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i la carrière de Robert Gabillard est marquée par de multiples collaborations et avancées dans divers domaines scientifiques, ce parcours prestigieux est aussi dominé par une volonté unique et omniprésente : celle de rapprocher la science de la société. À travers ses recherches, son enseignement et ses inventions, il a contribué à faire connaître la richesse de l’Université au grand public, au monde politique et à l’industrie.
Biographie : •• Naissance le 15 mai 1926 à Paris. •• Après avoir terminé ses études à la Sorbonne, il est nommé assistant du Professeur Pierre Grivet en 1948 et mène ses premiers travaux sur la Résonance Magnétique Nucléaire. •• Il soutient sa thèse de Doctorat d’État en 1952 sous la direction du Professeur Grivet. Son thème : le phénomène de « Mémoire de phase » induit par la RMN. Ces recherches participeront à la mise au point du Scanner à RMN utilisé pour le diagnostic médical. •• En 1954, il rejoint le CERN de Genève et participe à la construction de ce qui fut, à l’époque, le plus grand accélérateur de particules du monde. Il construit plus particulièrement le système de contrôle de la position du faisceau de la machine. •• En 1959, il est nommé professeur à la Faculté des Sciences de Lille et directeur de l’Institut Radiotechnique. Son intérêt se porte alors sur la propagation des ondes radioélectriques, notamment à travers le sol. •• Ses recherches permettent la mise au point d’une nouvelle méthode de prospection minière et pétrolière commercialisée ensuite sous le nom de « Telelog ». •• La même méthode est utilisée pour le repérage des cavités souterraines du territoire de Villeneuve d’Ascq. Ces données sont importantes pour le futur aménagement de cet espace confié alors à l’EPALE (l’Etablissement Public d’Aménagement de Lille-Est dirigé par Jean-Claude Ralite). •• En 1970, Jean-Claude Ralite fait de nouveau appel au Professeur Gabillard pour concevoir un moyen de transport en commun reliant Villeneuve d’Ascq à Lille. Un brevet sur un procédé d’automatisme destiné au pilotage d’un métro sans conducteur est déposé en 1971 par Monsieur Gabillard pour le compte de l’EPALE. Le développement de ce brevet sera ensuite confié à MATRA. •• En 1983, le métro automatique de Lille est inauguré. Le professeur Gabillard continue de participer à la mise en sécurité du métro lors des diverses commissions auxquelles il participe. •• À partir de 1978, le Professeur Gabillard entame une série de recherches dans le domaine des sports nautiques. En 1982, il est chargé de concevoir l’équipement électronique du voilier « France III » qui participe à la Coupe de l’America de 1983. •• À partir de 1985, le Professeur Gabillard fait partie du groupe central d’évaluation des projets transmanche. Il est ensuite nommé conseiller scientifique auprès d’Eurotunnel. •• Le professeur Gabillard prend sa retraite en 1995 et devient alors Professeur Émérite à l’Université Lille 1. Au cours de sa carrière, le professeur Gabillard a rédigé plus de 250 publications et dirigé 110 thèses (de Doctorats d’État, 3èmes cycles ou d’ingénieurs). Le professeur Gabillard s’est marié en 1954 et est père de 3 enfants.
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L’aventure du Métro VAL
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n 1970, Jean-Claude Ralite, directeur de l’EPALE, sollicite Robert Gabillard pour la conception d’un réseau de transport reliant Villeneuve d’Ascq à Lille (d’où l’acronyme VAL). Le cahier des charges de ce projet demande que ce futur moyen de transport soit attractif, confortable et cadencé, un métro toutes les minutes si possible en heure de pointe. Robert Gabillard démontre qu’un métro sans conducteur est la meilleure solution car il permet une souplesse d’utilisation et une meilleure rentabilité. Par contre, il implique également une fiabilité et une sécurité sans faille.
Expérience pour la mise au point de la balise électronique de guidage du métro automatique.
Dès 1971, le Professeur Gabillard fait concevoir dans son laboratoire une maquette miniature du futur métro automatique. Ce système a l’avantage de démontrer de manière pédagogique la faisabilité du procédé. S’inspirant de ses recherches antérieures sur le contrôle du faisceau de particules d’un accélérateur, Robert Gabillard change de paradigme et imagine d’utiliser le principe du canton temporel pour assurer l’anticollision entre les rames: Chaque rame utilise une horloge embarquée et recoit un ‘horaire’ spécifique à respecter : si une des rames ne respecte pas son ‘horaire’ alors toutes les horloges, pilotées par onde radio, sont arrétées et chaque rame s’immobilise dès qu’elle devient en avance sur son ‘horaire’. Cette simplicité et l’indéniable talent de pédagogue du Professeur Gabillard achevèrent de convaincre les politiques, notamment Arthur Notebart, alors Président de la Communauté Urbaine, et Charles Fiterman, ministre des transports à partir de 1981. En juillet 1971, Robert Gabillard fait breveter le système automatique au nom de l’EPALE. Le développement industriel du futur métro est assigné à MATRA. Suivront plusieurs années d’expérimentation pour résoudre toutes les difficultés technologiques posées par ce projet, majoritairement liées aux questions de sécurité. Le VAL entre en service en 1983 sur la ligne 1 actuelle. À partir de cette date, Robert Gabillard consacre une grande partie de son temps aux questions de sécurité liées à l’exploitation du nouveau réseau de transport automatique. Il participe ainsi à la mise en service de la ligne 2 desservant Roubaix et Tourcoing et à la mise en œuvre des métros automatiques VAL de Rennes et Toulouse. En dehors de la France, actuellement le VAL roule également à Turin en Italie, à Chicago aux Etats-Unis et à Taipei à Taiwan. Il est prévu pour être installé à Séoul à l’horizon 2016. Le projet Neoval est actuellement mené par Siemens (successeur de MATRA) en collaboration avec le Laboratoire d’Electrotechnique et d’Electronique de Puissance de l’Université Lille 1. Il se présente comme étant le successeur du VAL.
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La prospection des sous-sols :
une application de la recherche sur la propagation des ondes
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urant les années 1960, l’intérêt du Professeur Gabillard se porte sur l’étude de la propagation des ondes radioélectriques à travers le sol et dans les galeries des mines. Il repère rapidement les applications potentielles de ces recherches, ce qui l’amène à collaborer précocement avec Charbonnage de France qui souhaite développer de nouveaux moyens de communication à travers les ouvrages souterrains. Les mêmes études permettent une application pour la prospection pétrolière et minière. Le procédé consiste à émettre, depuis la surface du sol, des ondes d’une fréquence proche d’une dizaine de Hertz. Le relevé de propagation de ces ondes permet de déduire le profil de la géométrie du sous-sol de manière très précise. Une collaboration est engagée avec l’Institut Français du Pétrole qui commercialisera ensuite le procédé sous le nom de « Telelog ».
Prenant connaissance de ces travaux, le Préfet du Nord, Pierre Dumont, fit appel à Robert Gabillard pour développer une méthode de détection des anciennes carrières souterraines situées à l’est de Lille. Le procédé semblable consistait à déplacer à la surface du sol deux antennes réceptrice et émettrice émettant à 1 MHz. La méthode permit une cartographie précise de terrains qui devaient être aménagés par l’EPALE dans le cadre de la création de la ville nouvelle de Villeneuve d’Ascq. Le monde politique, satisfait de cette collaboration, contacta à nouveau le Professeur Gabillard pour son projet de transport reliant Lille à Villeneuve d’Ascq.
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ns à travers le sol. tio ica un m m co lé té s le ur po r eu pt Prototypes d’émetteur et de réce
Les sports nautiques : de la passion à la science
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epuis sa jeunesse, Robert Gabillard est passionné par les sports nautiques. Selon Maurice BuyleBodin, cette passion lui aurait été transmise par Yves Rocard, alors professeur à l’ENS de la rue d’Ulm. Ce dernier emmenait régulièrement ses collaborateurs aux Glénans pour pratiquer le nautisme. Robert Gabillard continua ensuite régulièrement la voile.
En 1978, il mit en place une collaboration scientifique avec la Fédération Française de Voile, l’objectif étant l’analyse des interactions homme-machine appliquée aux manœuvres d’un voilier. Ces recherches permirent d’équiper un voilier olympique de type 470 en matériel électronique de pointe afin d’améliorer le travail du couple barreur-équipier à l’entrainement. Une fois appliquées en compétition, ces mesures permirent d’améliorer sensiblement les performances du voilier ! Ce travail avait également pour objectif de détecter, parmi les jeunes espoirs, ceux possédant le meilleur « toucher de barre ». Grâce à ces recherches, Luc Pillot fut repéré. Avec Thierry Péponnet, il remporta ensuite une médaille de bronze aux Jeux Olympiques de Los Angeles en 1984 et une médaille d’or aux Jeux Olympiques de Séoul en 1988. Le même type d’expérimentation avec une centrale de mesure embarquée équipa également le voilier France III qui participa à la Coupe de l’America en 1983.
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Ces expériences et ces inventions illustrent bien toute la diversité de la carrière du Professeur Gabillard. Il a œuvré dans de nombreux domaines toujours avec cette même volonté de rapprocher la science de la société. Robert Gabillard n’a jamais dissocié son travail de chercheur de celui d’enseignant. Ceux qui ont assisté à ses cours peuvent témoigner de son aisance, de « son sens inné de la comparaison et de l’analogie ». Il n’hésitait pas non plus à sortir des programmes figés pour ouvrir ses étudiants à tous les problèmes de la physique. Le Professeur Gabillard n’a jamais été un travailleur solitaire, il s’est toujours entouré de collaborateurs qu’il savait motiver et promouvoir. Il concevait d’ailleurs son rôle de directeur de laboratoire uniquement comme directeur d’équipe, qualité démontrée par le nombre de thèses qu’il a encadrées et par les carrières prestigieuses suivies par ses anciens collaborateurs, tant à l’Université que dans l’Industrie. Il a appliqué cette conception par la création du GRRT (Groupement régional de recherches pour les transports) : il s’agissait au départ de réunir de façon informelle, des chercheurs, des industriels et des décideurs politiques dans le domaine des transports. Ce qui a débouché ensuite sur la création de ce groupement qui a précédé l’établissement du Pôle de Compétitivité à vocation mondiale I-TRANS.
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de type 470.
Bateau France 3, Coupe de l’America 1983.
Honneurs rendus à Robert Gabillard
1963 : Grand Prix Émile et Omer Bigo de la Société Industrielle du Nord de la France 1965 : Chevalier dans l’Ordre des Palmes Académiques 1973 : Grand Prix Kuhlmann de la Société des Sciences, de l’Agriculture et des Arts de Lille 1973 : Officier dans l’Ordre des Palmes Académiques 1979 : Lauréat du Grand Prix de la Technique de la ville de Paris, remis par M. Jacques Chirac, alors Maire de Paris 1979 : Médaille d’Or de la Fédération Française de Voile remise par son Président, M. Raoul Civray 1981 : Médaille d’Or de la Jeunesse et des Sports décernée par Mme Edwige Avice, Ministre de la Jeunesse et des Sports
Organisation : Université Lille 1, Espace Culture Conception de l’exposition Antoine Matrion : Chargé de mission Patrimoine Scientifique à l’Université Lille 1 Julien Lapasset : Graphiste - Webmestre à l’Espace Culture Delphine Poirette : Chargée de communication à l’Espace Culture Jacques Signabou : Régisseur à l’Espace Culture
1981 : Commandeur dans l’Ordre des Palmes Académiques
Remerciements :
1983 : Lauréat du Grand Prix Scientifique de la Ville de Lille remis par M. Pierre Mauroy, Maire de Lille.
Philippe Rollet : Président de l’Université Lille 1 Nabil El-Haggar : Vice-président de l’Université chargé de la Culture, de la Communication et du Patrimoine Scientifique
1984 : « Personnalité de l’année dans les Transports Terrestres » 1984 : Chevalier dans l’Ordre National de la Légion d’Honneur 1989 : Lauréat du Prix Henry Giffard de l’Académie des Sciences 1994 : Lauréat du « Trophée Lumière » 1997 : Officier dans l’Ordre National de la Légion d’Honneur 2000 : Lauréat du Prix Nessim Habif de l’Association des Anciens Elèves de l’ENSAM 2006 : Lauréat de l’Académie des Technologies, médaille remise par François Guinot, son Président.
La famille de Robert Gabillard : Odile Heddebaut, Anne Gabillard, Bertrand Gabillard Pierre Degauque : Professeur d’électronique à l’Université Lille 1 Bernard Démoulin : Professeur émérite d’électronique à l’Université Lille 1 Georges Salmer : Professeur émérite d’électronique à l’Université Lille 1 Christian Semet : Ingénieur de recherches à l’Université Lille 1, Laboratoire TELICE Hélène Delcourte : Responsable administrative de l’UFR d’IEEA de l’Université Lille 1 Béatrice Bernard : Directrice de la Communication à l’Université Lille 1 Le personnel de l’Espace Culture
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