L’espace clos n’induit pas forcément un phénomène d’enfermement. Prenons l’exemple de l'ermite qui se retire en solitaire dans un espace restreint ou isolé souhaitant ainsi trouver sa voie vers Dieu. A l’inverse, un espace dont la morphologie ne consiste pas en un espace enfermant peut induire chez l’individu un sentiment d’enfermement.
On peut se sentir
prisonnier face à l'immensité d'un désert.
C’est pourquoi, nous pouvons déduire que le processus de constitution d’un espace d’enfermement n’est pas relatif qu’à la dimension formelle de l’espace, mais au rapport du corps à l’espace, au vécu de l’espace carcéral.
Si notre existence est caractérisée par le fait que nous occupons l’espace, le rapport du corps à l’espace est, alors, primordial. Nous nous intéressons à la relation du Moi au Monde, c’est pourquoi, la notion de l’espace sera abordée dans son approche égocentrée22 ; Moi, centre du monde. L’origine de notre rapport à l’espace est la position centrale qu’occupe notre corps, nous pouvons faire le tour, varier notre position par rapport à un objet, un corps extérieur, mais nous ne pouvons en faire autant avec notre propre corps. L’espace nous est révélé par nos sens ; intermédiaires entre Moi et Le Monde.
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JOANNE Pascal, OUARD Thomas, Constitution d'un espace d'enfermement | Essai sur
une phénoménologie de l'enfermement, In DI MEO Guy (dir.), Espaces d'enfermement,
espaces clos, 28 mai 2008, Bordeaux (France), Cahier ADES, 2008, p. 25
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