Actusoins Magazine n°14 octobre 2014

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N°14

SEPTEMBRE - OCTOBRE - NOVEMBRE 2014

A LA UNE

LA TÉLÉMÉDECINE VA-T-ELLE BOULEVERSER LE MÉTIER D’INFIRMIÈRE ?

SOIGNANTS D’AILLEURS

EN UKRAINE, PORTRAITS DE SOIGNANTS SOUS LES BOMBES

VIE PROFESSIONNELLE

PRÉMAS AUX PETITS SOINS dans un

COCON

RETROUVEZ L’ACTUALITÉ INFIRMIÈRE AU QUOTIDIEN SUR WWW.ACTUSOINS.COM



PRATIQUES - Prise en charge de l’arrêt cardio-respiratoire intrahospitalier chez l’adulte

A LA UNE

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- La télémédecine va-t-elle bouleverser le métier d’infirmière ?

RENDEZ-VOUS AU SALON

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STAND G33

- HAD/infirmières libérales : complémentaires ou concurrentes ? - Exercer en maison de santé : les plus… et les moins

VIE PROFESSIONNELLE - Des greffons prélevés par des infirmiers. - Prémas aux petits soins dans un cocon. - Centre d’éthique clinique : face aux décisions difficiles.

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VOS DROITS 38

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PORTRAIT - Eric, la rage de vivre.

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SOIGNANTS D’AILLEURS - En Ukraine, portraits de soignants sous les bombes.

INITIATIVE - Le civisme à l’hôpital avec les Gilets bleus

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DOSSIER FORMATION PROFESSIONNELLE 58

Éditeur : ActuSoins SARL - 57 Rue de L’Ouest - 75014 Paris R.C.S. PARIS 520180688 Directeur de la publication : Kamel Boudjedra • Numéro de commission paritaire : 0613 W 90939 ISSN : 2256-6260 Dépôt légal : à parution • Rédactrice en chef : Cyrienne Clerc

SOIGNANTS AUTREMENT

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EN PAGE

INFIRMIER

- L’humour adoucit les soins.

SALON INFIRMIER 52

(cclerc@actusoins.com) • Ont collaboré à ce numéro : Delphine Bauer, Amélie Cano, Claire Dubois, Olivia Dujardin, Natalie Gryvnyak, Caroline Guignot, Laure Martin, Laurence Piquard, Ilioné Schulz, Malika Surbled, Philippe Viseux de Potter. • Photo de couverture : © Natacha Soury • Maquette : Pascal Fossier / Sylviane Lemy

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EDITO

INVISIBLES ?

VIE LIBÉRALE

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ABONNEZ-VOUS

Marisol Touraine profitera-t-elle de l’occasion offerte par le salon infirmier pour renouer avec la profession ? Beaucoup lui reprochent son absence de réaction lors du décès de l’infirmière strasbourgeoise tuée par un patient. D’autres attendent de la ministre une décision sur l’avenir de l’Ordre Infirmier… D’autres encore critiquent son projet d’abandon des quotas d’infirmiers/patients en psychiatrie ou en dialyse (à lire dans Actusoins.com). Certes, la réingénierie des formations avance à petits pas. La première promotion du master Ibode est sortie. Mais, la profession attend des avancées sur d’autres dossiers comme la vaccination, les protocoles de coopération… Les infirmiers seraient-ils les oubliés de la Santé ? Des invisibles ? ActuSoins a pour objectif de les rendre plus visibles, en montrant leurs projets, leur valeur professionnelle… Au salon infirmier, ce sont également des professionnels engagés dans la recherche et les innovations qui seront présents au travers de multiples conférences au salon infirmier. ActuSoins sera avec vous pour cet événement annuel de la profession. Votre magazine se développe et s’enrichit – avec ses 76 pages pour ce numéro – et le site internet d’actualités s’étoffe. C’est le moment de venir nous soutenir et… de vous abonner… Nombreux, nous l’espérons ! n CYRIENNE CLERC – RÉDACTRICE EN CHEF ACTUSOINS

• Illustrations : Nawak • Impression : Rotocayfo - Sta. Perpetua de Mogoda 08130 Barcelona • Routage : Routage Catalan • Contact rédaction : 09 72 40 47 17 - redaction@actusoins.com • Contact annonces d’emploi / publicité : 09 54 53 45 45 annie@actusoins.com • Tirage : 102 000 exemplaires

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Actusoins • à la une

LA TÉLÉMÉDECINE VA-T-ELLE BOULEVERSER

le métier d’infirmière ?

Cardiologie, gériatrie, dermatologie… La télémédecine touche toutes les disciplines. Et les projets foisonnent : plus d’une cinquantaine sont expérimentés en France actuellement. Les infirmières, libérales ou salariées, sont au cœur de ces démarches. Témoignages.

Christelle Clamont et Vanessa Baes, les deux infirmières coordinatrices de Cardiauvergne, à leur bureau.

© DR/Cardiauvergne

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Actusoins • à la une

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rise en charge des AVC en Bourgogne, des plaies en Picardie, téléradiologie dans la Sarthe… La télémédecine est en plein boom. Longtemps vue comme une pratique du futur, la médecine à distance devient aujourd’hui une réalité. Les raisons ? Des technologies au point, un cadre réglementaire depuis la loi Hôpital, patients, santé et territoires (HPST) de 2009 et des financements via les agences régionales de santé. Dans chaque projet, les infirmières jouent un rôle central. Mais suivant la discipline, l’impact sur leur métier est différent. Et surtout, tout dépend de la maturation du programme de télémédecine : la plupart étant tout neufs, les soignants y cherchent encore leurs marques. Anne-Marie Mercier, Marie-Odile Benoît, Marie-France Bezault et Christelle Clamont l’ont testé ou l’utilisent au quotidien. Elles témoignent.

« Notre première réaction, ça a été l’angoisse… » Infirmière et cadre de santé dans l’Ehpad mutualiste de Plouisy, un petit bourg rural des Côtes d’Armor, Anne-Marie Mercier vient d’expérimenter la télémédecine pour des résidents atteints de plaies chroniques. « Leur évolution n’était pas favorable. Nous avons sollicité l’avis d’une spécialiste », explique-t-elle. Mais celle-ci consulte à l’hôpital de Paimpol, à 45 minutes de route. Au lieu de transférer les patients – « ce qui aurait été compliqué et beaucoup plus cher » – les malades ont pu bénéficier d’une télé-expertise dans le cadre de Telehpad (voir encadrés). « Elle s’est faite au lit du résident », raconte l’infirmière. « J’ai défait et refait les pansements, tandis que le médecin coordinateur filmait les plaies avec une tablette numérique. On a transmis cela à la spécialiste qui nous a fait un retour rapide. Ce n’était pas très compliqué ». L’infirmière y voit surtout des avantages. Pour les patients, une fois leur accord donné, « ils n’ont pas de stress car

ils restent dans leur lit, et cela économise un VSL ». Quant aux soignants, ils ont une rare occasion d’échanger avec un spécialiste. « On a leur avis sur les dernières bonnes pratiques, ça m’a permis d’améliorer mes connaissances et de mieux prendre en charge le patient », se félicite l’infirmière. Pourtant, lorsque le matériel informatique est arrivé

J’ai défait et refait les pansements, tandis “ que le médecin coordinateur filmait les plaies avec une tablette numérique. On a transmis cela à la spécialiste qui nous a fait un retour rapide. Ce n’était pas très compliqué.

dans son Ehpad en début d’année, sa première réaction « a été l’angoisse », se souvient-elle. « Avec notre charge de travail importante, on se demandait comment on allait s’en sortir. Mais les tests se sont bien passés, on est rassurées ». La prochaine étape ? Des formations, cet automne, pour l’infirmière et les aides-soignantes afin qu’elles soient autonomes pour réaliser, aux côtés du médecin, des télé-consultations et des télé-expertises pour la vingtaine de patients de l’Ehpad.

« Un nouveau moyen de communication » Marie-Odile Benoît est, elle aussi, cadre de santé en Ehpad. Elle exerce au sein de l’établissement privé Orpea qui accueille près de 400 résidents à Saint-Rémy-lès-Chevreuse, une ville cossue au sud de Paris. Comme à Plouisy, le réseau de télémédecine (ici baptisé E-Vline, voir encadré) est en cours de déploiement. Une quinzaine de télé-consultations ont eu lieu depuis mai. Infirmières et aides-soignantes ont commencé leurs formations. L’outil pour réaliser ces actes ?

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Actusoins • à la une

Un chariot équipé d’un ordinateur, d’une webcam et de matériel médical connecté (ECG, température, etc.) qui se déplace au lit du patient. « On a appris à l’apprivoiser. Car les symptômes habituels des patients on les connaît, on a davantage besoin de s’habituer au matériel », raconte Marie-Odile Benoît. Elle qui avoue ne pas être « une geek », elle trouve son utilisation « assez simple ». « Nous avons un classeur où toute la procédure est décrite pas à pas. Et lors de la consultation, nous sommes guidés par le médecin. On travaille sur dossier informatisé depuis longtemps, donc on a déjà cette culture », estime-t-elle. Ici, la télémédecine est utilisée pour réaliser des consultations à distance en psychiatrie – et bientôt en cardiologie – ainsi que des consultations en urgence, la nuit et le week-end, avec un médecin de garde. Une solution qui rassure les aides-soignantes, en charge des résidents sur ces plages horaires. En se connectant sur le logiciel de télémédecine, elles peuvent voir la liste des médecins disponibles pour une consultation en visio-conférence. Lors du rendez-vous, elles prennent les constantes du malade sous supervision du médecin tandis que celui-ci reçoit les

DE QUOI PARLE-T-ON ? Télémédecine : Pratique médicale qui utilise les nouvelles technologies pour mettre en rapport des patients et des professionnels de santé, ou des soignants entre eux. Télé-consultation : Possibilité pour un patient, accompagné d’un soignant, de consulter en visio-conférence un médecin ou un spécialiste. Télé-expertise : Lorsqu’un médecin sollicite l’avis d’un spécialiste. Cela peut se faire en direct (visio-conférence) ou en différé (envoi de photos, documents, données médicales… puis retour du diagnostic).

données en temps réel sur son écran. Il peut alors évaluer si le patient a besoin d’un transfert aux urgences, et établir un premier diagnostic.

« Notre pratique est valorisée » Infirmière libérale à Clermont-Ferrand, Marie-France Bezault s’occupe depuis deux ans de patients insuffisants cardiaques inscrits à Cardiauvergne, un programme de télémédecine bien installé dans cette région (voir encadré). Son rôle ? Surveiller leur état de santé lors de visites © Juliette Robert

Marie-Odile Benoît, infirmière et cadre de santé à l’Ehpad Orpea de Saint-Rémy-lès-Chevreuse avec une patiente.

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hebdomadaires ou mensuelles et les aider dans la compréhension de leur traitement. « Je prends leur tension, je vérifie d’éventuels œdèmes, je les interroge sur leur poids, leur régime, s’ils ont eu des malaises, je leur fait des rappels de diététique… », énumère-t-elle. Des informations précieuses transmises par smartphone aux infirmières coordinatrices du programme. « C’est très simple : une grille à remplir avec les données et nos remarques. C’est sécurisé avec un mot de passe et un code. Vos observations sont vues et s’il y a besoin on vous rappelle. On ne perd pas de temps avec un secrétariat. C’est un vrai plus car en libéral, on court après le temps », rappelle-t-elle. Ses principales satisfactions ? Le bien-être de ses patients et la valorisation de son travail. « D’habitude, si on a des informations, on ne peut les transmettre à personne. Avec Cardiauvergne, tout est vu par un médecin. Si le patient va

QUELS SONT CES PROGRAMMES DE TÉLÉMÉDECINE ? Telehpad : Développé par le Pr. Pierre Espinoza et la Mutualité des Côtes d’Armor, ce réseau regroupe six Ehpad, deux hôpitaux et un SSR. Le principe ? Faciliter le recours aux spécialistes dans les Ehpad. Ceux-ci sont dotés d’une salle de télémédecine, spécialement conçue pour ce type d’acte (ordinateur et écran large, lit, matériel médical, ligne internet dédiée, etc). Lancé en 2012, Telehpad sera opérationnel d’ici la fin d’année. Dans l’avenir, il souhaite ouvrir ses salles de télémédecine aux habitants de ces zones rurales, les Côtes d’Armor souffrant d’un manque de spécialistes. E-Vline : Lui aussi lancé en 2012, le programme porté par le groupe Orpéa est en cours de déploiement dans 17 Ehpad d’Ile-de-France, regroupant plus de 1 700 patients. L’objectif : proposer des consultations en psychiatrie avec les spécialistes de ses cliniques du Val-d’Oise et assurer des urgences médicales en lien avec la plateforme France Médecin. Côté technique, Orpéa a conçu son propre chariot de télémédecine sur-mesure. Cardiauvergne : Plus de 650 patients insuffisants cardiaques ont bénéficié en deux ans de ce programme imaginé par le Pr. Jean Cassagnes. Le but ? Améliorer leur pronostic et éviter les ré-hospitalisations. Patients, infirmières libérales, pharmaciens, médecins : tout le monde participe. Les premiers sont équipés d’une balance connectée, les autres œuvrent au suivi médical et à l’éducation thérapeutique en lien avec la cellule de coordination de Cardiauvergne, liée au CHU de Clermont-Ferrand. Avec succès : la mortalité de ces patients a été divisée par deux, leur taux de ré-hospitalisation par trois.

avons un classeur où toute la procédure “estNous décrite pas à pas. Et lors de la consultation, nous sommes guidés par le médecin. mal, il peut voir un cardiologue dans les 24 heures, on ne laisse pas empirer la maladie. Notre pratique est valorisée, on voit que ce qu’on fait, ce n’est pas pour rien ». Le seul bémol ? Le financement – le talon d’Achille de la télémédecine. La consultation est rémunérée par la CPAM au tarif AIS4 (séance hebdomadaire de surveillance clinique infirmière et de prévention).

« Le face-à-face avec les patients me manque parfois » Infirmière coordinatrice au sein de Cardiauvergne, Christelle Clamont est celle qui reçoit les données transmises par Marie-France Bezault et ses collègues libérales. Elle gère aussi, avec une autre infirmière, les « alertes ». Chaque patient suivi doit se peser quotidiennement sur une balance connectée au logiciel de Cardiauvergne. Celuici analyse ensuite tous les résultats (poids, données des infirmières libérales, bilans sanguins, etc) et alerte les coordinatrices en cas d’anomalie. « On appelle les patients pour comprendre la situation, discuter avec eux et évaluer la démarche à suivre », explique Christelle Clamont. Des patients qu’elle rencontre aussi lors de leur inclusion dans le programme. Ce qui l’a séduit dans ce poste original ? L’éducation thérapeutique, à laquelle elle était formée. « Lorsque je travaillais en cardiologie, je voyais la phase aiguë de la maladie. Aujourd’hui, je vois la phase chronique. C’est un autre volet de la prise en charge du patient », explique-t-elle. Un travail essentiel concernant l’insuffisance cardiaque, première cause d’hospitalisation des plus de 60 ans (voir encadré). « En période de phoning, le face-à-face avec les patients me manque parfois. Le soin technique, pas du tout » assure-t-elle. Son rôle de coordinatrice lui a ouvert une autre porte : la coopération entre professionnels. Médecins, pharmaciens… et infirmières libérales. « Je me suis rendue compte que quand le patient sort de l’hôpital, on ne leur donne aucune information. Au sein de Cardiauvergne, on discute vraiment de la prise en charge : les œdèmes, par exemple. Lorsqu’on reçoit les bilans sanguins, on les informe. C’est une relation d’égale à égale ». n AMÉLIE CANO / YOUPRESS

Pour aller plus loin : Télésuivi d’insuffisants cardiaques, Domoplaies... Des exemples de télémédecine à retrouver sur notre site www.actusoins.com

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Actusoins • pratiques

Prise en charge de l’arrêt cardio-respiratoire

intrahospitalier chez l’adulte L’arrêt cardio-respiratoire représente environ 50 000 cas par an en France. Le pronostic est étroitement lié à la rapidité de la prise en charge et à la réalisation des gestes de réanimation jusqu’à l’arrivée d’une équipe médicalisée. En absence de réanimation, les chances de survie baissent de 10 % toutes les minutes. Rappels réglementaires L’article R4311-7 du Code de la santé publique, autorise, dans le cadre de l’urgence, l’infirmier (IDE) à poser une voie veineuse périphérique (VVP), indispensable à la prise en charge de l’arrêt cardiaque. Selon cet article, « l’infirmier ou l’infirmière est habilité, à pratiquer les actes suivants soit en application d’une prescription médicale qui, sauf urgence, est écrite, qualitative et quantitative, datée et signée, soit en application d’un protocole écrit, qualitatif et quantitatif, préalablement établi, daté et signé par un médecin : … 3° Mise en place et ablation d’un cathéter court ou d’une aiguille pour perfusion dans une veine superficielle des membres ou dans une veine épicrânienne. … ». Certains établissements de soins ont décidé de mettre en place des protocoles de soins d’urgence destinés aux IDE, dans le respect de l’article R4311-14 du Code de la santé publique afin qu’ils puissent intervenir immédiatement, dans l’attente d’un médecin préalablement informé de l’urgence. Cet article stipule qu’« en l’absence d’un médecin, l’infirmier ou l’infirmière est habilité, après avoir reconnu une situation comme relevant de l’urgence ou de la détresse psychologique, à mettre en œuvre des protocoles de soins d’urgence, préalablement écrits, datés et signés par le mé-

POINTS ESSENTIELS • Reconnaître l’ACR • Alerter • Débuter une RCP immédiatement et utiliser précocement le DSA augmente les chances de survie • Les compressions thoraciques sont prioritaires et réalisées même en l’absence d’insufflations efficaces • Anticiper la RCP médicalisée en posant une VVP (peu importe le calibre) avec du sérum physiologique • Préparer une seringue d’Adrénaline® (ampoule de 5mg/5ml) en attendant l’arrivée d’un médecin.

decin responsable. Dans ce cas, l’infirmier ou l’infirmière accomplit les actes conservatoires nécessaires jusqu’à l’intervention d’un médecin. Ces actes doivent obligatoirement faire l’objet de sa part d’un compte rendu écrit, daté, signé, remis au médecin et annexé au dossier du patient. En cas d’urgence et en dehors de la mise en œuvre du protocole, l’infirmier ou l’infirmière décide des gestes à pratiquer en attendant que puisse intervenir un médecin. Il prend toutes mesures en son pouvoir afin de diriger la personne vers la structure de soins la plus appropriée à son état. »

Brefs rappels physiologiques Le cœur est une pompe assurant l’éjection du sang dans la circulation pulmonaire et systémique afin d’assurer l’oxygénation des cellules de l’organisme. L’activité automatique du cœur est sous la dépendance du tissu nodal. L’altération ou le dysfonctionnement du tissu nodal va empêcher la propagation normale de l’influx électrique à travers le myocarde et entraîner l’apparition de troubles du rythme cardiaque (asystolie, fibrillation ventriculaire). • L’asystolie (tracé ECG plat) : le cœur n’a aucune activité électrique donc aucune contractilité et ne peut donc plus éjecter le sang dans la circulation. La prise en charge consiste à débuter les gestes de réanimation et à injecter 1 mg d’Adrénaline® en IV toutes les trois minutes jusqu’à reprise d’une activité cardiaque efficace. • La fibrillation ventriculaire (tracé ECG complètement anarchique) : elle se définit par une désynchronisation totale de l’activité électrique donc une inefficacité mécanique du myocarde et l’incapacité d’éjecter le sang dans la circulation. Hormis les gestes de réanimation, le seul traitement capable de resynchroniser l’activité électrique du cœur est la délivrance d’un choc électrique externe (CEE) grâce à un défibrillateur semi-automatique (DSA).

Diverses étiologies Les arrêts cardio-respiratoires (ACR) sont d’origine cardio-vasculaire à 90 % : troubles du rythme (fibrillation

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Actusoins • pratiques

ventriculaire), infarctus du myocarde… D’autres causes peuvent être à l’origine d’un ACR : respiratoires (embolie pulmonaire), neurologiques (traumatisme crânien grave), circulatoires (hémorragie), métaboliques (hypoglycémie profonde, hyperkaliémie), toxiques…

Comment reconnaître l’ACR et que faire ? Trois signes cliniques : • Personne inconsciente (aucune réponse à la stimulation) • Absence de respiration spontanée ou respiration anormale (gasps) • Absence de pouls carotidien Face à cette triade, l’objectif de la réanimation est de rétablir, dans les plus brefs délais, un débit cardiaque efficace permettant l’oxygénation des cellules cérébrales et cardiaques selon l’algorythme ci-dessous. La victime de bouge pas, ne répond pas Demander de l’aide Libérer les voies aériennes

La victime ne respire pas ou « gaspe » Absence de pouls Chercher un DAE Appeler le 15 RCP 30 : 2 jusqu’à l’arrivée d’un DAE

DAE analyse le rythme Choc conseillé

1 choc 150 - 200 j biphasique

Choc non conseillé

Reprendre immédiatement RCP 30 : 2 pendant 2 min.

Reprendre immédiatement RCP 30 : 2 pendant 2 min. Continuer la RCP jusqu’à la reprise d’une ventilation spontanée efficace ou l’arrivée d’une équipe de réanimation

Algoryhtme de la réanimation cardio-pulmonaire de base avec présence d’un Défibrillateur automatisé externe (d’après les recommandations de la SFAR et la SRLF).

En pratique… 1) Alerter les secours (procédure interne, SAMU) et demander de l’aide 2) Débuter immédiatement les gestes de réanimation cardio-pulmonaire (RCP) : • Le massage cardiaque externe (MCE) - Il consiste à comprimer le cœur entre le sternum et le rachis dorsal (dépression sternale de 5 à 6 cm) à une fréquence de 100 à 120/min. - Le patient doit être installé sur un plan dur. - L’alternance est de 30 compressions thoraciques suivies de deux insufflations avec un ballon auto remplisseur à valve unidirectionnel (BAVU). - Un relais doit être organisé toutes les 2 à 3 minutes (inefficacité du MCE).

iStock/Fortish

• La ventilation manuelle - Le bouche-à-bouche n’est plus pratiqué. - La ventilation manuelle s’effectue avec un BAVU. - C’est un geste difficile, nécessitant la libération des voies aériennes supérieures (hyperextension de la tête) afin de faciliter le passage de l’air. La RCP est poursuivie jusqu’à installation du DSA. 3) Installer le défibrillateur semi-automatique D’utilisation simple, le DSA est un dispositif capable d’analyser l’activité électrique du cœur, de reconnaître une fibrillation ventriculaire et de délivrer un CEE. Il nécessite quelques précautions d’utilisation : • Ne pas toucher le patient au moment de l’analyse et du choc • Un rasage du torse peut faciliter l’adhérence des électrodes • La RCP est reprise immédiatement après la délivrance du CEE Les manœuvres de réanimation sont poursuivies jusqu’à l’arrivée de l’équipe médicalisée. La poursuite de la prise en charge est d’assurer la sécurité des voies aériennes (IOT), de rétablir une activité cardiaque et de traiter la cause. Puis le patient sera transféré en service de réanimation. Il est indispensable pour tous les soignants de connaître la procédure du service en cas d’ACR, de connaître et répéter régulièrement les gestes de la réanimation cardio-pulmonaire, de vérifier le chariot d’urgence et de connaître la prise en charge de l’ACR. n LAURENCE PIQUARD, INFIRMIÈRE ANESTHÉSISTE-FORMATRICE

BIBLIOGRAPHIE Algoryhtme de la réanimation cardio-pulmonaire de base avec présence d’un défibrillateur automatisé externe (d’après les recommandations de la SFAR et la SRLF) Quelques liens ludiques : - www.fedecardio.org - brochure à commander - You tube - Cœur infarctus et massage cardiaque - You tube - Comment faire un massage cardiaque grâce à « Staying Alive » des Bee Gees - Dailymotion Fibrillation ventriculaire – SDIS seine et Marne

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Actusoins • publi-rédactionnel

APPAREILLAGE DES STOMIES : des origines à nos jours De « spontanée » (traumatique ou consécutive à un abcès extériorisé) la stomie est devenu une technique chirurgicale faisant partie du traitement de certaines pathologies du tube digestif. Les appareillages ont fait progressivement leur apparition pour permettre aux patients de mener une vie normale. Respecter la peau, une condition essentielle : Les effluents émis par la stomie peuvent avoir des effets désastreux sur la peau s’ils ne sont pas pris en charge. Il faut ainsi éviter le contact prolongé de la peau avec les effluents par une bonne étanchéité péristomiale. Pour ce faire, les appareillages doivent être au contact de la peau. Ils ne doivent ni créer de lésions à cause d’un adhésif agressif, trop fort, ni provoquer d’allergie. Au début des années quatre-vingt, l’apparition des protecteurs cutanés a tout changé. Grâce à ces derniers, les appareillages sont bien tolérés par la peau et s’ils sont bien ajustés, permettent de conserver la peau en bon état.

Adapter les poches pour favoriser l’acceptation La peau protégée, les fuites évitées, les préoccupations ont ensuite porté sur la poche elle-même. Les films, les voiles, le

filtre, les systèmes de vidange, la forme, la transparence ou la couleur, toutes ces caractéristiques ont évolué offrant ainsi une gamme de produits adaptés à pratiquement toutes les situations.

Nouveaux matériaux Au fil des années, plusieurs solutions ont été proposées, beaucoup de systèmes étaient des appareillages complexes avec de nombreux éléments (tuyau, raccord, poches, sangles, ceintures, etc.) réutilisables et lavables. Puis sont apparus les systèmes jetables en une seule pièce, collés sur la peau avec des adhésifs. À l’époque, ces appareillages créaient des lésions, leur renouvellement quotidien accentuait cette problématique et les plaies cutanées péristomiales empiraient. Les pommades, les crèmes, les teintures n’étaient pas très efficaces. L’apparition des systèmes « deux pièces » avec un support

Appareillage « une pièce »

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Actusoins • publi-rédactionnel

au contact de la peau et une poche fixée dessus a diminué les problèmes. En effet, le support restant plusieurs jours en place, la peau est moins sollicitée. De plus, les adhésifs puis les gommes adhésives permettant la fixation du support sur la peau sont peu à peu remplacés par d’innovants protecteurs cutanés. Des protecteurs cutanés, plus fins, qui se décollent facilement après une journée seulement, sont ensuite mis au point pour être utilisés sur les poches « une pièce » associant ainsi la protection de la peau à la souplesse et la légèreté.

Les points forts des uns sont les faiblesses des autres De nos jours deux familles d’appareillages sont disponibles : les « une pièce » et les « deux pièces ». Les appareillages « une pièce », que l’on change 1 à 2 fois par jour, sont légers, souples, confortables, pratiques, discrets. Mais, ils ne sont pas toujours adaptés à la stomie parfois compliquée à appareiller. La pose doit être réussie en un seul coup. En effet, un décollement même partiel pour s’assurer d’une pose correcte entraîne une moins bonne adhésivité du protecteur cutané. La personne stomisée n’est pas toujours à l’aise lors du soin et n’est pas sûre de le faire correctement. Néanmoins ceux qui ont réussi à utiliser un « une pièce » ne veulent pas en changer. Le système « deux pièces » présente l’avantage d’une installation en deux : pose du support, puis pose de la poche. La vérification est possible et souvent un « clic » confirme le bon assemblage ce qui augmente la confiance. Mais, ces systèmes de fixation poche/support confèrent à l’appareillage plus d’épaisseur, et diminuent la souplesse et le confort. Afin de réaliser l’emboîtement, il faut appuyer sur la poche et sur le ventre, ce qui n’est pas agréable et parfois douloureux.

À la recherche de solutions

Appareillage « deux pièces » à emboîtement

ment et 31 % au « une pièce » (Source : GERS officines et revendeurs, mai 2014). Si la majorité des patients semble préférer un système deux pièces classique alors qu’il n’est pas le plus confortable c’est sans doute parce que c’est celui qui les rassure le plus en terme d’étanchéité. Le clip lors de l’emboîtement du « deux pièces » rassure et génère un sentiment de confort. Cependant la rigidité de l’assemblage peut provoquer une gêne et le confort physique n’est alors pas optimal. Souvent dans la journée et même lors de la pose de la poche, la crainte d’un emboîtement incomplet, fait appuyer très fort sur le ventre, geste qui est répété souvent dans la journée « est-ce que je l’ai bien emboîté ? » La mise au point d’un support avec soufflet entre le support et la poche pourrait représenter une nouvelle avancée. En effet grâce au large débattement du soufflet qui permet de passer facilement les doigts en dessous, l’assemblage est facilité sans appuyer sur le ventre tout en offrant une solidité de fixation comparable au dispositif rigide. n JEAN MICHEL MARQUET CADRE INFIRMIER STOMATHERAPEUTE,

Les fabricants ont alors imaginé des évolutions, pour conserver les avantages du deux pièces tout en diminuant son inconvénient majeur : le manque de confort et de discrétion. Ainsi la société ConvaTec propose pour la première fois en 2002 Esteem® synergy™, un système « deux pièces » dont le dispositif de fixation entre support et poche jusque-là en plastique épais est remplacé par une mousse adhésive qui redonne souplesse et une plus faible épaisseur au dispositif. La facilité d’appareillage du « deux pièces » et le confort du « une pièce » enfin réunis, cette innovation a été reprise ensuite par d’autres fabricants avec la mise à disposition d’un système deux pièces repositionnables.

RESPONSABLE MARKETING ENVIRONNEMENT DE CONVATEC

Qu’utilisent les patients ? Aujourd’hui 22 % des patients on recours aux « deux pièces » adhésif, 47 % aux « deux pièces » avec emboîte-

Appareillage « deux pièces » adhésif

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Qu’est-ce l’octenidine ?

Qu’est-ce l’octenilin® Gel ?

L’octenidine ou dichlorhydrate d’octenidine est un agent conservateur qui inhibe, inactive et empêche la prolifération des bactéries.

octenilin® Gel pour les plaies est un hydrogel à base d'hydroxyéthylcellulose et d’octenidine. Il s'agit d'un gel incolore contenant 87% d’eau qui peut être utilisé seul ou en combinaison avec l’octenilin® Solution de rinçage pour : s une détersion optimale, s une humidification des plaies sèches, s une prévention de la contamination bactérienne de la plaie.

Qu’est-ce l’octenilin® Solution ? octenilin® Solution est une solution de rinçage des plaies incolore et sans alcool, destinée à nettoyer et hydrater les plaies chroniques et les brûlures. La solution peut également être utilisée pour retirer les débris de pansement incrustés dans la plaie. Cette solution de rinçage à base d'eau stérile et d’octenidine, contient de l’éthylhexylglycérine, un tensioactif qui réduit sa tension de surface. Il améliore ainsi son comportement mouillant et nettoyant.

Fabricant : Schülke GmbH | Norderstedt | Allemagne Distributeur : Schülke France SARL www.schuelke.fr 28 rue d'arcueil 94250 Gentilly Tel. 01 49 69 83 78 - Fax. 01 49 69 83 85 *Dispositif medical IIb reglementé qui porte, au titre de cette réglementation, le marquage CE (DQS 0297). N’est pas pris en charge par la sécurité sociale. Lire attentivement la notice.

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Actusoins • pratiques

Optimisation de la gestion des exsudats des plaies chroniques par une technique d’évaluation numérique des exsudats Objectif : Optimiser l’utilisation des pansements absorbants à l’aide d’un outil d’évaluation quantitative des exsudats d’une plaie recueilli dans un pansement.

L

a stratégie de prise en charge des plaies nous suggère la nécessité d’une cicatrisation en milieu humide. S’il est admis que l’exsudat, par les nombreuses substances qu’il apporte dans le lit de la plaie, contribue à la cicatrisation, sa quantité et sa composition peuvent parfois être un facteur de retard de cicatrisation. Mais comment savoir si la quantité d’exsudat est favorable ou défavorable à la cicatrisation ?

Problématique Il n’existe, à ce jour, aucun moyen pour évaluer objectivement et quantitativement l’exsudat d’une plaie. La seule évaluation réalisable reste subjective car opérateur/soignant dépendant. Face à cette plaie, comment faisons-nous pour évaluer la quantité d’exsudat nécessaire à la cicatrisation de celle-ci, située sur la cheville d’un patient insuffisant veineux ? Au vu de ces deux pansements, quel est celui qui a absorbé le plus d’exsudat ? Comment pouvons-nous quantifier les exsudats recueillis dans ces deux pansements ?

Si nous posons ces questions autour de nous, il ne serait pas surprenant qu’il y ait plusieurs opinions différentes. À l’heure actuelle l’évaluation des exsudats se fait de façon

subjective : plusieurs soignants peuvent ne pas partager la même analyse. De ce fait, face à une plaie exsudative, le choix d’un pansement absorbant à utiliser ne sera pas le même. Le pansement reste, pour le soignant, un outil qui possède des propriétés spécifiques. Il n'existe donc pas de mauvais pansements mais des mésusages.

Méthodologie Comment passer d’une évaluation subjective à une évaluation objective ? 1. En se référant à la norme EN13726-1 chapitre 3.2 et 3.3 nous avons distingué deux nouvelles catégories de pansements absorbants, en utilisant les pansements des gammes existantes. Nous avons identifié et créé deux grandes classes : (1) • La classe des PALE : pansements d’absorption latéralisée (l’exsudat est absorbé horizontalement dans le pansement) • La classe des PAVE : pansements d’absorption verticalisée (l’exsudat est absorbé verticalement dans le pansement) Les PALE comprennent les hydrocellulaires qui ont un pouvoir absorbant de 30 g/100 cm2/24 h. (2) Les PAVE comprennent les Alginates, les polymères et les fibres de CMC qui ont un pouvoir absorbant qui va de 16 g/100 cm2/30 mn. (2) Comme les pansements absorbants n’ont ni le même mode d’absorption ni le même pouvoir absorbant, il est nécessaire de quantifier les exsudats pour identifier le pansement à utiliser. Celui-ci sera choisi en fonction de son pouvoir absorbant et de son mode d’absorption. 2. Afin d’optimiser la prise en charge des plaies exsudatives et d’éviter le mésusage des pansements absorbants, nous avons créé une unité de quantification des exsudats par 24 heures : la TENE®

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Actusoins • pratiques

La TENE® est issue d’un algorithme mathématique permettant de quantifier les exsudats. Pour définir le score TENE®, nous nous basons sur la classification EN 13726 en lien avec les coefficients d'absorption et de relargage des différentes gammes de pansements et le coefficient de viscosité des exsudats produits par une plaie. 3. Comme nous avons identifié deux gammes de pansements, les PALE et les PAVE, nous avons développé, pour quantifier les exsudats d’une plaie, un outil permettant de quantifier les exsudats recueillis dans le pansement, l’ATOUPLAIE®. Il est gradué de 1 à 6 TENE® que vous mettez sur la partie absorbante de votre pansement. Par transparence vous visualisez dans quelle zone l’exsudat s’arrête. Il ne vous reste plus qu’à noter la valeur de la TENE®. 4. Dans notre exemple ci-contre l’exsudat s’arrête à 2 TENE®. Pour le multicouche il suffit de quantifier l’exsudat absorbé sur chacune des couches avec un ATOUPLAIES® et d’en faire la somme. Exemple couche 1 : 2 TENE® et la couche 2 : 3 TENE®, ce qui nous fait un total de 5 TENE® 5. Quel pansement utiliser en fonction du score TENE® obtenu ? Pour les plaies faiblement exsudatives (de 1 à 3 TENE®) : les hydrocellulaires. Pour les plaies fortement exsudatives (plus de 4 TENE®) : les alginates, les polymères et les fibres de CMC.

Exemple(3) À JO de la prise en charge un PALE a été posé sur la plaie (1). À J1 au retrait, une évaluation de la TENE®, avec l’ATouPlaie®, est réalisée (3). Nous pouvons visualiser sur l’ATouPlaie® un exsudat à 5 TENE® (3). Nous savons que les PALE ne sont pas adaptés pour 5 TENE®. Nous constatons que le lit et les berges de la plaie sont macérées (2). Ceci valide notre hypothèse : l’utilisation des hydrocellulaires n’est pas adaptée pour 5 TENE® d’exsudat.

À J1, lors de la réfection du pansement, nous utilisons un PAVE en multicouches (4). À J2, lors de la réfection du pansement, nous évaluons l’exsudat de la plaie à 5 TENE® (5). Nous observons que le lit et les berges de la plaie ne sont plus macérées (6). La plaie présente donc une évolution favorable. Nous avons poursuivi les réfections de pansement en utilisant des PALE ou des PAVE en fonction du score TENE® (8). Lorsque nous utilisons un pansement absorbant en relation avec le score TENE® (8), nous constatons que la plaie ne présente pas de macération et que le lit de la plaie reste bourgeonnant (7). L’utilisation d’un PALE ou d’un PAVE en fonction de l’évaluation numérique de l’exsudat de la plaie, a favorisé la cicatrisation de la plaie (9) en huit semaines après le début de la prise en charge du patient.

Conclusions • Une corrélation a été établie entre le score TENE® obtenu et le pansement absorbant à utiliser. • Cette technique, simple d’utilisation, optimise la gestion des exsudats et donc favorise la cicatrisation de la plaie. • Avec la TENE® nous passons de la subjectivité à l’objectivité dans l’évaluation quantitative des exsudats produits. • L’utilisation du score TENE® permet d’éviter les mésusages et d’améliorer également la prise en charge et le suivi des plaies par l’utilisation d’un langage commun. n PHILIPPE VISEUX DE POTTER, INFIRMIER LIBÉRAL, DIRECTEUR DE LA SOCIÉTÉ ATOUSOINS FORMATION CONTINUE (1) Étude Ph. Viseux de Potter réalisée sur l’ensemble des pansements absorbants 2011-2014 Article Actusoins Juin Juillet Août 2014 page 8 à 12. (2) Arrêté du 16 juillet 2010 relatif à la modification de la procédure d’inscription et des conditions de prise en charge des articles pour pansements inscrits à la section I, chapitre 3, titre 1er de la liste prévue à l’article L. 165-1 (LPP) du code de la sécurité sociale. (3) Étude réalisée chez un patient insuffisant veineux présentant une plaie sur la face latérale de la cheville droite mis sous contention Biflex® - Durée de la prise en soins 8 semaines fin de cicatrisation.

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HAD/infirmières libérales :

complémentaires ou concurrentes ? Entre les infirmières libérales et les services d’hospitalisation à domicile, la saine complémentarité sur un territoire s’avère difficile. En pratique, les premières se plaignent plutôt d’un chevauchement… De quoi engendrer de réelles crispations. «

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lles ont senti le vent du boulet » : le développement qu’a connu l’HAD en région Languedoc-Roussillon depuis 2010 a eu un vrai impact sur le ressenti des infirmières libérales, selon Jean-François Bouscarain, président de l’URPS (Union régionale des professions de santé) infirmier. Pour apaiser le climat, l’URPS a lancé une enquête auprès des infirmières de la région. Principaux points litigieux :

des critères d’inclusion en HAD pas toujours justifiés et une concurrence déloyale. L’ampleur des difficultés recensées par l’URPS est certes spécifique au Languedoc-Roussillon, une région où le développement de l’HAD n’a réellement démarré qu’en 2010, devenant dès lors rapide et intense. Cette dynamique brutale a provoqué de véritables remous dans l’organisation

© Jose Oto/BSIP

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locale des soins… Sur la nature du constat, en revanche, « les mêmes difficultés nous sont remontées régulièrement », assure Armand Desvignes de l’URPS infirmier Nord Pas-deCalais. De même, en Aquitaine, son homologue a lancé une enquête sur ce thème.

Détournement de clientèle ? Au premier rang des plaintes : les infirmières libérales interrogées assurent que l’HAD est parfois prescrite pour des indications qui n’en relèvent pas, comme des pansements simples associés à du nursing. « L’Assurance Maladie a fait des contrôles dans la région qui vont dans ce sens », assure Jean-François Bouscarain. Le docteur Elisabeth Hubert, présidente de la FNEHAD, ne renie pas le constat : « il y a probablement des dérives en termes d’indications, mais c’est surtout parce que les critères d’inclusion définis dans les textes sont flous. Ce n’est pas faute d’avoir insisté auprès des tutelles pour faire évoluer cela ». La Fédération a d’ailleurs commencé à travailler en ce sens avec la Haute Autorité de Santé. Les choses devraient donc évoluer. « Mais la plupart des difficultés tiennent en réalité à des méconnaissances réciproques, estime Elisabeth Hubert. Cela s’arrange dans le temps. La meilleure preuve étant que ce sont parfois les infirmières libérales qui désormais font appel à l’HAD ». « Certains patients se voient proposer la HAD comme une suite normale de l’hospitalisation », rapporte Patrick Experton, président de l’URPS Infirmiers Aquitaine. « Il n’est pas rare que les médecins traitants ne soient pas informés, alors que leur accord préalable est indispensable », assure Armand Desvignes. À leur décharge, « il est beaucoup plus facile pour les services hospitaliers de passer le relais à l’HAD que d’organiser la sortie en ambulatoire », selon Patrick Experton. Mais le détournement en sortie d’hospitalisation, associé à la possibilité pour la HAD de communiquer sur leurs services (au contraire des libérales) ravive le ressentiment. Il n’y a pas de systématisme, reconnaît ce dernier : « la qualité des relations entre HAD et libéraux est vraiment différente d’un service à l’autre, en fonction de la direction du service ou de celle de son établissement ». Mais quel que soit le mode de fonctionnement des HAD, les libérales de terrain perçoivent un détournement de clientèle : « lorsque les services de HAD ont des infirmières salariées, le recours au libéral est moins important » constate Armand Desvignes. À l’inverse, « lorsqu’ils recourent ponctuellement à des libérales, il y a parfois un détournement vers quelques cabinets privilégiés au détriment des autres », assure JeanFrançois Bouscarain. Des accusations qui, pour la présidente de la FNEHAD, ne sont justifiées qu’à la marge. « Il est toujours facile de s’appesantir sur des histoires de chasse et d’occulter les réussites de coopération qui sont aujourd’hui la majorité, même si nous aussi nous déplorons régulièrement des manquements chez certains IDEL : absence de traçabilité,

facturations excessives. Mais nous ne faisons pas de ces comportements une généralité ». D’autres rechignent à travailler pour le compte d’une HAD parce qu’elles y perdent leur indépendance. Sans compter que « beaucoup d’HAD ont des difficultés à trouver des infirmières libérales d’astreinte de nuit ou le week-end ». Les torts seraient partagés.

Mieux se connaître Aucune cellule de concertation ne vient apaiser les dissensions. Quelques services d’HAD ont mis en place des commissions internes. Certaines ARS – comme la Bourgogne – ont installé un comité régional de l’offre en HAD. Mais d’une manière générale, rares sont les instances locales ou territoriales qui permettent aux deux parties d’échanger et de se concerter pour résoudre les sources de conflits. Parmi les sujets qui fâchent : la rémunération des actes de coordination. « En pratique, les infirmières libérales qui interviennent pour le compte de la HAD font des actes de coordination avec le médecin traitant, la famille, pour la gestion du matériel. Activité que les services de HAD ne considèrent pas comme telle », explique Jean-François Bouscarain, et ne rémunèrent pas.

Il y a probablement des dérives en “ termes d’indications, mais c’est surtout parce que les critères d’inclusion définis dans les textes sont flous. Pour Elisabeth Hubert, le problème est sémantique : « les deux parties utilisent le même terme, mais la coordination qu’assure l’infirmière au chevet du patient n’a rien à voir avec celle de l’infirmière coordinatrice de la HAD. On parle là d’une coordination organisationnelle, entre médical, paramédical et social ». Confortées par des injonctions ministérielles, les services de HAD refusent de verser la MCI (majoration de coordination infirmière), alors que les libérales la revendiquent. Cependant, « travailler avec les HAD reste attractif pour les libéraux qui bénéficient de tarifs non dégressifs en cas d’actes multiples. Un intérêt financier que nombre d’IDEL reconnaissent », insiste Elisabeth Hubert. Cette disposition est justement remise en question par certaines HAD. « Beaucoup de choses ont changé depuis que nous avons signé le premier modèle de convention avec les syndicats infirmiers il y a cinq ans. La pression économique est forte sur certains établissements d’HAD qui veulent faire évoluer ce document de référence », indique Elisabeth Hubert. Elle vient ainsi d’inviter les représentants professionnels à renégocier cet accord-cadre. L’occasion, probablement, d’évoquer les autres difficultés et de faire évoluer leurs relations. CAROLINE GUIGNOT

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EXERCER LES PLUS… EN MAISONS ET DE SANTÉ : LES MOINS L’exercice regroupé entre plusieurs professionnels de santé au sein d’une même structure est à la mode. Les avantages listés par les adeptes de cette organisation, dont les infirmières libérales, sont nombreux. À qui le tour ? Marie-Christine Dufresne, dans son cabinet, à la maison de santé pluridisciplinaire de Segonzac (Poitou-Charentes)

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Actusoins • vie libérale

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’exercice au sein d’une maison de santé pluriprofessionnelle (MSP) permet à des professionnels médicaux et paramédicaux de travailler en partageant les mêmes locaux. Cette organisation a généralement lieu à l’initiative des professionnels eux-mêmes qui ne veulent plus exercer seuls dans leur cabinet et trouvent des avantages à l’exercice collectif, mais aussi des collectivités qui, face aux déserts médicaux, souhaitent attirer les professionnels en vantant les mérites d’un exercice collectif. « C’est la communauté de communes qui a eu la volonté de créer cette MSP par rapport au départ à la retraite du médecin et à la crainte du désert médical », raconte Corine Larroucau, infirmière libérale à la maison de santé de la communauté de commune du Canton de Lembeye (Aquitaine).

Un choix professionnel « Contrairement aux médecins et aux pharmaciens qui peuvent être confrontés à des difficultés gérables en intégrant une MSP, celles qui peuvent avoir une vraie complexité à l’installation sont les infirmières libérales », soutient Pierre de Haas, président de la Fédération française des maisons et pôle de santé (FFMPS). En cause ? Encore une grande partie des infirmières libérales vivent du nursing et le fait de travailler en équipe peut leur faire abandonner le nursing pour les soins complexes. « Si l’infirmière entre dans une équipe et que le médecin joue le jeu, il n’y aura pas de problème, fait savoir Pierre de Haas. D’autant que les médecins ont au moins 5 % de patients complexes, donc largement de quoi faire travailler une infirmière. Mais si le médecin ne donne pas plus de prescriptions de patients complexes à l’infirmière, alors économiquement, cela peut être dangereux pour elle. »

Chaque profession est nécessaire dans “l’équilibre économique de l’autre, et l’idéal est d’organiser une réunion une fois par an pour voir si quelqu’un est en difficulté. Il est donc impératif de mettre cette question sur la table dès le début de l’organisation en groupe. « Chaque profession est nécessaire dans l’équilibre économique de l’autre, et l’idéal est d’organiser une réunion une fois par an pour voir si quelqu’un est en difficulté », recommande-t-il.

Charges plus élevées mais plus de confort Autre source de questionnement : les charges souvent plus élevées en MSP notamment parce qu’il y a du personnel. « Mais le personnel qui s’occupe de l’administratif permet de dégager du temps pour faire plus d’actes, indique Pierre de Haas. Donc normalement cela génère une hausse du chiffre d’affaires et une meilleure productivité du soin. » Les infirmières libérales payent aussi le plus souvent un loyer plus important. « On est locataire de la communauté de commune, témoigne Corine Larroucau. Le montant du loyer a un peu augmenté mais je reste satisfaite de mon choix car j’ai un meilleur confort de travail. Avec notre nouveau cabinet, nous avons plus d’espace et sommes dans la conformité. » « Nos conditions de travail ont changé et se sont améliorées, estime également Marie-Christine Dufresne, infirmière libérale à la maison de santé pluridisciplinaire de Segonzac (Poitou-Charentes). Les locaux sont plus adaptés, lumineux et de plain-pied. »

(OHFWLRQV GHV FRQVHLOV UpJLRQDX[ GH O·2UGUH GHV LQÀUPLHUV Le conseil régional remplit, sur le plan régional, les missions confiées à l’Ordre par la loi. Il assure les fonctions de représentation de la profession dans la région ainsi que la coordination des conseils départementaux ou interdépartementaux. Il étudie les projets, propositions ou demandes d’avis qui lui sont soumis par les instances compétentes en matière de santé sur le plan régional. Il est notamment l’interlocuteur de l’agence régionale de santé. Il peut décider la suspension temporaire du droit d’exercer en cas d’infirmité du professionnel ou d’état pathologique rendant dangereux l’exercice de sa profession.

Composition :

Dépôt des candidatures :

Les 23 conseils régionaux de l’Ordre sont composés d’infirmiers élus pour 6 ans au suffrage direct par les conseillers départementaux et interdépartementaux titulaires. Ils représentent chacun des trois collèges : infirmiers exerçant à titre libéral, salariés du secteur privé et salariés du secteur public. Le nombre de conseillers varie selon le nombre d’inscrits par région.

Sont éligibles tous les infirmiers inscrits au tableau de l’Ordre depuis 3 années à la date de l’élection (soit avant le 29 janvier 2012), à jour de leur cotisation ordinale et n’ayant fait l’objet d’aucune sanction disciplinaire. La clôture du dépôt des candidatures est fixée au vendredi 12 décembre 2014 à 16 h 00.

Pour connaitre les modalités précises de dépôt de candidature : Modalités de vote : Le vote aura lieu uniquement par correspon- www.elections-oni.fr dance. Pour connaitre la composition de votre conseil régional : www.elections-oni.fr

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Annonce légale

LE JEUDI 29 JANVIER 2015


Actusoins • vie libérale

Miser sur la collaboration Outre l’aspect économique, la crainte de retrouver, comme à l’hôpital, une organisation hiérarchique avec le médecin, peut freiner. « D’après moi, il s’agit d’un faux problème car cela dépend des relations entre professionnels, considère Pierre de Haas. D’autant que ce sont des professionnels libéraux, les décisions sont donc prises conjointement et généralement dans le cadre d’un protocole de travail. » « Pour éviter cette crainte, il faut bien répartir les rôles dès le départ, souligne Élodie Praud, infirmière libérale au sein de la MSP Vie et Santé au Fenouiller (Pays de la Loire). Chez nous, cela se passe bien. On travaille en collaboration et on garde aussi nos propres patients. C’est une question d’organisation. » « On n’a aucune crainte d’une éventuelle hiérarchie avec les médecins », poursuit Marie-Christine Dufresne. Avant de faire le choix, il y a trois ans, de travailler en MSP, elle travaillait dans un cabinet avec une consœur. « Pour aller voir les médecins, il fallait se déplacer et on ne les connaissait pas tous très bien. Aujourd’hui, les médecins sont plus à l’écoute. C’est rassurant de les avoir vers nous. Cela nous a rapproché, on se connaît plus et on ose davantage discuter. »

Autour du patient L’exercice au sein d’une MSP modifie la pratique des professionnels. Ils sont à la fois autonomes dans leurs décisions, mais ils peuvent se solliciter mutuellement lorsqu’il y a un problème autour d’un patient commun, se retrouver de manière formelle au cours d’une réunion, ou de façon informelle, dans les couloirs, pour échanger des informations et élaborer des protocoles pour le patient. « Je suis satisfaite de mon choix car je ne suis pas seule dans mes décisions, indique Élodie Praud. Entre professionnels de la MSP, on fait des réunions de coordination sur la prise en charge de patients complexes que nous avons en commun, afin de trouver pour eux la solution optimum. » « La MSP apporte un confort de soin pour le patient, ajoute Marie-Christine Dufresne. Dès que l’on a un souci avec un patient, on peut aller voir le médecin qui est dans le cabinet d’à côté. La surveillance des patients est donc mieux assurée car on partage plus d’informations et on est davantage au courant des pathologies. » « Il y a 10 ans, quand je recevais un patient lourd, j’avais beau donner des conseils, je ne le revoyais que quelques mois plus tard, témoigne Pierre de Haas. Par contre, l’infirmière libérale peut le voir tous les jours si je fais une prescription. Le fait de nous voir entre professionnels porte ces fruits. La MSP permet des protocoles sur des facteurs de risque et donc une réponse homogène des professionnels de santé. » Et en voyant le patient tous les jours, l’infirmière libérale peut aussi devenir sa référente. Elle a une place centrale dans le suivi des patients complexes. Les patients aussi ap-

prouvent ce mode de fonctionnement. « Ils sont satisfaits de la proximité des soins et de la possibilité d’avoir tous les professionnels de santé réunis au même endroit, témoigne Élodie Praud. Il est également rassurant pour eux de savoir que nous échangeons sur leur cas entre professionnels. »

Organisation juridique Les professionnels de santé qui souhaitent travailler dans une structure de groupe peuvent se regrouper comme ils le souhaitent. Mais certaines MSP ont été éligibles pour faire partie d’une expérimentation sur les nouveaux modes de rémunération et prétendre à des dotations en équipe comme prévu par la loi Hôpital, patients, santé, territoires de 2009. Pour en bénéficier, les professionnels ont dû

a un souci avec un patient, on peut “Dèsallerquevoirl’onle médecin qui est dans le cabinet d’à côté. La surveillance des patients est donc mieux assurée car on partage plus d’informations et on est davantage au courant des pathologies. créer une Société interprofessionnelle de soins ambulatoires (SISA), seule structure juridique permettant de percevoir des rémunérations communes. Le cahier des charges exige également que le travail en équipe s’organise autour d’un projet de santé. « On a créé une SISA, informe Marie-Christine Dufresne. Les premières subventions nous ont permis d’acheter du matériel commun. Puis, nous faisons une réunion une fois par mois pour parler de l’organisation. » Le fait de ne pas faire partie des expérimentations n’empêche pas pour autant le travail en commun. « On a envisagé de travailler sur un dossier partagé, indique Corine Larroucau. Mais ce n’est pas encore fait. Pour le moment, on se coordonne par écrit et verbalement. On n’a pas instauré de fréquence de contact. Si un dossier est critique, on embraye tout le monde, c’est plus facile et rapide ! » « On pourrait envisager une évolution, suggère Pierre de Haas. Par exemple, les infirmières sont plus compétentes que les médecins dans le domaine des plaies et cicatrisations. Mais actuellement, le patient doit passer par le médecin pour avoir une prescription, sinon il n’y a pas de cotation pour l’infirmière. On pourrait faire en sorte que le patient puisse aller directement vers l’infirmière et que le médecin se contente de l’ingénierie des soins. » Et de conclure : « L’équipe doit se structurer et développer une capacité d’organisation, car si les libéraux ne s’en occupent pas, c’est l’État qui va le faire à leur place. » n LAURE MARTIN

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Actusoins • vie libérale

Du pansement à l’expertise : une aide au suivi des plaies

Fournir le matériel et les pansements nécessaires au pied du patient, mettre en place un protocole adapté et garantir une expertise grâce à la télémédecine : le projet Suite de Soins se concrétise dans une douzaine de régions.

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scarres, ulcères, plaies cancéreuses… « Il y a des plaies que l’on a vraiment du mal à prendre en charge. Une de mes patientes avait une plaie qui, après un an, ne cicatrisait toujours pas. Je n’avais trouvé aucune solution auprès de l’hôpital ou des médecins de ville. Grâce à l’aide de Suite de Soins, l’évolution de la plaie s’est nettement améliorée », raconte Leila Benachour. « C’est important de pouvoir faire appel à des experts pointus dans le domaine de la cicatrisation et de disposer de protocoles adaptés », ajoute cette infirmière libérale lyonnaise qui a aussi participé à un module de formation sur les plaies cancéreuses dispensé chez Suite de Soins. L’idée de départ ? « Les infirmières libérales sont souvent livrées à elles-mêmes et le soin des plaies pose souvent des problèmes particuliers qui nécessite une expertise. Les infirmières sont polyvalentes et n’ont pas toutes un DU plaies et cicatrisations. Quant aux médecins de villes et aux pharmaciens, ils ne sont pas forcément spécialisés dans ce domaine », explique Hamid Lala, responsable national Formations et expertise. « On estime à deux millions et demi de plaies chroniques soignées chaque année en France », rappelle-t-il.

explique Hamid Lala. « Cela nous évite de courir à gauche et à droite pour tout récupérer », souligne Leila Bénachour. Ensuite, une personne de l’équipe se rend sur place ou utilise la télémédecine pour effectuer une expertise de la plaie et orienter l’infirmière de ville en proposant un protocole de soin adapté. « Notre activité nous permet ainsi de favoriser l’harmonisation des pratiques », précise Hamid Lala. Dernière innovation : Tom3, un logiciel de télémédecine permet aux professionnels de santé de suivre le patient à distance, de visualiser l’évolution de la plaie et de partager ses données de manière sécurisée. CLAIRE DUBOIS

Pour aller plus loin : www.studioholding.care

Harmoniser les pratiques Grâce à l’expérience acquise au travers de ses trente-trois cabinets Studiosanté spécialisés en coordination de soins ville/hôpital dans le domaine de la perfusion à domicile « hors des murs de l’hôpital », Gérald Vignal, Pdg du groupe, a eu l’idée de créer ce concept pour optimiser la prise en charge de plaies en ville. Après un test en région lyonnaise en 2013, douze agences ont vu le jour sur le territoire français. Le réseau poursuit son développement sous forme de concessions. Première étape : « quand le médecin fait une ordonnance ou l’infirmière la renouvelle, nous livrons sans dépassement par rapport au prix remboursé les dispositifs et pansements au domicile du patient ou au cabinet de l’infirmière. Nous fournissons aussi gracieusement certains articles comme des curettes de détersion, des gels alcooliques,… »,

Leila Benachour et Hamid Lala chez un patient.

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Actusoins • vie professionnelle

DES GREFFONS PRÉLEVÉS PAR DES INFIRMIERS

Depuis quelques mois, une poignée d’infirmiers répartis dans une dizaine d’établissements de santé peut prélever des cornées sur cadavres frais, au même titre que les médecins. Un protocole de coopération prometteur qui pourrait bientôt être transposé au prélèvement de peau.

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’offre en greffons de cornée reste insuffisante en France, malgré un nombre important de prélèvements : « en 2013, 9 937 cornées ont été prélevées, mais seules 4 429 ont été posées », décrit le Dr Didier Noury, chef du service de régulation et d’appui Grand Ouest à l’Agence de la Biomédecine. Pourquoi un tel delta ? « Pour des motifs de qualité essentiellement ».

De gauche à droite, Céline Bravais, Alain Gaudray, Michael Senneville et Rémy Tentoni dans la salle de prélèvement située dans la chambre mortuaire du funérarium de l’hôpital.

Le docteur Alain Gaudray, anesthésiste au CH de Chalon-sur-Saône, explique : « après prélèvement, la sécurité bactériologique et virologique du greffon est évaluée et explique pourquoi beaucoup d’entre eux ne pourront être implantés. Mais la qualité macro et microscopique est aussi déterminante dans cette équation : plus la cornée est prélevée rapidement après le décès, plus le greffon sera de bonne qualité ». Sans compter les prélèvements qui ne peuvent pas être réalisés parce que la famille veut rapidement récupérer le corps de leur défunt, un temps pas toujours compatible avec les disponibilités du corps médical. C’est ici qu’intervient l’intérêt d’une délégation infirmière : plus le nombre de préleveurs potentiel est élevé dans un service, plus il est réalisable. Une option d’autant plus logique que les infirmiers sont aux côtés des médecins lorsqu’ils font le prélèvement et ont une place active en péri-opératoire, préparation du prélèvement, conditionnement et envoi des greffons…

De la démarche locale au protocole national

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Lorsque les coopérations interprofessionnelles ont été rendues possibles grâce à la loi Hôpital, patients, santé, territoires (HPST) du 21 juillet 2009, deux équipes hospitalières ont travaillé isolément sur un protocole territorial de coopération interprofessionnelle à Chalon-sur-Saône et à Brest. Une fois ces projets portés à la connaissance de la Haute Autorité de Santé (HAS), celle-ci les a incitées à travailler ensemble sur un protocole à visée nationale. La démarche était justifiée : « les protocoles locaux doivent répondre à un besoin territorial alors qu’ici nous avons bien un besoin partagé par toutes les régions, explique le Dr Alain Gaudray. Ceci est d’autant plus vrai que le périmètre territorial des banques de tissus s’élargit et devient interrégional ».

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La validation du protocole par la HAS a permis d’entreprendre au niveau de chaque région intéressée les demandes d’autorisations : les agences régionales de santé (ARS) de Bourgogne de PACA puis de Bretagne ont délivré leurs arrêtés d’autorisation du protocole. Depuis, d’autres établissements d’Auvergne, de Rhône-Alpes, d’Alsace, d’Île-de-France, et des Pays de Loire se sont inscrits dans le mouvement. En pratique, seuls les médecins et les infirmiers volontaires et compétents* en la matière adhèrent au protocole. Dès lors, une lettre mutuelle d’engagement est signée entre chaque binôme. Les responsabilités et missions de chacun sont clairement définies à chaque étape du prélèvement, dès le décès constaté. Seuls le geste de prélèvement et le conditionnement de la cornée sont délégués, la responsabilité juridique restant sous l’autorité médicale.

Un moment délicat pour les familles Rémy Tentoni est l’un des trois infirmiers coordonnateur des prélèvements d’organes et de tissus à pratiquer le prélèvement à Chalon-sur-Saône : « il est souvent difficile de trouver un bon timing avec les familles, à un moment si délicat. Concilier la disponibilité des médecins et la faisabilité du prélèvement n’était pas toujours évident. Les deux autres infirmiers coordinateurs et moi-même complétons la disponibilité des trois médecins pour optimiser les possibilités de prélèvement ». Une nouvelle compétence bien acceptée des familles, « avec lesquelles nous avons déjà engagé le dialogue, car ce geste technique complète la relation très forte que nous avons établi au travers de ce moment difficile ». Techniquement, le geste est « assez simple ». Il consiste à découper une collerette autour de la cornée, en laissant le globe en place. La cornée est ensuite plongée dans un liquide de conservation. Un conformateur, sorte de coquille en plastique est en ensuite positionnée sous la paupière pour redonner la rotondité à l’œil. « Il faut environ trente minutes. Nous opérons dans une salle adaptée de la chambre mortuaire, dans les conditions d’asepsie habituelle des interventions ».

Les responsabilités et missions “ de chacun sont clairement définies à chaque étape du prélèvement. Comme les autres infirmiers, Rémi Tentoni a suivi une formation spécifique pour acquérir cette compétence : théorique d’abord, dans le domaine de la physiologie et de l’anatomie, puis pratique, sous la tutelle d’un chirurgien. Ensuite durant un tutorat de quelques semaines, l’infirmier passe de la participation active à la délégation totale de l’acte auprès de l’un des médecins du service.

Une valeur ajoutée transposable « Grâce au raccourcissement des délais de prélèvement, le taux d’acceptation des greffons de notre établissement est passé de 50 % à plus de 65 % » se félicite l’anesthésiste. Dans les prochaines semaines, l’ARS Bourgogne doit tirer un bilan du protocole mis en œuvre depuis un an au Centre Hospitalier de Chalon-sur-Saône. Il en sera de même dans les autres régions à l’issue d’un an d’exercice. De quoi mieux évaluer la pertinence du dispositif et motiver d’autres régions et d’autres établissements. « L’objectif est de pouvoir atteindre l’autosuffisance en greffons de cornée au niveau national », explique le Dr Didier Noury. Dans le délai, certaines équipes ont déjà à penser à transposer le protocole au prélèvement de peau. « Comme pour la cornée, c’est un geste qui ne pose pas de problème spécifique autre que technique sur une personne décédée, reconnaît ce dernier. Un tel protocole permettrait de répondre aux besoins, sachant que malgré les alternatives artificielles, on a importé 7 mètres carrés de peau en 2012 ». Le projet est en cours de soumission à la HAS. n CAROLINE GUIGNOT * Diplômés depuis au moins trois ans, exerçant en ophtalmologie, IBODE ou coordonnateur des prélèvements de tissus et d’organes.

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PRÉMAS AUX PETITS SOINS

dans un

COCON Encore trop rares sont les établissements en France à proposer un soin aussi pointu que la maternité de l’hôpital Cochin, qui a fait le choix de s’orienter vers le projet Nidcap. Reportage dans une unité d’excellence, pour le bien des grands prématurés.

S

nous qui nous adaptons aux besoins “duC’est bébé, pas lui. C’est l’enfant qui nous dit quand il est réveillé. On ne va pas couper son sommeil pour un soin, sauf urgence vitale.

oudain, le scope d’un bébé s’alarme. En un quart de seconde, Aurore, infirmière, se précipite dans sa petite chambre pour vérifier l’état du nourrisson. Fausse alerte : ce n’était qu’une apnée du sommeil passagère. Le rythme cardiaque retourne rapidement à la normale, même si la surveillance sera renforcée dans les heures à venir. Dans les quatre coins de l’unité de néonatalogie de la maternité Cochin de Port-Royal (AP-HP), les scopes renseignent les personnels soignants sur les constantes vitales des bébés couvés, 24h sur 24. Mylène Bigard, 30 ans, est l’infirmière référente du projet Nidcap (Newborn Individualized Developmental Care and Assessment Program). En France, seul le centre de Brest propose cette formation, qui, basée sur l’observation, permet de décrypter le comportement du bébé, de reconnaître les signes d’un stress, de favoriser son bien-être. « Contrairement aux soins habituels, avec la formation Nidcap, c’est nous qui nous adaptons aux besoins du bébé, pas lui. C’est l’enfant qui nous dit quand il est réveillé. On ne va pas couper son sommeil pour un soin, sauf urgence vitale », explique la jeune femme, qui, par manque d’effectifs à Brest, a été formée en Belgique. À son retour, elle a travaillé dix-neuf mois pour finir de valider ses acquis et rédiger son mémoire.

© Natacha Soury

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Aurore aide la maman de Gabriel à le positionner pour une séance de « peau à peau ».

© Natacha Soury

Les niveaux lumineux et sonores sont “baissés pour se rapprocher au maximum

Deux journées de formation Quand Mylène Bigard intègre Cochin il y a sept ans, elle s’investit dans un groupe de travail de soins et de développement, et c’est le programme Nidcap qu’elle choisit. Dès lors, elle convainc l’hôpital de financer sa formation totale (coût de 7 000 euros), et chaque année, d’envoyer au moins une infirmière en Belgique pour deux jours de formation, comme Aurore. Le premier jour est réservé à des observations et donne des outils, le second destiné à un cas pratique. Les bénéfices sont tellement évidents – confort de l’enfant sur le plan respiratoire, digestif, temps d’hospitalisation en baisse… – que les résultats ont achevé de convaincre la direction. À terme, Mylène espère qu’au moins 10 % des soignants seront certifiés Nidcap dans la maternité afin de pouvoir devenir centre de formation, et prétendre à des subventions. Le service dans lequel les deux infirmières évoluent est organisé spécifiquement pour un accueil optimal des nouveau-nés. Les niveaux lumineux et sonore sont baissés pour se rapprocher au maximum des conditions de vie intra-utérines. Des chambres individuelles ont été construites, même si des chambres multiples existent également pour les

des conditions de vie intra-utérines. jumeaux ou les triplés. En tout, soixante-trois bébés peuvent être accueillis, à partir de vingt-quatre semaines. En dessous de vingt-quatre semaines et de cinq cents grammes, l’OMS recommande de ne pas réanimer.

L’observation au cœur du soin Dans le service, Mylène Bigard est la seule infirmière formée et certifiée, mais il y a une kiné et un médecin référent formés et certifiés. Les autres personnels formés sont partis vers de nouveaux horizons, Mylène a donc un rôle déterminant dans la transmission de son savoir. « Cette formation est presque devenue incontournable, c’est dans l’ordre des choses », estime Aurore. Les pratiques changent, les soins aussi. « La nouvelle génération de pédiatres est éduquée différemment. J’ai été formée pour aspirer un bébé toutes les 3 heures, quelle que soit la situation. Pour certains, il est légitime de continuer les soins de cette façon, mais au fur et à mesure, on prend conscience qu’avec ces habitudes, on fait des choses qui ne sont pas toujours optimales pour un bébé, explique

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forcément avant les repas. En réalité en l’installant sur le côté pour qu’il ne soit pas brusqué, cela se passe très bien. »

Un cocon en microbulles de polystyrène

© Natacha Soury

Anne-Laure note les constantes de ses petits patients. Derrière, une housse protège le prématuré de la lumière.

Aurore. Bien sûr, l’alimentation se fait à heure fixe donc on a peu de marge de manœuvre car on doit faire les soins à un moment où l’enfant est réveillé. Mais on profite de l’alimentation pour faire d’autres soins, on le réinstalle ou on change ses couches, » détaille-t-elle encore. Ces solutions peuvent être pratiques, comme l’explique Mylène : « il faut se détacher de l’idée que l’on ne fait les soins qu’à jeun, sinon le bébé va régurgiter. Cela veut dire

diminuer la douleur, Gabriel effectue “Pourdes gestes de succion qui, doublés d’une solution à base de saccharose, vont créer des endomorphines, et naturellement, diminuer la douleur de la piqûre.

Mais aussi techniques : à ce titre, le cocon est devenu indispensable. Ce tube en microbulles de polystyrène, flexible, reproduit l’enveloppe utérine. On y place le nourrisson au milieu pour favoriser la position fléchie des quatre membres et éviter qu’il ne soit perdu dans sa couveuse. Mylène se souvient avec amusement qu’avant que le cocon ne soit officiellement créé, elle se débrouillait avec les moyens du bord ! Il existe aussi de nos jours des cocoon baby, pour installer les nouveau-nés et favoriser les changements de points d’appui. Du matériel qui aide au confort du bébé. De minuscules bodies sont également à disposition, pour les parents pris au dépourvu de l’arrivée prématurée de leur enfant. Dans le quotidien, la place de l’observation est déterminante. C’est grâce à elle qu’Aurore, Mylène et les autres vont pouvoir détecter des signes de stress. « C’est surtout quand un comportement change d’habitude que cela nous alerte », précise Mylène. « Chaque enfant a sa manière d’exprimer son mal-être. L’enjeu d’un suivi continu est de mieux repérer un comportement de stress, ce qui permet de réajuster les soins », complète Aurore. Tandis que le sourire, la coloration normale de la peau et la motricité fluide sont des signes de bien-être, des grimaces, des agitations, des vomissements et des irrégularités cardiaques vont être autant d’alertes potentielles sur l’état de l’enfant.

Les parents, premiers acteurs du soin Dans ce dispositif de soins, les parents sont les meilleurs alliés des infirmières. Les observations sont écrites à destination des parents. « Quand on est absent trop longtemps, ce sont les parents les mieux placés pour nous parler de © Natacha Soury

Tout en douceur, Jennyfer cherche la veine où poser le cathéter de Thomas.

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leur nourrisson. Ils changent les couches, font les soins des yeux, les consolent, et leur permettent d’être plus stables grâce à l’odeur de la maman, laissée sur un doudou ou un drap. À leur tour, les parents font des observations qui nous remontent, » explique Aurore. Il faut apprendre à ces parents à prendre soin d’un enfant encore fragile. « Pour les soins, il vaut mieux y aller en plusieurs fois, pour ne pas que l’enfant désature, sinon on met un petit coup d’oxygène. Parfois la maman va trop vite, il faut le lui expliquer. » La maman de Gabriel, est en train de parler à son fils, pour essayer de l’amener dans une phase de réveil plus douce. Le petit garçon doit être piqué pour vérifier son taux de sucre à jeun. « Les prématurés n’ont pas de réserves », rappelle Aurore. Pour diminuer la douleur, Gabriel effectue des gestes de succion qui, doublés d’une solution à base de saccharose, vont créer des endomorphines, et naturellement, diminuer la douleur de la piqûre.

de vie est à améliorer, alors qu’il est indispensable aux parents pour s’alimenter, sortir du bruit ambiant, déstresser des angoisses liés à l’état de santé de leur bébé. « L’allaitement est aussi fortement conseillé qui permet d’améliorer la tolérance digestive, d’augmenter la présence d’anticorps, mieux que le lait en poudre », justifie Mylène. Après parfois seulement quelques jours, les bébés sortent : ils doivent peser au moins deux kilos et être autonomes sur le plan respiratoire et digestif. Parfois le parcours du combattant peut durer six mois, six mois « d’angoisse pour les parents qui doivent apprendre accepter cet enfant, loin de leurs idéaux. » Les aider à profiter des petits bonheurs du quotidien avec lui, voici, aussi, l’une des missions des infirmières Nidcap. n DELPHINE BAUER / YOUPRESS © Natacha Soury

Renforcer le lien mère-enfant « Il y avait clairement quatre mains dans ce soin, analyse Mylène. Les deux mains actrices, et les deux mains qui contenaient l’enfant. » Résultat : il n’a pas pleuré, apaisé par la présence de sa maman, sa voix et son odeur. La mère de Gabriel, qui enchaîne l’après-midi avec un peauà-peau, véritable prolongation du rapport physique enfant-mère, reconnaît qu’elle apprend tous les jours comment faire les soins, le manipuler. Après la piqûre, il prend son traitement, un mélange de caféine et de fer. Cela stimule l’activité cardiaque et réduit les apnées. Gabriel est arrivé à vingt-six semaines et six jours, il pesait 1,005 kg. Aujourd’hui, il mesure 38 cm et pèse 1,520 kg, et prend « vingt à trente grammes tous les jours », se félicite Aurore. Essayer de renforcer le lien avec l’enfant est au cœur des préoccupations du programme Nidcap, mais il n’existe pas de chambre mère-enfant au niveau du service et le lieu

Pendant toute la durée du changement du cathéter, Thomas est constamment rassuré.

POUR INFORMER SUR LES CANCERS

Parce que la lutte contre la maladie passe aussi par une meilleure compréhension des différents cancers, des moyens de prévention, de dépistage et de traitement, la Fondation ARC édite la collection « Comprendre et agir ».

Des informations clés sur la maladie Un texte illustré et un lexique Le témoignage d’un expert

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Éthique clinique : face aux décisions difficiles À l’hôpital parisien Cochin, un centre d’éthique clinique a été créé il y a une dizaine d’années. Un accompagnement pour les décisions médicales difficiles. Deux infirmières y participent. Elles expliquent la démarche et leurs parcours.

F

allait-il débrancher Titouan, ce petit prématuré atteint de lésions cérébrales après une hémorragie ? Fautil accéder aux désirs des parents en souffrance qui considèrent qu’il s’agit d’un acharnement thérapeutique ? Les arbitrages sont souvent complexes. C’est alors qu’interviennent les espaces ou centres d’éthique clinique pour faciliter les décisions médicales difficiles, prendre en compte toutes les dimensions du patient concerné, dépassionner les conflits…

Cette formation a été un tsunami dans ma tête, “ et a clarifié des valeurs profondes, notamment le fait de remettre le patient au cœur de la décision.

Créé à la suite de la loi de 2002 sur le droit des patients, le centre d’éthique clinique de Cochin peut être saisi par les patients, les proches, et les soignants dont les infirmières. « Le centre est une aide à la réflexion éthique de la néonatalité à la gériatrie », rapporte Cynthia Le Bon, chargée de mission au sein du centre et technicienne de laboratoire de formation.

Un centre pluridisciplinaire En cas de saisine, les membres permanents du centre (le chef de service, une chargée de mission, un médecin, un juriste et un philosophe) vont aller entendre, par équipes de deux, composées d’un personnel médical et d’un personnel non-médical, les différentes parties au dossier. « Cela implique, avant que nous ne commencions notre travail, que toutes les parties soient d’accord pour être interrogées », rapporte Cynthia Le Bon. Une fois ce travail accompli, l’équipe permanente travaille avec un staff formé à l’éthique clinique, composé d’une

petite cinquantaine de personnes. Entre quinze et vingt membres sont mobilisés pour un avis. Le staff est constitué de soignants et de non-soignants, psychologues, philosophes, sociologues, juristes et autres représentants de la société civile. Parmi eux, Anne-Isabelle Fichet, infirmière à l’hôpital SaintLouis et Marie-Carmel Detournay, infirmière-psychothérapeute. « J’ai découvert l’éthique clinique par hasard il y a quelques années, car un médecin avait laissé sa revue sur le sujet dans le service où je travaillais et je me suis plongée dedans », raconte Anne-Isabelle Fichet. Très intéressée, elle commence par faire un certificat d’éthique, puis un Diplôme universitaire, à l’hôpital Saint-Louis. Elle suit ensuite en auditeur libre les conférences de l’espace éthique de Saint-Louis, découvre le centre d’éthique clinique de Cochin et suit une formation de deux ans. À l’issue de cette période, elle demande à la directrice du centre, le Dr Véronique Fournier, s’il lui est possible d’intégrer le staff.

Le patient au cœur de la décision De son côté, Marie-Carmel Detournay a découvert le Centre lorsque son service de psychiatrie a fait appel au Dr Fournier pour avoir l’avis du Centre sur une situation éthique compliquée. « Nous avons eu une réflexion très enrichissante sur comment accompagner une patiente, souligne l’infirmière. Cette démarche m’a vraiment intéressée et j’ai donc commencé une formation au centre. » Et d’ajouter : « Cette formation a été un tsunami dans ma tête, et a clarifié des valeurs profondes, notamment le fait de remettre le patient au cœur de la décision. » Elle a en effet constaté dans la pratique, que les décisions médicales sont davantage centrées sur la souffrance de l’équipe ou sur ses habitudes, et non sur celle du patient et de sa famille. « Je fais partie du staff depuis maintenant deux ans, raconte Anne-Isabelle Fichet. J’aime vraiment la dimension holistique

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de la discussion autour du patient, car en tant qu’infirmière, on est généralement plongé uniquement dans les soins, et peu ou pas sollicitée pour ce type de décisions. » Quand les membres permanents du Centre présentent en réunion la situation et les points de vue des différentes parties prenantes au dossier, le dossier est anonymisé. « Nous débattons alors sur quatre principes de bases, rapporte Anne-Isabelle Fichet : l’autonomie, la bienfaisance, la non-malfaisance et la justice. Nous ne devons jamais perdre de vue ces quatre principes appliqués à chaque situation, à leur singularité, à l’histoire de vie du patient et à la question posée. » Après un débat commun, chacun des membres du staff est interrogé sur la décision qu’il prendrait et doit l’argumenter. « La façon dont nous travaillons nous permet d’avoir un doute réfléchi, rapporte Marie-Carmel Detournay. Nous ne sommes jamais dans la certitude, car nous étudions des situations délicates. Chacun fait preuve d’une certaine humilité. On ose exprimer nos difficultés face à ces situations. Je laisse une place à mes émotions car plus on lutte contre les émotions, plus on est stressé. Nous ne sommes pas dans la toute-puissance, ce qui conforte le lâcher-prise. »

Des avis parfois partagés mais jamais tranchés L’équipe permanente effectue alors un bilan et rend un avis consultatif dans le meilleur intérêt du patient. « Nous faisons également part des avis contraires », fait savoir Cynthia Le

Bon en précisant que le Centre rend en moyenne 150 décisions par an. Il n’y a pas forcément d’avis tranché. Il peut y avoir des avis partagés. « De nombreuses pensées communes ressortent, constate Anne-Isabelle Fichet. Les arguments des autres membres du groupe d’éthique clinique peuvent nous interroger. Je trouve essentiel de prendre le temps de réfléchir à ces situations et à leurs aspects multidimensionnels. »

La façon dont nous travaillons “ nous permet d’avoir un doute réfléchi. Nous ne sommes jamais dans la certitude, car nous étudions des situations délicates. En fonction des motifs des demandes, les avis peuvent être rendus sous quinze jours à six mois. Le Centre d’éthique clinique mène aussi, de sa propre initiative, des travaux de recherche, notamment quand certaines questions récurrentes se posent aux soignants. Et régulièrement, le staff retravaille sur des avis rendus pour analyser les réactions. n LAURE MARTIN

Pour plus d’informations : www.ethique-clinique.com

Une réunion du centre d’éthique clinique à Cochin © DR

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Actusoins • vos droits

ÉTUDIANTE INFIRMIÈRE EN STAGE, SUIS-JE COUVERTE PAR L’INFIRMIÈRE QUI M’ENCADRE ?

L

ors de ses stages, l’étudiant en soins infirmiers (ESI) est pleinement intégré au milieu professionnel, à tel point qu’il est reconnu légalement habilité à exercer la profession. L’article L. 4311-12 CSP précise notamment que « l’exercice de la profession d’infirmier est permis aux étudiants préparant le diplôme d’État pendant la durée de leur scolarité, mais seulement dans les établissements ou services agréés pour l’accomplissement des stages ». Ainsi, bien qu’il reste en phase d’apprentissage et d’acquisition de savoirs, l’étudiant en soins infirmiers en stage est totalement responsable des actes qu’il réalise. Au même titre que tout infirmier confirmé, il doit à son patient des soins attentifs et consciencieux et répond de ses responsabilités civile, pénale et disciplinaire. En effet, on imaginerait mal que, sous prétexte d’être réalisés par des étudiants, les soins dispensés soient de qualité et sécurité moindres

que ceux dispensés par un professionnel diplômé d’État. Le risque lié à l’inexpérience du stagiaire n’ayant pas à être « supporté » par le patient, il doit être évalué et « compensé » par l’infirmier référent du stagiaire. Dans ce sens, l’infirmier référent ne doit confier à l’étudiant que des actes qui correspondent au degré d’autonomie acquis. Ce degré d’autonomie dépend de la personnalité de l’étudiant, des enseignements reçus, de son expérience et des risques inhérents à l’acte. En aucune manière l’autorisation donnée par le référent n’est susceptible de « couvrir » l’étudiant des conséquences de ses actes puisqu’il doit avoir conscience des limites de sa compétence réglementaire et technique. Par exemple, un étudiant en stage à qui l’on confie un soin auprès d’un patient est seul responsable de la chute de celui-ci s’il le déplace sans demander d’aide, ou sans avoir pris connaissance des consignes annexées au dossier.

Si un « encadrant » ne peut être tenu responsable à la place d’un étudiant fautif, il arrive toutefois que sa responsabilité soit retenue pour n’avoir pas correctement évalué la capacité de l’étudiant, vérifié ce qu’il a compris ou surveillé celui-ci lors de la réalisation d’un acte technique. Le cas typique, que l’on retrouve dans plusieurs décisions de justice, pourrait être celui de l’étudiant, généralement très bon élève, effectuant un stage dans un service en sous-effectif, et qui se voit confier la réalisation, seul, d’une injection de chlorure de potassium. Malheureusement si l’étudiant se méprend sur la voie d’injection du produit et provoque le décès du patient, il risquera d’être reconnu coupable d’homicide involontaire, ainsi que l’infirmière référente pour son manque de surveillance, dès lors qu’il s’agissait d’un acte à risque. JURISTE MACSF

J’AI DEMANDÉ UNE MUTATION POUR REJOINDRE MON CONJOINT. QUELS SONT MES DROITS ?

L

a Loi n° 2009-972 du 3 août 2009 (article 4) sur la mobilité dans la fonction publique, a institué un droit au départ dans les trois fonctions publiques et a modifié la loi du 13 juillet 1983 portant droits et obligations des fonctionnaires. Ainsi, hormis les cas où le détachement, la mise en disponibilité et le placement en position hors cadres sont de droit, une administration ne peut s’opposer à la demande de l’un de ses fonctionnaires tendant, avec l’accord du service, de l’administration ou de l’organisme public ou privé d’accueil, à être placé dans l’une de ces positions statutaires ou à être intégré directement dans une autre administration qu’en raison des nécessités du service ou, le cas échéant, d’un avis d’incompatibilité rendu par la commission de déontologie relative à la prévention de la corruption et à la transparence de la vie économique et des procé-

dures publiques. Elle peut exiger de lui qu’il respecte un délai maximal de préavis de trois mois. Son silence gardé pendant deux mois à compter de la réception de la demande du fonctionnaire vaut acceptation de cette demande. Il est spécifié que « ces dispositions sont également applicables en cas de mutation ou de changement d’établissement, sauf lorsque ces mouvements donnent lieu à l’établissement d’un tableau périodique de mutations ». En outre, l’article 38 de la Loi 86-33 du 9 janvier 1986 portant statut de la fonction publique hospitalière modifié par la loi du 3 août 2009 (article 2) énonce que « Dans la mesure compatible avec les nécessités du service, l’autorité investie du pouvoir de nomination fait bénéficier par priorité du changement d’établissement, du détachement, de l’intégration directe définie à l’article 58-1 ou, le

cas échéant, de la mise à disposition, les fonctionnaires séparés de leur conjoint pour des raisons professionnelles, les fonctionnaires séparés pour des raisons professionnelles du partenaire avec lequel ils sont liés par un pacte civil de solidarité et les fonctionnaires handicapés relevant de l’une des catégories mentionnées aux 1°, 2°, 3°, 4°, 9°, 10° et 11° de l’article L323-3 du code du travail ». Si l’agent est effectivement séparée de votre conjoint, il importe qu’il puisse fournir des justificatifs à sa direction (par ex. justificatifs de domicile) afin que sa demande soit traitée prioritairement. Il peut également y joindre l’accord de l’établissement au sein duquel il entend muter. En revanche, les besoins de service priment sur le rapprochement de conjoint.

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JURISTE MACSF



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ERIC, LA RAGE DE VIVRE Il y a trois ans, il se faisait attaquer par un requin en surfant, et perdait une jambe dans l’accident. Aujourd’hui, Eric Dargent, infirmier de 37 ans, fait développer des prothèses performantes pour les surfeurs en situation de handicap. Et révolutionne le handi-sport.

Eric Dargent en 6 dates : 1998 : obtient son DE puis travaille en réanimation et en dialyse

2004 : s’installe en activité libérale

2011 : est attaqué par un requin en surfant

2011 : sa cousine crée l’association Surfeurs Dargent

2012 : participe au développement d’une première prothèse spécifique

2014 : a de nombreux projets pour développer l’association.

© Malika Surbled

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Actusoins • portrait

«

P

our bien expliquer pourquoi je fais cela, il faudra reprendre depuis le début », dit-il presque en riant, en guise de présentation. Ces mots, Eric Dargent a bien dû les prononcer des dizaines de fois, à des dizaines de médias, à des dizaines de médecins, à des dizaines d’inconnus. Son histoire, il l’a retrace avec sang-froid. Et même si l’évocation de son accident lui « fait encore mal », Eric n’hésite pas à le raconter encore et encore. Pour sa cause. Pour la cause des autres sportifs handicapés aussi.

« Avec l’association*, notre premier but est d’améliorer les prothèses et de les rendre accessibles. Mais on essaye d’aller plus loin encore. Par exemple, cette année, on a accompagné trois personnes paraplégiques à l’eau, sur une planche de surf ». Développer des prototypes de pieds, de genoux ou de jambes artificielles pour pouvoir surfer : quand il a une idée en tête, rien ne peut arrêter Eric. Luimême est allé à l’eau avant même de pouvoir re-marcher. C’était seulement trois mois après l’accident.

Eric est la première victime d’une longue série d’attaques de requins sur l’île de la Réunion. En février 2011, il décide avec sa famille d’aller y faire du repérage. Lui et sa femme sont infirmiers et n’auront pas de problème à y trouver du travail. Il faut dire que pour Eric, l’environnement est idéal. Amoureux de la nature et de la mer, c’est un grand sportif. Un grand surfeur. Après quelques jours de visites et d’activités diverses, avec sa planche, il se met à l’eau. Et ne se doute de rien. Les conditions météorologiques sont bonnes.

« Ça a été le véritable parcours du combattant. J’ai rencontré plusieurs médecins, plusieurs prothésistes. On me disait de renoncer au surf, que ce n’était pas possible. Jusqu’au jour où j’ai trouvé des personnes attentives à mon projet de re-surfer ». Avec ces soignants, Eric a suivi une rééducation personnalisée et a pu tester des prototypes de prothèses qui n’existaient pas jusqu’alors.

Puis, c’est le drame. La vie qui s’écroule. « Je ne reviendrai pas sur l’attaque elle-même ni sur les longues suites en réanimation. Il n’y a plus rien à dire à ce sujet. J’ai été amputé sur le coup, j’ai perdu beaucoup de sang mais j’ai réussi à ramer jusqu’à la barrière de corail où d’autres surfeurs puis les pompiers ont pris le relais et m’ont sauvé. Voilà, c’est comme ça… ».

Avec l’association*, notre premier but est “d’améliorer les prothèses et de les rendre accessibles. Mais on essaye d’aller plus loin encore. Par exemple, cette année, on a accompagné trois personnes paraplégiques à l’eau, sur une planche de surf.

« Quand j’étais là sous l’eau, emporté, j’ai ressenti une envie, une rage de vivre, une montée d’adrénaline. C’était tellement fort, je ne pouvais pas laisser ma famille là, à quelques mètres de moi, sur la plage. Il fallait que je tienne. Quand on travaille dans le milieu médical, on connaît l’importance de la vie parce que l’on voit des gens qui meurent, des gens qui souffrent et on sait que tout ça ne tient qu’à un fil. Là, cette rage que j’ai ressentie, c’était encore plus énorme ».

S’impliquant à fond dans le projet de développement des prothèses sportives, il a entre autres ces trois dernières années, spécialement fait venir des modèles uniques depuis les Etats-Unis, développé un partenariat avec un lycée technique d’usinage mécanique dans lequel les lycéens fabriquent de nouveaux modèles. Il prête aussi son image à un fabriquant de prothèses en échange de modèles qui peuvent valoir jusqu’à 15 000 euros et qui ne sont pas remboursés par la sécurité sociale.

Plus de trois ans après, cette rage, Eric l’a connaît encore. « Du fait de ce qui m’est arrivé. Du fait de ce que j’ai perdu et des difficultés liées à mon handicap. De ne plus pouvoir travailler comme avant, de ne plus être l’homme fort que j’étais, de subir toutes sortes de complications dans mon quotidien. Cette rage explose dans le surf et c’est ce qui me fait vivre. Car quand je suis sur l’eau, j’oublie tout cela, je suis dans mon élément, tout simplement ».

Pour l’instant, Eric ne peut pas reprendre son travail d’infirmier libéral. Il aimerait pourtant. Mais les difficultés physiques liées à son handicap ne lui permettent pas de reprendre son poste. Il faut porter les charges, porter les patients, se baisser pour faire les pansements. Et ça, ce n’est pas envisageable pour l’instant. Alors Eric poursuit ses projets et développe bénévolement son association. Infirmier finalement, mais bien autrement… n

L’association

MALIKA SURBLED

Eric a décidé de faire avec son handicap. Construire une nouvelle vie, partager et surtout aider. Avec sa cousine et avec le club de surf auquel il appartient, il a monté une association à son nom.

* Association Surfeurs Dargent : http://www.associationsurfeursdargent.com

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Actusoins • soignants d’ailleurs

EN UKRAINE, PORTRAITS DE SOIGNANTS SOUS LES BOMBES Malgré le cessez-le-feu, la situation reste explosive à l’Est de l’Ukraine. Les tirs continuent, comme à Schastya, dans la région de Lougansk où se trouve actuellement la ligne de front. Une équipe de volontaires y a installé l’un des hôpitaux de campagne les plus proches des combats. Fin septembre, après le passage de nos reporters, l’équipe a reçu 70 blessés en quatre jours mais a continué d’opérer, coûte que coûte. Le toit et les fenêtres ont été endommagés, mais l’hôpital est toujours debout.

Elena s’apprête à transférer le patient opéré dans une petite chambre transformée en salle de réanimation. © Oleksandr Ratushnyak

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’atmosphère est étrangement calme et silencieuse à Schastya. Schastya signifie « bonheur » en ukrainien. Un sentiment qui semble avoir déserté la ville. Alors que nous venons d’arriver sur les lieux, un énorme grondement vient rappeler où nous sommes… À quelques kilomètres de là, forces ukrainiennes et rebelles pro-russes s’affrontent violemment sur le terrain. C’est dans cette bourgade de 12 000 habitants qu’une équipe de volontaires ukrainiens a transformé une petite clinique, quasiment inactive, en hôpital de campagne pour s’occuper des soldats et civils blessés, quel que soit leur camp.

Tatiana en salle de réanimation.

Tatiana, retraitée et pourtant volontaire Tatiana est l’une des infirmières volontaires. Elle est originaire de Poltava, à près de 400 kilomètres d’ici au NordEst du pays. À 47 ans, cette infirmière à la retraite a décidé d’abandonner ses enfants et petits-enfants – contre leur avis – pour venir au chevet des victimes du conflit : « J’ai simplement écouté mon cœur. J’ai senti que je devais absolument venir pour aider mon pays et mon peuple ». Tatiana a vu passer l’annonce via la page Facebook de « Maidanmed ». Infirmière anesthésiste de carrière, ici, elle n’a pas de spécialité : « Je m’occupe des anesthésies bien sûr, mais j’assiste aussi les opérations, et surtout, je surveille les patients une fois qu’ils ont été opérés ». Dans la petite chambre justement, deux soldats sont en réanimation, l’un touché à l’épaule, l’autre à l’aine. Ils ont été opérés la veille. L’un des ventilateurs se met à biper. Tatiana se précipite : « Il bouge beaucoup, si ça continue, je vais devoir appeler le médecin ». Tatiana est épuisée. Ses traits tirés et sa voix cassée trahissent son état de fatigue. Depuis qu’elle est arrivée, elle dort seulement deux à trois heures par nuit, « mais le plus difficile pour moi, c’est de voir ces êtres humains mourir ». Pourtant, en tant que professionnelle expérimentée, ce n’est pas la première fois qu’elle y est confrontée… « On ne s’y habitue jamais, surtout lorsque ce sont de jeunes hommes, et autant à la fois. Il faut à tout prix résoudre ce conflit pacifiquement ».

Elena, face à des opérations hors-normes À quelques mètres d’ici, Elena, infirmière elle aussi, sort tout juste de la salle d’opération. Encore un soldat de sauvé, a priori. Entre trois et quinze blessés arrivent ici chaque jour et sont opérés, souvent pour des amputations. L’équipe de soignants, quasiment que des volontaires, oscille entre cinq et dix chirurgiens, et une vingtaine d’infirmières. Elena fait le même constat que Tatiana. « Le plus dur c’est de se dire que tous ces jeunes, même si on les sauve, vont rester invalides… ». D’après elle, l’hôpital manque de mains : « souvent, beaucoup de blessés arrivent en même temps, ce n’est pas comme en temps normal, ou chacun

© Ilioné Schultz

s’y habitue jamais, surtout lorsque ce “sontOn dene jeunes hommes, et autant à la fois. ”

fait ce qu’il a à faire et nous suivons tous une procédure bien définie. Là, c’est beaucoup plus dans l’urgence et l’improvisation, et nous, les infirmières, on se réfère d’autant plus au chirurgien ». Car même si Elena n’est pas tellement impressionnée par les blessures souvent spectaculaires des soldats (« ça, c’est notre métier »), elle doit assister les chirurgiens dans des opérations inédites, malgré ses douze ans de métier en clinique ophtalmologique : « hier, nous avons effectué une énucléation. C’était ma première fois : nous ne faisons pas vraiment de neurochirurgie dans la région ». Elena est en effet originaire de Lougansk. Elle a dû fuir lorsque les bombardements sont devenus trop pressants et a décidé de venir prêter main-forte à l’équipe de Schastya, tout comme Denys, chirurgien.

Denys, chirurgien dans l’urgence En aménageant un bloc opératoire, l’équipe a redonné vie à cette vieille clinique à la peinture écaillée et aux sanitaires défraîchis. Mais l’absence de certains appareils clés, comme un scanner, fait défaut. « Cela nous permettrait

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d’être beaucoup plus rapides et efficaces dans le diagnostic, note Denys. Il m’est arrivé de me tromper… Mais heureusement, mes erreurs n’ont pas été fatales jusqu’à présent ». Dans le bloc justement, on aperçoit les radios accrochées sur les vitres à la hâte… Dans ces conditions d’exercice, l’objectif de l’équipe reste de traiter l’urgence, donc de stabiliser les blessés, avant de les évacuer en hélicoptère vers de plus gros hôpitaux comme ceux de Kharkiv ou de Kiev. « En temps de paix, lorsque j’opère un patient touché par de multiples éclats d’objets, je prends le temps de tout enlever. Là, je me contente d’arrêter l’hémorragie et de le stabiliser avant de le transférer », reconnaît Denys.

Alla, aide-soignante, l’angoisse au ventre La petite équipe est soudée. Plus que les mots, ce sont les regards qui traduisent leurs liens. Dans les couloirs, pas de bruit. Mais dehors toujours, le bruit des tirs. « Aujourd’hui ça n’arrête pas », nous confie Alla, une jeune aide-soignante. Originaire de Shchastya, elle travaille dans cette clinique depuis un an. Alors quand la guerre a éclaté, pas question de partir « Pour aller où ? De toute façon, je suis en stage et je dois absolument rester ici ». Cette jolie blonde, les yeux en amande, parvient difficilement à masquer son angoisse : « ce n’est pas tellement le travail qui me stresse, mais voir tous ces soldats constamment, avec leurs armes, et puis le bruit incessant des bombardements… La nuit ça redouble, du coup je ne dors quasiment pas donc c’est dur ». Son manque d’expérience n’arrange rien : « nous sommes assez peu, donc il faut réagir très vite parfois, et j’ai plus de décisions à prendre qu’en temps normal, plus de responsabilités ».

Irina (à gauche) a été amputée. Elle se demande si elle pourra un jour reprendre son travail d’infirmière.

© Oleksandr Ratushnyak

Olga, soldate et organisatrice Olga, elle, paraît étrangement sereine. Maire d’une petite ville à l’Ouest du pays, la jeune femme de 33 ans a quitté mari et enfant pour venir coordonner les équipes de volontaires de l’hôpital, sans vraiment dire la vérité à ses proches. Elle vient aussi de s’enrôler dans l’armée. C’est l’une des rares femmes soldats du pays. Elle va souvent chercher des blessés et les ramène jusqu’à la clinique : « Le plus dur c’est de regarder les séparatistes dans les yeux quand je m’occupe d’eux. Je vois très bien qu’ils ont honte, et je n’arrête pas de penser à ce qu’ils ont fait… »

n’est pas tellement le travail qui “meCestresse, mais voir tous ces soldats constamment, avec leurs armes, et puis le bruit incessant des bombardements… Elena vient interrompre Olga pour un problème d’organisation. L’infirmière s’efforce d’entrevoir le positif de cette situation : « Je sais qu’après cette expérience, je pourrai faire face à tout. Et d’un point de vue technique, je sais que je progresse énormément, grâce notamment aux grands chirurgiens volontaires qui viennent des hôpitaux les plus réputés du pays ». Parmi eux, Artur, chirurgien en pédiatrie. Ce dernier a laissé ses deux enfants à Kharkiv, sa ville d’origine, à 400 km de là, pour « aider sa patrie ». Peu importe que cela soit sur son temps de vacances… « Quand je suis arrivée ici, j’étais terrifié. Maintenant, moins. C’est incroyable de voir à quel point l’être humain peut s’habituer à l’horreur. »

Irina, une soignante amputée L’horreur, Irina sait ce que cela veut dire. Infirmière elle aussi, désormais, c’est elle qui se fait soigner. Elle a été amputée du pied. Début août, alors qu’elle marchait dans son village près de Lougansk avec deux de ses amies, un obus a explosé à quelques mètres : « on a été blessées toutes les trois ». Bien droite sur son lit, les cheveux peignés, son moignon délicatement recouvert d’une couverture, Irina lutte pour rester digne - elle attendra que nous nous éloignions pour craquer – « Il faut aller de l’avant, le plus inquiétant, c’est pour l’avenir, je ne sais pas si je pourrai retravailler car c’est compliqué de vivre dans ce pays avec un membre amputé. Les prothèses coûtent très cher ». Elle voudrait tant pouvoir retourner dans son village : « Avant ce fichu bombardement, je rendais tous les jours visite aux personnes âgées pour leur faire leur piqûres ou leur apporter des médicaments et même de la nourriture… Tout ce que j’espère, c'est pouvoir de nouveau exercer un jour ». Dans ses mains, l’ancien testament, et tout l’espoir qu’elle y met. n REPORTAGE D’ILIONÉ SCHULTZ AVEC NATALIE GRYVNYAK

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LE CIVISME À L’HÔPITAL AVEC LES GILETS BLEUS

Depuis 2012, de petits gilets bleus arpentent, mobiles, les couloirs de l’hôpital Mondor à Créteil. Ils ont entre 18 et 23 ans et ont été recrutés pour effectuer leur service civique dans les murs même de l’établissement.

Kevin ancien gilet bleu devenu brancardier salut Banfa, un « Gilet bleu »

au départ, il doit faire face à des réticences. « Les syndicats avaient peur que l’on pique des postes existants », mais en vérité, aucune embauche en interne n’était prévue. « Le dispositif des Gilets Bleus vient compléter ce qui existe déjà, il n’y a pas de concurrence directe », estime-t-il. Une fois acceptés, les Gilets bleus se sont fait leur place et leur réputation. Du côté des jeunes, « c’est une expérience valorisante et cela leur donne la possibilité de faire ses stages dans d’autres services à l’hôpital. En plus, ils perçoivent une indemnité pour les heures travaillées », détaille Théo Yamou. Depuis, il se targue que trois d’entre eux ont été embauchés, et, sur les cinq lycéens qui préparaient le bac cette année, trois l’ont obtenu. Même s’il se souvient que dans les premiers temps du projet, il a du « aller chercher les jeunes dans les cages d’escaliers, le soir venu. Je devais gagner leur confiance et leur faire comprendre que cette fois-ci ce n’était pas des promesses mais du concret », se rappelle-t-il. Il va même jusqu’à déclarer : « avec ce dispositif, je retire de la maind’œuvre aux dealers. » Le bouche-à-oreille a fait son effet : les jeunes viennent aujourd’hui à lui.

Photos © Natacha Soury

Un rôle intermédiaire

L

«

a cardiologie ? C’est au 12 étage, Madame ». Frédéric, la vingtaine, étudiant en reconversion qui ne reprendra les cours qu’à la rentrée, vient de renseigner une femme qui débarquait, un peu perdue, à Mondor. Pendant ce temps, Yoann, 21 ans, aide une personne âgée dotée d’une canne à se rendre dans le bon service. Leur point commun : le gilet bleu qu’ils portent tous les deux. Ces petits « plus » apportés aux patients, aux familles dans le flou, grâce à ces jeunes qui réalisent leur service civique, sont le résultat du combat d’un homme, Théo Yamou. Dynamique, plein de bonne volonté, Théo Yamou fonde en 2007 l’association Banlieues sans Frontière. Le but ? Participer à la réinsertion de jeunes en difficultés, favoriser le dialogue intergénérationnel et interculturel. L’idée d’un partenariat avec l’hôpital Mondor lui vient à l’esprit, mais e

Après une formation sur le service civique au siège de l’association, les Gilets bleus apprennent la nature de leur mission à Mondor. « Ils sont formés à la connaissance géographique de l’hôpital, à la communication, afin de savoir gérer les gestes d’agressivité, reçoivent des informations sur l’hygiène de l’hôpital, sur Alzheimer et bénéficient aussi d’une formation de premier secours. » Ils doivent renseigner les patients, aller les chercher, les accompagner à la cafétéria, au Relais H, ou fumer une cigarette. « Cela permet d’humaniser l’hôpital, de combler l’angoisse de certaines familles ou de personnes seules », détaille Théo Yamou. Les Gilets bleus sont aussi en contact avec les soignants. « Après une consultation, ils prennent en charge les patients, et cela décharge les personnels soignants. »

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Yoann estime : « nous sommes devenus indispensables à l’hôpital ». Ce dernier se qualifie volontiers « d’ancien décrocheur scolaire ». Aujourd’hui, il a pris ses marques, « du plomb dans la tête, parle bien aux patients et a surmonté sa phobie du fauteuil roulant : je ne savais pas mettre le frein ! », raconte le jeune homme, qui espère être embauché à l’hôpital par la suite. Frédéric explique « voir des trucs de dingue. On a affaire à la mort, on accompagne les gens à la levée de corps. L’hôpital c’est aussi un brassage culturel, on voit toutes les classes sociales, des gens de partout. Je réalise qu’on est tous égaux face à la santé », lâche le jeune homme, en interaction constante avec l’équipe soignante. « Pour un patient paralysé, j’ai demandé de l’aide au soignant pour le soulever, je ne savais pas comment faire, » raconte-t-il. Yassa, 19 ans, souhaite devenir infirmière. Pour elle, être Gilet bleu, même le temps de quelques mois, est une opportunité en or pour « mieux connaître le monde hospitalier et s’habituer à voir les plaies de près », explique-t-elle. Elle a pu faire un stage en chirurgie réparatrice, a aidé un peu les aides-soignantes. Mais « j’étais surtout en observation, je regardais les infirmières faire les piqûres, soigner les patients, désinfecter les plaies. J’ai pris des notes. »

Un statut en question Liova Yon, psychiatre à l’hôpital Mondor, a été le médecin tuteur de l’un des Gilets bleus. Il est nuancé sur le projet. Pour lui, « cette mission devrait revenir à l’institution hospi-

talière et être réalisée par des agents qualifiés et diplômés d’État. » Mais il reconnaît que cela arrange tout le monde : pas de vrai salaire pour l’hôpital, une expérience pour ces jeunes, un bienfait pour les patients et les visiteurs.

permet d’humaniser l’hôpital, “deCelacombler l’angoisse de certaines familles ou de personnes seules. Si le dispositif a fait ses preuves, c’est grâce à la personnalité forte de Théo Yamou qui encadre fortement les jeunes, scrute leurs moindres faits et gestes et débriefe avec eux chaque semaine de leur expérience sur le terrain, pour ne passer à côté d’aucune question ou doute. « Je ne suis pas sûr que cela fonctionnerait avec quelqu’un d’autre. Sur les faits, oui, les gilets bleus sont utiles mais cela revient à privatiser la santé, non ? », s’interroge le médecin. Peut-on faire entrer à l’hôpital, auprès des patients, du personnel non soignant ? Les deux hommes sont en désaccord sur ce point. A partir de quel moment parle-t-on de soins ? Le soin commence-t-il dès l’accompagnement ? Et au final, les risques éventuels, sont-ils plus importants que les avantages ? Force est de constater que les Gilets bleus remplissent aujourd’hui une mission que personne, avant eux, ne remplissait. Le livre d’or qu’ils présentent timidement aux patients ou aux visiteurs pour leur laisser un mot de remerciement, en témoigne. L’idée est lancée. n DELPHINE BAUER / YOUPRESS

Yoann, Fréderic et un camarade de l’équipe des Gilets bleus

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L’HUMOUR ADOUCIT LES SOINS

Peggy, Céline et Fabien, infirmières et aide-soignant au centre hospitalier de Saint-Omer ont suivi au printemps 2014 la formation Ludo-soignant proposée par l’association le Rire médecin. Elle n’en a pas fait des clowns mais leur a donné des outils pour aborder les patients de manière plus ludique.

L Fabien Demory, aide-soignant en ambulatoire.

e nez rouge ne fait pas le clown. Les participants aux journées de formation Ludo-soignant de l’association Le Rire médecin en font l’expérience à chaque fois qu’une session est programmée dans un établissement. À l’hôpital de Saint-Omer (Pas-de-Calais), l’idée revient à Eliane Roland, cadre supérieur du pôle, qui a exercé dans le CHU parisien de Necker. Peggy, 40 ans, puéricultrice

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© DR


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Actusoins • soignants autrement

en pédiatrie, Cécile, 35 ans, infirmière aux urgences et Fabien, aide-soignant en chirurgie ambulatoire, ont participé, le printemps dernier, à une session dans cet établissement. Peggy avait entendu parler des clowns qui interviennent bénévolement dans les hôpitaux mais pas de cette formation pour les soignants.

Même pour les timides ! Céline a sauté sur l’occasion. Les autres ont été incités par leur cadre. « Elle a trouvé que cela collait à ma personnalité », raconte Fabien. Idem pour Peggy. « Sur le moment, j’ai hésité, explique-t-elle. C’est vrai que ça m’arrive de faire le clown mais pas sur commande et de là à suivre une formation… Et puis je suis un peu timide. Mais j’ai accepté car on cherche toujours des moyens d’améliorer la prise en charge des enfants. »

Peggy utilise beaucoup le détournement “ d’objets : haricot-chapeau, pied à perf-danseur et tubulure-corde à sauter.

Un plus aussi en chirurgie ambulatoire : « on va assez vite le matin, remarque Fabien. On accueille les patients, on prend leurs constantes, ils se déshabillent… Il y a souvent un peu de stress au début et une attente parfois un peu longue. Les enfants ont été sortis du lit tôt, ils n’ont pas pris leur petit-déjeuner… » La forme du stage en a surpris plus d’un : pas de nez rouge ni de vêtements rapiécés, pas de recette ni de sketchs à répéter. Mais une série d’exercices parfois étranges, riches d’enseignement sur d’autres façons, décalées, d’aborder les patients… Circuler dans la pièce sans rien dire aux autres, juste sourire à tous ceux

RÉENCHANTER LES RELATIONS SOIGNANTS-SOIGNÉS La formation « Devenir un ludo-soignant » proposée par l’association Le Rire médecin s’adresse aux professionnels de santé. « Nous leur donnons des outils pour les aider à mettre du jeu et de l’imaginaire dans leurs soins, à agrémenter la rencontre avec les patients pour la rendre plus vraie et plus facile », explique Emmanuelle Bon, comédienne, clown et formatrice. Pendant un ou deux jours, deux clowns-formateurs accompagnent les soignants pour qu’ils se reconnectent à leur imagination et à leur créativité, à leurs sensations aussi et au langage non-verbal, « afin qu’ils s’appuient dessus pour s’adresser aux patients », poursuit-elle. Des exercices qui bousculent parfois un peu les relations hiérarchiques, souvent pour le meilleur ! Les participants travaillent aussi sur la confiance en soi et dans les autres, sur l’humour également « qui permet de se sortir de bien des situations ». Il s’agit aussi « de montrer que cela n’enfreint pas le sérieux du travail, au contraire », ajoute Emmanuelle Bon, et que les astuces glanées améliorent la confiance, réduisent le stress des patients et, au final, font aussi gagner du temps… n

qu’on croise. Se laisser guider en tenant juste une mince baguette, les yeux dans les yeux puis les yeux fermés. Donner des consignes… « Des situations pour prendre conscience de l’attention qu’on porte aux autres », souligne Peggy. Sur la position « en surplomb ». Sur la richesse du langage non verbal. Sur les capacités créatives aussi.

Savoir lâcher prise Certains exercices ont paru compliqués à des participants, d’autres les ont trouvés faciles, selon leur « profil » et leur degré de « lâcher prise »… Fabien se souvient d’un exercice de pliage de papier qu’il appréhendait… et qui s’est finalement très bien passé ! « Cela m’a révélé des qualités que je ne me connaissais pas, une confiance en l’autre », confirme Céline. Céline, Peggy et Fabien se sont amusés à détourner les objets du soin : haricot, garrot, aérosol, pied à transfusion… « On a beaucoup ri et beaucoup partagé, se souvient Céline. J’ai été étonnée de ce qu’on était capables de faire et de dire ! J’ai été surprise par exemple de notre capacité à détourner des objets ! » Fabien a trouvé pour sa part qu’une « harmonie et une confiance se sont développées dans le groupe. On s’est aperçus que quand on lâche prise, on peut faire beaucoup de choses… »

Haricot-chapeau L’intitulé du stage laissait la place au mystère. « Si j’avais su qu’on ferait des sortes de jeux de rôle et de l’improvisation, je ne me serais peut-être pas inscrite, reconnaît Céline, pourtant ravie de son stage. Lors de cette formation, je me suis aperçue que ce n’est pas si compliqué… » Le stage a aussi confirmé des approches intuitives. « On avait de petites astuces avant mais après la formation, on sait qu’on est dans le vrai », apprécie Fabien. « Je n’aborde plus les petits patients de la même manière, souligne Céline. J’ai essayé d’avoir une approche plus ludique. Je joue avec l’aérosol avant de pratiquer le soin. Si l’enfant a un doudou, un jouet, j’aborde le soin par ce biais, j’essaie d’entrer dans leur bulle. Avec les adultes, c’est un peu différent. Aux urgences, tout va très vite ! ». Peggy utilise beaucoup le détournement d’objets : haricot-chapeau, pied à perf-danseur et tubulure-corde à sauter. « C’est facile et vite fait, observe-t-elle. Avec les enfants, ça marche super bien, ils ont beaucoup d’imagination et démarrent au quart de tour. Et quand on fait rire les enfants, c’est plus facile de les soigner ! Les parents aussi sont plus détendus. Une relation de confiance s’installe. » n

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OLIVIA DUJARDIN



Actusoins • Spécial Salon Infirmier

SALON INFIRMIER RETROUVEZ

ACTUSOINS SUR LE STAND

G33

AU PROGRAMME

• 100 conférences, 45 ateliers, 10 tables rondes et débats.

Les 5, 6 et 7 NOVEMBRE 2014 à PARIS PORTE DE VERSAILLES HALL 7/2

• 3 conférences de santé publique : grand public et fin de vie, rôle infirmier dans la prévention des douleurs liées aux soins, rôle infirmier dans la prise en charge des pathologies chroniques.

• 2 formations : programme DPC Plaies chroniques, réussir son exercice libéral. • 5 Trophées infirmiers : étudiant en soins infirmiers, cadre de santé, puéricultrice,

infirmière libérale et infirmière hospitalière.

www.saloninfirmier.fr

GESTION DES RISQUES : UNE CARTOGRAPHIE PLUS HORIZONTALE QUE VERTICALE C

idalia Moussier, cadre de santé à la direction de la qualité et de la patientèle au CHU de Tours, a mis en place une méthodologie de cartographie des risques, Marie*, qui privilégie les échanges entre professionnels de santé. « Il s’agit de travailler sur une démarche a priori afin d’anticiper les risques le plus en amont possible », explique-t-elle. La certification V2014 préconise de réaliser une cartographie des risques dans une série de services (bloc opératoire, radiothérapie…) mais la démarche a été étendue à d’autres parcours de soins (psychiatrie, stérilisation, etc.). Dans chaque service, un groupe de professionnels de tous horizons, notamment des infirmières, se réunit une à deux fois par mois pendant environ un an. Tout d’abord pour détailler le parcours d’un patient type puis pour identifier, à chaque étape, les risques potentiels.

La gravité : de vert à rouge Les causes de ces risques sont alors identifiées et les risques cotés en fonction de leur gravité estimée et de la probabilité de leur survenue, précise Cidalia Moussier. « On obtient pour chaque risque une criticité exprimée sous forme de feux tricolore, poursuit-elle. Vert pour les risques maîtrisés, orange pour les risques sous contrôle et rouge pour ceux qui nécessitent de mettre en place des actions. » Dans ce dernier cas, le groupe propose au trio de pôle un plan d’actions. Certes, la démarche peut paraître chronophage. Mais le fait que cette cartographie des risques et les plans d’actions soient réalisés et conçus par les professionnels eux-mêmes, estime la cadre de santé, contribue à développer le consensus autour de la démarche et leur adhésion aux mesures mises en œuvre. n * Méthode d’analyse des risques identifiés en équipe

O.D.

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Participer à cette conférence

LE RÔLE CLEF DE L’INFIRMIÈRE DANS LA GESTION DES RISQUES À L’HÔPITAL Mercredi 5 novembre de 11 h 00 à 12 h 55



Actusoins • Spécial Salon Infirmier

CONSULTATIONS D’ACCUEIL ET DE SORTIE : NOUVELLES COMPÉTENCES AUPRÈS DU PATIENT

D

ominique Appy, cadre de santé du service de SSR de l’hôpital privé La Casamance, à Aubagne (Bouches-du-Rhône), a impulsé parmi les soignants de ce service autrefois mal aimé une large dynamique de valorisation bénéfique à tout le service. Après un audit et la réflexion de plusieurs groupes de travail, explique-t-elle, « nous avons transformé le soin d’accueil, dans lequel le soignant applique un soin et le patient le reçoit ou le subit, en une véritable consultation d’accueil » qui implique un tout autre positionnement de l’un comme de l’autre. Le soignant a besoin d’informations de la part du patient pour mener l’évaluation initiale de son autonomie antérieure du patient, de son état psychologique présent ou de sa situation sociale. Il échange également avec le patient sur ce qu’il attend de son séjour, du niveau d’autonomie qu’il souhaite atteindre et en combien de temps.

Un véritable échange Ces consultations sont menées indifféremment par des infirmières ou des aides-soignantes, qui ont suivi des formations sur la façon de les mener et sur la communication. Le soignant qui mène cette consultation propose ensuite un programme thérapeutique personnalisé et pluridisciplinaire. Sur ce modèle, une consultation de sortie, menée par les mêmes soignants, a été créée. Elle permet d’évaluer les progrès réalisé et les besoins, en matériel et en soins, pour la suite. « C’est un temps dédié de collaboration avec le patient, souligne Dominique Appy. Par ce biais, les soignants développent leurs compétences auprès du patient mais aussi leur professionnalisme. Ils ont une autre image d’eux-mêmes, du soin et du patient. ». n

Participer à cette conférence

LA CONSULTATION D’ACCUEIL ET DE SORTIE EN SSR : UN PRINCIPE D’ÉQUIPE Mercredi 5 novembre de 14 h 00 à 14 h 55

O.D.

MASTER EN SCIENCES CLINIQUES : LES PERSPECTIVES D Participer à cette conférence

MASTER DE SCIENCES CLINIQUES EN SOINS INFIRMIERS Jeudi 6 novembre de 10h00 à 10h55

eux infirmiers en deuxième année du master en sciences cliniques infirmières de l’université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines ont décidé de présenter les perspectives professionnelles qu’il ouvre à ceux qui s’engagent sur cette voie. Les discussions des pouvoirs publics sur l’avenir des masters infirmiers dans le système LMD au printemps les ont inquiétés et motivés à faire la promotion de leur cursus. « Ce master permet un développement des compétences infirmières sur un mode transversal », souligne Baptiste Oriez, qui exerce en milieu carcéral en Lorraine. Et l’infirmier d’énumérer les outils et méthodes enseignés : recherche, supervision et analyse des pratiques, consultation, éducation thérapeutique, prise en charge de situations complexes, etc.

Infirmier clinicien Le master ouvre, à l’issue de la première année, sur le métier de « spécialiste clinique en soins infirmiers », et au bout de la seconde, selon la spécialité choisie, sur celui de spécialiste clinique en psychiatrie et santé mentale (c’est le cas des deux infirmiers), en maladies chroniques et dépendance et en douleur et soins palliatifs. Pour François Martineau, qui est déjà infirmier clinicien, en psychiatrie, à l’hôpital Sainte-Anne (Paris), « le master aide à réfléchir aux soins, aux pratiques, et à formaliser ce que je peux mettre en place dans mon institution ». La formation ouvre ainsi sur une évolution du métier différente de la spécialisation et de l’encadrement. n O.D.

HÉMODIALYSE : L’HYPNOSE CONTRE LES DOULEURS VASCULAIRES

L

es patients souffrant d’artériopathie des membres inférieurs sont nombreux dans le service d’hémodialyse du CHU de Grenoble, un centre de prise en charge aigu. Chez ces patients aux artères très rigides, « la circulation extra-corporelle et les variations de tension artérielle qu’elle provoque peut majorer de façon très importante les douleurs déjà présentes, explique Nadège Brion, infirmière dans ce service, qui présente un projet de recherche lors du salon infirmier. Ils appréhendent les séances et arrivent dans un état psychologique très tendu. » Sous l’effet de la douleur, les patients s’agitent, essaient de se lever, sollicitent les soignants plusieurs fois… Projet de recherche Elle et une de ses collègues infirmières terminent une

formation à l’hypnose et pratiquent l’hypnose conversationnelle avec ces patients pour qui la dialyse est douloureuse. L’hypnose « désamorce les craintes » et permet aux patients de mieux supporter la douleur. « J’ai pratiqué l’hypnose avec un patient pendant 30 minutes, au début de la dialyse, puis il s’est endormi et la séance s’est poursuivie pendant qu’il dormait sans aucune modification des paramètres de dialyse ni antalgique supplémentaire. » L’infirmière a monté un projet de recherche sur l’effet cette hypno-analgésie sur les douleurs vasculaires des patients artériopathes lors de l’hémodialyse. Un projet qu’elle voudrait concrétiser afin de faire en sorte que cette pratique devienne un référentiel. n O.D.

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Participer à cette conférence

RECHERCHE PARAMÉDICALE ET DIFFICULTÉS DE LA DÉMARCHE Mercredi 5 novembre de 14 h 00 à 14 h 55



Actusoins • agenda

LES RENCONTRES INFIRMIER(E)S EN ONCOLOGIE RÉGIONALES DE TOULOUSE 6 DECEMBRE 2014

LES RENCONTRES DE LA CANCÉROLOGIE FRANÇAISE 2014 DU 2 AU 4 DECEMBRE 2014

L’AFIC (Association Française des Infirmier(e)s de Cancérologie) a décidé de « régionaliser » les Rencontres Infirmières en Oncologie, destinées au partage d’expériences et de connaissances des infirmier(e)s exerçant tant dans le domaine hospitalier que libéral. Les RIO proposent aux visiteurs la découverte de nouveautés dans le secteur des soins, de la molécule, de la pharmacologie, du matériel médical et de l’édition spécialisée. Parmi les sujets abordés : les urgences en hématologie, activité physique et cancer, étude « soigner les cancers en 2020 », le suivi téléphonique infirmier et les nouveautés en soins de support,… Lieu : l’Oncopole, Institut Universitaire du Cancer à Toulouse Informations et inscriptions : www.afic-rencontres.org

Un rendez-vous pour les acteurs concernés par la prise en charge des cancers : professionnels de santé médicaux et paramédicaux, agences nationales de santé et institutionnels, scientifiques et chercheurs, partenaires industriels, gestionnaires des établissements de santé, responsables politiques et patients eux-mêmes ou leurs associations… Ces RCFr aborderont notamment la place de l’infirmière dans le parcours de soins en oncologie et l’apport de la recherche infirmière. Lieu : Espace Congrès Cardin à Paris Informations et inscriptions : www.rcfr.eu

JOURNÉES INTERNATIONALES DE LA QUALITÉ HOSPITALIÈRE ET EN SANTÉ

CONFÉRENCE NATIONALE DES PLAIES ET CICATRISATIONS

8 ET 9 DECEMBRE 2014

DU 18 AU 20 JANVIER 2015

Ces journées réunissent l’ensemble des professionnels de santé et des usagers des établissements et de l’ambulatoire, tous impliqués dans les démarches de progrès au service des patients. Parmi les sujets abordés : la culture positive de l’erreur et le signalement massif des EI, la nouvelle place collaborative des patients, sécuriser la communication quotidienne, les innovations en hygiène et infectiologie,…

Le but de ces trois jours de rencontres – 180 conférenciers, 50 exposants, une dizaine de symposiums – est d’encourager la formation de non spécialistes (infirmiers, médecins, pharmaciens) et de les aider à établir les référentiels pour leurs pratiques, d’entendre les nouveautés en matière de pansements et de recherche. Parmi les sujets abordés : les plaies complexes du pied diabétique, la compression des membres inférieurs, les biofilms, l’escarre, l’ulcère de jambe, les plaies en cancérologie,… Une soixantaine d’ateliers, co-modérés par un médecin et une infirmière, apporteront un éclairage pratique directement utilisable.

Lieu : Cité des Sciences et de l’Industries de Paris Renseignements et inscription : www.jiqhs.fr

Lieu : Palais des Congrès de Paris Informations et inscriptions : www.mfcongres.com

DEUXIÈME FORUM RÉGIONAL : L’INFIRMIÈRE LIBÉRALE EN PACA 22 JANVIER 2015 À l’aube de grands changements dans le milieu de la santé, l’URPS Infirmière PACA entend questionner les acteurs publics et privés du territoire sur la place de l’infirmière libérale dans les réformes du système de santé. Au programme, des débats, des ateliers et un village de stands destinés à tous. Parmi les sujets abordés : l’éducation thérapeutique du patient vs éducation à la santé, le burn-out du soignant dans le suivi de la pathologie chronique, les soins infirmiers et leurs répercussions sur l’environnement, infirmière libérale : profession à risques,… Lieu : Acropolis à Nice Informations et inscriptions : www.forum-infirmiere-paca.fr ACTUSOINS • 56 • NUMÉRO 14 • SEPTEMBRE - OCTOBRE - NOVEMBRE 2014


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Actusoins • dossier formation professionnelle

Formation continue : une réforme qui annonce de gros changements

À partir de janvier 2015, les salariés du privé auront de nouveaux droits en termes de formation continue. Une loi, promulguée en mars 2014 a été votée pour faciliter l’accès aux qualifications et au financement des formations, mais aussi favoriser le dialogue social entre employeurs et salariés. Le public pourrait aussi suivre. «

L

e droit individuel à la formation ou DIF était très connu des salariés, mais finalement assez peu utilisé. C’était surtout un dispositif sans financement car aucune enveloppe n’y était spécialement dédiée. Le salarié avait accès au DIF grâce au plan de formation de son entreprise ou grâce à une enveloppe de professionnalisation. Il dépendait donc complètement de son employeur. D’ailleurs il y avait un amalgame sur la compréhension de ce dispositif. Le DIF n’était pas un droit à se former mais un droit à demander une formation », explique Émilie Lecerf, de l’UNIFAF(1).

(24 heures par an jusqu’à 120 heures puis 12 heures par an pour atteindre les 150 heures au maximum au bout de 7 ans) afin de permettre à un salarié de suivre une formation. D’autres possibilités pour alimenter le CPF seront mises

Adieu DIF, bonjour CPF Le DIF disparaîtra complètement au 31 décembre 2014. À la place, les salariés auront accès au CPF. Le « Compte Personnel de Formation ». Les heures de DIF qui auront été acquises avant le 31 décembre 2014 par les salariés et qui n’auront pas été utilisées seront créditées sur le CPF de chaque salarié au 1er janvier 2015. Le CPF s’alimentera de la même manière que le DIF : chaque année, des heures de formations seront créditées

ET DANS LE PUBLIC ? Cette loi a pour objectif d’aménager un certain nombre de dispositions du code du travail qui s’adressent aux salariés des structures privées. Le DIF pour les fonctionnaires est issu d’un autre texte. Ce n’est pas le même dispositif, le même financement, ni le même financeur. Mais il est possible qu’à moyen terme, un décret adapte les dispositions du privé à la fonction publique. n

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Actusoins • dossier formation professionnelle

en place, dans le but de faciliter l’accès à des formations qualifiantes de longue durée. En cas de temps partiel, le nombre d’heures ajouté sur le CPF sera calculé en fonction du temps de travail effectué. « Il faut éviter de dire que le CPF est une forme de DIF. C’est un nouveau dispositif qui vient en annuler un autre. Le CPF n’a ni le même mode de gestion ni le même financement que le DIF » ajoute Émilie Lecerf.

Le CPF plus strict en termes de qualifications… L’objectif premier du CPF est de faciliter l’accès à des formations qualifiantes. Le salarié devra donc viser l’acquisition de qualification en rapport ou non avec son métier. Le champ d’application est plus strict et impose une qualification. Avec le DIF, on pouvait faire des formations non certifiées. C’est vraiment l’acquisition d’une certification (diplôme, modules de certification). Au total, trois types de formation seront éligibles au CPF : les actions de formation du socle de connaissances, l’accompagnement à la VAE (Validation des acquis et de l’expérience) et enfin, les formations aboutissant à un titre inscrit au RNCP (Répertoire national des certifications professionnelles), ou bien inscrites à un programme de qualification propre à chaque région, ou encore, à une certification personnelle établie par la CNCP (Commission nationale des certifications professionnelles).

FORMATION CONTINUE : LES AUTRES GROS CHANGEMENTS Outre le CPF, la loi du 6 mars 2014 prévoit un vrai re-centrage de la formation professionnelle sur la qualification et sur l’accès à la formation. Mise en place d’un entretien professionnel obligatoire : cet entretien ne se confond absolument pas avec l’entretien annuel d’évaluation. C’est un rendez-vous qui permet de réaliser un point périodique sur les perspectives d’évolution professionnelle du salarié et non pas sur l’évaluation de son activité professionnelle. Il est en application depuis la loi du 6 mars 2014. Il doit être effectué tous les deux ans et a pour but d’inciter le salarié à se former. Au bout de six ans, l’entreprise devra établir un bilan écrit de ces entretiens. L’employé devra avoir suivi au moins une action de formation (acquise pour les soignants avec le DPC qui rend déjà des programmes obligatoires), obtenu des éléments de certification et bénéficié d’une progression salariale professionnelle. S’il n’a pas obtenu au moins deux des trois items précédemment cités, l’employeur sera sanctionné et devra créditer le CPF du salarié de 100 heures supplémentaires et verser une somme à L’OPCA. Le Conseil en évolution professionnelle : tout le monde y aura droit, quelle que soit sa situation. Ce sera un nouveau service gratuit, proposé par des opérateurs publics. Cela permettra à la personne demandeuse de se poser et éventuellement de rentrer en bilan de compétence ou de formuler un projet professionnel pour son évolution et de sécuriser son parcours. Pour l’instant, cette mesure n’est pas applicable, un décret d’application est en attente. En plus des nouveaux droits, la loi prévoit différentes mesures : réforme du financement de la formation continue, rôle plus important des représentants du personnel au sein de l’entreprise, branches professionnelles totalement restructurées… n

…mais plus accessible Le CPF est transférable d’une entreprise à une autre puisque toutes les informations sont informatisées. Le quota d’heure ne sera donc plus remis à zéro, comme auparavant, lorsqu’un salarié changera d’entreprise ou sera demandeur d’emploi. « On remet le salarié au cœur du dispositif, en véritable investisseur de lui-même. Le CPF sera universel et complément transférable. Il sera géré par la Caisse de Dépôts et des Consignations, via un service dématérialisé et non par l’employeur comme c’était le cas pour le DIF. Le salarié pourra donc accéder à son propre compte sur internet et n’aura plus besoin de passer par son entreprise pour obtenir ses droits », explique Émilie Lecerf. Le CPF ne pourra être débité qu’avec l’accord du bénéficiaire. Il ne pourra pas être diminué en cas de changement d’employeur, peu importe le nombre de changements. Le titulaire de ce compte a le droit de refuser de l’utiliser, cela ne consiste en aucun cas en une faute. Enfin, en cas de licenciement, même pour faute lourde, le titulaire du CPF conserve son crédit d’heures. n MALIKA SURBLED

© iStock/mbbirdy

(1) UNIFAF : OPCA de la branche sanitaire, sociale et médico-sociale privée à but non lucratif. (2) OPCA : organisme paritaire collecteur agréé, structure associative à gestion paritaire qui collecte les contributions financières des entreprises.

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Actusoins • dossier formation professionnelle

RAPPEL : LE DPC, C’EST QUOI ?

DPC : LE GRAND DÉPLOIEMENT C’est un dispositif unique et obligatoire depuis le 1er janvier 2013, associant la formation continue et l’évaluation des pratiques professionnelles. Ce programme s’adresse à l’ensemble des professionnels de santé, quel que soit leur mode d’exercice et leur statut. Chaque programme de DPC comporte des méthodes et des modalités validées par la Haute Autorité de Santé et doit être dispensé par un organisme de DPC. n

Après presque deux ans, le bilan du DPC est plutôt positif. Néanmoins, des axes d’amélioration sont évoqués, car, au quotidien, soignants et institutions rencontrent des difficultés dans sa mise en œuvre. «

N

ous ne savons pas si les formations que nous suivons sont DPC qualifiantes ou non. Et lorsque l’on interroge nos cadres à ce sujet, eux-mêmes ne semblent pas être au courant », regrette Céline, infirmière au CHU de Montpellier. Le manque de communication sur le Développement professionnel continu, Sedalom Folly, responsable de mission à l’UNIFAF(1) l’a constaté aussi. « Durant cette première année, il y a eu un manque d’informations, aussi bien vis-à-vis des établissements adhérents qu’envers les professionnels de santé et cela malgré les campagnes de communications initiées par les fédérations, les OPCA ou le ministère. Il est vrai que le dispositif est difficile d’appropriation. Il correspond à un changement de pratiques en termes de formation. Il faut que les établissements puissent organiser la mise en œuvre des programmes et le suivi effectif par les professionnels. Nous avons donc prévu de renforcer notre démarche d’information et d’accompagnement afin d’en améliorer la lisibilité auprès de nos adhérents et de leurs salariés ». En avril 2014, un rapport de la mission de contrôle de l’IGAS (Inspection générale des affaires sociales) a établi que les méthodes de DPC étaient méconnues des soignants et que le cadre réglementaire instable – avec de nouveaux décrets d’application qui paraissent tout au long de l’année –, ne facilite pas la mise en œuvre du dispositif. Ce rapport pointe de nombreux dysfonctionnements, évoque un « système bancal » et émet 32 propositions pour simplifier le dispositif.

Des satisfactions sur les préconisations de l’IGAS Parmi les propositions clés du rapport établi par l’IGAS : plus de contrôle, plus de suivi, des plans de financement…

Les OPCA – dont l’UNIFAF – sont satisfaits que certaines recommandations faites à l’IGAS aient été reprises dans le rapport. « Par exemple, on est sur une obligation annuelle. Or, face à l’insuffisance de budget consacré au DPC, il faudrait que l’obligation soit plus espacée, voire triennale », explique Sedalom Folly. « D’autre part, on sait que la procédure pour devenir organisme de DPC est très lourde. Pour simplifier cela, nous proposons de prévoir deux procédures distinctes pour les organismes de formation et pour les établissements. En ce qui concerne les financements, nous préconisons de créer un fond propre au DPC et d’élargir les fonds de l’OGDPC(2) – qui ne sont destinés qu’aux libéraux et aux médecins salariés – à l’ensemble des professions concernées par le DPC, donc aux infirmiers salariés ». Des décisions gouvernementales devraient bientôt être prononcées pour simplifier le DPC. n MALIKA SURBLED (1) UNIFAF : OPCA (organisme paritaire collecteur agréé) de la branche sanitaire, sociale et médico-sociale privée à but non lucratif. (2) l’OGDPC finance les formations des infirmières libérales et des médecins salariés, grâce à des fonds de l’Assurance maladie et de l’État.

CHEZ LES LIBÉRALES En 2013, 13 995 infirmières libérales ont suivi un programme de DPC, ce qui représente 133 % de l’objectif fixé par l’OGDPC pour la première année de montée en charge. Si le financement n’a pas posé de problème malgré la sous-évaluation du personnel à former la première année, l’engouement massif des libérales pourrait causer des soucis budgétaires dans les années à venir. Aussi, l’OGDPC a sollicité son conseil de gestion pour anticiper le risque. n

ACTUSOINS • 60 • NUMÉRO 14 • SEPTEMBRE - OCTOBRE - NOVEMBRE 2014


mergences Institut de Recherche et de Formation en Hypnose et Communication Thérapeutique Dir. Dr Claude VIROT, Rennes

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Emergences, 6 bis av. Louis Barthou, Rennes

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Actusoins • dossier formation professionnelle

DPC ET DU : Une difficile conciliation Nombreux sont les soignants qui dans le cadre de leur parcours professionnel suivent un enseignement menant à l’obtention d’un Diplôme Universitaire. Or, aujourd’hui, les DU ne s’inscrivent pas dans le cadre des programmes de DPC. Leur avenir serait-il remis en question ? Éléments de réponse avec Catherine Dupire, directrice adjointe de l’ANFH*. Pourquoi les Diplômes Universitaires ne figurent pas parmi les programmes de DPC ? Aujourd’hui, il y a un vrai souci concernant le DPC : il est clairement exprimé dans les textes que les Diplômes Universitaires tels qu’ils sont dispensés ne sont pas considérés comme des programmes de DPC. En effet, le contenu de l’enseignement ne représente que la partie cognitive d’un programme, alors que le DPC impose une partie analyse des pratiques professionnelles. Cependant, les textes prévoient que les universités peuvent déposer des dossiers - en qualité d’organismes de DPC- auprès de l’OGDPC pour demander la validation de certains DU en tant que programmes de DPC. Les commissions scientifiques pourraient alors valider une liste de DU compatibles avec les exigences du DPC. Or, aujourd’hui, rien de tout cela n’est fait dans la mesure où ces commissions scientifiques indépendantes sont très absorbées par l’évaluation des organismes. De plus, les universités ne font pas encore cette démarche. Au bout du compte, il n’y a pas de liste. Et quasiment pas de DU déposés sur la plateforme de l’OGDPC.

budget alloué à cette obligation du budget des autres formations facultatives. Cela vat-il poser problème pour l’accès aux DU ? En effet, le risque est que dans l’avenir, tout ce qui ne relève pas du DPC pose problème. Dès la mise en place du DPC, les représentants syndicaux craignaient que le financement du DPC embolise le plan de formation et que tous les crédits soient utilisés pour le DPC. Ils craignaient non seulement qu’il n’y ait plus d’argent pour les formations hors du périmètre DPC, mais également pour les personnels administratifs et techniques non soumis au DPC. Mais les premiers chiffres de 2013 ont mis en évidence que la mise en place du DPC n’a pas modifié l’accès à la formation. En ce qui concerne les D.U, l’idéal serait quand même que cette liste que nous attendons depuis deux ans soit établie au plus vite, afin qu’ils puissent s’intégrer pleinement au DPC. * ANFH : Association Nationale pour la Formation permanente du personnel Hospitalier (OPCA de la fonction publique hospitalière)

Catherine Dupire, directrice adjointe de l’ANFH

L’accès aux DU ne risque-t-il pas d’être plus difficile et contraignant pour les infirmiers qui doivent déjà par ailleurs se soumettre à l’obligation de DPC ? À priori non, car les DU peuvent toujours faire l’objet d’une prise en charge dans les plans de formation des établissements, même s’ils ne s’inscrivent pas dans le cadre du DPC. Les OPCA continuent de gérer la formation tout au long de la vie, et il y a toujours des solutions pour suivre des DU (Plan formation, CFP…).

Le financement des programmes de DPC se fait sur le plan de formation des établissements. Ainsi, rien ne distingue le

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ACTUSOINS • 64 • NUMÉRO 14 • SEPTEMBRE - OCTOBRE - NOVEMBRE 2014


OFFRES DE FORMATION

Logistique appliquée aux Blocs Opératoires

Qualité en Établissements de Santé

Objectifs : Acquérir une vision globale de la fonction de management au sein du bloc opératoire - Optimiser le fonctionnement d’un plateau technique interventionnel

Objectifs : Concevoir et manager la démarche qualité (risque, sécurité, environnement du soin) - Définir et mettre en œuvre une politique de développement durable

Public : Coordonnateurs de blocs ou de plateformes, cadres de santé, IBODE, IADE, AS, logisticiens, médecins, ingénieurs organisation et méthodes

Public : Cadres de santé, dirigeants, coordonnateurs de la gestion des risques associés aux soins, médecins, pharmaciens, consultants des structures publiques ou privées de conseil

Diplôme universitaire (LBO)

Diplôme universitaire (QES)

Lieu : CHU de Dijon Lieu : Centre hospitalier de Chalon-sur-Saône À savoir : Le DU LBO permet de valider la licence professionnelle ‘Logistique Hospitalière’ en suivant le tronc commun (201h). Ouverture de la licence en janvier 2016.

OUVERTURE EN JANVIER 2015

OUVERTURE EN JANVIER 2015 INFORMATIONS POUR LES 2 FORMATIONS CONTACT POUR LES 2 FORMATIONS Pédagogie : Mme Agnès BASAILLE - agnes.basaille@u-bourgogne.fr - 03 85 42 43 41 Administratif : Mme Martine BAILLY - martine.bailly@u-bourgogne.fr - 03 80 39 51 93 Toute l’info : www.u-bourgogne-formation.fr - www.iutchalon.u-bourgogne.fr

Prérequis : Bac +2 ou validation des acquis professionnels (VAP) - Durée : 158h Accès : Plan de formation, période de professionnalisation, contrat de professionnalisation (secteur privé), Congé Individuel de Formation, DIF, Compte Personnel de Formation (CPF) Validation : Diplôme universitaire de niveau 2 (Bac +3)

Le Pôle Formation Continue Santé de l’Universté de Nantes

propose les formations suivantes aux praticiens, aux professionnels de santé et/ou du social ou du secteur éducatif Formations Diplômantes DU / DIU : t DIU Acupuncture Obstétricale t DIU Addictologie : Troubles Addictifs liés aux Substances Psychoactives et au Comportement t DIU Addictologie : Troubles Addictifs liés à la Consommation d’Alcool t DIU Coordonnateur de Soins en Gérontologie / Gestionnaire de Cas t DIU Echographie Diagnostique Ostéo-Articulaires t DIU Echographie Gynécologique et Obstétricale Reprise d’Etudes sur t DIU Evaluation de la Qualité et Sécurité des soins les Diplômes Nationaux : t DU Education Thérapeutique du Patient PACES, études de médecine, Education pour la Santé de pharmacie, d’odontologie, t DU Ethique appliquée à la Santé d’orthophonie, d’orthoptie, t DIU Etude de la Sexualité Humaine Masters (M1 et M2 Biologie Santé...). t DIU Formation Complémentaire en Gynécologie-Obstétrique pour le Médecin Généraliste t DU Formation Complémentaire en Médecine Préventive en Santé des Femmes t DU Hygiène & Epidémiologie Infectieuse t DU Hypnose Thérapeutique t DIU Médecine Manuelle Ostéopathie t DU Musicothérapie t DU Oncogériatrie

t DIU Périnatalité et Addictions t DIU Pratiques Médicales en Santé au Travail pour les Collaborateurs Médecins t DIU Prise en Charge de la Douleur t DIU Réparation Juridique du Dommage Corporel t DIU Santé au Travail - Qualification Infirmière t DIU Sexologie t DIU Soins Palliatifs et d’Accompagnements t DIU Troubles du Comportement Alimentaire Nouveau DIU Adolescents Difficiles Nouveau DIU Anesthésie Pédiatrique Nouveau DU Prévention des Risques Psychosociaux

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Formations Courtes : t EPU Santé au Travail : Vaccinations et Conduite à Tenir autour d’un Cas de Tuberculose t EPU Santé au Travail : Aptitude à la Conduite et Troubles Neurologiques t Introduction aux Thérapies à Médiations Artistiques (Initiation aux Arts-Thérapies) t Pratiques Actuelles de Soins en Afrique Subsaharienne et Conséquences chez le Migrant en France pour les Professionnels de Santé (Soins Interculturels)

Renseignements et Inscription : fc.sante@univ-nantes.fr

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Faculté de Médecine et Techniques Médicales

Faculté de Chirurgie Dentaire

Faculté de Pharmacie

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Signature :

Retour à : POLE FORMATION CONTINUE SANTE 9, rue Bias - BP 53508 – 44035 NANTES CEDEX 01 ACTUSOINS • 65 • NUMÉRO 14 • SEPTEMBRE - OCTOBRE - NOVEMBRE 2014


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Formations Plaies et Cicatrisation ‡ )RUPDWLRQV GHVWLQpHV DX[ ,QILUPLqUHV /LEpUDOHV RX 6DODULpHV ‡ 6HVVLRQV GH MRXUV HQ VDOOH GH VpPLQDLUH DYHF UHSDV LQFOXV ‡ 3RVVLELOLWp GœLQWHUYHQLU GLUHFWHPHQW GDQV YRWUH pWDEOLVVHPHQW ‡ )RUPDWLRQV SULVHV HQ FKDUJH j )RUPDWLRQ FRQWLQXH '3& ),) 3/

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ACTUSOINS • 66 • NUMÉRO 14 • SEPTEMBRE - OCTOBRE - NOVEMBRE 2014


OFFRES DE FORMATION

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ACTUSOINS • 67 • NUMÉRO 14 • SEPTEMBRE - OCTOBRE - NOVEMBRE 2014


OFFRES DE FORMATION

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le Diplôme Universitaire COMPETENCES EN SOINS PSYCHIATRIQUES Ce Diplôme Universitaire portera sur l’organisation actuelle de la psychiatrie, universitaire et de secteur, sur les diffÊrents types de pathologie, l’approche psychopathologique des troubles, l’organisation du collectif soignant, la conduite des traitements. DATES (4 sessions de 3 jours + 1 stage de 5 jours) ‡ HW IpYULHU ‡ HW PDUV ‡ HW DYULO ‡ HW PDL PROGRAMME COMPLET sur le site www.asm13.org rubrique Enseignement Formation ou sur GHPDQGH DXSUqV GH 0DULH 3LHUUH 5H\QDXG DX

INSTITUT REPERES FORMATIONS 11 rue de Touraine - 37110 ST NICOLAS DES MOTETS TÊl.: 02 47 29 66 65 - fax : 02 47 29 52 25 Internet : http://i-reperes.fr 100 stages inter-Êtablissements 2015 * Travailler à partir du passage à l’acte. * Le transfert. * Structure de la parole * L’autisme * Le fonctionnement de groupe.* Atelier meubles en carton.* Relaxation. * Toucher et relation d’aide * Les activitÊs / ateliers * Entretiens familiaux. * *Vieillissement * Le Deuil.* Les mÊdiations. * Etats de crise et maladie mentale. * Art thÊrapie. * Atelier d’expression crÊatrice. * Savoir faire‌ avec les familles. *Corps et voix - * Conte et imaginaire. Etc‌

25 Stages destinÊs aux Psychologues / Psychiatres Le psy en institution et dÊmence * Violence et passage à l’acte.* RÊflexion pratiques professionnelle. * Dynamique et gestion de groupes. * Psy et corps * Transmission de la clinique. * Le Psychologue en gÊriatrie * Clinique et Êthique * Humanisation institutionnelle * l’adolescent. *Groupe thÊrapeutique en institution * Le  Psy  et l’Êvaluation. * Psychosomatique. Etc‌ Catalogue 2015 sur demande Stages rÊalisables en intra - Êtablissements

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ACTUSOINS • 68 • NUMÉRO 14 • SEPTEMBRE - OCTOBRE - NOVEMBRE 2014


OFFRES DE FORMATION

Diplôme Universitaire Année Universitaire

2014 - 2015

Prévention et prise en charge des E scarres 3 Modules de 4 jours Module 1 : LYON (Gerland IBCP) du 24 au 27 novembre 2014 Module 2 : LE MANS (Centre de l’Arche) du 16 au 19 mars 2015 Module 3 : LYON (Gerland IBCP) du 18 au 21 mai 2015 Enseignants encadrants : Pr Marc Bonnefoy, Service de gériatrie, Lyon ; Dr Denis Colin, Centre de rééducation de l’Arche, St-Saturnin ; Dr Brigitte Barois, Qualité-Gestion des Risques, Gonesse ; Pr Jean Louis Saumet, Physiologie vasculaire, Lyon ; Jean-Marc Michel, Service de gériatrie, Colmar ; Dr Yves Passadori, Service de gériatrie, Mulhouse.

Public : Médecins, Pharmaciens, Infirmiers, Masseurs-Kinésithérapeutes, Ergothérapeutes, Diététiciens, Aide-soignants. Capacité d’accueil maximum : 40 personnes

Informations sur le site : www.univ-lyon1.fr et www.escarre-perse.com Pré-inscriptions : obtenir l’accord écrit du coordinateur d’enseignement, Dr Dominique Sigaudo-Roussel envoyer par courrier électronique vos CV et lettre de motivation à :

DUescarres@univ-lyon1.fr Tél. 04 72 72 26 09 secrétariat ou 04 37 65 29 34 Dr Dominique Sigaudo-Roussel Inscriptions : sur www.univ-lyon1.fr (spécialités médicales) de juillet à octobre 2014

Le Service formation continue propose aux professionnels de la santé et du social 50 diplômes et 340 stages courts en inter- et/ou intra-établissements Gynécologie Gérontologie Pédiatrie Urgences Anestésiologie Médecine Ophtalmologie / ORL Psychiatrie Chirurgie Management Pneumologie Hygiène hospitalière Cardiologie Réadaptation - Kinésithérapie Neurologie Approche du malade...

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ACTUSOINS • 69 • NUMÉRO 14 • SEPTEMBRE - OCTOBRE - NOVEMBRE 2014

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OFFRES D’EMPLOI

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Rejoindre l’AREPA, c’est redonner un sens à la vie...

AREPA – Acteur majeur du secteur médico-social (1700 salariés - 68 sites), spécialisé dans la gestion de résidences pour personnes âgées, recrute pour ses établissements médicalisés en Ile-de-France et Province des :

s INFIRMIER D.E H/F – CDI – Temps plein

Sous la responsabilité du Cadre infirmier, et en relation avec l’équipe pluridisciplinaire de la résidence, vous participez à l’organisation quotidienne de l’activité de l’équipe soignante, dans un souci de continuité et de qualité de la prise en charge. Au-delà des missions propres dévolues à votre fonction, vous inscrivez votre activité dans une démarche préventive et éducative et créez les conditions d’une prise en charge individualisée. Vous assurez la mise en œuvre des protocoles de soins et des plans de sécurité sanitaire. En lien avec l’équipe et les acteurs du réseau de santé, vous participez à la gestion des relations avec les familles. Diplôme IDE exigé.

s AIDE SOIGNANT H/F – CDI – Temps plein

En relation avec l’équipe soignante et pluridisciplinaire de la résidence, vous participez à la prise en charge individualisée des résidents en dispensant les soins requis, dans une démarche éducative et préventive, dans le respect des besoins de la personne. Vous participez au développement d’activités d’animation et de loisirs visant à maintenir le lien social et contribuez à la gestion des relations avec les familles. Diplôme ASD exigé.

s PSYCHOMOTRICIEN H/F – CDI – Temps plein et temps partiel

Sous la responsabilité du directeur d'établissement, conformément aux différents décrets en vigueur dans la profession, et au sein d'une équipe pluridisciplinaire, le psychomotricien met en œuvre des activités de rééducation et de stimulation sensorielle auprès des résidents confrontés à des difficultés psychologiques vécues et exprimées de façon corporelle. Diplôme de Psychomotricien exigé. Expérience en gérontologie.

s ERGOTHÉRAPEUTE H/F – CDI – Temps plein et temps partiel

Sous la responsabilité du Directeur d'Etablissement, et au sein de l'équipe pluridisciplinaire de la résidence, conformément aux différents décrets en vigueur dans la profession, vous contribuez au traitement des déficiences et/ou handicaps de nature somatiques et/ou psychiques par des actes de rééducation et de réadaptation. Vous sollicitez les fonctions déficientes et les capacités résiduelles afin de maintenir, récupérer ou acquérir la meilleure autonomie possible, à travers la mise en œuvre de techniques de compensation du handicap. Diplôme d’Ergothérapeute exigé. Expérience en gérontologie.

s CADRE INFIRMIER H/F – CDI – Temps plein

Sous la responsabilité du Directeur d’établissement, vous avez en charge l’Animation, l’encadrement de l’équipe soignante, le recrutement, la formation, l’évaluation, l’intégration, et l’accueil des stagiaires. Vous organisez et coordonnez la prise en charge des résidents, conformément aux valeurs AREPA, aux projets de vie et de soins de l’établissement. Vous contribuez à la gestion des relations avec les familles et les divers acteurs de la santé, vous êtes garant du respect de la qualité des services dus aux résidents. Vous assurez la mise en œuvre des procédures et des protocoles de soins dans un souci de sécurisation des soins délivrés. Diplôme IDE exigé. Diplôme de Cadre de Santé apprécié.

Pour l’ensemble de ces postes, outre votre formation initiale, ce sont vos qualités professionnelles qui feront la différence : sens de l’écoute, intérêt pour les problématiques sociales et humaines, goût du travail en équipe, rigueur et patience.

Conditions de recrutement : CCN 51 + reprise d’ancienneté + prime. Avantages : Comité d’Entreprise, 1% patronal. Merci d’adresser votre dossier de candidature (CV + LM) à : recrutement@arepa.org

Le Centre Hospitalier Régional Universitaire de Nîmes recrute !

FONDATION OPHTALMOLOGIQUE A. de ROTHSCHILD La Fondation Ophtalmologique Adolphe de Rothschild, établissement de santé privé d’intérêt collectif situé à Paris (19ème), leader dans le traitement chirurgical et médical des pathologies de la tête et du cou (ophtalmologie, neurochirurgie, ORL, neurologie) recrute un(e) :

Infirmier(e) h/f

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Coordinateur(trice) en consultation CETD Vous voulez évoluer avec des professionnels leaders dans leur domaine ? Vous êtes capable de vous investir dans des équipes performantes, Accueil possible en détachement de la Fonction Publique Hospitalière

U CDI temps plein U Poste en 10 h U Repos hebdomadaire : Mercredi U Congés Annuels en Août U Rémunération selon Convention Collective CCN 51 Contact : Secrétariat de Direction des Soins Infirmiers 01.48.03.67.94 dssi@fo-rothschild.fr ou envoyer votre CV à : Direction des Soins Infirmiers 25 rue Manin 75940 Paris Cedex 19

ACTUSOINS • 70 • NUMÉRO 14 • SEPTEMBRE - OCTOBRE - NOVEMBRE 2014


OFFRES D’EMPLOI

A 30 minutes de Paris, sur la ligne A du R.E.R., situé dans un cadre agréable et verdoyant, le CHP de l’Europe est, avec 259 lits et places, un établissement hospitalier pluridisciplinaire de référence et l’un des plus importants Établissements de Santé privés d’Ile de France. Dans le cadre du développement de ses activités, le CHP de l’Europe recrute des professionnels de santé. En CDI - Temps plein ou temps partiel

Des Infirmier(e)s D.E. - Jour ou Nuit tous services de soins (Médecine cardiologique, Unité de soins Intensifs, Soins palliatifs / Oncologie, Réanimation médico-chirurgicale, Chirurgie toutes spécialités …).

Des Infirmier(e)s D.E. service SSPI et Bloc Opératoire Des Aides-Soignant(e)s de Jour ou Nuit tous services de soins (Médecine cardiologique, Unité de soins Intensifs, Soins palliatifs/Oncologie, Réanimation médico-chirurgicale, Chirurgie toutes spécialités …). Au sein d’Équipes dynamiques, vous participez activement à l’expansion de notre Établissement et bénéficiez d’un planning annualisé, d’un parcours d’intégration et d’un programme de formation assuré quelque soit la fonction. Merci d’adresser votre candidature à la Direction des Ressources Humaines. Par courrier : CHP de l’Europe - 9 bis route de Saint-Germain - 78560 PORT MARLY Par mail : drh@cmce-europe.fr

www.ch-bry.com

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Hôpital Saint Camille Établissement hospitalier privé de 273 lits. 1À}i ViÃÊUÊ ÀÕÀ} iÊÛ ÃVjÀ> iÊiÌÊÕÀ } iÊUÊ/À>Õ >Ì } iÊ Ê, Õ >Ì } iÊ V } iÊUÊ"ÀÌ «j` iÊUÊ*j` >ÌÀ iÊUÊ,j> >Ì Ê ,>` } iÊUÊ-V> iÀÊUÊ"« Ì> } iÊUÊ",

1000 salariés ÓÊÀÕiÊ`iÃÊ*mÀiÃÊ > i à {ÎÈäÊ ÀÞ ÃÕÀ >À i /j °Ê\Êä£Ê{ ÊnÎÊ£äÊ£ä

La Direction des soins recherche h/f :

INFIRMIER D’ANNONCE EN CANCÉROLOGIE Pour l’Hôpital de Jour Expérience exigée Poste à pourvoir immédiatement Convention FEHAP Merci d’envoyer votre candidature (lettre de motivation et CV) à l’attention de Madame SEILLE. Hôpital Saint Camille 2 rue des Pères Camilliens 94366 Bry sur Marne Cedex v.seille@ch-bry.org

ACTUSOINS • 71 • NUMÉRO 14 • SEPTEMBRE - OCTOBRE - NOVEMBRE 2014


OFFRES D’EMPLOI

REJOIGNEZ LE GROUPE MEDI-PARTENAIRES 25 CLINIQUES - 5500 SALARIÉS

Infirmier D.E (H/F) Organisme Le Groupement d’Intérêt Public Samusocial de Paris est un dispositif d’urgence (H24 et 7j/7) proposant une prise en charge médico-psychosociale aux personnes sans domicile. Son action départementalisée à pour objet d’aller à la rencontre des personnes sans domicile au travers de ces différentes missions et notamment : soins médicaux ou infirmiers, hébergement d’urgence, accueil de jour, 115, maraudes, SIAO Urgence Paris. Le GIP Samusocial de Paris recherche des Infirmiers D.E (H/F)

Mission t Infirmiers D.E - Equipe Mobile d’Aide (Maraude) - Nuit (H/F)

Vous êtes le chef de bord d'une équipe de 3 personnes. Votre mission est d’aller à la rencontre des personnes en situation de grande exclusion afin d’évaluer leur état de santé, de prodiguer des soins, de les orienter et de les accompagner vers les structures appropriées. Dans ce cadre vous êtes en relation constante avec un Médecin d’astreinte. EMA : Temps plein Nuit en 9 heures (20h-5h) du lundi au dimanche par roulement + MAJ N, D&JF - salaire selon ancienneté de diplôme.

ET PARTICIPEZ À LA CONSTRUCTION DE NOTRE PROJET SOCIAL ET À LA RÉUSSITE DE NOS PROJETS DE SOINS INFIRMIERS DANS L'UNE DE NOS CLINIQUES QUI RECRUTENT :

Infirmier(e)s

Surveillant(e)s

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Aide Soignantes

Pour retrouver nos établissements et postuler en ligne, rendez-vous sur notre site : www.medi-partenaires.com

POUR VOS POSTES D’INFIRMIERS, IBODE, IADE, CADRES DE SANTÉ...

t Infirmiers D.E - Lits Halte Soins Santé (LHSS) et Lits d’Accueil Médicalisés (LAM) - Jour et Nuit (H/F)

Les LHSS accueillent toute personne sans domicile fixe qui présente des pathologies ne relevant pas de l’hospitalisation traditionnelle. Les LAM accueillent toute personne sans domicile fixe présentant des pathologies lourdes les privant d’autonomie. Vous êtes chargé de mettre en marche les soins nécessaires aux personnes hébergées et de veiller, en collaboration avec l'équipe pluridisciplinaire, au bien-être des hébergées. . Postes de nuit (20h-8h) et postes de jour (8h-20h) du lundi au dimanche par roulement, salaire selon ancienneté de diplôme + MAJ D&JF.

t Coordinateur Référent (Maraude) - (H/F)

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RECRUTEURS t Moteur de recherche de CV t Système d'alertes mail t Fiche de la société avec logo + vidéo t Texte illimité t Mise en ligne immédiate de votre annonce

CANDIDATS

Equipe Mobile d’Aide

Vous veillez à l’application de la démarche de soins, élaborez les outils de travail correspondants et êtes référent quant au diagnostic infirmier. Vous maitrisez l’évaluation et l’analyse des besoins des personnes prises en charge, et aidez l’équipe à rechercher les réponses adaptées aux problématiques rencontrées. Vous êtes en charge de la formation, de l’encadrement des IDE, et collaborez au recrutement et à l’élaboration des plannings. Vous pouvez être amené à remplacer un IDE dans une équipe. EMA : Cadre forfait jour. 2400 € brut mensuel (selon profil)

Profil

t Moteur de recherche d'offres d'emploi t Système d'alertes mail t Dépôt gratuit de votre CV t Possibilité de mettre un CV anonyme ou visible que de certaines entreprises

Une synergie presse écrite / internet : la meilleure visibilité pour recruter N°14

SEPTEMBRE - OCTOBRE - NOVEMBRE 2014

A LA UNE

Expérience en psychiatrie et/ou connaissance de la population en situation de grande exclusion souhaitée Grande rigueur et éthique professionnelle indispensables.

LA TÉLÉMÉDECINE VA-T-ELLE BOULEVERSER LE MÉTIER D’INFIRMIÈRE ?

SOIGNANTS D’AILLEURS

EN UKRAINE, PORTRAITS DE SOIGNANTS SOUS LES BOMBES.

VIE PROFESSIONNELLE

A l’attention de Lucie Pichard Samusocial de Paris - Service des Ressources Humaines – recrutement@samusocial-75.fr Merci de préciser la mission et l’horaire souhaité

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ACTUSOINS • 72 • NUMÉRO 14 • SEPTEMBRE - OCTOBRE - NOVEMBRE 2014


OFFRES D’EMPLOI

au cœur de vos ambitions…

CENTRE CHIRURGICAL MARIE LANNELONGUE Centre hospitalier Privé à but non lucratif participant au Service Public, hautement spécialisé dans le traitement des pathologies THORACIQUES et CARDIO-VASCULAIRES

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CADRE KINÉSITHÉRAPEUTE RADIO PHARMACIEN A MI-TEMPS ASSISTANT QUALITÉ Adresser lettre de candidature et C.V. au : Centre Chirurgical MARIE LANNELONGUE Mme CARPENTIER Direction des Ressources Humaines 133 avenue de la Résistance 92350 Le Plessis Robinson Tél : 01.40.94.87.95 E-mail : recrutement@ccml.fr

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Pour mieux nous connaître, site internet : www.ccml.fr

LA FONDATION VALLÉE Centre Hospitalier Infanto-Juvénile situé à Gentilly (94250) à proximité immédiate de Paris CENTRE HOSPITALIER

Recherche H/F : Pour son pôle adolescents :

1 Infirmier plein temps

1 Orthophoniste mi-temps

Fondation Vallée Psychiatrie de l’Enfant et de l’Adolescent - Gentilly

pour ses unités d’hospitalisation moyen et long séjour

Pour son pôle enfant :

1 Orthophoniste à 50% sur les deux unités long et moyen séjour et court séjour

1 Orthophoniste à 50% - 50% pour son Hôpital de jour et son CMP de Gentilly

Pour tout renseignement écrire : dssi@ch-fondationvallee.fr Les candidatures doivent être adressées à Monsieur le Directeur Fondation Vallée - 7, rue Benserade - 94257 GENTILLY Cedex

ACTUSOINS • 73 • NUMÉRO 14 • SEPTEMBRE - OCTOBRE - NOVEMBRE 2014


OFFRES D’EMPLOI

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