Le gouverneur général et sa suite, conduits par les membres de la chambre consultative, prennent alors place, pour traverser le Mananjary, sur un beau chaland ponté, brillamment pavoisé pour la circonstance et bientôt l’on accoste au débarcadère. Le chef de la colonie est salué, à son arrivée, par les fonctionnaires de tous les services. Puis, sous un arc de triomphe, le général trouve réunies toutes les dames de Mananjary, qui lui offrent une magnifique corbeille de fleurs, en même temps qu’une charmante fillette, en un compliment très gentiment tourné et dit, lui souhaite la bienvenue au nom des dames. Dans la matinée du 18, le général reçoit en corps les colons français, puis les étrangers. Mananjary, ville formée de la réunion de trois villages indigènes, a pris en ces derniers mois un développement considérable. C’est le point de transit de tout le commerce du Betsileo, le vrai port de cette province, où la reprise des affaires est aujourd’hui complète. Cette situation assure sa prospérité, que viendra décupler encore le percement des pangalanes. Le soir, tous les Européens et créoles de Mananjary offrent un vin d’honneur au général ainsi qu’aux officiers et fonctionnaires de sa suite, dans les salons de la maison américaine Duder, spontanément mis à la disposition des organisateurs de cette fête par ce sympathique et honorable négociant. Dans l’après-midi du lendemain 19, toute la population indigène de Mananjary, grossie d’un nombre considérable d’habitants accourus de tous les points de la province, s’est réunie devant la résidence pour assurer le gouverneur général de ses sentiments de fidélité et d’obéissance, protester de nouveau solennellement de son dévouement à la France et de son respect pour la personne de son représentant. La journée prend fin par une grande soirée dansante offerte par le général à tous les colons et fonctionnaires ainsi qu’à
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