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LA GREFFE

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THEO RICARD

THEO RICARD

Date : Mars 2023

Lieu : La Mosson, Montpellier, France

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Statut : Non-construit

Cadre : Concours et scolaire

Distinction : En cours

Collaboration : Léo Chanfray

Le quartier de la Paillade est une zone sensible de grands ensembles construits dans les années 60 dans la périphérie de Montpellier. Une grande partie d’entre eux sont revêtus de façades en pierre massive.

Deux de ces résidences en pierre massives sont en cours de démolition. Ainsi, nous identifions la ressource; 3315 pierres de Beaulieu de 2.1m x 0.5m x 0.25m.

Le choix du site à donc été induit par la présence des pierres sur ce territoire plein d’enjeux sociaux, économiques, et écologiques.

Le projet comporte ici une dimension engagée et soulève le débat des politiques publiques qui sont menés dans ces quartiers, souvent fait de démolition et de reconstruction en vue de gentrifier.

L’objectif de « la greffe » est de requestionner ces démolitions systématiques liées aux enjeux de renouvellement urbain. Notre réponse se veut différente.

Nous faisons ici la proposition de la conservation, de l’adaptation et de la transmission.

Le parti pris sera de conserver et transformer la pierre sur le site de son emploi initial pour rénover, étendre et améliorer un bâtiment existant en répondant au programme lancé par la municipalité.

Un bâtiment à ensuite attiré notre attention. Exactement situé entre les deux bâtiments démolis, le bâtiment occupe une place stratégique dans le quartier.

Doté d’une qualité typologique certaine, nous avons fait le choix d’étendre et d’améliorer le bâti existant par la greffe d’une pièce urbaine.

Notre intervention s’échelonne en trois parties.

Les rez de chaussés sont transformés en commerces et une grande médiathèque est proposée en extension du bâti existant. Ce programme permettra au nouvel espace public de prendre vie dans l’îlot.

Sur les étages supérieurs, une seconde peau dans le prolongement de la greffe, enveloppera le bâtiment existant afin de créer de nouveaux espaces extérieurs aux logements. La nouvelle pièce urbaine incarnée par la greffe accueillera de nouveaux logements qui permettrons de mettre en place une mixité sociale saine.

Enfin, la toiture existante aujourd’hui délaissée, sera habitée d’un nouveau programme d’espaces partagés qui apportera une richesse de vie aux habitants.

La morphologie de la greffe est organisée en ceinture structurelle et programmatique concentrique qui permet d’organiser les espaces entre eux.

Au centre les espaces de circulations distribuent les sas d’entrée et les espaces techniques comme les salle d’eau et les cuisines.

En périphérie, les espaces de vie et de nuit en enfilade, libérés de tout refends structurels, permettent une liberté du plan et une grande réversibilité. Ainsi, le plan permet la juxtapositions de toutes les typologies entres elles.

Doublement orientés ou traversants, les espaces s’orientent autours de quatre loggias situées à chacun des angles du bâtiment.

Les façades sont « habitées » et accueillent une grande quantité de programme comme du rangement, des assises dans l’épaisseur de la pierre ou les occultants (volets pliables).

Date : Juin 2021

Lieu : Frontignan, France

Statut : Non construit

Cadre : Concours et scolaire

Distinction : Premier prix

Collaboration : Martin Créach

Le projet se situe sur les abords de la ville de Frontignan, en bordure d’un canal, entre Montpellier et Sète. Enclavé entre le canal, une voie ferrée, une autoroute et une réserve naturelle, le bâtiment que nous avons imaginés à pour objectif de franchir ces barrières de développement pour se connecter à la ville voisine. Il s’attache également à faire cohabiter les trois tissus (urbain, maritime et naturel) sur cette parcelle, en tirant parti de chacun de ces milieux pour les intégrer au projet.

Blend est un projet multi-programmatique intégrant une majorité de logements collectifs mais également une salle de sport, un espace associatif, une résidence seniors et une variété d’espaces partagés à la disposition des habitants et du public.

La forme de la pièce urbaine, est directement issue du prolongement d’axes principaux du centre ville, des canaux, et du bâti existant qui fera l’objet d’une réhabilitation.

Composé d’une structure principale en poteau / dalles béton, l’édifice est alors doté d’une longévité maximale et on peut imaginer « recycler » cette structure pour une autre utilisation du bâtiment. Aujourd’hui ce sont des logements, demain ce sera un centre commercial, un parking, etc..

Face à la thématique de la montée des eaux, nous apportons une réponse dans une temporalité différée.

Au court terme nous adopterons une stratégie de résistance en aménageant différents espaces de rétention d’eau et en perméabilisant une grande quantité de surface au sol. L’espace public du projet présentera également une légère surélévation de ces principaux axes de circulations piétons.

Au long terme en revanche nous pencherons vers une stratégie d’adaptation. En effet, le bâtiment sera doté de niveaux inférieurs submersibles qui préserverons les niveaux supérieurs des risques de submersion marine. Un jeu de passerelles permettra au public de circuler librement sur la parcelle et de relier notamment la gare, le parking, la berge opposées et les infrastructures sportives qui s’y trouvent etc..

Anciennement port de Frontignan et aujourd’hui parking, l’un des premiers acte architectural sera de faire rentrer l’eau et le trafic maritime à nouveau sur la parcelle, permettant ainsi d’adapter la connectivité du bâtiment aux différents enjeux de son site.

Le nouveau port prendra place au centre de la morphologie du bâtiment qui s’enveloppera autours de lui créant ainsi un grand patio central qui bénéficiera aux typologies. Ces typologies d’appartements sont organisées autours d’une trame orthogonale dictées par les poteaux porteurs de la structure réversible en béton. Cette disposition permet de créer des typologies systématiquement traversantes, qui s’emboîtent les une dans les autres créant ainsi une diversité allant du studio au T5. Distribués par les 4 blocs de circulation verticale, les circulations sont optimisées et les appartements en coursives minimisés. Néanmoins, ces espaces de coursives seront pensés pour être habités et agréables. Des appartements dits « Jokers » se glisseront dans l’ensemble pour permettre une évolutivité des habitations.

Ces modifications radicales des littoraux précédemment évoquées impliquent une grande variabilité de scénarios possibles. La réversibilité programmatique du bâtiment permet alors de faire face à tous ces scénarios futurs de manière réaliste et responsable. L’ensemble permet alors au bâtiment de continuer d’exister, même les pieds dans l’eau.

Date : 2021 / 2022

Lieu : Khayelitsha, Capetown, Afrique du Sud

Statut : Construit

Cadre : Césure humanitaire

Collaboration : Anouck Picard, Adèle Rouaud, Anais

Corréard, Céline Michel, Ornella Kerrels, Léo Grimonet, Léo Chanfray

Budget : Envirron 35 000 €

Le projet IZIKO nait de la volonté de 8 étudiants qui choisissent de mettre leur expérience acquise durant la licence d’architecture au service d’une cause humanitaire.

Nous avons choisi de réaliser l’extension d’une crèche d’environ 90 m² sur deux niveaux, pour la communauté Sinethemba en Afrique du Sud à Cape Town, dans le Township de Khayelitsha.

L’objectif est de permettre aux 90 enfants de la communauté d’étudier dans de meilleures conditions, de fournir une cantine communautaire et des espaces de logement et de bureau pour le personnel de la crèche.

Les enjeux sociaux du projet sont également délicat ; s’immiscer dans le quotidien d’une population et permettre à celle ci de s’approprier le projet et de fonctionner en totale indépendance après le départ de l’équipe. Imaginer une architecture dans ce lieu social fort, repère d’une communauté, c’est aussi rester humble et la considérer comme un élément liant et non comme une totalité.

Après une longue immersion dans la communauté, nous avons choisis de matérialiser le projet par un socle maçonné, véhiculant le symbole d’une architecture riche et pérenne pour les locaux. Des briques de terre cuites en double peau ventilée sur une structure porteuse en blocs de béton creux assurent ce rôle. Ils permettent de doubler l’espace de la salle de classe pour la transformer en un espace polyvalent et réversible à souhait grâce à un jeu de parois coulissantes. Ce nouvel espace permet également d’accueillir des sanitaires anciennement extérieurs.

L’étage s’inspire des constructions vernaculaires des Townships, les « shacks », des structures informelles en tôles qui s’étendent sur des kilomètres. Afin d’insérer le bâtiment dans son contexte, nous avons fait le choix de draper la structure porteuse en blocs de béton de l’étage d’une seconde peau ventilée en tôle ondulée rose pâle. Cet étage comprend les espaces de repos, une cellule de logement et un bureau pour le personnel de la crèche.

Le bâtiment est aujourd’hui en fonctionnement. Au delà de l’amélioration des conditions d’enseignements des enfants de la communauté, ce projet aura permis de tisser toute une structure sociale d’entraide autours de la communauté qui a continué de fonctionner après le départ des étudiants.

Ces liens sociaux, sont pour nous les étudiants, la plus grande réussite de ce projet.

Date : Janvier 2023

Lieu : Le Sénil, Marquefave, FRANCE

Statut : En cours de construction

Cadre : Projet extrascolaire

Collaboration : Pierre Manoukian, Léo Grimonet, Léo Chanfray

Budget : 4 200 €

Le projet de l’Orangerie est issu de l’initiative personnelle de construire une serre sur une dalle existante dans le jardin de mes parents, mais également de la rencontre avec Mr Jean-Paul Laurent, professeur à l’ENSAM qui a accepté de porter le projet sous la forme d’un workshop avec les étudiants architectes. Nous avons donc redessiné conjointement le projet avec Léo, Léo, pierre et Mr Laurent en vue de le réaliser avec les étudiants de l’ENSAM.

Les détails ont été longuement débattus, avant de nous lancer dans les plans d’exécutions, les estimations financières, de gérer l’approvisionnement des matériaux et enfin l’encadrement des 27 étudiants sur le site du projet pour sa réalisation à Marquefave, près de Toulouse.

Le projet est travaillé selon une trame structurelle en bois qui se répète. Ce portique, est dimensionné de sorte à minimiser les sections et réduire les coûts, épouser la dalle existante, mais également faciliter son remplissage et sa couverture. Le bois est local, du Douglas non traité, classe 3 naturel, qui provient des Pyrénées ariégeoises à 26km du site de construction.

En effet, l’espacement des trames est calculé selon la dimensions des plaques en polycarbonate ondulé qui les recouvrent.

Le remplissage des parois est réalisé en mélange terre / paille allégé, deux matériaux présent en grande quantité sur le site, banché et tassé entre chacune des trames.

Ainsi, une très grande attention à été portée sur chacun des détails et des matériaux du projets afin de nous permettre de rentrer dans des coûts serrés tout en pratiquant une architecture attentionnée et responsable sur ce site naturel.

Date : Mai 2022

Lieu : Faverge, Lac d’Annecy, France

Statut : Construit

Cadre : Concours

Distinction : Premier prix

Collaboration : Martin Créach, Pierre Manoukian, Léo Grimonet, Léo Chanfray

Budget : Envirron 1.600 €

MAZOT : n.m 1. Le grenier ou « Mazot » en patois savoyard est un chalet en réduction, séparé du principal, recouvert d’ardoises ou de bardeaux.

Pour répondre au concours du festival des cabanes, nous avons fait le choix de réinterpréter l’architecture vernaculaire de la région dans des codes plus contemporains afin de proposer une architecture intrigante, et intemporelle. L’objectif était de requestionner les modes de constructions actuels et de sensibiliser le grand public à la richesses des techniques constructives locales.

Ainsi, nous avons pensés un petit Mazot, qui propose des pans de toiture qui reprennent l’inclinaison des toitures des chalets des alpages, recouvert de bardeaux, qui reconduisent l’eau vers des chenaux traditionnels taillés dans des grûmes de pin.

Ce petit abris avait pour vocation d’abriter le randonneur de passage pendant l’averse en proposant le spectacle du grand paysage, cadré par l’unique ouverture de la cabane mais également en soulignant par un mince interstice l’environnement proche de la petite construction, située dans une magnifique prairie au pied des montagnes.

Date : Septembre 2022

Lieu : Villa Médicis, Rome, Italie

Statut : Non construit

Cadre : Concours sur invitation

Distinction : Projet finaliste

Collaboration : Martin Créach, Pierre Manoukian, Léo Grimonet, Léo Chanfray

Le corridor de Vassari était l’une des plus grandes folies de la famille Médicis. Il faut imaginer un passage long d’un kilomètre qui fend les tumultes de la ville de Florence pour créer une voie unique aux plus grands dirigeants de la famille Médicis. L’objectif du corridor était de relier le lieu de résidence des Médicis au Palais Pitti, qui regorgeait de tous leurs trésors. L’inarrêtable bâtisse, perché sur des arches, surplombait les voies empruntées par le petit peuple, comme pour les dominer, en offrant sur son passage, à l’extérieur, les plus belles vues sur les paysages de la ville de Florence, et à l’intérieur les tableaux les plus somptueux de la Renaissance.

Comme un clin d’œil à l’histoire de la famille du dernier propriétaire éponyme de la villa Médicis, nous avons pensé l’architecture de la cabane en s’inspirant directement de ce projet de l’une des plus puissantes familles de l’Italie.

L’ambition du projet était de relier les différents jardins des quadratis par un passage suspendu au milieu des grand pins du jardins, sans jamais passer par les chemins empruntés de tous, comme un passage secret…

L’exubérance végétale tranche avec la simplicité des façades du volume monolithique qui se dresse au milieu du jardin. Accentué par sa matérialité, le bois brûlé, l’objectif était d’attirer l’attention du visiteur avec ce volume intrigant.

La Renaissance marque le règne de la mesure et des proportions. Elles dictent le plan du jardin mais également de l’installation que nous avons imaginés.

La sous face du volume est traitée à la manière d’une galerie pour accueillir des œuvres d’arts et servir d’espace d’exposition. Le point de fuite de l’ensemble de la composition de cette galerie cadre l’une des fenêtres de la Villa.

L’entrée dissimulée des échelles d’accès vers la passerelles ont une symbolique forte. Elles rendent l’accès à cette passerelle élitiste comme pour le corridor de Vasari. Mais cette fois ci, seuls les plus curieux des visiteurs peuvent entrer dans ce luxueux passage secret. Comme un éloge à la curiosité, le passage s’offre seulement aux plus avides explorateurs.

Nous avons travaillé une certaine pureté dans ce geste architectural qui reprend la symbolique de l’élévation. L’élévation des curieux ; il y avait un certain sens dans ce contexte marqué par la Renaissance. Ici le passage privilégié de la passerelle n’était pas offert aux richissimes Médicis mais aux esprits les plus chercheurs, un peu comme un hommage à ces mêmes esprits, qui, quelques centaines d’années plus tôt, avaient marqué la Renaissance.

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