Recueil des traditions et des spécificités de la Légion étrangère.

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ANNEXE N° 9 (Annexe à la Fiche n°14)

LES CHANTS A LA LEGION ETRANGERE Les origines du « Boudin » : Les origines du « Boudin » sont assez mal connues et les hypothèses sont nombreuses : 1°) S’agissant du mot et du thème : Il est vraisemblable que le mot « boudin » fait référence au rouleau de couvertures, enveloppé d’une toile de tente qui était fixé sur le havresac et que l’on appelait volontiers « le boudin ». Faire le boudin était synonyme de « partir en campagne ». D’autres pensent à une origine gastronomique. Elle paraît moins vraisemblable. 2°) S’agissant de la musique : La mélodie serait inspirée d’une œuvre de Rameau ; ce qui n’est pas établi avec certitude. Quel qu’en soit l’auteur, l’air aurait été initialement adopté, vers 1840, pour composer le refrain réglementaire de reconnaissance du 67ème Régiment d’infanterie. Ce serait deux officiers de ce régiment qui, après avoir été affectés à la Légion étrangère, y auraient introduit le refrain de leur ancienne unité. La mélodie aurait alors attiré l’attention du chef de musique de la Légion de l’époque, monsieur Wilhelm, qui en aurait fait un premier arrangement en 1862. Ce qui en revanche est établi, c’est que, peu avant le départ du Régiment étranger pour le Mexique, monsieur Wilhelm, chef de la Musique à Sidi-Bel-Abbès de 1858 à 1864, a composé sur ce thème la première version d’une marche qui deviendra la marche de la Légion étrangère : « Le Boudin ». Elle a subi depuis de nombreux arrangements. La version officielle actuelle est l’œuvre de MM. Doering et Queru. Elle date de la fin du XIXème siècle et a été éditée en 1903. Elle a été définitivement adoptée à partir de la cérémonie du centenaire, le 30 avril 1931. 3°) S’agissant des paroles : Il semble qu’elles aient connu plusieurs variantes. Les paroles actuelles datent probablement de 1870. C’est de cette époque que date le refrain actuel : Tiens, voilà du boudin, voilà du boudin, voilà du boudin, Pour les Alsaciens, les Suisses et les Lorrains, Pour les Belges, y en a plus, pour les Belges, y a en a plus, Ce sont des tireurs au cul. Plusieurs versions existent pour expliquer la signification de ces vers :

a) avant 1870, on chantait : « Pour les rosses, y en a plus, ce sont des… » ; b) entre 1870 et 1890, les Suisses étaient encore nombreux et après l’annexion de l’Alsace et la Lorraine par l’Allemagne, le recrutement des Alsaciens et des Lorrains devint très important. Les uns et les autres constituaient l’essentiel des effectifs de la Légion étrangère, d’où la mention de leur présence dans le refrain ; c) pendant la guerre de 1870, le roi des Belges avait demandé que ses sujets ne participent pas aux combats, car il craignait pour la neutralité de son pays. Le gouvernement français lui ayant donné satisfaction, les légionnaires belges restèrent en Algérie. Leurs camarades qui partaient se battre les traitaient alors de « tireurs au cul ».

Edition de juillet 2005


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