Immunité

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Nous, Emma et Guilhem, jeunes étudiants en architecture intervenons dans le quartier de la Californie, à Jarville-la-Malgrange. Quartier de grand ensemble typique de la reconstruction, il est actuellement l’objet d’une rénovation urbaine sous convention ANRU. Cette entreprise met en cause l’environnement de la vie, et c’est l’habitation de 2216 personnes qui est en jeu. Munis comme seules armes des outils d’observation et d’un potentiel d’imagination nous tentons de développer des processus d’immunité à l’intérieur de cette grande machine à déplacer des hommes et à bouleverser les vies.

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Les antibiotiques, c’est pas automatique.

Développer une pratique thérapeutique est pour un architecte une question primordiale. Héritière d’un monde en décomposition, notre génération doit trouver à l’intérieur de celui-ci ce qui peut permettre qu’il se préserve et réinvente sa propre immunité, sa propre santé. Si les constructions des grands ensembles au lendemain de la guerre était un remède nécessaire à une misère architecturale et urbaine extraordinaire, leur médecine antibiotique n’a toujours pas été assimilée par les systèmes immunitaires du corps urbain et social. Victimes d’une stigmatisation persistante, ces quartiers sont les bouc émissaires faciles


d’une ville qui peine à se renouveler. Les projets de rénovation urbaine, s’ils se veulent plus doux et moins autoritaires que les grands projets de la reconstruction, restent des machines programmatiques très lourdes, aux budgets colossaux et dont la chaine de décision reste très hiérarchisée. Les tentatives d’articulation de la population et des acteurs de la construction sont encore très faibles et les projets se réalisent à une échelle dépassant largement le cadre de la vie se déployant dans ces morceaux entiers de ville.

Dans ce projet nous pensons qu’une ho-

méopathie architecturale est nécessaire et possible dans ces territoires urbains pour repenser la manière de faire des villes. Nous pensons que

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l’établissement d’un procédé alternatif est possible pour réorganiser les relations qui se tissent entre le bâti et les habitants, entre les concepteurs et les récepteurs, entre les subjectivités qui se rencontrent dans ces processus de transformation et de renouvellement urbain.

Nous développons dans ce projet ce que

nous pourrions appeler une écologie de l’esprit, dans le sens où nous pensons qu’une écologie, une logique des écosystèmes est possible en favorisant l’établissement de systèmes immunitaires architecturaux, sociaux, urbains actifs. Nous pensons que c’est en faisant d’abord une écologie de l’esprit qu’une écologie architecturale et sociale est possible dans un contexte urbain et sociologique diffi-


cile.

Nous pensons que la participation à la pro-

duction symbolique, qu’elle passe par des réseaux physiques ou psychiques, de la ville et de la société est un élément qui permet de passer d’une thérapeutique active à une thérapeutique passive. Ne pas guérir de l’extérieur mais permettre à une immunité de se créer de l’intérieur est une voie plus sure pour l’établissement d’une valeur supérieure de la vie dans un espace habité qui peut arriver par là à développer ses propres forces pour habiter et construire le réel. Nous prônons une urbanité de la contribution plutôt que de la consommation et nous pensons que cela peut être un levier pour que la vie se développe de l’intérieur et prenne des

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forces à mesure qu’elle construit son environnement.

Nous pensons qu’il est plus pertinent de

travailler sur des petites échelles pour permettre que les grandes évoluent de manière saine dans le sens où le renouvellement urbain doit se faire dans un temps long et qu’il soit le fruit de la contribution. Convoquer des petites échelles et permettre qu’une évolutivité de ces structures puisse être possible nous semble une piste pour que le corps social et urbain puisse assimiler les effets toxiques liés aux grands ensembles tout en préservant au maximum ce qui en fait les qualités.

Pour cela il est nécessaire de constituer

une organologie architecturale spécifique et c’est


ce à quoi nous nous sommes attardés pendant une bonne partie du temps du projet. Nous avons arpenté le quartier, découvert ses spécificités dans un temps long nourris d’observation et de rencontres avec les différents acteurs présents sur le terrain. Ce temps de l’observation nous a permis de cibler certains points fondamentaux pour comprendre un peu de la vie qui s’y développe, et de la forme que prend ce développement. Nous avons alors pu croiser les regards avec différents techniques et différents outils afin de clarifier les usages et les pratiques sociales, spatiales propres aux différents lieux. La question de l’immunité et de l’instauration de systèmes immunitaires nous semble centrale pour

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penser l’espace contemporain et les transformations majeurs dont il est le théâtre. Sans refaire l’histoire de la modernité et de l’architecture, nous situons notre démarche dans une évolution de la conscience architecturale concernant la manière de projeter et de construire. L’espace contemporain est depuis la révolution industriel fortement défini par l’évolution technique et technologique. Si la modernité est avérée et que le discour révolutionnaire qui l’accompagnait s’est fortement transformé, les processus actuels sont héritiers de cette modernité qui se perpétue par la poursuite d’une évolution technique et technologique toujours croissante. Mais cette histoire est le fruit de différentes recherches, de tattonnements, de réussites


et d’échecs. Tout au long de cette histoire de l’évolution de la modernité, un ensemble d’acteurs on essayé de la domestiquer, de la comprendre pour assimiler ses effets radicaux. Il n’est pas question ici de faire une histoire de l’archietcture, mais de cibler quelques repères qui nous on aidé pour penser une thérapeutique architecturale.

Quelques architectes phares permettent

de situer un ensemble d’outils architecturaux qui nous on aidés à penser l’archietcture, nous allons les présenter de manière succincte.

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Le Corbusier Le Corbusier représente l’architecte moderne par exellence. Hérault de la modernité, il fait partit de ces architectes qui ont tenté de mettre a profit les avancées techniques pour leur donner forme et en penser le devenir. Croyant fermement dans l’avant garde il tenta de poser les bases d’une société moderne libérée par la technique. Il s’était donné pour tache de créer l’architecture de son temps, d’assimiler les innovations techniques. Sa pensée de l’habitat en série est une aide précieuse. Si son idée de l’habitat passait par la machine à habiter, ce n’était que pour la transcender par la poésie, faire de l’acte d’habiter un poème. Le plan libre réceptacle ouvert pour une vie libre et dimensionnée par des rapports harmonieux. La cellule est à l’échelle de l’homme, pensée dans ses prolongements, de la chambre à la loggia. Il avait déjà pensé la maison dans son immunité, comme système protégé et global où la liberté peu s’y développé. Pessac nous en a donné l’exemple. Si son travail était encore teinté d’utopie, il est le refflet d’une tentative de penser la modernité et ne pas la subir. Par là trop systématique, il est un modèle pour comprendre et développer une technique saine de l’architecture.


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Atelier 5 Atelier 5 fait partie de ces groupes d’architectes qui ont hérités des modernes le goût de l’avant garde mais qui ont tentés de réintégrer la souplesse et l’épaisseur de la vie quotidienne dans des formes architecturales en série. Ils sont un exemple de maturation des idées de la modernité débarassée de sa radicalité manifeste pour intégrer des notions liées aux gestes de la vie, à une réelle anthropologie de l’espace qui dessinent des chemins et des parcours hiérarchisés. Se développe une réelle immunité spatiale qui prend forme par des mises à distance structurées se matérialisant dans des limites architecturales douces qui deviennent les receptacles pour des pratiques habitantes souples. L’exemple du Siedlung Halen est manifeste de leur travail. Inspiré de la machine à habiter Corbuséenne, un gros travail est fait sur les épasseurs des limites, qui deviennent poreuses tout en créant des mises à distances. Ces épaisseurs deviennent des espaces intermédiaires où s’improvisent des rapports de voisinages et des usages inattendus. Cette architecture est un modèle d’immunité architecturale structurée sur le plan formel et spatial.


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Alison et Peter Smithson Représentants d’une rupture avec les précepts modernes, Alison et Peter Smithson incarnent un virage dans la pensée architecturale qui s’est développé autour du «Team X» et qui, en opposition avec les recommandations de la Charte d’Athènes, propose des bases différentes pour penser les principes de l’architecture. En opposition aux quatre fonctions proposées par Le Corbusier, les Smithson dévelloppent quatre échelles successives déterminant une nouvelle grille de lecture de la ville: « Maison », « Rue », « Quartier » et « Ville ». Cette stratification définissant les « associations humaines » recentre l’exercice de l’élaboration de la ville sur l’établissement des relations sociales entre les individus et incrivent l’architecture dans un écosystème. Leur travail vise a associer architecturalement ces associations par le travail sur les espaces intermédiaires, sur les seuils qui deviennent des lieux de sociabilité, comme dans les projet golden lane ou terraced house où l’articulation entre le seuil de la porte des logements et la coursive crée une espace intérmédiaire propre à l’improvisation sociale et spatiale. Si encore systématiques et expérimentaux, ces dispositifs apportent une richesse suplémentaire aux espaces étriqués des grand ensembles et l’intégration d’une dimension sociale dans le travail est fondamental.


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Dystopie Le travail théorique de Superstudio fait partie de cette critique de la modernité et de sa radicalité qui a vu le jours dans l’après guerre et qui détourne en les radicalisant les concepts modernes par des constructions théorico-plastiques manifestes. Ils illustrent le résultat de la modernité qui s’est alors installé dans chaque recoins de la vie moderne. Après les guerres, en pleine reconstruction, ils montrent la société telle qu’elle se construit, telle qu’elle est au présent. La modernité est avérée, elle n’est plus un projet. L’utopie est réalisé, et les hommes délocalisés vivent les non-lieux. Le nihilisme du commentaire vise plus à montrer qu’a critiquer, refusant la violence de cette hyper-modernité naissante. La liberté qu’ils montrent est monstrueuse, mais ils ne trouvent pas le language pour la transformer, et s’arrêtent au constat. Vectrice de conscience architecturale, leur vision pousse à trouver des moyens de traiter l’architecture qu’ils illustrent. La Californie est un exemple de cette utopie réalisée que nous n’arrivons toujours pas à assimiler. Il nous faut trouver un langage pour interpéter cette modernité, pour la digérer et ainsi rehabiter les espaces abstraits qu’elle a construit. Il ne s’agit plus pour nous de construire, mais de réintégrer dans ces super-structures d’autres modalités de vie.


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Joseph Beuys Joseph Beuys est une figure centrale pour penser un renouveau de la pratique architecturale pour répondres aux changements globaux dont la société est le théâtre et en dépasser le constat nihiliste. Défendant une vision élargie de la pratique créative, il est une exemple dans sa démarche et dans sa pratique pour intégrer une architecture élargie à l’ensemble de la société. Tout son travail visait à transformer radicalement la pratique créative pour l’intégrer à tous les niveaux de la vie, dans le but de guérir l’ensemble du corps social. Plastique sociale, son oeuvre est un exemple de pharmacologie générale où la créativité n’est plus vectrice d’utopie mais de prise de soins, d’attention renouvellée au monde. Artiste de l’après-coup, il fait figure de phare dans le vide symbolique affectant le monde depuis l’avênement de la modernité. Ne s’arrêtant pas au nihilisme mais réactivant la dynamique sociale dans une réelle écologie de l’esprit, il visait le réapropriation des outils de la création par la réactivation de l’ensemble des savoir-faires humains. Cette réactivation tiens dans la remise au premier plan de l’homme dans sa créativité pour en fair eun thérapeute. L’architecte thérapeute cherche en lui et dans le monde l’immunité de de sa propre guérison.


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Friedensreich Hundertwasser Poète, hundertwasser propose une vision de l’architecture qui même si limitée peut aider à redynamiser une architecture vivante et habitée. Manifeste pour la pourriture, l’humus et la fertilité, son architecture est corporelle, matérielle, biologique. En dehors des règles établies, elle invente un langage naturel et improvisé qui tend à se libérer des formes que l’industrie a généralisé. Pionnier d’une architecture écologique, Hundertwasser basait son travail sur une vision corporelle de la société qui se développait en peaux, les cinq peaux de l’architecture. L’épiderme, le vêtement, la maison, le social et la nature. Si il était plus un artiste qu’un constructeur, plus un trouble fête qu’un politicien, plus un penseur qu’un profesionnel, il propose des concepts fertiles pour régénérer l’architecture moderne et penser une réelle vie organique. D’un autre côté son concept de droit à la façade permet d’introduire la question de la transformation du cadre bâtis par l’habitant, et d’introduire la diversité dans la forme architecturale et dans l’évolution de celle-çi. Si son oeuvre très personnelle n’est pas facilement applicable et répond partiellement aux problématiques architecturales, elle est un terreau pour faire naitre un renouveau de l’architecture et affirme des principes fertiles.


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Lucien Kroll Architecture etc. L’architecture de Lucien

Kroll fait office de terrain expérimental pour une architecture intégrée dans la vie sociale et son environnement, dans son devenir, sa transformation, son habitation. Architecte militant, il est une figure majeur d’une architecture vivante, père de la participation et de l’intégration de l’architecture dans un ensemble de réseaux sociaux participatifs, vivants et ouverts. Auteur de projets phares, notamment dans la restaurantion de grand ensembles, il propose une vision de cet exercice très riche en intégrant à l’intérieur de la structure existante un ensemble de proliférations habitées pour créer un réel ecosytème composé par l’ensemble des habitants, dans leurs gestes et leur singularités. Chef de file d’une architecture participative, il propose une vision complexe et riche du projet. La finesse de sa méthode a les inconvénients de ses qualités. Difficilement généralisable à grande échelle, elle implique une façon de penser la société de manière globale. Mais transformer les modes opératoires dans le renouvellement urbain est une voie obligée dans le devenir des villes pour que des écosystèmes urbains puissent se créer qui développent leur propre système immunitaire, de l’intérieur et en réseau. C’est ce que nous tentons d’esquisser à la Californie.


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Patrick Bouchain Construire ensemble le grand ensemble. C’est le programme que l’architecte politicien Patrick Bouchain se donne pour transformer petit à petit les mentalités dans les institutions qui s’occupent de la production architecturale publique. Véritable homme de terrain en ce qui concerne les stratégies juridiques et sociales propres au monde de la construction, il développe une pratique participative globale dans l’ensemble des projets qu’il mène. Improvisant pour chaque projet la structure la mieux adaptée pour intégrer à l’intérieur de la production architecturale des réseaux de participation dans l’élaboration du projet au niveau même de la programmation politique jusqu’à la réalisation et l’occupation des espaces. Si sa démarche totalement radicale et difficilement généralisable, il ouvre des brêches pour transformer la pensée politique du projet urbain. Que ce soit dans des lieux identitaires partagés comme le lieux unique à Nante ou le logement social, il intègre l’ensemble des acteurs pour créer une architecture collaborative innatendu dans des projet à la sphère de décision reste grandement vérouillées. Stratégie radicale pour une architecture douce.


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Anne Lacaton & Jean-Philippe Vassal Véritables pharmaciens des grands ensembles, Lacaton & Vassal proposent un ensemble de remèdes pour une homéopatie architecturale. Refusant les antibiotiques de l’ANRU et les automatismes qui y sont liés, ils tentent de valoriser ce qu’ils appellent un territoire d’exeption en ne faisant pas des monstres de bétons les bouc-émissaires des problèmes des banlieux mais au contraire en tentant d’en révéler les qualités propres. Refusant les destructions et la constructions de logements neuf dont il n’est pas dit que la qualité soit supérieure, ils préfèrent la méthode douce de la réhabilitation/transformation des bâtimenst existants. Il cherchent à donner plus avec des solutions minimales. Seconde modernité mature et attentionnée, leur architecture est un manifeste pour l’optimisme, qui donne à croire qu’il fera beau demain quand tous les logemenst sociaux auront un balcon et un jardin d’hiver. Si leur solution est locale et partielle, elle est le fruit d’un réel travail de terrain et propose un pragmatisme intelligent pour éviter le gachi urbain et humain à une époque de disette imposée. Leurs outils sont les bons, à nous de les développer dans chaque lieu des banlieux.


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BIBLIOGRAPHIE Ce qui nous a aidé, ce que nous avions en tête durant notre travail : LES TEXTES : Albert Camus, L’étranger, Gallimard, 1942. Andreï Tarkovski, Le temps scellé, Paris, Cahier du cinéma, 2004. Benoit Goetz, Théorie des maisons – L’habitation, la surprise, Lagrasse, Éditions Verdier, collection Art et Architecture, 2011. Bernard Stiegler, Ce qui fait que la vie vaut le coup d’être vécue – De la pharmacologie, Flammarion – Bibliothèque des savoirs, 2010. Christian Moley, Les abords de chez-soi, en quête d’espaces intermédiaires, Paris, édition de la Vilette, Penser l’espace, 2006. Edward T. Hall, La dimension cachée, Seuil, 1978. Fréderic Druot, Anne Lacaton et Jean Philippe Vassal, Plus, Barcelone, Editorial Gustavo Gili SL , 2007.


Hervé Marchal et Jean-Marc Stébé, Les Lieux des banlieux, Paris, Le cavalier bleu édition, 2012. Hervé Marchal et Jean-Marc Stébé, Rapport final de la consultation cadre de vie - Quartier de la Californie- Jarville la Malgrange, Nancy université, 2007. Joseph Beuys, Janniss Kounellis, Anselm Kieffer, Enzo Cucchi, Bâtissons une cathédrale, Paris, l’Arche, 1997. Marc Augé, Non-lieux, Introduction à une anthropologie de la surmodernité, Paris, Éditions du Seuil, 1992. Patrick Bouchain, Construire autrement, Acte Sud, 2006 Patrick Bouchain, Construire ensemble le grand ensemble, Acte sud, 2010. Peter Sloterdijk, Ecumes, Maren Sell, 2005.

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LES VOIX: Bernard Stiegler, Gilles Clément, Conversation entre Bernard Stiegler et Gilles Clément, organisée par Livre au centre au Domaine de Georges Sand à Nohant et animée par Georges Buisson, administrateur du domaine: http://www.arsindustrialis.org/node/3525. LES VIDEOS: Conversation entre Bernard Stiegler, Robin Renucci, Philippe Meirieu et Patrick Bouchain : http://www.youtube.com/watch?v=SpErsLt95WY Patrick Bouchain, La main qui pense, conférence à bataville, Moussey (Moselle), 2 avril 2013 http://vimeo.com/63229524 Reportage sur l’activité de l’association Kéléidoscope au coeur du quartier http://www.youtube.com/watch?v=g-nRKPO2i0A Sinik - interview réalisée par le crew de la Cali’Family. http://www.youtube.com/watch?v=2-l5ps0AHyA&feature=share


LES FILMS : Andreï Tarkovski, Le miroir, Paris, Potemkine Films, 2011, Sortie : 1975. Andreï Tarkovski, Stalker, Paris, MK2, 2008, Sortie : 1979. Chris Marker, Sans soleil, Paris, Arte Vidéo, 2003, Sortie : 1982. Jacques Tati, Mon oncle, Les films de mon oncle, 2005. Stanley Kubrick, 2001 : l’odyssée de l’espace, Warner Bross, 2001, Sortie : 1968.

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