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À LA UNE

© Laurent Vansteensel

SÉCURITÉ ET QUALITÉ DE VIE

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COMMENT LA POLICE RESSERRE LES LIENS AVEC LA POPULATION

THIERRY FIORILLI

Parce que la société évolue, parce que la criminalité évolue, parce que l’image des policiers fluctue, plusieurs projets sont mis en place ou à l’étude à Uccle pour rapprocher police et citoyens. En voici l’éventail.

A l’automne dernier, le premier Partenariat Local de Prévention (PLP) à Uccle a été créé. Dans le quartier du Bosveldweg. Ce partenariat entre policiers, citoyens (riverains comme commerçants) et autorités communales vise à « améliorer la communication dans la lutte et la prévention de la criminalité au sein d’un quartier déterminé ». Il symbolise aussi une volonté de rapprocher services policiers et population uccloise. Pour le bourgmestre Boris Dilliès, « c’est le genre d’outil intéressant, même s’il faut le manier avec précaution, l’encadrer, le baliser. Intéressant parce que travailler de manière préventive est essentiel. Et ça contribue à resserrer les liens avec la police. Vous avez des initiatives qui se prennent dans certains quartiers, avec un groupe WhatsApp crée par les gens, pour se rassurer, s’informer sur ce qu’il se passe dans le quartier, autant qu’il y ait un lien directement avec un policier, un professionnel de la sécurité, pour prévenir un certain nombre ou un certain type d’agissements, puisque la police ne peut pas être partout tout le temps. Ou couper court aux rumeurs. On est par ailleurs une des rares communes où la police vient à chaque réunion, chaque assemblée générale des commerçants et des comités de quartier. Ça contribue aussi à créer du lien. »

« L’accessibilité est primordiale. Les gens veulent une réponse à un problème qui se pose maintenant. Un PLP, c’est ça aussi : accompagner le citoyen, l’écouter.»

Chef de corps depuis 2006 de la zone de police Uccle/ Auderghem/Watermael-Boitsfort, Michel Deraemaeker dit voir le PLP « d’un bon œil, d’autant plus avec les nouveaux outils de communications. Si quelque chose a trait à la sécurité dans tel quartier, c’est important qu’on le sache, qu’on donne les bons conseils, les bonnes informations, qu’on prenne des mesures si ça s’impose. » Laurent Masset, porte-parole de la zone, rappelle que « la police est un des derniers services accessible 7 jours sur 7 et 24h24, donc l’accessibilité est primordiale. Les gens veulent une réponse à un problème qui se pose maintenant. Un PLP, c’est ça aussi : accompagner le citoyen, l’écouter. » Ce lien police-citoyen semble une priorité pour la commune et le management de la zone. Comme un fil rouge de toutes les décisions, toutes les mesures, toutes les actions. Passage en revue.

LA PRÉSENCE POLICIÈRE

« On a 534 collaborateurs, détaille Michel Deraemaeker. On remplit le cadre, d’année en année. Pour Uccle, jour et nuit, on a minimum quatre patrouilles d’intervention qui circulent. Plus les motards, les équipes à pied, la brigade canine, vingt agents de quartier, la brigade cycliste (9 ’bikers’, en orange), la patrouille flagrants délits et la recherche locale (équipe banalisée). Tous dirigés par le dispatching local qui a aussi une vue sur les caméras. En moyenne, une trentaine d’agents, au moins, sont tout le temps sur le terrain. »

LA VISIBILITÉ POLICIÈRE

« L’objectif est que nos policiers soient rassurants et visibles, explique le chef de corps. C’est pour ça qu’on travaille par projets : fin d’année dernière, on a par exemple augmenté les patrouilles pédestres dans les endroits commerçants, en distribuant aux passants une explication de la présence de ces patrouilles. On a un site web, un compte Facebook, on est sur Instagram, pour rendre notre travail plus visible. Ce que font les bikers entre aussi dans cette visibilité, avec leur uniforme orange. En 2022, tous les gilets pare-balles le seront aussi. Et nos véhicules plus visibles. » C’est que, argumente Laurent Masset, « les réseaux sociaux ont modifié les perceptions. Parfois, un seul cambriolage, dans une seule rue, suffit pour qu’on en fasse un phénomène général. On y répond en étant plus présent dans le quartier, plus visible aussi : parce qu’une police qui passe et n’est pas visible, c’est comme si elle ne passait pas. Ça demande aussi de renforcer les liens avec les jeunes. On travaille notamment sur plusieurs projets avec les écoles, dès les maternelles. Les jeunes ont besoin eux aussi d’infos puisqu’il y a ces phénomènes de sextorsion, de revenge porn, de harcèlements sur les réseaux sociaux… Ils ont besoin d’une approche directe avec un policier. On doit formaliser tout ça dans un plan d’action police-jeunes. »

UN RÉGISSEUR AU MELKRIEK ET À HOMBORCH

« Ce qui fait le succès des résultats de la police à Uccle, expose Boris Dilliès, c’est qu’on ne laisse pas les choses aller mais avec une approche qui diffère selon les quartiers puisque la sociologie et la délinquance y sont différentes. Dans cette approche, on a beaucoup travaillé sur le Melkriek notamment : le chef de corps y a nommé un régisseur de la police, qui a pour vocation d’assurer un suivi particulier sur l’ensemble des problématiques du quartier et d’y assurer encore plus de coordination, en termes de prévention. » Michel Deraemaeker sait en effet que « les problématiques de quartier exigent parfois une approche multidisciplinaire : pas uniquement policière. C’est pour ça qu’on a démarré, en octobre dernier, ce projet de régisseur, au Melkriek et à Homborch. Pour travailler avec les jeunes, renforcer les relations police-citoyens, aller à la rencontre de la population et des responsables des logements sociaux, etc. » Précisions de Laurent Masset : « Dans un quartier, l‘insécurité est multifactorielle et les gens n’ont pas accès à la police de la même façon qu’ailleurs. Le régisseur va identifier ce genre de réalités et de problèmes. Si des gens vous disent que ‘‘c’est l’insécurité permanente dans mon quartier, plus rien ne va’’, il faut l’entendre mais il faut surtout comprendre de quoi il s’agit précisément. Pour pouvoir y répondre. » Premières évaluations courant de cette année.

LA SÉCURITÉ ROUTIÈRE

Elle est l’une des priorités du plan zonal de sécurité 20202025, rédigé sur la base de ce que Michel Deraemaeker appelle « un monitoring de la société en quelque sorte : ce à quoi les citoyens attachent plus d’importance. On mise beaucoup sur la vitesse pratiquée dans les rues, avec deux radars, deux Lidar aussi, ces gros blocs flash mobiles. On donne en outre la possibilité au citoyen d’être un peu régisseur de la sécurité, avec le projet d’action ‘‘On flashe aussi dans ma rue’’: il peut demander des contrôles dans sa rue, les données lui sont ensuite communiquées, comme à la commune. Si on constate qu’il y a un réel problème de vitesse, on décide des mesures ».

LES VOLS DE VÉLOS

« Avant, expose Laurent Masset, un vol de vélo n’était pas considéré comme très grave. Maintenant, un vélo peut coûter des milliers d’euros. Et c’est parfois votre seul moyen de transport. Donc nous devons apporter des réponses. On a mis en place une task force vol de vélos, en collaboration avec les autres zones et la Région. Ça consiste notamment à identifier les propriétaires de vélos volés, qu’on retrouve beaucoup. »

L’ADAPTATION À LA SOCIÉTÉ

« La criminalité évolue, les missions de la police évoluent en fonction, résume Boris Dilliès. Elles sont du coup de plus en plus vastes. Prenons la gestion de la pandémie, avec des mesures difficiles à faire accepter par la population : on ne rentre pas dans la police en imaginant devoir expliquer aux gens le respect d’un couvre-feu… Or il n’y a pas eu un seul incident. Ça a été géré avec pragmatisme et bon sens. » Laurent Masset opine : « Quand j’ai commencé, en 2005, il y avait 70 vols à main armée dans les commerce d’Uccle par an. Aujourd’hui, on en compte moins de 10… La cybercriminalité incarne ce déplacement de la criminalité, du réel vers le virtuel. Il y a peu, il y avait quelques plaintes ; aujourd’hui on en est à trois chaque jour. C’est énorme. On doit accueillir, mettre en place des dispositifs pour déposer plainte. Ce qu’on a fait, en ligne. » « Les policiers sont formés, poursuit Michel Deraemaeker, la cybercriminalité étant très spécifique. De la même façon, on a créé une formation (de cinq jours) pour les violences intrafamiliales, pour être à la hauteur ; pareil pour les violences sexuelles, pour l’accompagnement, la façon de recueillir les plaintes. Cette année, on devrait envoyer l’équipe au Centre bruxellois de prise en charge des violences sexuelles. On a créé une cellule bien-être animal aussi. Et, en matière de diversité, on a commencé un plan début 2021. Un plan, c’est un long trajet : inviter les collaborateurs à y participer, savoir comment ils voient les choses, fixer les objectifs, décider des mesures. Il sera terminé courant 2022. Autre groupe sur lequel on travaille : les seniors. Une personne âgée ne va pas se déplacer au commissariat, donc le bureau d’aide aux victimes prend d’office contact ou se déplace. »

LES BODYCAMS

« Dossier emblématique, concède le chef de corps. Il faut informer le policier : pourquoi porter la caméra, quand filmer, comment ? Il faut qu’il suive une formation. Il faut négocier avec les syndicats. Pour l’instant, le policier doit être volontaire et décide lui-même quand il filme ou pas. La prochaine étape, cette année, c’est le port obligatoire mais avec le droit de décider d’enclencher ou non. C’est progressif. On était la première zone à Bruxelles à en avoir. Près de 150 policiers ont suivi la formation et sont à même de la porter dans la rue. » Évaluation tous les six mois.

NOUVEAU COMMISSARIAT EN 2026 ?

© ZPZ Marlow

Le commissariat de la rue Rouge/du Square Marlow, l’antenne au Fort-Jaco et des bâtiments loués rue de Stalle : les trois emplacements occupés par la police à Uccle. L’objectif est de construire un nouveau QG, celui de la rue Rouge, une ancienne école, « n’étant pas très adapté, pas très pratique, ni pour les citoyens ni pour celles et ceux qui y travaillent ». Exigu, énergivore, avec des soucis récurrents de chaudière… Boris Dilliès annonce un nouvel édifice pour 2026. « Un bureau d’étude a été approuvé et fait le travail. » Selon le Rapport synoptique 2020 de la zone, « le projet doit comprendre au moins 7 000m2 de bureaux ». Coût total estimé : 28 millions d’euros. Selon Michel Deraemaeker, « il n’y a pour l’instant pas de terrain choisi, pas de permis et pas de financement » mais « le but est un commissariat à basse énergie, presque passif, comme à Watermael-Boitsfort ».

LES STATISTIQUES 2020 DE LA CRIMINALITÉ À UCCLE

Cambriolages ds habitation Vol dans ou sur un véhicule Dégradation de voiture Vol de vélo Vol à la tire Vol avec violence sans arme Vol à l’étalage Vol de voiture Vol à main armée Arrachage de sac à main

541

343

234 226 206 137 83

82 25

11

Chiffres annoncés sur le site de la police fédérale. Ceux de 2021 s’arrêtant au premier trimestre, ceux-ci sont les derniers disponibles couvrant une année entière. Une année particulière, puisque les confinements sanitaires ont provoqué une baisse des délits. Les statistiques 2021 seront donc plus édifiantes.

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PARTENARIAT LOCAL DE PRÉVENTION

LE BOSVELDWEG OUVRE LE BAL

THIERRY FIORILLI

C’est le premier quartier d’Uccle à se doter d’un PLP. Pour lutter contre l’insécurité, avérée ou ressentie. Et pour renforcer la cohésion sociale. Voici comment le projet a vu le jour.

Laurent Masset, le porte-parole de la zone de police Uccle/ Auderghem/Watermael-Boitsfort, résume bien: « Pour qu’un PLP voie le jour, il faut un moteur parmi les habitants.» Un PLP? Un Partenariat Local de Prévention. Soit « un accord de collaboration structuré entre les citoyens, la police et les autorités administratives, qui a pour objectif l’échange d’informations selon un plan de communication établi au préalable », indique la circulaire ministérielle fédérale de 2019 qui régit les PLP. Comme celui créé le 16 novembre dernier au Bosveldweg.

Le « moteur parmi les habitants », c’est Marion Van Offelen. Membre du Comité de quartier et conseillère de police, c’est elle qui a porté le projet. À l’automne 2019, « il y a eu une reprise des cambriolages à Uccle, comme toujours en fin d’année, mais c’était après une baisse de 30 % de la criminalité dans la commune. Il y avait aussi augmentation des vols par ruse, chez les personnes âgées ». Alors, le moteur s’est mis à tourner: « J’ai proposé au Conseil d’administration du Comité un PLP, sachant que la commune en étudiait la possibilité. On a demandé officiellement qu’elle soit examinée pour le Bosveldweg. On a eu une réunion avec le bourgmestre, le chef de corps, les services de Prévention et plusieurs résidents du quartier. La réponse a été enthousiaste.» L’été dernier, « on a élargi notre consultation du quartier, en faisant du porte à porte, et on a senti l’intérêt grandissant. On a relancé la commune, pour une réunion d’information pour tout qui serait susceptible d’y adhérer. Nous y étions une bonne soixantaine ». Et le 16 novembre, c’était fait.

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Un PLP était en projet aussi au Homborch, dont on voit ici un moment de l’édition 2019 de Homborch en Fête. La pandémie et ses mesures sanitaires l’ont gelé. © Facebook Homborch en Fête.

PAS D’APPELS À LA DÉLATION

Concrètement, l’échange d’informations s’effectue des membres du PLP vers les services de police locale et réciproquement. Quelles informations ? « Les faits suspects remarqués dans le quartier », stipule besafe.be/, le site de la Direction générale Sécurité & Prévention du Service public fédéral Intérieur. Ce qui, insiste Anne del Marmol, la présidente du Comité de quartier du Bosveldweg, ne consiste pas en « des appels à la délation. Si un problème de sécurité se posait bien, on voit aussi ce PLP comme facteur de rapprochement des gens, de création d’une communauté ». Une façon supplémentaire « d’échanger entre voisins, de se connaître, de faire plus attention les uns aux autres, de faire preuve de

© Wikipédia solidarité », enchaîne Marion Van Offelen. « Les liens, c’est la base des PLP et les PLP renforcent encore ces liens.» François Lambert-Limbosch, échevin à la Prévention, ne dit pas autre chose: « Le PLP permet d’associer davantage le citoyen à une gestion plus active de la sécurité dans son quartier et du lien entre voisins, dans une logique qui n’est pas celle d’une milice privée. Sa réglementation n’inclut pas l’intervention des services de Prévention, mais nous exposons aux réunions de présentation ce qu’on fait en matière de cambriolages : la prime à l’installation de mesures de protection des habitations, accessible à tout le monde, ou la possibilité de visite d’un conseiller, qui relève les failles, comme les soupiraux notamment.»

PRÉVENTION ET COHÉSION SOCIALE

Les règles sont claires. « Établir le périmètre sur lequel opère le PLP », relate Marion Van Offelen. « Signer un formulaire d’adhésion et un règlement d’ordre intérieur. Les coordinateurs rassemblent les messages des riverains dans un groupe WhatsApp, les messages qui ne demandent pas une action urgente et directe, puis les font remonter au référent de la police, qui assure un suivi puis en informe les coordinateurs qui eux-mêmes informent les riverains : est-ce qu’une patrouille a été sur place, est-ce qu’en effet il y avait un cambrioleur, etc. Réunions d’évaluations régulières avec la police et la commune.» Préalable: « Une mobilisation forte de citoyens, parce que ce sont eux qui doivent demander un PLP.» Ce qui ne signifie pas forcément « un nombre important de citoyens », précise Anne del Marmol, « mais une motivation profonde. Il faut des personnes convaincues de l’utilité de la démarche, sachant que le PLP n’est qu’un des aspects de la dimension de vie de quartier.» Un projet était aussi prévu au Homborch, où une présentation a eu lieu au printemps 2020, mais la pandémie l’a gelé. « Maintenant , considère François Lambert, il y a tout un autre travail de prévention et de cohésion sociale, que font notamment les gardiens de la paix, les éducateurs de rue. C’est aussi la participation citoyenne : travailler ensemble sur des projets, ça permet de faire baisser ce sentiment d’isolement qui est souvent lié au sentiment d’insécurité. De faire tomber les barrières. D’améliorer la qualité de vie globale dans la commune, en somme.»

Torréfaction depuis 1864

CAFÉS DELAHAUT S’INSTALLE À UCCLE !

Après une boutique à deux pas de la grand place, l’enseigne namuroise s’installe à Uccle, pour le plus grand bonheur des amateurs. Excellence et raffinement à chaque grain et pour chaque tasse, voilà ce qui définit les magasins des Cafés Delahaut, où l’on y rentre, rien que pour l’odeur ....

Une histoire de famille et de bon café

« Certains sont nés dans les choux, nous, sommes nés dans le café ! ». C’est ainsi que François Delahaut et son frère Frédéric expliquent une passion certaine pour le grain. L’aventure familiale prend part à Namur en 1864 à l’ouverture de la première boutique Delahaut, épicerie fine de quartier spécialisée en denrées coloniales. Une sélection de café qui, déjà, fait la réputation de l’établissement. « C’est tout naturellement que mon frère et moi reprenons le flambeau de plusieurs générations ».

Une torréfaction namuroise, un produit sur-mesure

Parmi la sélection de grains dont l’origine est pure et bien typée, vous trouverez notamment des grands crus Arabica qui viennent d’Amérique latine, d’Éthiopie ou encore du Kenya. Chez Cafés Delahaut, le café est acheté vert puis torréfié à Namur. En magasin, les moutures sont adaptées selon l’appareil utilisé, le conseil personnalisé. « Nous adaptons le produit en fonction de son utilisation, des préférences du client, du matériel utilisé et même selon le moment de la journée où il souhaite le déguster ». En grain, moulu, en capsule ou dosettes, il y a forcément un café fait pour vous.

Des thés d’exception et une gamme d’épicerie fine

Amateurs de thés et de bonnes choses, vous ne serez pas déçus : avec plus de 90 références de thés sélectionnés avec soin, le magasin propose également des pâtes de fruit, cuberdons, sablés, bonbons artisanaux, les Cafés Delahaut se concentrent sur le produit belge. “Nous proposons des spécialités belges, toujours dans l’artisanat et la qualité. Nous sommes également revendeur exclusif de Chant d’Éole” (un mousseux belge souvent comparée aux plus grands champagnes et élaboré selon la méthode traditionnelle). L’excellence et le raffinement qui combleront vos papilles.

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VIES D’AGENTS DE TERRAIN

THIERRY FIORILLI

Elle est policière depuis vingt mois au service Intervention à Uccle. Il y travaille depuis plus de seize années. Ils racontent leur métier et leurs relations avec les citoyens.

Charlotte Helson, 30 ans, a toujours vécu à Uccle. Avant d’y devenir policière, elle a fait des études en communication, travaillé dans l’événementiel et des associations, fait de la compta à l’ULB, vendu des gaufres Grand-Place. Sébastien Roos, 43 ans, vit à Drogenbos, a passé les trois quarts de sa jeunesse dans la province de Luxembourg, été dix ans militaire, dans la marine, puis policier dans la zone Ardennes Brabançonnes (Grez-Doiceau / Chaumont-Gistoux). L’une comme l’autre sillonnent la commune, incarnant cette police de proximité chère à leurs autorités.

« Un ami qui est dans la police ici racontait ce qu’il y faisait et ça me parlait bien, raconte Charlotte. Je voulais un métier plus social.» C’est le cas ? « Oui : la plupart de nos interventions, c’est aider les gens, les accompagner dans des moments pas faciles, comme des cambriolages.» Les rapports avec eux ? « C’est quitte ou double. Parfois très bons, tant avec les victimes qu’avec les ‘‘suspects’’ ; parfois, rien qu’en patrouillant, on ressent une forme d’agressivité. Il y a ceux qui sont agréables et les autres. Comme quand je vendais des gaufres.»

Sébastien perçoit surtout leur versatilité : « Lors des attentats, on passait pour des héros. Après l’affaire George Floyd, aux EtatsUnis, il y a eu de petits dérapages, on nous filmait mais l’arrivée des bodycams nous a servis et ça s’est apaisé. Avec le covid, on est redevenu les mauvais puisqu’on devait faire respecter les mesures. Des gens comprennent, d’autres pas. Et attaquent surtout sur les médias sociaux.»

« C’est compliqué de se faire une idée juste de ce boulot, pas facile mais très noble »

Charlotte Helson

« La plupart de nos interventions, c’est aider les gens »

UN JOB NOBLE MAIS FRUSTRANT

Policier à Uccle, c’est facile ? « Il y fait bon vivre, il n’y a pas cette haine anti-police et les interventions à montée d’adrénaline, que j’adore, sont plutôt rares, répond Charlotte Helson. Mais je vois des choses que je n’aurais jamais imaginées. Des home jacking, des gens armés... Tout peut arriver.» Sébastien Roos confirme: « J’ai vécu 15-16 ans à Molenbeek, où ce n’est pas la même chose. On a aussi ’’un peu tout’’, mais en proportions plus raisonnables qu’ailleurs. En même temps, on n’a pas les mêmes effectifs.» Pour lui, « le métier a peu évolué, même si les faits ne sont pas les mêmes, sauf les vols dans les habitations. Niveau technologie oui, c’est plus facile. Quand ça fonctionne. Mais c’est un job frustrant. Je pensais que ce que je ferais aurait plus d’impact.» Pour elle, être une femme n’est pas un souci, « mais pour certaines interventions plus musclées, je suis contente d’avoir mes collègues masculins près de moi ». Et les proches ? « Mon père et mes frères ont été très surpris, ma maman a trouvé ça génial, surtout le côté social. Les amis, ça dépend. C’est compliqué de se faire une idée juste de ce boulot, pas facile mais très noble. Avec ceux qui le font mal et ceux qui le font bien. La police n’est jamais que le reflet de la société.»