Expérience de vie

from NEWS - Edition février / mars 2022

Changement de perspective

La résilience, ça s’apprend !

Ne pas se laisser déstabiliser par les coups du sort, c’est être résilient. Mais peut-on apprendre à développer cette puissance intérieure pour mieux gérer les petites comme les grandes crises que l’on traverse ?

RÉSILIENT OU NON Les temps ne deviennent pas moins durs, bien au contraire : notre quotidien est ponctué de stress et de difficultés, tant au travail que Pourquoi dans la vie privée. Confrontées à un changement d’emploi, certaines percertaines sonnes perdent pied, tandis que personnes d’autres, dites résilientes, triomphent des coups du sort et parviennent à y arrivent et rebondir rapidement. Pourquoi cette d’autres pas ? différence ? Pendant longtemps, la résilience a été considérée comme innée : on naissait résilient ou non. Grâce à de nombreux travaux de recherche, la résilience est désormais considérée comme une capacité qui peut être apprise et sur laquelle on peut travailler. Fil conducteur de cette vision des choses : l’étude au long cours menée par l’Américaine Emmy Werner, psychologue du développement, et sa collègue Ruth Smith, qui ont accompagné dans leur parcours de vie des centaines d’enfants de l’île hawaïenne de Kauai dans les années 1970. Même si certains de ces enfants ont grandi dans des conditions très difficiles, étant orphelins par exemple, un tiers d’entre eux s’en est bien sorti dans la vie malgré des situations éprouvantes, entre autres sur le plan social et financier. Les enfants présentant un comportement résilient étaient capables de nouer des relations avec les autres. Cette étude est encore considérée aujourd’hui comme une référence en la matière. Bonne nouvelle : ces qualités et comportements peuvent se travailler aussi bien en solo qu’à plusieurs.

FAIRE UNE PAUSE Lorsque l’on se sent constamment débordé ou que l’on traverse une période de crise, il est préférable de faire une pause avant que la situation n’explose. Il est important de réfléchir calmement à la situation, de clarifier ses besoins, de recharger ses batteries et, si nécessaire, de chercher du soutien. Une formation à la résilience peut s’avérer utile comme celle inspirée des « 7 piliers de la résilience ». Cette formation a fait ses preuves dans la pratique et repose sur les sept compétences clés suivantes : 1. Acceptation : accepter ce qui est. S’accepter soi-même, mais aussi accepter la situation donnée, car les ruminations du type « si seulement ... » sont stériles. 2. Etablissement d’un lien ou création d’un réseau : cultiver des liens et des contacts étroits, rechercher un soutien lorsque des difficultés surviennent. 3. Orientation vers les solutions : ne pas baisser la tête, mais regarder devant soi. Résoudre les problèmes et prendre les devants, en se concentrant notamment sur ce qui fonctionne bien. 4. Optimisme : voir le bon côté des choses.

Pratiquer la gratitude et avoir confiance en une amélioration prochaine de la situation. 5. Perception de soi : percevoir et hiérarchiser les signaux du corps. Savoir ce que l’on veut, ce qui inclut également de faire des projets et de réaliser ses objectifs. 6. Réflexion sur soi : qu’ai-je accompli ? Que puis-je changer ? Prendre ses responsabilités au lieu de chercher un coupable. 7. Développement personnel : sortir du rôle de victime et se dire : « Je suis capable d’améliorer les choses par moi-même ». Il est important d’être convaincu de ses compétences et d’agir.

Christina Bösiger

PUISSANCE INTÉRIEURE

Acceptation Etablissement d’un lien ou création d’un réseau Orientation vers les solutions Optimisme Perception de soi Réflexion sur soi Développement personnel

7 PILIERS DE LA RÉSILIENCE