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Hyliko : bien plus que du rétrofit

Hyliko est une offre 100 % française reposant sur une réflexion globale : si la transition énergétique doit préserver les ressources de la planète, autant réutiliser un véhicule que l’on aura converti à une énergie décarbonée, afin de limiter la dette carbone lors de la mise à la route.

Les choix d’Hyliko

Voilà pourquoi Hyliko propose ses camions en rétrofit, comme l’autorise la réglementation française depuis mars 2020. Outre le gain financier, il est également significatif en équivalent CO2, puisque l’on conserve châssis et cabine. Le choix de la pile à combustible repose sur la même logique : écono- miser les matières premières en limitant le recours aux batteries au strict nécessaire, ce qui permet également de gagner en charge utile. Pour l’énergie embarquée, le constructeur a choisi des fournisseurs français comme Forsee Power pour les batteries de traction, ou Plastic Omnium pour les réservoirs. Pour la pile à combustible, c’est une génération électrique issue d’une pile à combustible Toyota bien connue des voitures Toyota Mirai. Elle est spécifiquement adaptée aux usages intensifs et résistante aux vibrations des véhicules industriels. Vient l’alimentation en hydrogène. Comment s’y retrouver dans toutes ses nuances de couleurs de ce combustible, du vert au gris ? Hyliko a retenu une solution biosourcée : il s’agit donc d’hydrogène vert. Il est issu de biomasse traitée par thermolyse. À +500 °C, la biomasse se décompose en gaz et en biochar. Le gaz est raffiné à 1 000 °C dans le craqueur et devient un gaz de synthèse, le syngaz, riche en hydrogène. Une partie de cette chaleur est exploitée pour l’étape initiale de thermolyse. Le syngaz passe ensuite dans un purificateur, afin d’obtenir l’hydrogène de grade 5 exigé pour les piles à combustible. De son côté, le biochar, résidu solide, peut être valorisé comme intrant agricole puisse qu’issu de biomasse. Quant au dihydrogène, il est stocké à 30 bars avant d’être comprimé à 350 ou 700 bars pour le stockage à bord des véhicules.

Économie circulaire

Puisqu’Hyliko exploite une ressource organique issue de biomasse, elle peut être collectée localement, ce qui fait que la production d’hydrogène Supergreen se fait à proximité des sites de consommation. Cela réduit les besoins de transport et allège d’autant le bilan carbone. Le constructeur est en mesure d’offrir une solution « à carbone négatif » grâce à cet écosystème intégré. Et cela est fondamental dans l’équation financière, puisque cette méthode de production permet de bénéficier des crédits carbone.

L’avantage de l’hydrogène sur la solution électrique tout batteries est, évidemment, l’autonomie de 400 km et la disponibilité des véhicules. Un plein en 15 minutes, et l’autonomie est restaurée. Un camion à batteries exigerait des heures de recharge et dépendrait de la disponibilité de la puissance électrique aux chargeurs. L’alimentation en hydrogène combinée à la pile à combustible accroît ainsi disponibilité et productivité des camions. Autre avantage : la pile à combustible est bien moins sensible aux températures hivernales que les seules batteries de traction.

Offre tout-en-un

Hyliko propose des tracteurs routiers homologués pour un PTRA de 44 t et des porteurs 3 essieux

Dépenser pour économiser

Ce qui est vendu par Hyliko, c’est une offre kilométrique décarbonée. Et cela prend toute sa valeur pour le transporteur, car c’est lui qui bénéficie des crédits carbone. Il peut voir son chargeur qui l’intègre dans sa propre comptabilité CO2. Le transporteur peut aussi conserver ces crédits carbone et les garder pour répondre aux appels d’offres ayant des clauses avec objectifs CO2. Il peut aussi les conserver dans la perspective, en 2027, de la création des marchés carbone (ou marchés de compensation), qui seront étendus aux activités de transport. Cet argument a su convaincre des industriels déjà engagés dans ces sujets de décarbonation, comme le groupe Saint-Gobain et sa filiale Point.P.

L’offre de rétrofit Hyliko est une solution choisie, car elle permet aujourd’hui d’accélérer la décarbonation du TRM. À l’avenir, le constructeur intégrera des véhicules neufs multimarques sur sa plateforme de mobilité. De plus, pour offrir un réseau de station hydrogène le plus large possible, Hyliko négocie des partenariats avec des producteurs et distributeurs d’hydrogène vert.

de 26 t. Puisque les véhicules et la station ne font qu’un, Hyliko propose une offre kilométrique clés en main associant la fourniture, la maintenance, la location des véhicules et de leur station. Le client paie une redevance kilométrique correspondant à la consommation estimée de dihydrogène et à l’amortissement du véhicule reconverti. Autre bénéfice : le montant en investissement est bien moindre que dans le cas d’une acquisition avec financement bancaire classique. Aucun aléa : la formule s’apparente à ce que font les fournisseurs de pneumatiques depuis des décennies. La durée des contrats peut aller de 5 à 10 ans. Pour le calendrier, Hyliko se prépare de façon que ses camions reçoivent un certificat d’immatriculation dès la rentrée 2023. La motorisation prévoit des moteurs de 400 kW de puissance en crête, ce qui permet d’envisager sereinement les missions à 44 t. S’agissant d’une offre tout compris, la gestion de flotte est incluse, associant les relevés de consommation d’hydrogène, la géolocalisation (donc l’optimisation des tournées) et les kilomètres effectués.

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