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CVM du secteur manufacturier et croissance de la productivité
Graphique 5.4 Marchés finaux de la valeur ajoutée des activités manufacturières au sein
des CVM en Afrique subsaharienne et dans les pays de référence, 2014
Éthiopie Kenya Sénégal Afrique du Sud Bangladesh Brésil Chine Inde Indonésie Malaisie Vietnam
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
% Union européenne États-Unis Chine Reste du monde Marché intérieur
Source : calculs de la Banque mondiale basés sur Pahl et al., 2019. Note : La catégorie « Union Européenne » inclut les 28 pays qui étaient membres de l’Union en 2014 ainsi que la Suisse ; la catégorie « États-Unis » regroupe les États-Unis et le Canada. Les parts de valeur ajoutée ayant pour destination l’Asie de l’Est (Corée du Sud, Japon et Taïwan-Chine) ainsi que d’autres pays émergents (Brésil, Inde, Indonésie, Mexique, Fédération de Russie et Turquie) n’apparaissent pas dans le graphique, bien qu’elles apparaissent dans l’estimation générale, afin que la somme des barres corresponde à 100, sans prendre en compte les arrondis.
Ainsi, une autre approche permettant d’augmenter la création d’emplois par la participation aux CVM consisterait à essayer de pénétrer des marchés finaux à forte croissance et d’y développer des activités afin d’améliorer les chiffres de la région dans leur relation commerciale à ces marchés. Dans le cadre de cette stratégie, les marchés finaux à croissance rapide comme celui de l’Union Européenne sont aussi importants que la croissance intérieure.
Les études ont nettement démontré les effets positifs de l’intégration à des CVM pour la croissance de la productivité en Afrique subsaharienne, avec quelques variations entre les pays de la région. Les pays qui présentent les taux les de participation à des CVM les plus hauts indiquent également des niveaux de productivité et de croissance du travail relativement plus élevés. Le graphique 5.5 compare la productivité de deux groupes en classant les pays
Graphique 5.5 Participation aux CVM et croissance de la productivité du secteur
manufacturier en Afrique subsaharienne
a. Taux d’intégration à des CVM supérieurs et inférieurs au 25e centile
b. Taux d’intégration à des CVM au 75e centile
1,0
0,8
Densité 0,6
0,4
0,2
0
1,0
0,8
Densité 0,6
0,4 7 8 9 10 11 Échelle logarithmique de la productivité du travail au sein du secteur manufacturier (en dollars US de 2005)
0,2
0
7 8 9 10 11 Échelle logarithmique de la productivité du travail au sein du secteur manufacturier (en dollars US de 2005) Faible participation aux CVM Forte participation aux CVM
Source : Calculs de la Banque mondiale à partir des données de la base Eora de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement et de la Expanded Africa Sector Database. Note : CVM = chaîne de valeur mondiale.
en fonction de leur taux de participation – fort ou faible – aux CVM. Dans la partie a. du graphique, les pays à forte participation aux CVM regroupent les pays présentant un taux d’intégration supérieur au 25e centile, tandis que les pays à la faible participation aux CVM regroupent les pays avec un taux d’intégration inférieur ou égal à ce seuil. La partie b. compare la productivité au sein des pays ayant un taux d’intégration supérieur ou égal au 75e centile (forte participation aux CVM) avec celle des pays ayant un taux d’intégration inférieur ou égal au 25e centile (faible participation aux CVM). Dans ces deux cas de figure, on constate une corrélation entre les pays présentant une productivité plus forte et un taux de participation plus important à des CVM, le niveau de productivité moyen pour les pays présentant un faible taux de participation à des CVM étant de 7 040 dollars US (en dollars US de 2005) et pour ceux ayant un fort taux de participation à des CVM de 15 690 dollars US (en dollars US de 2015)5. La croissance de la productivité moyenne dans les pays présentant un faible taux de participation aux CVM est de 0,067, tandis qu’elle est de 0,075 dans les pays présentant un fort taux de participation aux CVM. Une augmentation de 1 % de la participation à des CVM se traduit par une augmentation de 0,016 point de pourcentage de la croissance de la productivité du travail. Par conséquent, une augmentation du taux de participation aux CVM du 25e au 75e centile est associée à une augmentation de 1,3 point de pourcentage de la croissance de la productivité du travail (Pahl et Timmer, 2020).
Des gains de productivité plus importants pour les pays présentant un niveau de productivité du travail relativement faible
L’intégration à des CVM est en général corrélée à une plus forte croissance de la productivité à long terme pour tous les pays, mais cet effet est le plus important pour les pays dont la participation se situe en amont, pour les pays qui sont mieux intégrés au CVM ainsi que pour ceux qui sont le plus éloignés de la frontière de la productivité. Le graphique 5.6 montre que l’effet marginal des changements dans l’indice de participation aux CVM varie selon le niveau de productivité du travail au sein des exportations du secteur manufacturier, celui-ci étant clairement positif pour des valeurs de productivité du travail inférieures ou égales à 10. Ainsi, dans la mesure où ils sont éloignés de la frontière de la productivité, les pays d’Afrique subsaharienne pourraient tirer profit de leur intégration aux CVM afin de stimuler la croissance de la productivité. Pour les pays les moins productifs, on estime que l’augmentation du taux de participation à des CVM du 25e au 75e centile se traduit par une augmentation de la croissance de la productivité de 2,8 points de pourcentage.