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MODE
from INSTANT ARDENNAIS MARS 2023
by VDN
Autre phénomène évoqué par Aubin Jeanteur : la disparition d’un côté très formel dans la façon de s’habiller. « Il y a désormais une sorte de mixité dans les vêtements, pour toutes les occasions. Pour la femme, c’est la disparition du tailleur-pantalon-veste. On va dépareiller une veste avec un pantalon très souple. Il est admis de mettre des baskets avec une veste. Les codes sont assouplis. » L’incursion des vêtements de sport dans le dressing de tous les jours se double de celle des vêtements d’intérieur. C’est la mode du « cocooning ». « L’évolution vers plus de confort, c’est flagrant chez la femme, abonde la créatrice de chapeaux, Nathalie Génin. La femme tend à avoir de moins en moins de contraintes corporelles, avec une vraie recherche de confort et de naturel. De la décontraction mais avec un petit style, qui va se jouer sur certains accessoires. » D’ailleurs les couvrechef se vendent davantage que lorsqu’elle a ouvert sa première boutique, il y a 19 ans. Qu’il s’agisse des casquettes, des bonnets, des bérets français ou des chapeaux de paille. Dernière évolution citée par Aubin Jeanteur : les produits sont de moins en moins genrés. « C’est très présent, par exemple, au niveau de la basket. Et pour les vêtements, c’est pareil. »
Existe-t-il une mode ardennaise ?



Depuis que les tenues traditionnelles ont été laissées au folklore, difficile de dire qu’il existe une mode limitée à un département. « Je me souviens que, dans les années 90, on entendait souvent dire qu’il y avait un décalage entre les tendances parisiennes et quand elles nous arrivaient, se rappelle Nathalie Génin. Je pense que ce n’est plus du tout d’actualité aujourd’hui, avec le numérique, c’est en temps réel un peu partout. » « Ce qui a évolué dans le temps, c’est que les nouveautés se diffusent beaucoup plus rapidement qu’avant, affirme aussi Aubin Jeanteur. Mais il n’y a pas de mode spécifique aux Ardennes. Des marques peuvent être plus ou moins implantées en fonction de la typologie de la population, mais c’est vrai partout. »
La créativité en filigrane
Certaines personnes vivent de leur art. D’autres le cultivent et l’infusent dans leur quotidien, aux côtés d’un destin de vie tout autre. Et il n’en n’est pas moins touchant pour autant. Rencontre avec deux âmes créatives qui ont su nous émouvoir.
Brigitte Marolle
La peinture thérapeutique
Pour Brigitte, la peinture a rapidement été une évidence, même si pour cette fille d’agriculteurs originaires de Douzy, les Beaux-Arts n’étaient pas forcément un choix de prédilection. Son rapport à l’esthétique s’est construit avec le temps, en parallèle d’une scolarité bien rangée qui l’amena, dès ses 18 ans, vers la pharmacie où elle officie depuis maintenant 40 ans comme préparatrice. C’est son fils, Maxime, qui lui offrit son premier plateau de peinture à l’huile il y a 5 ans. Une technique qui demande beaucoup de temps. Brigitte a commencé à en avoir, suite à des problèmes de santé. Depuis, elle s’est mise à peindre frénétiquement dans les 20 m2 de son salon, gagnant en dextérité, changeant de technique pour peu à peu emprunter sa propre voie, faite à base d’acrylique, d’une sensibilité innée à la nature ardennaise et de grès douzynois. Elle expose quelques toiles dans la vitrine de la librairie A livre Ouvert de la rue du Moulin où elle se fournit en peintures et en toiles, en aspirant secrètement pouvoir un jour obtenir une petite place pour ses sentiers ardennais figuratifs au sein de son village natal.

@bridget08000