CC 2007 GIEC Rapport de Synthèse

Page 79

Point 5

Perspectives à long terme

5.6 Coûts des mesures d’atténuation et objectifs de stabilisation à long terme En règle générale, les coûts macroéconomiques de l’atténuation augmentent parallèlement à la rigueur des objectifs de stabilisation et sont relativement plus élevés lorsqu’ils sont calculés sur la base des scénarios de référence prévoyant des niveaux d’émissions élevés. {GT III RiD}

Une stabilisation entre 710 et 445 ppm équiv.-CO2 en 2050 impliquerait, à l’échelle de la planète, des coûts macroéconomiques moyens se situant entre une hausse de 1 % et une baisse de 5,5 % du PIB mondial (large concordance, degré moyen d’évidence) (voir tableau 5.2). Cela équivaut à un ralentissement de la progression moyenne du PIB mondial de moins de 0,12 point de pourcentage par an. Les pertes estimatives en matière de PIB d’ici 2030 sont en moyenne inférieures et présentent un écart moindre par rapport à 2050 (voir le tableau 5.2). Les coûts s’écartent considérablement de la moyenne pour certains pays et secteurs.33 {GT III 3.3, 13.3, RiD}

5.7 Coûts, avantages et effets climatiques évités aux niveaux mondial et régional Les incidences des changements climatiques varieront selon les régions. Cumulées et actualisées, elles entraîneront très probablement des coûts nets annuels qui s’alourdiront à mesure que les températures augmenteront à l’échelle planétaire. {GT II RiD}

Selon les projections, pour une hausse de la température moyenne à la surface du globe de moins de 1 à 3 °C au-dessus des niveaux de 1980-1999, les incidences des changements climatiques devraient procurer des avantages liés au marché dans certains lieux et secteurs et, en même temps, occasionner des coûts dans d’autres lieux et secteurs. Les pertes moyennes à l’échelle du globe pourraient atteindre 1 à 5 % du PIB pour 4 °C de réchauffement, quoiqu’elles puissent se révéler beaucoup plus lourdes au niveau régional. {GT II 9.RE, 10.6, 15.RE, 20.6, RiD} Des estimations validées établissent en moyenne le coût social du carbone (coût économique net des dommages causés par le changement

climatique, cumulé pour toute la planète et actualisé) à 12 $ É.-U. par tonne de CO2 en 2005, mais la fourchette obtenue sur cent estimations est large (- 3 à 95 $ É.-U./t CO2). Toutes les données publiées indiquent que, selon les projections, le coût net des dommages causés par le changement climatique sera important et ira croissant. {GT II 20.6, RiD} Les chiffres cumulés pour la planète sous-estiment très probablement le coût des dommages, puisque nombre d’incidences sont impossibles à chiffrer. Il est pratiquement certain que les valeurs totales estimées des coûts masquent des écarts importants entre secteurs, régions, pays et populations. Dans certains lieux et au sein de certains segments de population très exposés, très vulnérables et/ou peu adaptables, les coûts nets seront sensiblement supérieurs à la moyenne planétaire. {GT II 7.4, 20.RE, 20.6, 20.RE, RiD}

D’après les résultats préliminaires et partiels d’un certain nombre d’analyses intégrées, les coûts et les avantages des mesures d’atténuation seraient du même ordre de grandeur, sans qu’il soit toutefois possible de déterminer avec certitude le mode de réduction des émissions ou le niveau de stabilisation pour lequel les avantages excéderaient les coûts. {GT III RiD}

Comparer les coûts de l’atténuation avec ceux des dommages évités exigerait d’exprimer, par un indice global de bien-être, les incidences en matière de bien-être pour des personnes vivant en des lieux et à des époques différentes. {GT II 18.RE} Le choix de l’ampleur et du calendrier des mesures d’atténuation exige de mettre en balance les coûts économiques d’une baisse accélérée des émissions de GES et les risques climatiques à moyen et long terme découlant d’un retard d’intervention. {GT III RiD} De nombreuses incidences peuvent être évitées, réduites ou retardées par des mesures d’atténuation. {GT II RiD}

Bien que les rares études d’impact menées pour évaluer les scénarios de stabilisation ne tiennent pas pleinement compte des incertitudes inhérentes aux projections concernant le climat en cours de stabilisation, elles fournissent néanmoins des indications sur les dommages évités et la réduction des risques pour différents niveaux de réduction d’émissions. Le rythme et l’ampleur des changements climatiques anthropiques à venir

Tableau 5.2. Estimation des coûts macroéconomiques mondiaux en 2030 et 2050, relativement à la base de référence établie pour les voies les moins coûteuses de stabilisation à long terme. {GT III 3.3, 13.3, tableaux RiD.4 et RiD.6} Niveau de stabilisation (ppm équiv.-CO2)

Médiane de la baisse du PIBa ( %)

Baisse du PIBb (%)

Ralentissement de la progression moyenne du PIB par an (points de pourcentage)c e

2030

2030

2030

d

445-535

2050

Non disponible

2050

2050

<3

< 5,5

< 0,12

< 0,12

535-590

0,6

1,3

0,2 à 2,5

légèrement moins de 4

< 0,1

< 0,1

590-710

0,2

0,5

- 0,6 à 1,2

-1à2

< 0,06

< 0,05

Notes : Les valeurs présentées s’appuient sur l’ensemble des textes qui fournissent des chiffres sur le PIB, indépendamment des bases de référence et des scénarios d’atténuation. a) PIB mondial calculé selon les taux de change du marché. b) La fourchette correspondant aux 10e et 90e percentiles des données analysées est précisée, le cas échéant. Les valeurs négatives représentent une hausse du PIB. La première ligne (445-535 ppm équiv.-CO2) correspond uniquement à la limite supérieure des estimations fournies dans les textes. c) Le ralentissement de la progression annuelle du PIB est le fléchissement moyen au cours de la période visée qui aboutirait à la décroissance du PIB indiquée en 2030 et 2050. d) Les études sont peu nombreuses et s’appuient généralement sur des bases de référence basses. Des bases de référence plus élevées concernant les émissions majorent généralement les coûts. e) Les valeurs correspondent à l’estimation maximale de la baisse du PIB apparaissant dans la troisième colonne.

33

Voir les précisions données sur l’estimation des coûts et les hypothèses des modèles dans la note de bas de page 24.

69


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.