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Des journalistes russes en appellent à la libération du journaliste

Evan Gershkovich

(lettre publiée en Anglais sur le site MEDIAZONA, le 4 avril 2023)

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Le 30 mars, le Service fédéral de sécurité russe (FSB) a annoncé l’arrestation de notre collègue Evan Gershkovich, citoyen américain et correspondant du Wall Street Journal. Les forces de sécurité russes affirment qu ’il était engagé dans des activités d’espionnage et le Kremlin insiste sur le fait qu’il a été « pris en flagrant délit ». Nous, journalistes russes indépendants et représentants de la société civile, ne croyons pas à ces accusations et les considérons comme infondées.

Le FSB prétend que Gershkovich, agissant sur instructions des États-Unis, a recueilli des informations constituant un secret d’État sur les activités de l’une des entreprises de défense russes. Mais l’ agence n ’a fourni aucune preuve à l’appui de cette affirmation ; elle s’attend à ce que nous croyions ses enquêteurs sur parole. Il en a été de même lors de la poursuite d’ un autre de nos collègues, Ivan Safronov. Grâce à une série d’enquêtes journalistiques, les détails de la prétendue « trahison » de Safronov ont été portés à la connaissance du public, et nous considérons comme prouvé qu ’Ivan a été condamné à 22 ans de prison pour son travail journalistique. Les similitudes entre cette nouvelle affaire d’ « espionnage » et l’affaire Safronov nous donnent des raisons de douter sérieusement des accusations portées contre Evan Gershkovich.

Nous considérons que l’affaire contre Gershkovich est absurde et injuste. La réputation d’Evan Gershkovich en tant que reporter est excellente et son travail a toujours été conforme aux normes journalistiques les plus élevées.

La réputation du FSB, au contraire, a été détruite au fil des ans par ses propres agents. La société n’a aucune raison de faire confiance à ces « professionnels ».

Nous, journalistes russes indépendants et représentants de la société civile, soutenons nos collègues étrangers qui prennent le risque de travailler en Russie. Nous demandons que notre collègue Evan Gershkovich soit libéré immédiatement.