BULLETIN DE LIAISON NUL NE CRAINS N°104

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sont ses idéaux qui continuent de vivre aux yeux du monde. L’esprit de l’Armée française conforte mon ambition pour notre pays. Je l’ai éprouvé en février au contact de nos soldats, dans la province de Kapisa. Je l’ai éprouvé auprès des blessés à Clamart. Aujourd’hui c’est vous qui nous rendez visite, dans cette maison qui est la vôtre, comme elle est celle de tous ceux qui ont foi en la France. Des épreuves que vous avez traversées, les corps sont ressortis meurtris, mais les âmes sont intactes. Intactes dans leur volonté de braver les épreuves de la vie. Intactes dans leur volonté de servir la Patrie. Intactes dans l’exemple qu’elles donnent de la valeur de notre Armée. Intactes dans l’affection et la tendresse qu’elles échangent avec les proches qui les entourent. Autour de vous Messieurs, il y a vos familles, dont le courage s’élève à la hauteur du vôtre ; je veux dire que leur dignité est exceptionnelle. Autour de vous il y aussi vos frères d’armes. Peut-être puis-je les appeler « votre seconde famille ». Ceux de votre régiment, avec qui vous avez appris à ne jamais abandonner un blessé, à ne jamais laisser un homme seul ; à ne jamais oublier un compagnon disparu. Ces valeurs d’entraide et de fraternité ce sont ces valeurs-là qui font la noblesse de l’Armée française. Elles vivent à travers toute une chaîne de compétences et d’institutions. Je pense aux services de santé des armées qui est en première ligne des risques encourus. Je pense à ceux qui organisent le rapatriement des blessés et des morts et vous savez qu’il nous importe au Président de la République et à moi-même que les avions gouvernementaux soient pour cela immédiatement mobilisés. Je pense aux personnels des hôpitaux militaires. Je pense à la cellule d’aide aux blessés de l’Armée de Terre dont l’action permanente auprès des soldats et de leurs familles est en tous points remarquable. Je pense aux associations d’entraide « Terre fraternité » ; « Solidarité défense » ; « Les Gueules cassées ». Nous faisons tout ce qui est en notre possible avec les chefs de nos Armées pour préserver des vies. Nous sommes capables de soigner des atteintes graves. Nous rendons aux soldats blessés les honneurs qui leur sont dus. Mais après le temps de la rééducation, après le temps des distinctions honorifiques vient le temps du retour à la vie. Le temps où il faut accepter de vivre avec le handicap, avec le rega rd des autres. Je sais que ce temps est difficile. Les états-majors ont pris en compte le problème de la réinsertion et je veux saluer tout ce qui a été fait. Mais certainement, avons-nous encore d’autres pistes à explorer pour continuer à progresser. Je mesure combien il doit être dur et même douloureux pour un soldat blessé d’accepter l’idée qu’il ne pourra plus exercer sa vocation, en tout cas comme autrefois. A tous ceux qui sont tenaillés par ce sentiment, je veux dire que la France a encore besoin d’eux et que leur mission n’est pas finie. Le lien qui unit les soldats et la société n’est pas rompu par le malheur d’une blessure. Il est et il doit être encore plus fort. La Nation doit à ses soldats blessés, la solidarité matérielle. Elle leur doit sa reconnaissance. Elle se doit de faire savoir à nos concitoyens la valeur de vos actes et de vos engagements personnels. Elle se doit de maintenir son estime, son écoute, son soutien dans la durée, dans le temps de toute une vie, par delà les • 26 •

Actualité Armée de Terre


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