saïs et Moyen-Atlas) parvenus au laboratoire de Zoologie Agricole présentaient des rameaux attaqués fréquemment à la base, provoquant des nécroses de l’écorce. Certains rameaux sont même morts et présentaient un desséchement total. Le ravageur en question est bien la Cécidomyie de l’écorce R.oleisuga (Diptera: Cecidomyiidae) qui peut dans certaines situations provoquer de graves dégâts sur Olivier.
Galles Acalitus phloeocoptes sur prunier Agriculture Agriculture du du Maghreb Maghreb N° 96 96 -- Juin Juin 2016 2016 N°
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