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UN COUPLE HEUREUX

&Alpha Aelyssa « Je suis arrivée à un moment où tout éclatait familialement pour lui.

La nature a horreur du vide : on s’est trouvés ! »

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Le grand maître du reggae, Alpha Blondy, a donné, en fin d’année, un magistral concert pour l’œuvre caritative World for the Tchad. Se déplaçant pour l’occasion avec toute sa nouvelle petite famille, nous avons pour la première fois pu interviewer Aelyssa Darragi, sa femme, qui vient de lui offrir un magnifique fils, Abraham. Pourtant discret sur sa vie privée, Alpha a donné son aval !

THE STORY OF LOVE Aelyssa Darragi : Dans mon cœur, je connais Alpha depuis très longtemps. Je connais l’artiste, bien sûr, car j’ai grandi en Côte d’Ivoire au son de ses morceaux, Sweet Fanta Diallo, Bintou Were Were... J’avais même voyagé assise à ses côtés en avion, mais à chaque rencontre, il ne se souvenait jamais de moi. Lui pense m’avoir vue pour la première fois en décembre 2017, et quand je lui rappelle nos rencontres précédentes avec humour et charme, il élude : « Mais comment ça se fait que je ne t’ai pas vue avant? Je t’aurais bien draguée avant! » Mais quand ce n’est pas l’heure... !

Vous avez trente ans d’écart... A. D.: Avec Alpha, la relation a commencé comme avec un père. Je venais de perdre mon père auquel j’étais très attachée et, toute l’année 2018, on s’est soutenus. Il ressemblait beaucoup à mon papa: le même humour, les mêmes gestes, les mêmes besoins. Je me suis attachée à lui comme à un père. Lui a rencontré une écoute, un peu comme une dame de compagnie. Je suis arrivée à un moment où tout éclatait familialement pour lui. La nature a horreur du vide : on s’est trouvés ! Je lui dis toujours : « Je suis née pour être pour toi ! » Dans mon schéma familial, j’ai toujours pris soin des autres, j’ai le respect des personnes âgées, j’adore m’occuper des gens. Trente ans d’écart? J’étais faite pour un homme comme ça! J’ai attendu l’amour toute ma vie ! J’avais mon rêve ! J’ai posé des vœux à l’univers en priant de m’apporter cet amour-là... Au début, c’est lui qui m’a fait comprendre qu’une autre relation que paternelle était possible. Moi, je ne voulais pas car j’étais dans une relation de confiance et de complicité. J’ai toujours détesté quand, au travail, les bonhommes nous draguent. Il m’a finalement convaincue à son retour de la Mecque : « À chaque fois que je voyais une femme, je voyais ton visage. Dieu m’a envoyé des messages, il fallait que je t’épouse, que je te fasse un petit garçon du nom d’Abraham. » Il était tellement inspiré que j’ai réfléchi. J’avais demandé quelqu’un de protecteur, drôle, joyeux, qui prend soin de moi, quelqu’un de nourricier, même si son environnement ne me correspond pas. Alors, j’ai laissé faire, c’est une relation magique ! Comme le petit bébé extraordinaire qu’on a eu le 4 juillet.

Tu as le rôle de maman aujourd’hui. A. D.: C’est ce dont j’avais peur! J’avais peur de perdre l’amour. C’est assez compliqué car j’ai deux bébés ! (rire) On doit s’occuper de tout le monde, donc au début, c’est dur! Et je trouve que les femmes n’osent pas dire les difficultés d’être mère. L’amour pour l’enfant ne vient pas tout de suite: ce n’est pas parce que je l’ai porté neuf mois que je suis folle amoureuse de mon enfant! Il doit rentrer dans un cadre, il y a beaucoup de responsabilités et, quand il naît, tu te demandes comment tu vas gérer cette chose-là! J’ai eu une chance inouïe qu’Alpha adore les enfants. Il est papa poule, il sait tout faire: bibe rons, couches, il dort avec... Un vrai papa. Dans ma vie personnelle, c’est plus difficile, car jamais je ne me suis imaginée avec des enfants. L’Amour... Oui! C’est Alpha qui m’a apporté le reste. Il a ouvert la relation à d’autres choses. Il m’aurait dit« Je ne veux pas d’enfants, je veux vivre juste cette relation», j’aurais été comblée. J’ai essayé de comprendre son désir et de m’imaginer y être et, comme ça va très vite, j’y suis ! (rire)

Votre bébé est celui de l’inspiration divine ? A. D.: Le prénom choisi par Alpha est lui aussi le fruit des messages entendus à la Mecque : « Il faut que je t’épouse et je te ferai un petit garçon qu’on appellera Abraham. » J’ai tout fait pour le

faire changer de prénom, mais il a eu sa vision, c’était comme ça! Du coup, j’ai cherché un second prénom et j’ai choisi Khanou, qui veut dire « l’amour» en dioula. Donc il s’appelle Abraham Khanou Koné. Ce bébé est idéal ! Très facile, il s’adapte à ses deux parents.

Que préfères-tu dans l’artiste ? A. D.: Le génie! J’ai eu la chance de côtoyer le monde des studios avec lui, de le voir commencer une chanson, c’est de l’ordre du génie! Il se réveille un matin, il entend la basse dans sa tête, il enregistre ses «poum-poum» sur son téléphone et, d’une basse, il part en studio et ajoute les autres sons. Quand toutes les musiques sont là, les paroles arrivent. C’est incroyable! J’ai beaucoup d’admiration et de tendresse pour lui. C’est quelqu’un d’extraordinaire! Malgré sa vie, il reste très naïf et simple. Il aime les gens, le monde. Il a un côté «aimant» dans les deux sens du terme: l’attraction et l’amour. J’ai rencontré un homme qui a ses expériences, ses peurs; il a dû se séparer de beaucoup de choses, très parano aussi après tous les coups bas. Ce sont des artistes, et ils vivent moins bien que nous le doute dans leur tête. Ce sont des impulsifs! Ma priorité, c’est lui. Et puis, j’ai toujours aimé la vie d’artiste, le dynamisme. Je suis plutôt contente qu’on ait des choses à faire, car Alpha adore le monde, les gens, ça le rajeunit, même si, en même temps, il adore être seul. Et pourvu qu’on continue à faire tout ça, car il est heureux!

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