FILM GUIDE #2024-1 – Février 2024

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LES CHÈVRES ! DANY BOON COMME ON L’AIME Février #2024-1 FR www.filmguide.ch

Votre mensuel du cinéma

CAPTIVES À la folie

COCORICO

Les surprises de l'ADN

LA BÊTE

Fantastique Léa Seydoux

DUNE

DEUXIÈME PARTIE Le sacre de Zendaya



ÉDITORIAL

SOMMAIRE 4 — EN COUVERTURE

DUNE DEUXIÈME PARTIE

7 — EN LUMIÈRE

Un début d’année en fanfare

LA BÊTE

Alors qu’actuellement, presque chaque semaine, des prix sont décernés aux œuvres sorties l’année dernière, nous regardons avec plaisir les films qui sortent ce mois-ci. Et ce mois de février ne manque pas de piquant : le dernier film de Denis Villeneuve est un blockbuster très attendu, dans lequel Timothée Chalamet passe de Willy dans le récent « Wonka » à Paul dans DUNE : DEUXIÈME PARTIE. Nous vous souhaitons une bonne lecture. Bien à vous, Philipp Portmann Éditeur

9 — INTERVIEW Babak Jalali pour

FREMONT

4 17 — PORTRAIT Andrea Riseborough pour

10 — PORTRAIT Dany Boon pour

LES CHÈVRES !

12 — FILM GUIDE Les sorties du mois 14 — PORTRAIT Sylvie Testud pour

COCORICO

AU FIL DES SAISONS

19 — INTERVIEW Arnaud des Pallières pour

CAPTIVES

23 — ZOOM

LA SALLE DES PROFS

ˆ LA BETE

léa

SEYDOUX

g e o rg e

MACKAY

avant-premières & sortie

un film de

BERTRAND BONELLO

3


EN COUVERTURE

DUNE : DEUXIÈME PARTIE

CHEVAUCHÉE SAUVAGE DANS LE DÉSERT

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Dans le très attendu DUNE : DEUXIÈME PARTIE, Timothée Chalamet affronte de nouveaux dangers à très grand spectacle. Pour ce faire, il peut heureusement compter sur l’aide précieuse de sa compagne Chani, incarnée une nouvelle fois par la phénoménale Zendaya. Réalisé par Denis Villeneuve, auquel on doit notamment « Prisoners », « Arrival » et « Blade Runner 2049 », l’événement de science-fiction DUNE : DEUXIÈME PARTIE prolonge le mythique et passionnant voyage mythique du héros Paul Atreides qui, secondé par Chani, alias Zendaya, et les Fremens, se lance dans une quête de vengeance contre les conspirateurs qui ont détruit sa chère famille. Confronté à un choix cornélien entre l’amour de sa vie et le destin de l’univers tout entier, le jeune homme doit par tous les moyens tenter d’empêcher l’avènement d’un terrible avenir – un avenir que personne d’autre que lui ne peut prévoir. EN VERS ET CONTRE TOUT Pour éviter que ce qui n’était qu’une prémonition ne devienne une réalité, Paul et ses compagnons mettent les bouchées doubles. Mais, pour avoir une chance d’y parvenir, il doit d’abord apprendre à apprivoiser les vers des sables et à les chevaucher. Heureusement que Chani peut l’y aider… HISTOIRE D’UN SUCCÈS Sorti en 2021, le premier volet de « Dune » a rapporté plus de 400 millions de dollars dans le monde entier, bien que l’adaptation cinématographique ait été exploitée en pleine pandémie. Soit un véritable succès au box-office (que prolongeront cinq Oscars), et c’est précisément ce succès qu’il s’agit aujourd’hui de dépasser. Pour y parvenir, il faut des scènes d’action grandioses, une histoire captivante et un casting solide, car outre Zendaya et Thimothée Chalamet, Austin Butler, Rebecca Ferguson et Christopher Walken donnent le meilleur d’eux-mêmes.

LE PHÉNOMÈNE ZENDAYA Zendaya est née sous le nom de Zendaya Coleman le 1er septembre 1996 à Oakland dans l’État américain de Californie, fille de Claire Stoermer, d’origine germano-écossaise, et de Kazembe Ajamu (Coleman), d’origine afro-américaine. Sa mère travaillait comme concierge au California Shakespeare Theater, ce qui explique que Zendaya ait été très tôt en contact avec la comédie. Elle a commencé sa carrière professionnelle en tant que mannequin chez Macy’s, Mervyns et Old Navy. De 2010 à 2013, l’artiste a joué dans la série de Disney Channel « Shake it up – Danser c’est tout ». Elle a ensuite fait des apparitions dans l’émission « Danse avec les Stars » et dans la comédie musicale à succès « The Greatest Showman ». Depuis 2017, la jeune femme de 27 ans, qui est par ailleurs chanteuse et danseuse, brille dans la saga SpiderMan, où elle incarne Michelle, et soulève l’enthousiasme aux côtés de la co-star Tom Holland. Et après DUNE : DEUXIÈME PARTIE, on pourra la revoir au cinéma dès le 25 avril en séduisante joueuse de tennis dans « Challengers ».

DUNE – DEUXIÈME PARTIE

En salle le 28 février

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« Ce film dresse le portrait complexe d’une jeune prof qui se fait peu à peu piéger par la morale. » FILMSTARTS

CICAE ART CINEMA AWARD

SALLE PROFS

LA

DES

DAS LEHRERZIMMER

Un film de İLKER ÇATAK

DÈS LE 7 FÉVRIER AU CINÉMA Carla Nowak commence son premier poste d’enseignante dans un gymnase. Elle fait son travail avec enthousiasme et son idéalisme agace parfois ses collègues qui imposent leur politique de zéro tolérance avec fermeté. Quand plusieurs vols sont constatés dans l’école et que les soupçons portent sur l’un de ses élèves, Carla mène sa propre enquête. Elle se retrouve médiatrice entre parents indignés, collègues autoritaires et jeunes agressifs, et va tenter d’enrayer l’escalade...

Trailer et infos Suivez nos coups de cœur filmcoopi_romandie filmcoopidistribution

Chroniques de Téhéran UN FILM DE

ALI ASGARI & ALIREZA KHATAMI

DÈS LE 13 MARS AU CINÉMA Un homme déclare la naissance de son fils. Une mère habille sa fille pour la rentrée. Une élève est convoquée par la directrice. Une jeune femme conteste une contravention. Une jeune fille se présente à un entretien d’embauche. Un jeune homme vient retirer son permis de conduire. Un homme au chômage répond à une annonce. Un réalisateur demande une autorisation de tournage. Une femme cherche à retrouver son chien. Neuf visages de la vie quotidienne à Téhéran.

Trailer et infos Suivez nos coups de cœur filmcoopi_romandie filmcoopidistribution


EN LUMIÈRE

LA BÊTE

UNE FEMME, TROIS VIES

Quatre petits mois après « Le Règne animal », le cinéma français réussit avec LA BÊTE une nouvelle, singulière et brillantissime incursion dans le fantastique. En prime, une Léa Seydoux exceptionnelle. Femme du futur, Gabrielle vit comme le reste de l’humanité sous l’influence devenue quotidienne de l’Intelligence Artificielle dans un monde où toute manifestation de sensibilité est assimilée à une menace. Hantée par des sentiments qu’elle ne peut plus contrôler, elle se voit ainsi contrainte de subir une « purification » émotionnelle en remontant le temps pour débarrasser toutes ses anciennes vies de leurs souvenirs trop intenses. À partir de là, « La Bête » libère des sortilèges visuels comme narratifs aussi propres à enflammer l’imagination qu’à nourrir la réflexion, enchanter le regard et empoigner le cœur. L’AMOUR À TRAVERS LES ÂGES 1910, 2014, 2044… D’une époque à l’autre, par le miracle d’entrecroisements temporels orchestrées avec une hypnotique et virtuose fluidité, on ne perd jamais le contact avec les multiples vies de cette héroïne hors du commun. Cimenté par une quête éperdue de l’amour représentée elle aussi par le même homme (l’Anglais George MacKay), son destin aux arborescences ininterrompues emprunte à la fois au drame romantique d’époque, au thriller contemporain et à la

science-fiction pour composer un puzzle dont l’ampleur nourrit sans l’ombre d’une baisse d’inspiration les presque 2 h 30 de l’ensemble. LE CONTE EST BON Composé de séquences parfois anthologiques (un incendie dans un atelier de poupées, la dérive meurtrière d’un garçon malade de solitude) dont la force décline selon les cas toute la gamme du romanesque, du mélodrame, de la surprise et, foudroyante, de la terreur, le film peut également se recevoir comme une parabole sur l’emprise on ne peut plus contemporaine du virtuel sur notre libre-arbitre et notre quotidien le plus intime. Porté de bout en bout par une Léa Seydoux qu’on n’a jamais vue aussi noble, surprenante et investie, « La Bête » est une de ces œuvres dont la puissance et l’audace se prolongent bien après le générique final. Un générique où l’émotion franchit un cap supplémentaire quand s’inscrit sur l’écran le nom de Gaspard Ulliel, disparu peu avant le début du tournage et auquel le film est dédié. LA BÊTE

EN SALLE LE 14 FÉVRIER

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C H E Y E N N E F E D E R AT I O N ET R G F I L M S PRÉSENTENT

CATHERINE

DENEUVE

ANDREA

RISEBOROUGH

Trois générations, une dernière chance de se réconcilier

PRO DU C T EU R EXÉC U T IF

MARTIN SCORSESE

Au fil des

saisons

PHOTO : DAVID KOSKAS © 2023 - CHEYENNE FEDERATION - RG FILMS - TF1 STUDIO

UN FILM DE

HANNA LADOUL E T MARCO LA VIA

LE 21 FÉVRIER AU CINÉMA

MORGAN

SAYLOR


BABAK JALALI

© Ferda Demir (Getty) for ZFF

INTERVIEW

« J’adore mélanger la mélancolie et l’humour » Dans FREMONT, le réalisateur Babak Jalali pose un regard singulier et tout sauf misérabiliste sur l’immigration.

Qu’est-ce qui vous a décidé à filmer la communauté afghane de Fremont, Californie ? Babak Jalali – Il y a neuf ans, j’avais tourné « Radio Dreams » dans la région de San Francisco, je ne connaissais même pas l’existence de Fremont. Mais un membre afghan de mon équipe m’a indiqué que c’était une ville de la baie de San Francisco et qu’elle abritait la plus grande communauté afghane des Etats-Unis. J’ai grandi en Iran, pays où il y a beaucoup d’Afghans, et toutes les Afghanes que j’ai rencontrées au cours de ma vie étaient des femmes puissantes, indépendantes, actives, qui avaient des projets, et j’ai pensé que ce serait bien de montrer cet aspect des femmes afghanes au cinéma. Donya, votre personnage central, est une femme immigrée, solitaire, faisant un job alimentaire qui ne correspond pas à ses qualifications, mais vous ne tirez jamais sur la corde victimaire… C’était fondamental pour moi. J’aime les films sur l’expérience de l’immigration mais il me semble que la plupart dépeignent des victimes. Il est évident que les immigrés traversent des situations très déplaisantes mais je pense que quand on fait un film sur ce genre d’expérience, on a une responsabilité envers le public : je voulais humaniser le personnage mais

aussi établir une profonde connexion entre Donya et les spectateurs qui n’ont pas forcément vécu l’expérience de l’immigration. Si on résume la tonalité de « Fremont », c’est un film qui traite de thèmes lourds d’une façon légère. Je recherche cet équilibre dans tous mes films, qui traitent tous de sujets difficiles. J’essaye toujours de souligner l’absurdité de certaines situations et j’adore mélanger la mélancolie et l’humour. Pour moi, un film ne doit jamais être trop forcé, trop dogmatique, trop didactique. Je sais quel est mon positionnement politique, je sais où je me situe et je pense que ce n’est pas nécessaire d’appuyer cela dans un film. Au contraire, il faut faire passer les choses en douceur, avec subtilité. Par exemple, si on suit un minimum l’actualité, on sait qu’une Afghane de 21 ans en 2022 a vécu des contextes extrêmement difficiles dans son pays. Marteler cela dans le film ne serait d’aucune utilité, ni pour le film ni pour le spectateur, ce serait convoquer un sentiment de pitié, de condescendance. L’humour en revanche aide à humaniser Donya, à la rendre plus intéressante, plus complexe, et cela la met plus sur un pied d’égalité et de relation avec le spectateur. FREMONT

EN SALLE LE 28 FÉVRIER

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Photo : © Keystone MAXPPP Jean-Francios Frey

DANY BOON

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PORTRAIT

LES CHÈVRES ! À jamais lié au tsunami « Bienvenue chez les Ch’tis », Dany Boon étonne en avocat du XVIIe siècle dans une comédie au scénario inattendu. Le Nord–Pas-de-Calais en général et la ville d’Armentières en particulier s’enorgueilliront longtemps d’avoir vu naître en 1966 le petit Daniel Farid Hamidou. Fruit des amours entre un Kabyle de 36 ans et une blonde Marie Ducatel, il dira : « Je suis métis, mais mes racines, c’est le Nord : on mangeait du couscous le dimanche, mais les autres jours, c’était frites pour tout le monde. » Quarante-deux ans plus tard, plus de 17 millions de Français porteront sa région en triomphe en faisant de « Bienvenue chez les Ch’tis », son deuxième film en tant que réalisateur après « La Maison du bonheur », le plus grand champion hexagonal au box-office de tous les temps. LA RANÇON DU SUCCÈS « C’était hallucinant, incontrôlable, irrationnel, terrifiant, se souvient Dany Boon, dont le pseudonyme lui fut suggéré à 10 ans par un professeur de guitare qui connaissait sa passion pour le feuilleton d’aventures américain “Daniel Boone”. J’ai un peu perdu mes repères, je me suis soudain senti unique responsable du cinéma français, et ça m’a fait peur. » Frappé par la paradoxale mais redoutable « dépression du succès », il était pourtant habitué à la popularité malgré des débuts difficiles : « Quand je suis arrivé à Paris, je me suis heurté à un mur. » Il étrennera donc en 1986 son premier one man show « Y a culture et culture » sur les planches de sa ville natale avant que la Capitale ne se décide à l’accueillir sur les siennes, puis devant les caméras.

SUR TOUS LES FRONTS Du « Déménagement » à « La Doublure », de « Pédale dure » à la nomination au César pour son émouvant contre-emploi dans « Joyeux Noël », du « Code a changé » à « Micmacs a Tire-Larigot » et du volontairement imprononçable « Eyjafjallajökull » au poignant « Une Belle course » avec Line Renaud, il est clair que le grand écran ne peut plus se passer de lui, au point que certains le qualifieront de « nouveau Bourvil ». Depuis le « traumatisme » des « Ch’tis », il a retrouvé avec un taux de réussite inégal son poste de metteur en scène en se dirigeant pour le meilleur dans « Rien a déclarer », « Raid dingue » et « Supercondriaque », mais aussi pour le pire dans « 8 rue de l’humanité » ou le pas terrible dans « La Vie pour de vrai ». LA PAROLE À LA DÉFENSE Sous la direction de Fred Cavayé et flanqué du fort amusant Jérôme Commandeur, il trouve aujourd’hui grâce aux CHEVRES ! son meilleur emploi fantaisiste en dehors de ses propres films : une « comédie historique » très originale où il se voit amené à défendre… une biquette accusée de meurtre ! Un rôle qui confirme que, malgré ses doutes, sa présence, son charisme et son humour n’ont rien perdu de leur pouvoir hautement divertissant. LES CHÈVRES !

EN SALLE LE 21 FÉVRIER

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4 FÉVRIER

GENRE Drame, 1 H 37 DISTRIBUTEUR Trigon

GENRE Aventures, 1 H 37

DISTRIBUTEUR Ascot Élite

8 FÉVRIER

AVEC Zhou Dongyu, Liu Haoran, Chuxiao Qu

AVEC Emily Bett Rickards,

AVEC Dilan Çiçek Deniz,

GENRE Drame, 2 H 05 DISTRIBUTEUR Dark Dimension

GADJO, UN VOYAGE DANS L’EUROPE YÉNICHE

AVEC Leonie Benesch,

GENRE Drame, 1 H 30

DISTRIBUTEUR Filmcoopi

CHIEN ET CHAT

DISTRIBUTEUR Ascot Elite

GENRE Comédie, 1 H 20

Thierry Lhermitte, Philippe Lacheau

AVEC Frank Dubosc,

DE Reem Kherici

DISTRIBUTEUR Frenetic

GENRE Documentaire, 1 H 58

DE Andreas Müller, Simon Guy Fässler, Marcel Bächtiger

Cem Yigit Uzümoglu, Duygu Sarisin

DE Murat Seker

DE Iler Çatak

Michael Klammer, Rafael Stachowiak

ASK MEVSIMI

LA SALLE DES PROFS

Lumi Pollack, Wayne Charles Baker

DE Anthony Chen

DE Gilles de Maistre

14 FÉVRIER

DISTRIBUTEUR Ascot Elite

GENRE Drame, 2 H 13

Harris Dickinson, Jeremy Allen White

AVEC Zac Efron,

DE Sean Durkin

IRON CLAW

DISTRIBUTEUR Warner

GENRE Biopic musical, 2 H 05

Lashana Lynch, Michael Gandolfini

AVEC Kingsley Ben-Adir,

DE Reinaldo Marcus Green

BOB MARLEY – ONE LOVE

DISTRIBUTEUR Sony Pictures

GENRE Comédie, 1 H 33

DISTRIBUTEUR Sony Pictures

GENRE Fantastique, 1 H 50

AVEC Dakota Johnson, Sydney Sweeney, Celeste O’Connor

DE S.J. Clarkson

MADAME WEB

Distribution

DISTRIBUTEUR Sister

GENRE Drame, 2 H 26

AVEC Léa Seydoux, George MacKay, Guslagie Malanda

DE Bertrand Bonello

LA BÊTE

DISTRIBUTEUR Praesens

GENRE Animation, 1 H 24

Grégoire Bonnet, Aurélie Boquien

AVEC D’Jal,

DE Neil Boyle, Kirk Hendry

LE ROYAUME DE KENSUKE

DISTRIBUTEUR Pathé

GENRE Comédie, 1 H 32

AVEC Christian Clavier, Didier Bourdon, Sylvie Testud

DE Julien Hervé

COCORICO

DE Frank Cimière

OPÉRATION PORTUGAL 2 – LA VIE DE CHÂTEAU

DISTRIBUTEUR Cineworx

DISTRIBUTEUR Ascot Elite

UN HIVER À YANJI

GENRE Drame, 1 H 50

GENRE Drame, 2 H

LE DERNIER JAGUAR

DISTRIBUTEUR Imagofilm

GENRE Documentary 1 H 5

Alice Pauli, Margit Biedermann

Josiane Balasko, Marina Foïs

AVEC Mélanie Thierry,

AVEC Maxime Valvini,

Karim Barras, India Hair

DE Arnaud des Pallières

DE Pierre Monnard

DE Villi Hermann

AVEC Flavio Paolucci,

CAPTIVES

BISONS

FLAVIO PAOLUCCI – DA GUELMIM A BIASCA

7 FÉVRIER

FÉVRIER 2024


28 FÉVRIER

GENRE Drame, 1 H 33 DISTRIBUTEUR Outside the Box

LE SUCCESSEUR DE Xavier Legrand AVEC Marc-André Grondin,

GENRE Drame, 1 H 45

DISTRIBUTEUR Disney

MAISON DE RETRAITE 2

DE Claude Zidi Jr

DISTRIBUTEUR Agora

GENRE Comédie, 1 H 42

AVEC Timothée Chalamet,

H 46

GENRE Science-fiction, 2

DISTRIBUTEUR Warner

20 000 ESPÈCES D’ABEILLES DE Estibaliz Urresola Splagurn

AVEC Diego Cremonesi,

GENRE Comédie dramatique, 1 H 30

DISTRIBUTEUR Xenix

ROSE, PETITE FÉE DES FLEURS

DE Karla Nor Holmbäck

DISTRIBUTEUR Cineworx

GENRE Drame, 2 H 08

AVEC Sofia Otero, Patricia Lopez Arnaiz, Ane Gabarain

Votre mensuel du cinéma

DISTRIBUTEUR Outside the Box

GENRE Animation, 1 H 15

Zendaya, Florence Pugh

DE Denis Villeneuve

DE German Kral

Marina Bellati, Carlos Portaluppi

DUNE – 2e PARTIE

ADIOS BUENOS AIRES

DISTRIBUTEUR Praesens

GENRE Drame, 1 H 52

Jean Reno, Daniel Prévost

Yves Jacques, Anne-Elisabeth Bossé

DE Timm Kröger

AVEC Rita Cabaço, Milton Lopes, Beatriz Batarda

AVEC Paul Mescal, Andrew Scott, Claire Foy

AVEC Kev Adams,

LA THÉORIE DU TOUT

DE Jeanne Waltz

DE Andrew Haigh

22 FÉVRIER

DISTRIBUTEUR

Outside the Box

GENRE Drame, 1 H 44 DISTRIBUTEUR Trigon

AVEC Flavie Delangle, Sarah Bramms, Camille Rutherford

DE Hugues Hariche

RIVIÈRE

Dark Dimension

DISTRIBUTEUR

GENRE Comédie, durée non précisée

AVEC Sahan Gökkbakar, Seda Türkmen

DE Togan Gökbakar

ERDA ILE ECE

DISTRIBUTEUR Pathé

GENRE Comédie, 1 H 40

GENRE Drame, 1 H 28

Hilda Schmelling, Avis See-tho

AVEC Anaita Wali Zada,

DE Babak Jalali

FREMONT

DISTRIBUTEUR Filmcoopi

GENRE Thriller, 1 H 58

Olivia Ross, Hanz Zischler

AVEC Jan Bülow,

DISTRIBUTEUR Pathé

dramatique, 1 H 33

GENRE Comédie

Andrea Riseborough, Morgan Saylor

AVEC Catherine Deneuve,

AVEC Dany Boon, Jérôme Commandeur, Claire Chust

DE Fred Cavayé

DE Hanna Ladoul,

Marco La Via

LES CHÈVRES !

AU FIL DES SAISONS

LE VENT QUI SIFFLE DANS LES GRUES

SANS JAMAIS NOUS CONNAÎTRE

21 FÉVRIER

Situation au moment de la clôture de la rédaction. Toutes les données sont fournies sans garantie.


© Keystone EPA Guiseppe Giglia

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SYLVIE TESTUD COCORICO

PORTRAIT

Jusque-là essentiellement spécialisée dans les emplois dramatiques, la toujours excellente Sylvie Testud nous régale dans COCORICO d’une de ses rares performances fantaisistes. Outre la présence en tête d’affiche de Christian Clavier, il flotte comme un parfum de « Mais qu’est-ce qu’on a fait au bon Dieu ? » sur cette comédie dont les héros sont deux familles on ne peut plus dissemblables. D’un côté, les Bouvier-Sauvage, grande tribu aristocratique ; de l’autre, le beaucoup plus modeste clan Martin. Puis la fille du groupe A et le fils du groupe B décident avant leur mariage d’offrir à leurs parents respectifs des tests ADN pour que chacun puisse découvrir les origines de ses ancêtres. Mais on peu compter sur le scénariste des « Tuche » pour que son premier film en tant que réalisateur ne puisse en aucun cas être accusé de copié-collé. Car parmi les surprises qui attendent les spectateurs, la moindre ne sera pas la présence dans un rôle majeur de Sylvie Testud, actrice surtout réputée pour son très grand talent dramatique. LA MAUVAISE RÉPUTATION « Je sais très bien que j’ai une réputation de Miss-Je-Fais-LaGueule », disait-elle en 2009 à la sortie de « Sagan », biopic consacré à l’effectivement assez peu hilarante romancière culte de « Bonjour tristesse ». Puis elle ajoutait : « Mais je n’y peux rien, c’est mon gagne-pain. » De fait, de « Karnaval » aux « Blessures assassines », de « Sade » à « Vivre me tue », de « Stupeur et tremblements » (qui lui a valu le César de la meilleure actrice) aux « Mots bleus » et du remake de « Suspiria » à « Simone, le voyage du siècle », il est vrai que sa filmographie comporte un nombre

incalculable de victimes, de malheureuses, de névrosées, voire de psychopathes. Et pourtant… GRAINE D’ACTRICE Née en 1971 à Lyon, c’est en découvrant Charlotte Gainsbourg dans « L’Effrontée » que Sylvie Testud a compris qu’elle serait un jour comédienne : « Nous avions exactement le même âge, une sorte de graine s’est déposée en moi, et je l’ai laissée pousser jusqu’au moment où elle a atteint ma conscience. » C’est ainsi qu’à 18 ans, elle entamera la formation qui la fera débuter durant quelques secondes en 1993 dans « Couples et amants. » DRÔLE DE DAME Depuis, la graine a bien poussé, au point d’éclipser dans la jungle de ses grandes performances tragiques l’humour dont est parfois capable Sylvie Testud. C’est ainsi que, malgré des succès très inégaux, « Tout pour l’oseille », « Cause toujours ! » sa Calamity Jane de « Lucky Luke » face à Jean Dujardin, « Sous les jupes des filles », les deux « Tamara » et autre « Rendez-vous chez les Malawas » ont su démontrer sa formidable aptitude à déclencher le rire. Raison de plus pour accueillir comme il se doit l’abattage burlesque dont elle témoigne dans « Cocorico ». COCORICO

EN SALLE LE 7 FÉVRIER

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Official Selection

Un voyage dans l’ Europe yéniche

Un film de ANDREAS MÜLLER, SIMON GUY FÄSSLER, MARCEL BÄCHTIGER A SOAP FACTORY & 8HORSES PRODUCTION IN CO-PRODUCTION WITH SRF SCHWEIZER RADIO UND FERNSEHEN, SRG SSR A FILM BY ANDREAS MÜLLER, SIMON GUY FÄSSLER & MARCEL BÄCHTIGER PRODUCED BY FRANK MATTER & SIMON GUY FÄSSLER DIRECTED BY ANDREAS MÜLLER CO-DIRECTED BY SIMON GUY FÄSSLER EDITED BY MARCEL BÄCHTIGER CINEMATOGRAPHY SIMON GUY FÄSSLER S.C.S. LOCATION SOUND ANDREAS MÜLLER PRODUCTION COORDINATOR LOREDANA-NASTASSJA FERNÁNDEZ COMMISSIONING EDITOR SRF URS AUGSTBURGER NATIONAL COORDINATION SRG SSR SVEN WÄLTI VIDEO POST-PRODUCTION 8HORSES SOUND MIXING & DESIGN PATRICK BECKER & DOMINIK AVENWEDDE, NURTON TITLE DESIGN STUDIO KRISPIN HEÉ POSTER ART WORK ALBERTO VIECELI WEBSITE KLAUS AFFOLTER, BYTES & BONES WWW.RUAECH.CH

www.ruaech.ch

DANS VOTRE CINEMA


PORTRAIT AU FIL DES SAISONS

ANDREA RISEBOROUGH Produit par Martin Scorsese, AU FIL DES SAISONS fait de la Britannique Andrea Riseborough la fille de l’immense Catherine Deneuve dans une superbe chronique familiale.

Très estimée dans son Angleterre natale, jeune « vétérane » de la scène, de la télévision et du cinéma britanniques, ses incarnations de Shakespeare, de la tragique Duchesse de Windsor dans « W.E » sous la caméra de Madonna ou de Margaret Thatcher dans le téléfilm « The Long Walk to Finchley » ont ainsi enraciné la réputation d’Andrea Riseborough. EN IMMERSION Née près de Newcastle en 1981, formée à l’école du théâtre, de la danse et de la musique, elle a débuté à 9 ans sur les planches de sa ville dans une pièce mise en scène par le coiffeur de sa mère. « Très tôt, le regard des hommes m’a fait me demander : “Est-ce qu’il y a quelque chose de mal à être une femme ?” Si j’ai décidé de devenir actrice à la fin de mes études, c’est pour répondre à cette question. » Elle côtoie brièvement le totémique Peter O’Toole pour ses débuts au cinéma en 2006 dans « Venus », trouve l’année suivante son premier grand rôle dans la série politique « Party Animals », mais c’est avec la Margaret Thatcher du biopic télé cité plus haut qu’elle trouve vraiment ses marques, avant que le bien nommé « We want Sex Equality » et « W.E. » n’impriment définitivement sa griffe artistique et militante. De « Brighton Rock » en « Projet Nim » et d’« Ovblivion » avec Tom Cruise en « Nocturnal Animals », elle est connue pour

disparaître de la circulation durant des périodes pouvant aller jusqu’à un an et demi (son record, dans la foulée de « Birdman » où elle incarnait la maîtresse de Michael Keaton) pour « remonter à la surface tellement je m’immerge ». Mais ses tours de forces cathodiques dans « Bloodline », « Monstre sacré » et autre « Temoin à charge » justifient amplement l’attente, de même que ses irrésistibles contributions à « Battle of the Sexes » et au très coté « La Mort de Staline ». LA CAUSE DES FEMMES Stupéfiante dans l’inclassable et ultra saignant « Mandy » aux côtés de Nicolas Cage, elle s’y distingue pour une séquence en particulier : celle où, confrontée à un terrifiant gourou, elle éclate d’une hilarité inattendue, incontrôlable, démentielle. « Ce rire, je l’ai intégré à mon jeu comme un instrument de castration, dit-elle. Je l’ai puisé tout au fond des quatre-vingt-mille ans de domination masculine exercée sur les femmes depuis l’apparition de l’espèce humaine. » Diable… Beaucoup plus pondérée dans « Au fil des saisons », Andrea Riseborough tente d’y renouer des liens très distendus avec sa mère de cinéma Catherine Deneuve. Si le film est pudique et poignant, il n’en prolonge pas moins ses engagements : « Je veux qu’avec moi, puis après moi, l’image, le talent, la reconnaissance et l’influence des femmes ne soient plus tout à fait les mêmes qu’avant ma naissance. »

AU FIL DES SAISONS

EN SALLE LE 21 FÉVRIER © Keystone AP Invision Taylor Jewell

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ANAITA WALI ZADA

JEREMY ALLEN WHITE

BABAK JALALI • ÉTATS-UNIS

LE

2 0 . 28 DÈS

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NÉM U CI

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INTERVIEW

ARNAUD DES PALLIÈRES

C´EST UN FILM SUR LA CONDITION DES FEMMES... ET PAS SEULEMENT AU XIXe SIÈCLE

© Cécile Burban

Drame d’époque sur la mise en spectacle de la folie, CAPTIVES permet à son réalisateur de frapper un très grand coup. Qu’est-ce qui vous a donné envie de vous plonger dans le XIXe siècle pour évoquer la scandaleuse tradition annuelle du « bal des folles » où les patientes jugées hystériques de l’hôpital parisien de la Salpêtrière étaient données en spectacle ? Arnaud des Pallières : En janvier 2019, Jonathan Blumental, jeune producteur, est venu proposer au binôme de travail que je formais avec la scénariste Christelle Berthevas de réfléchir à un film sur l’histoire du « bal des folles » de la Salpêtrière. Cette histoire était pour nous une totale découverte, mais nous avons immédiatement senti l’occasion d’un film sur la condition des femmes… et pas seulement au XIXe siècle. En commençant nos recherches, nous nous sommes vite enthousiasmés à l’éventualité d’un film exclusivement féminin. Nous voulions raconter le quotidien de ces femmes pauvres enfermées selon des critères qui relèveraient aujourd’hui de l’arbitraire le plus pur. Le fil rouge de l’intrigue est le personnage de Fanni, jouée par Mélanie Thierry, qui se laisse volontairement enfermer pour retrouver sa mère parmi les malades… Je voulais que le spectateur voie la Salpêtrière à travers les yeux de Fanni, qu’il découvre comme elle, progressivement, les lieux, l’institution, les internées, les soignantes, et les rapports complexes qui lient toutes ces femmes entre elles. La Salpêtrière était une ville dans la ville, et une société presque exclusivement féminine. Peu à peu, Fanni découvre – et le public avec elle – la pauvreté, la brutalité, la violence et pire : le règne de l’irrationnel et de l’arbitraire.

Qui était enfermé dans ce qu’on appelait « le quartier des hystériques » ? Tout un petit peuple de femmes pauvres, vieilles, violentées, réprimées, inadaptées, alcooliques, droguées, délinquantes, prostituées, parfois révoltées, dont la société des hommes ne voulait pas et qu’elle enfermait dans l’unique prison pour femmes de SaintLazare, débordant le plus souvent, et qu’on internait alors à la Salpêtrière… Sans grand espoir de « guérison » ni de libération. La majorité de ces femmes n’étant pas « folles » au sens où on l’entend aujourd’hui.

SÉANCES SPÉCIALES en présence du réalisateur • Genève Les Cinémas du Grütli 7 février 20h • Neuchâtel Cinéma Rex 8 février 20h

Pourquoi avez-vous confié le rôle crucial de Fanni à Mélanie Thierry ? Je n’ai pas tout de suite pensé à elle. J’avais d’elle l’idée d’une actrice essentiellement moderne, je ne l’imaginais pas en femme bourgeoise de la fin du XIXe siècle. Mais apprenant l’annulation d’un film qu’elle devait tourner, quelqu’un nous a suggéré de nous rencontrer… Et à l’issue de cette rencontre, nous avons décidé de faire le film ensemble.

CAPTIVES

EN SALLE LE 7 FÉVRIER

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ZOOM

GADJO – UN VOYAGE DANS L’EUROPE YÉNICHE

LE GOÛT DES AUTRES

Pas moins de trois réalisateurs helvétiques, Andreas Müller, Simon Guy Fässler et Marcel Bächtiger, ont entrepris un magnifique périple continental pour rencontrer la communauté yéniche. Ils vous en racontent d’une seule voix la genèse.

« Comment faire un film sur des personnes qui préfèrent rester invisibles ? Comment raconter le destin d’une minorité quand on fait soi-même partie de la société majoritaire ? Comment représenter cinématographiquement un mode de vie qui nous est inconnu sans adopter une perspective voyeuriste ? Notre film n’aurait pas été envisageable sans le soutien aussi généreux que critique d’un ami yéniche. Lui qui veut rester dans l’ombre nous a invités à un voyage dans une Europe yéniche. Il nous a ouvert des portes qui nous seraient sinon restées fermées, il nous a conduits dans des endroits que nous n’aurions pas trouvés nousmêmes, il nous a mis en contact avec ces personnes qui évoluent parmi nous et qui mènent pourtant une vie très différente, souvent cachée. Surtout, nous n’aurions guère eu nous-mêmes l’idée de tourner un film avec la communauté yéniche si notre ami ne nous y avait pas encouragés. Nous connaissions les difficultés d’accès, car nous avions entendu parler de nombreux projets de films qui avaient échoué en raison de cette même fermeture.

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Finalement, nous avons passé sept ans dans les cercles des Yéniches, quelque part en Europe, dans les forêts de Carinthie, sur des places en France, dans les montagnes et les vallées des Grisons. La confiance s’est installée, des amitiés sont nées et les suppositions et les préjugés ont été remplacés par une expérience commune. » GADJO – UN VOYAGE DANS L’EUROPE YÉNICHE

EN SALLE LE 14 FÉVRIER


ALEXANDRE GAVRAS PRÉSENTE

PAR LE RÉALISATEUR DE J U S Q U ’À L A G A R D E

MARC-ANDRÉ

GRONDIN

YVES

JACQUES

LE SUCCESSEUR XAVIER LEGRAND

Bande-annonce

UN FILM DE ANNE-ELISABETH BOSSÉ BLANDINE BURY VINCENT LECLERC LOUIS CHAMPAGNE

UN FILM DE XAVIER LEGRAND LIBREMENT ADAPTÉ DU ROMAN D’ALEXANDRE POSTEL: L’ASCENDANT © EDITIONS GALLIMARD, 2015

DÈS LE 21 FÉVRIER AU CINÉMA


Mélanie THIERRY

Josiane BALASKO

Marina FOÏS

Yolande MOREAU

Carole BOUQUET

Captives un film d’ARNAUD DES PALLIÈRES

SÉANCES SPÉCIALES en présence du réalisateur Genève Les Cinémas du Grütli 7 février 20h Neuchâtel Cinéma Rex 8 février 20h


ZOOM

LA SALLE DES PROFS

TABLEAU D’HORREUR

Sous ses dehors de pur film de genre, LA SALLE DES PROFS brosse un tableau percutant du système scolaire allemand... Mais pas seulement. « L’école est un reflet de notre société tout entière, dit le réalisateur de “La Salle des profs” Ilker Çatak. On y trouve un chef d’État, des ministres, un peuple, des héros, des délinquants, des abus de pouvoir, des fake news, des événements magiques, d’autres au contraire horribles… » Énorme succès en Allemagne, récompensé au festival de Berlin, cinq fois primé aux Oscars germaniques dans les catégories majeures, son film constitue un des premiers chocs de ce début d’année. UN THRILLER SOCIAL « La Salle des profs » est en effet un pur thriller social, et non pas seulement un drame dont on retrouve pourtant tous les ingrédients. L’action se déroule dans une école où a lieu une série de vols. La suspicion se porte sur une famille immigrée et leur fils. L’enquête que mène une enseignante débutante et encore idéaliste installe un suspense remarquablement mené, avec tout ce que ça engendre d’états psychologiques limites. Sur fond de problèmes migratoires, au sein d’un système scolaire oppressant où règnent l’injustice et les inégalités, la tension finit par donner le vertige, voire par provoquer des hallucinations, tant l’isolement de

l’héroïne est palpable. Elle entreprend alors un véritable parcours du combattant, se cherchant désespérément des alliés et déjouant sans cesse les pièges qui lui sont tendus. CRI D’ALARME De « Graine de violence » à « Entre les murs » et du « Cercle des poètes disparus » à « Half Nelson » en passant par « Esprits rebelles », « Ça commence aujourd’hui », « Opération Shakespeare » jusqu’au récent « Un Métier difficile », les drames réalistes situés dans l’univers scolaire ne manquent certes pas. D’où la force inédite de cette « Salle des profs » qui parvient à combiner dans un même élan tous les ressorts du spectacle et du divertissement pour les infuser à un propos dont l’urgence est plus que jamais d’actualité. Magnifiquement habité par la grande comédienne Leonie Benesch, il nous fait passer de la terreur à l’émotion pour soulever en bout de course une réflexion puissamment féconde sur l’état de l’enseignement, de la jeunesse et, plus généralement, du monde occidental moderne. LA SALLE DES PROFS

EN SALLE LE 7 FÉVRIER

IMPRESSUM Éditeur

Directeur de publication Philipp Portmann

Chef de produit Jean-Pierre Grey Rédacteur en chef Bernard Achour Maquette Romano Bassi Design & Layout Huit Onze, Genève

ISSN 2813-7353 PORTMANN GROUP Les éditeurs n’assument auEtzelmatt 5 - 5430 Wettingen cune responsabilité pour le +41 56 426 88 55 matériel envoyé. Le contenu info@portmann-group.com éditorial est exempt de publiportmann-group.com cité sauf mention contraire. Vente d'annonces Patrick Knecht p.knecht@portmann-group.com

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Couverture : Zandaya © Keystone EPA Nina Prommer

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JERICO FILMS PRÉSENTE

DANY

BOON

JÉRÔME

COMMANDEUR

1644, UNE CHÈVRE EST ACCUSÉE DE MEURTRE...

UN FILM DE

FRED CAVAYÉ

PHOTOS EDDY BRIÈRE

CLAIRE

CHUST

ALEXANDRE

DESROUSSEAUX

GRÉGORY

GADEBOIS

MARIE-ANNE

CHAZEL

LE 21 FÉVRIER AU CINÉMA


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