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Quand la précarité se conjugue au féminin
Société
Égalité
Quand la précarité se conjugue au féminin…

Il aura fallu une crise sanitaire sans précédent pour éveiller une conscience collective sur l’extrême précarité des femmes.
es dernières données statistiques nous permettent de savoir que 67% des travailleurs pauvres sont en fait des femmes et le « travailleur précaire » est généralement une femme jeune, urbaine à la tête d’une famille monoparentale . (1) Une précarité qui revêt plusieurs facettes toutes intrinsèquement liées aux inégalités de genre. Ainsi, les femmes occupent en grande majorité des emplois peu valorisés et mal payés mais dont l’importance s’est avérée paradoxalement ces derniers mois, tout à fait capitale au bon fonctionnement du système de santé, de la grande distribution et finalement, à la survie de tout un pays. Ces femmes sont également à 85 % à la tête de familles monoparentales et elles cumulent alors bas salaire et temps partiel contraint ce qui ne leur permet pas de s’insérer durablement sur le marché du travail. Ainsi, elles représentent environ les trois quarts des bas salaires. Mais cette précarité pèse comme une double peine pour les femmes qui, arrivée à l’âge de la retraite, perçoivent une pension en moyenne inférieure de moitié à celles des hommes dans le secteur privé et de 20% dans le public.
(1) « Femmes et précarité » une note de Dominique Meurs pour la Fondation Jean Jaurès
https://jean-jaures.org/nos-productions/femmes-et-precarite
« Pacte pour lutter contre la précarité des femmes » :
https://www.laboratoiredelegalite.org/2020/07/09/retour-sur-lelancement-du-pacte-pour-lutter-contre-la-precarite-des-femmes/
Pour l’UNSA Éducation, il est urgent de lutter contre la précarité des femmes. Des solutions existent et le laboratoire de l’égalité propose dans son « pacte pour lutter contre la précarité des femmes » lancé en juillet 2020 , un ensemble de préconisations spécifiques concernant le temps partiel, la monoparentalité et l’emploi des femmes. Mais ces propositions ne pourront être efficaces que si elles s’inscrivent dans une politique globale de lutte contre les inégalités entre les femmes et les hommes au travail et dans la vie quotidienne. Les stéréotypes de genre sont encore bien trop ancrés dans les mentalités et concourent à l’ensemble des inégalités de genre. Pour notre fédération, le rôle de l’École est donc essentiel dans l’apprentissage dès le plus jeune âge de l’Égalité entre les filles et les garçons. L’enjeu est de taille dans un contexte où la crise sanitaire et ses conséquences économiques risquent d’impacter davantage les femmes si des mesures spécifiques ne sont prises rapidement.
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Carine Aoun-Boudot
@carineaoun1
carine.aoun-boudot @unsa-education.org