
2 minute read
BLOG
Reconnaître le rôle du chauff eur routier
La pénurie de chau eurs a mis la profession sous les feux de la rampe et de nombreuses suggestions sont faites pour encourager les gens à s’engager dans la profession. Or, augmenter les salaires ne résout le problème qu’en partie. La profession de chau eur routier a une mauvaise image dans le grand public. C’est dû en partie aux heures de travail longues et ‘anti-sociales’, mais aussi au sous-investissement dans les services de base auxquels les chau eurs devraient avoir droit dans les parkings et les lieux de chargement. Ils y sont souvent traités moins bien que les travailleurs du site, alors que les chau eurs devraient bénéfi cier d’un accès illimité aux sanitaires, à une salle de repos, voire à une cantine.
Il y a pourtant des idées très constructives en ce sens, comme la charte à signer tant par les chargeurs que par les expéditeurs qui fi xe une norme de traitement minimale pour les chau eurs. Ou quand la Commission inclut des normes d’accueil minimales sur les aires de stationnement dans son nouveau règlement 2020/1054. Par contre, assouplir les exigences en matière de permis pour reconnaître les permis non européens va à l’encontre du but recherché. De nombreux États membres ont déjà supprimé les quotas de permis de travail pour les chau eurs routiers, sans pour autant atténuer la pénurie de chauffeurs puisque le problème est international.
Cette équivalence des permis a déjà sévi à la fi n des années ‘90, lorsque l’UE s’est élargie et que le transport routier s’est développé entre les États membres grâce à la déréglementation. L’augmentation du nombre de chau eurs disponibles avait alors provoqué un carnage sur nos routes et contribué à maintenir les salaires artifi ciellement bas. Beaucoup de ces nouveaux chau eurs n’avaient pas les mêmes frais que les conducteurs locaux et vivaient dans des conditions très médiocres pendant de longues périodes. Cette intervention a faussé le marché et aujourd’hui, près de vingt ans plus tard, nous en payons le prix. Il est impératif que la solution à la pénurie de chau eurs ne soit pas une répétition des erreurs passées. Encourager les conducteurs à immigrer de pays non européens pour combler les lacunes nées d’un manque de volonté de faire face à l’évolution du rôle du chau eur professionnel n’est pas la solution.
« Augmenter les salaires ne résoudra la pénurie de chauffeurs qu’en partie. »
Barry Lyons
Président European Professional Drivers Association.
RÉAGISSEZ ! claude.yvens@transportmedia.be