
2 minute read
Quand confinement rime avec violence conjugale ou sur enfant
La période de confinement liée à la covid-19 a eu, aussi, pour conséquence d’accroître la mise en danger de femmes et d’enfants face à des conjoints ou parents violents. La vigilance reste de mise.
Le confinement chez soi, chacun d’entre nous pourrait en témoigner, n’est pas une expérience de vie très agréable. Encore ne s’agit-il que de l’ennui éventuel qui peut nous gagner. Mais que dire du confinement pour une femme avec un conjoint violent ? Le danger est alors constant. Et les violences ont, en une semaine, augmenté «de 32% en zone gendarmerie et 36% dans la zone de la préfecture de Police de Paris (n° d’appel : 3919)», indique Christophe Castaner.
En accord avec l’Ordre des pharmaciens et avec le concours des pharmaciens d’officine, le ministère de l’Intérieur a donc mis en place un dispositif permettant aux femmes d’appeler à l’aide et de prévenir les forces de l’ordre. Ce système est destiné à permettre à une femme risquant d’être battue de donner l’alerte lorsqu’elle se rend sans son mari dans une pharmacie pour y chercher des médicaments. Et si son mari est avec elle, elle a la possibilité d’utiliser un «code», par exemple le code «masque 19» (une mesure qui est déjà opérationnelle en Espagne depuis le 17mars 2020). Le personnel de la pharmacie compose alors le 112, numéro d’urgence pour joindre les autorités.
Les violences sur enfant se sont également accrues. On a enregistré, depuis le début du confinement, 9 000 appels au 119, numéro dédié à l’enfance en danger, une augmentation de 89% du nombre des signalements. C’est le constat qu’ont fait les ministres de la Justice et de l’Intérieur, ainsi que le secrétaire d’État en charge de la protection de l’enfance.
Après une campagne de sensibilisation du gouvernement à destination du grand public, lancée la semaine du 30mars 2020 sur l’ensemble des chaînes radio, TV et des plateformes en ligne, des résultats positifs ont été enregistrés. Parmi les appelants, les mineurs eux-mêmes s’emparent davantage du 119 (+80%), leurs camarades (+60%) et les voisins également (+80%).
Par rapport à la période de 2019, les moyens d’écoute (en effectifs comme en temps d’écoute disponible), mais aussi d’intervention, ont été fortement renforcés.
Il a dans le même temps été constaté une augmentation significative des interventions des services de police ou de gendarmerie à domicile pour des différends familiaux (+48% pour la période du 16mars au 12avril 2020).
Les interventions des services de justice (permanences pour juger les auteurs de violence et protéger les mineurs victimes) ont de la même façon été réaffirmées.
Mais force est de constater que la vigilance et l’intervention demeurent de rigueur afin d’augmenter le nombre de signalements d’actes de violence conjugale ou sur enfants, et de contribuer à faire diminuer la survenue de ces comportements.
Alain NOËL