La fin de pré-éducation, une étape importante

MAGALI DELMAS

& OZU

Durant sa première année de vie, le chien découvre des situations diverses et variées afin de se sentir à l’aise partout. Ces découvertes se font toujours sous le regard vigilant de sa famille d’accueil et de son éducateur. Il aura également appris les règles d’obéissance de base d’un bon chien de compagnie. Cette période est appelée la pré-éducation. À la fin de cette période de pré-éducation vers l’âge d’un an, Magali, directrice technique, réalise un temps d’observation avec le chien. L’objectif étant de faire une photographie du chien juste avant son entrée en éducation, d’observer s’il possède de bons acquis, et de confirmer si le chien est, à ce stade, compatible avec sa future mission de chien guide.

« Pour ce temps d’observation, le chien m’accompagne pendant une matinée. Dès son lever, je le sors de son boxe et je l’amène faire ses besoins au caniveau. Cela me permet de vérifier la maîtrise de cet apprentissage, indispensable à sa vie de futur chien guide. En effet, dans un souci de respect des autres usagers, nous ne voulons pas que le chien se soulage n’importe où. Puis, je me concentre sur des exercices d’obéissance de base que le chien doit connaître pour faciliter la vie au quotidien et renforcer sa relation avec son futur maître aveugle ou malvoyant. Par exemple, si le maître souhaite lâcher son chien dans un parc pour qu’il puisse jouer avec d’autres congénères ou renifler, il doit avoir confiance dans le rappel de son animal. Si ce n’est pas le cas, le maître n’osera pas le détendre. Et cela nuira à l’équilibre émotionnel du chien. De même, cette confiance doit se retrouver dans les activités de jeu afin de maintenir la complicité de la future équipe. Par exemple, si le maître désire jouer avec son chien en lui lançant une balle, le jeu ne pourra se réaliser qu’à la condition que le chien lui dépose le jouet correctement dans sa main. Cela évitera à la personne déficiente visuelle de chercher la balle au sol durant plusieurs minutes avant de la lui relancer. Enfin, afin de permettre à la personne déficiente visuelle d’assurer les soins de base de son futur compagnon et de veiller à sa santé, le chien doit rester calme lors du brossage, lors du bain mais aussi lors du nettoyage régulier des oreilles et des yeux. Je réalise donc un temps de soin pour observer le comportement du chien et valider ses réactions. En tant que futur chien guide, celui-ci doit être à l’aise en toute circonstance pour pouvoir accompagner son maître dans ses déplacements. C’est pourquoi, après un an de socialisation au sein de sa famille d’accueil, je l’amène en centre-ville pour observer ses réactions et évaluer son aisance dans cet environnement urbain à travers diverses situations comme les transports en commun, la prise d’ascenseur, la traversée d’un marché ou encore sa réactivité face à d’autres congénères. »

Ce temps d’observation permet donc de contrôler que le chien est bien dans sa peau et qu’il n’éprouve pas une forte sensibilité à l’environnement ou un état de stress important l’empêchant de s’épanouir dans son rôle de guide. À la fin de la matinée, Magali fait ses retours et ses observations à l’éducateur pour qu’il puisse amorcer l’entrée en éducation de son chien ou mettre en place des solutions adaptées aux besoins de l’animal. Durant les 8 prochains mois et soutenu par son éducateur, le chien deviendra un guide d’exception. Il apprendra à réagir à une cinquantaine d’ordres et de situations de guidage. Et pour valider sa formation de guide, il passera son certificat d’aptitude. Pour tout savoir sur ce diplôme, rendez-vous à la page suivante !