Livret d’exposition
L’artiste Sammy Zarka porte un regard singulier sur les archéologies personnelles associées à la demeure qu’il pense comme des espaces instables dans le contexte de la migration. Il explore la relation complexe entre les habitants et leurs habitations associée à la notion de la perte.
Sammy Zarka est né en 1992, il a vécu 20 ans à Damas (Syrie) puis en Italie. Au cours de recherches en architecture dans différents pays, il se concentre sur les reconstructions après guerres à partir de la m émoire collective. Actuellement, l'exploration des changements socio-spatiaux des populations causés par le déplacement est au centre de son travail de plasticien.
Ses propos s’appuient sur une impressionnante collecte de témoignages d’exilés qui parlent de leurs foyers syriens détruits, abandonnés. En s’appuyant sur des références architecturales historiques et a u travers d’une pratique multidisciplinaire , l’artiste transpose ses archives, souvenirs de maisons perdues pour concevoir une nouvelle mémoire mettant en évidence la nature transformative de ces récits qui résonnent avec sa propre histoire.
Son exposition, Floating Homes, pensée spécifiquement pour le lieu, s’inscrit dans la continuité de cette recherche. Quand il découvre le site gallo-romain des mosaïques de la Villa-Loupian pour la première fois en juin 2023, Sammy Zarka l’aborde comme un paysage de mémoires d’habitations perdues. Accompagné par le directeur du musée Selim Benalioua, il y découvre des traces de présences syriennes ayant contri bué à la création de mosaïques offrant à l’artiste un écho temporel captivant à l’histoire des visages de Palmyre, des cycles de construction et de déconstruction au fil du temps liant le passé au présent.
Pendant sa résidence à l’Espace o25rjj,lieu d’Ar t Contemporain chez l’Habitant, Sammy Zarka décide d’aller à la rencontre de Syriens installés dans la région autour du site archéologique gallo -romain de la Villa Loupian et de les écouter parler de leurs habitations perdues. Après avoir fui leur pays sui te à l'éclatement de la guerre en 2012, chacun d'eux s'est depuis réinstallé dans sa nouvelle demeure et
pourtant, le souvenir de leurs anciennes maisons reste vif, voire à vif, dans leur esprit. Les personnes interviewées transforment ces vestiges de mémoire en récits tout en étant invitées par l’artiste à dessiner d’après leurs souvenirs les plans de leurs foyers perdus.
Les entretiens sont retranscrits dans un feuillet complémentaire au livret d’exposition : Entretiens -Notes d’artistes.
Floating Homes se décline en cinq parties sur le site archéologique, dans le musée et sur le site des mosaïques. Une œuvre est également exposée en centre-ville, sur la F.L.A.C., façade de l’Espace o25rjj.
Au travers le modelage, la céramique, l’image, l’installation, l 'artiste prend ainsi possession de ces différents espaces, les dédiant à des lieux invisibles qui existent uniquement dans la mémoire de la communauté syrienne résidant dans le département.
La production de cette exposition a été réalisée pendant la destruction continue de plus de 300 000 maisons palestiniennes à Gaza. Elle est dédiée aux millions de personnes à la recherche d'un foyer et constitue un défi ouvert à ceux qui continuent de perpétrer des violences contre ces personnes.
I) Lost Homes
[Dimension variable]
Maquette en argile cuite, reproduction au feutre de plans d’une même maison dessinés à main levée par différents membres d’un foyer.
Modelage interprété d’après le plan de Majida, une des personnes interrogées par Sammy Zarka.
Majida représente la maison qu'elle habitait avant de déménager en France (Entretiens-Note d’artiste, histoire 4). Elle note sur le dessin son coin de prière et les murs endommagés par le séisme qui a frappé la Syrie et la Turquie au début de l'année 2023.
Cette composition sert d'introduction à une série d'œuvres inspirées par les souvenirs de plusieurs foyers déplacés.
I) Lost Homes
II) Palmyra one step away
[Dimension variable]
[48X45X7cm] en argile cuite d’après le plan de la maison d’Izzat
Maquette en argile cuite, reproduction au feutre de plans d’une même maison dessinés à main levée par différents membres d’un foyer.
La maison d’Izzat a été construite par son grand-père après qu’il eut été déplacé de force par des archéologues français en 1932 du Temple de Palmyre où sa famille résidait depuis des siècles. Placée dans le prolongement de la maquette relatant les différentes phases d'aménagement de la Villa gallo-romaine, cette œuvre est la métaphore de l’histoire de la maison de Izzat et de la destruction du royaume de Palmyre (ex-Syrie) par l'Empire romain.
Modelage interprété d’après le plan de Majida, une des personnes interrogées par Sammy Zarka. Majida représente la maison qu'elle habitait avant de déménager en France (Entretiens-Note d’artiste, histoire 4). Elle note sur le dessin son coin de prière et les murs endommagés par le séisme qui a frappé la Syrie et la Turquie au début de l'année 2023.
Cette composition sert d'introduction à une série d'œuvres inspirées par les souvenirs de plusieurs foyers déplacés.
III) Floating homes [17X7X10cm]
Maquette en savon d’Alep d’après la maison de la grand -mère de Sarah. Elle est remplacée après chaque dissolution.
La grand-mère de Sarah a fui Gaza en Palestine en 1948, d’abord pour Quneitra en Syrie, ville détruite en 1974 pour ensuite habiter à Dama s. Cette œuvre en constante transformation, placée dans une salle de bains, témoigne de la manière dont les souvenirs de la maison sont altérés par le passage du temps et l'expérience de nouveaux environnements.
IV) Imagine a house covered with flowers [750x300cm]
Installation, impression numérique sur papier lambda 120gr
La représentation évocatrice de la maison que Mahmoud a laissée derrière lui se résume par sa phrase “Imagine une maison recouverte de fleurs” qui a donné son titre à l'œuvre (Entretiens-Note d’artiste, histoire 4). Le motif est la copie du croquis explicatif fourni par Mahmoud illustrant les fleurs qui étaient sur le papier peint de sa maison perdue, un élément insolite pour une maison syrienne. En rendant hommage à l’attachement aux objets avec lesquels nous vivons, avec ce motif répété sur des bandes de papier, l’artiste réchauffe l’espace et fait résonner la voix de Mahmoud comme un zikr.
d'aménagement de la Villa gallo-romaine, cette œuvre est la métaphore de l’histoire de la maison de Izzat et de la destruction du royaume de Palmyre (ex-Syrie) par l'Empire romain.
I) Lost Homes
[Dimension variable]
III) Floating homes [17X7X10cm]
Maquette en argile cuite, reproduction au feutre de plans d’une même maison dessinés à main levée par différents membres d’un foyer.
Maquette en savon d’Alep d’après la maison de la grand -mère de Sarah. Elle est remplacée après chaque dissolution.
Modelage interprété d’après le plan de Majida, une des personnes interrogées par Sammy Zarka. Majida représente la maison qu'elle habitait avant de déménager en France (Entretiens-Note d’artiste, histoire 4). Elle note sur le dessin son coin de prière et les murs endommagés par le séisme qui a frappé la Syrie et la Turquie au début de l'année 2023.
La grand-mère de Sarah a fui Gaza en Palestine en 1948, d’abord pour Quneitra en Syrie, ville détruite en 1974 pour ensuite habiter à Dama s. Cette œuvre en constante transformation, placée dans une salle de bains, témoigne de la manière dont les souvenirs de la maison sont altérés par le passage du temps et l'expérience de nouveaux environnements.
Cette composition sert d'introduction à une série d'œuvres inspirées par les souvenirs de plusieurs foyers déplacés.
IV) Imagine a house covered with flowers [750x300cm]
Installation, impression numérique sur papier lambda 120gr
La représentation évocatrice de la maison que Mahmoud a laissée derrière lui se résume par sa phrase “Imagine une maison recouverte de fleurs” qui a donné son titre à l'œuvre (Entretiens-Note d’artiste, histoire 4). Le motif est la copie du croquis explicatif fourni par Mahmoud illustrant les fleurs qui étaient sur le papier peint de sa maison perdue, un élément insolite pour une maison syrienne. En rendant hommage à l’attachement aux objets avec lesquels nous vivons, avec ce motif répété sur des bandes de papier, l’artiste réchauffe l’espace et fait résonner la voix de Mahmoud comme un zikr.
Floating Homes de Sammy Zarka – 14 juin > 7 octobre 2024
Homes de Sammy Zarka – 14 juin > 7 octobre 2024
bains, témoigne de la manière dont les souvenirs de la maison sont altérés par le passage du temps et l'expérience de nouveaux environnements.
I) Lost Homes
IV) Imagine a house covered with flowers
[750x300cm]
[Dimension variable]
Installation, impression numérique sur papier lambda 120gr
Maquette en argile cuite, reproduction au feutre de plans d’une même maison dessinés à main levée par différents membres d’un foyer.
La représentation évocatrice de la maison que Mahmoud a laissée derrière lui se résume par sa phrase “Imagine une maison recouverte de fleurs” qui a donné son titre à l'œuvre (Entretiens-Note d’artiste, histoire 4). Le motif est la copie du croquis explicatif fourni par Mahmoud illustrant les fleurs qui étaient sur le papier peint de sa maison perdue, un élément insolite pour une maison syrienne. En rendant hommage à l’attachement aux objets avec lesquels nous vivons, avec ce motif répété sur des bandes de papier, l’artiste réchauffe l’espace et fait résonner la voix de Mahmoud comme un zikr
Modelage interprété d’après le plan de Majida, une des personnes interrogées par Sammy Zarka. Majida représente la maison qu'elle habitait avant de déménager en France (Entretiens-Note d’artiste, histoire 4). Elle note sur le dessin son coin de prière et les murs endommagés par le séisme qui a frappé la Syrie et la Turquie au début de l'année 2023.
Cette composition sert d'introduction à une série d'œuvres inspirées par les souvenirs de plusieurs foyers déplacés.
I) Lost Homes
[Dimension variable]
Maquette en argile cuite, reproduction au feutre de plans d’une même maison dessinés à main levée par différents membres d’un foyer.
Modelage interprété d’après le plan de Majida, une des personnes interrogées par Sammy Zarka.
Majida représente la maison qu'elle habitait avant de déménager en France (Entretiens-Note d’artiste, histoire 4). Elle note sur le dessin son coin de prière et les murs endommagés par le séisme qui a frappé la Syrie et la Turquie au début de l'année 2023.
Cette composition sert d'introduction à une série d'œuvres inspirées par les souvenirs de plusieurs foyers déplacés.
largement détruites. Les morceaux des v isages de Palmyre ont été réalisés d’après des centaines de photos d’artefacts prises par l’artiste dans les réserves de la glyptothèque Ny Carsberg de Copenhague. Ces juin
Floating Homes de Sammy Zarka – 14 juin > 7 octobre 2024
I) Lost Homes
[Dimension variable]
Maquette en argile cuite, reproduction au feutre de plans d’une même maison dessinés à main levée par différents membres d’un foyer.
V) Fragmented myths
[Dimension variable]
Modelage interprété d’après le plan de Majida, une des personnes interrogées par Sammy Zarka.
Fragments de 15 maquettes en argile cuites colorées à l’engobe, terre locale
Majida représente la maison qu'elle habitait avant de déménager en France (Entretiens-Note d’artiste, histoire 4). Elle note sur le dessin son coin de prière et les murs endommagés par le séisme qui a frappé la Syrie et la Turquie au début de l'année 2023.
Les débris colorés sont les restes des quinze maquettes construites et détruites par l’artiste, toujours réalisées selon ce même processus de modelage d’après les plan-dessins esquissés par les Syriens interviewés. Zarka é voque ici les paysages cauchemardesques qui le hantent, nuancés par un choix nostalgique de couleurs qui lui rappellent celles de son pays. Cette installation occupe des zones lacunaires des
Cette composition sert d'introduction à une série d'œuvres inspirées par les souvenirs de plusieurs foyers déplacés.
À voir sur la F.L.A.C., Façade Locale d’Art Contemporain, au centre du village de Loupian
VIII) Disturbed maps [250X190cm]
Impression sur bâche
Tels des graffitis, quinze plans dessinés à main levée ont été numériquement superposés. Ces plan -dessins représentant d’anciens foyers de Syriens déplacés sont exposés sur le mur d e l'Espace o25rjj, la résidence d'artistes où Sammy Zarka a développé son projet d’exposition. L'ensemble de ces cartes suggère un espace de mémoire collective, imaginant l'ultime échelle de réduction, où ces individus deviennent l'incarnation de ces maiso ns.
L’œuvre est visible de l’espace public à l’Espace o25rjj, 25 rue Jean Jaurès, Loupian - www.o25rjj.fr
Floating Homes de Sammy Zarka – 14 juin > 7 octobre 2024
À voir sur la F.L.A.C., Façade Locale d’Art Contemporain, au centre du village de Loupian
VIII) Disturbed maps
[250X190cm]
Impression sur bâche
Tels des graffitis, quinze plans dessinés à main levée ont été numériquement superposés. Ces plan -dessins représentant d’anciens foyers de Syriens déplacés sont exposés sur le mur d e l'Espace o25rjj, la résidence d'artistes où Sammy Zarka a développé son projet d’exposition. L'ensemble de ces cartes suggère un espace de mémoire collective, imaginant l'ultime échelle de réduction, où ces individus deviennent l'incarnation de ces maiso ns.
L’œuvre est visible de l’espace public à l’Espace o25rjj, 25 rue Jean Jaurès, Loupian - www.o25rjj.fr
Remerciements
Abu Mulham, Fatima, Iman, Izzat, Abu Wissam, et tous celles et ceux qui ont généreusement partagé leur histoire et m'ont ouvert leurs maisons, Ahmad Morsi, Cedric Matet, Erica Garavaglia et Niccolo Gravina pour leur soutien sans faille, Andrew Turpin, correcteur des textes en anglais, Anna Wirenfeldt Minor, très enthousiaste à propos du projet, m'a fait découvrir les merveilles de Glyptoteket,
Aurélie Piau qui m'a accueilli dans son atelier de céramique de Montpellier
Beniamino Barrese, co-réalisateur du court métrage, Charly Malki qui a plié le métal pour contenir l'eau, Barbara Lebeguec-Friedman pour son lumineux soutien technique, Gabriella Donati qui m'a donné des conseils précieux pour la fabrication des céramiques,
Hadi Haffar qui a partagé son précieux savoir -faire pour le moulage du savon,
Leen Mahayni, surveillante des sites syriens qui m’a fourni les fleurs des décombres,
Mouna Zarka qui m'a mis en relation vers des familles syriennes de la région entre Sète et Montpellier,
Pascale Ciapp de l’Espace o25rjj qui a mis tout son cœur à chaque étape de cette aventure et a partagé à la fois so n foyer et sa famille, Sarah Husein, qui a écouté et partagé son histoire,
Nizar Zarka, mon père pour son soutien permanent, Muna Imady, ma mère, dont l'âme et les livres resteront mon foyer flottant, Elaine Imady, ma grand-mère, qui a éveillé ma curiosit é et donné l'amour pour l'archéologie,
Toute l'équipe du Musée gallo-romain Villa Loupian pour avoir accueilli mon exposition et pour son précieux soutien.
Musée Gallo-Romain Villa Loupian RD 158 E4, Loupian
Conditions d’accès sur: patrimoine.agglopole.fr/musee-villa-loupian.
Demande d’infos : villaloupian@agglopole.fr / 04 67 18 68 18
Espace o25rjj 25 rue Jean Jaurès, Loupian - www.o25rjj.fr
Visible de l’espace public
