A travers le monde - 1895

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Il y a dans le pays des mines de fer, que les Waziris exploitent depuis longtemps, et ils savent fabriquer,des sabres et des couteaux de qualité excellente. Pleinement indépendants de fait, les Waziris ne payent ni taxes ni tribut. Divisés en clans, ils ne reconnaissent pas un chef unique, sans quoi leur puissance serait redoutable. Cependant, comme il ne règne pas entre leurs clans la même hostilité qu'entre les autres branches de la grande famille afghane,. il en résulte qu'ils sont encore des adversaires avec lesquels il faut compter. Il est à remarquer qu'ils nourrissent pour les peùples de l'Hindoustan une haine héréditaire. Jaloux de leur indépendance, les Waziris ont même.

résisté à toute tentative

d'envahissement, et l'Angleterre a dépensé en,luttes contre eux beaucoup d'hommes et d'argent. Depuis quelques années ils étaient plus tranquilles qu'ils ne l'avaient jamais été depuis i8~9, mais, ces temps derniers, il y aurait eu une autre distribution des clans sur le territoire, et ceux qui se seraient rapprochés de la frontière auraient eu une attitude menaçante. Malgré le succès relativement facile, s'il est ,définitif, de la campagne actuelle, il ne semble- pas

l' Angleterre doive

Harry. Alis

H

moins connu sous son véritable nom d'Hippolyte Percher, a été tué en duel le vendredi 1" mars. l'ont,ap« Pauvre cherami, dirontde lui ceux qui proche, comme il disaitlui-même de Crampe!!Dans sa 'vie si courte; il n'a trouvé que peines et que luttes, et lorsqu'il s'était mis tout entier dans une grande tâche, il faut qû'il tombe avan~d'a( teindre le but. Oh ceci n'est pas juste. » La mort a désormais ARRY ALIS,

rapproché ces deux amis

que la mort avait séparés, par une fatalité: qui fait penser à la rigueur du destin antique. Tout entre eux aura été commun les embarras aù début de la vie, puis la vision d'une grande oeuvre à poursuivre pour la science et la Francé, l'Idée, ainsi qu'Alis appelait cette conquête du Tchad à laquelle Crampel donna sa vie, et' lui le meilleur de sa

les annexer puremènt et simplement. Lord Roberts ne disait-il pas, en i8cj3, faipensée etdesesforces; la C:1RTG NOUVELLE DU W'AZIRIST9N, sant allusion aux Afghans: D'après la carte de t'f;~hanistan au [ 5,0000, exécutée sous la direc- mortenfin,presqueaumême politique du gouvertion du colonel H. R. Thuillier, sun'eyor 5eneral de l'Inde (I88c~). âg e, à l'âge où l'on ne meurt « La nement de l'Inde est d'époint d'ordinaire. tendre notre .influence parmi eux sans menacer leur Le Tour dit Dlonde a été un des premiers témoins indépendance,et,en essayant.de les civiliser et d'acde cette touchante communion de sentiments et d'idées prospérité, croître leur de les amener à nous çonsientre Crampel et H. Alis. dérer comme leurs amis, voulant protéger leurs intéC'était en 1890. Alis jusque-là avait cherché sa leur le rêts, et maintien de leur paisible posassurer voie, par beaucoup de détours et d'efforts. Né ~t 1\Iousession du territoire qu'ils occupent. » lins en 1857, conducteur des ponts 'et chaussées à Thonon, il était venu à Paris en 1875, pour essayer Le bénéfice d'une installation militaire anglaise de la littérature et du journalisme. II avait les qualités aziristan semblerait en effet assez problématique. de l'écrivain la couleur, l'émotion et la clarté; celles Chercher parmi ces,peuplades un supplément de recrues du journaliste aussi, le, désir et le goût des inforpour l'armée indienne, où. l'enrôlement des Hindous mations les meilleures. Le journal le Pxrlement, puis devient difficile, serait peut,être une erreur. Le major les Débxts, se l'étaient attaché, dès 1880,-à ce double Raverty montre combien peu il faut compter, surtout titre. S'il quitta ce dernier journal un instant, ce fut dans ces guerres de frontière, sur les mercenaires indigènes. Daris cette dernière expédition, il (-"est produit pour servir la presse encore en lui créant une seconde des désertions, et l'on a trouvé chez les vVaziris des source d'informations, l'agence Dalziel. fusils provenant de soldats qui-avaient passé à l'ennemi, Il y avait en lui surtout un tempérament d'homme d'action, d'organisateur, que les livres et les pour devenir des adversaires d'autant plus dangereux qu'ils étaient mieux instruits. articles ne suffisaient pas à satisfaire. La grande bataille à livrer pour la France en Afrique contre l'inconnu, Il semble donc que l'Angleterre devra se concontre l'opinion française, que l'affaire du Tonkin avait tenter d'avoir la haute main sur ce pays, d'y faire pénédétournée des entreprises coloniales, la création d'un trer son influence et, en se donnant le droit de le empire français autour. du Tchad, depuis le Sénégal et défendre, d'en faire comme une sorte de couverture avancée de sa frontière de.l'Indus. [.: Tour.dzi 'lLlondè, i390, 2" sci¡iestre'. que

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