4 minute read

ambitieux mais réaliste

Next Article
marcHé golfiQue

marcHé golfiQue

En quoi le golf vous fascine-t-il?

Le golf me permet de déconnecter totalement. La concentration que demande ce jeu me plonge dans mon propre monde. Et outre le plaisir et le divertissement, je ressens toujours de l’humilité. C’est bien et ça me permet de garder les pieds sur terre.

Advertisement

Etes-vous ambitieux sur un parcours de golf? Je dirais, comme en cuisine, ambitieux mais pas obstiné. Pour moi, que la balle ait un joli vol est plus important que le score. Je me décrirais donc plutôt comme un esthète. Je m’entraîne volontiers au golf, mais malheureusement je n’en ai presque jamais le temps.

Comment avez-vous découvert le golf?

Après mon apprentissage de cuisinier aux Grisons, je suis parti à 19 ans pour Vancouver. Là-bas, j’ai voulu absolument commencer le golf, et mon «père d’accueil» m’a emmené avec lui, d’abord sur un pitch&putt et ensuite partout où il était possible de jouer sans handicap. J’ai vite attrapé le virus et, de retour en Suisse, j’ai continué de jouer plus ou moins régulièrement.

A quelle fréquence jouez-vous aujourd’hui?

Cette année, j’ai déjà joué plus que les deux dernières années réunies, ce qui ne veut malheureusement pas dire souvent. J’a passé deux semaines de vacances à Ténérife et j’ai pu jouer une partie chaque soir. J’ai tout de suite eu l’impression que je devais m’inscrire au prochain «Men’s Day». Plus on joue, plus on a envie de jouer. Mais j’ai été très occupé ces deux dernières années avec mon restaurant de Schloss Schauenstein, le nouveau magazine Caminada, le développement de ma propre ligne de couteaux et la mise sur pied d’«acasa catering». Et nous sommes devenus parents l’année passée. Je suis donc content chaque fois que je peux jouer et j’en profite au maximum. ligne et contrôler mais sans l’équipe, rien n’est possible. Nous devons faire nos preuves deux fois par jour pour offrir aux clients une expérience inoubliable. C’est surtout une question de détails et d’expérience. Cela fait déjà plus de 10 ans que nous le réalisons au Schloss Schauenstein, et chaque jour, théoriquement, quelque chose peut foirer. L’avantage, en cuisine, c’est qu’en cas de besoin, on peut recommencer le plat, ce qui n’est malheureusement pas le cas au golf…

Comment faites-vous pour jouer aussi bien, avec un handicap de 6, dont de nombreux golfeurs ne peuvent que rêver?

Je dirais que je n’ai pas commencé trop tard. C’est le plus grand avantage. En fait, je joue juste un tournoi par an, le Gault Millau à Bad Ragaz. Cette fois, j’étais content d’être enfin dans la buffer zone, après trois tentatives.

Revenons au golf. Quels sont vos parcours favoris?

Je pourrais en nommer un sur chaque continent, il y a tellement de beaux endroits. J’ai été particulièrement impressionné par Cape

Andre A s C AminAdA

Comme je l’ai dit, je m’entraînerais volontiers, mais en fait, je me rends le plus souvent au tee 1 sans échauffement et je tape tout au plus quelques balles sur le driving range après la partie. Le golf est pour moi surtout un jeu, et si l’on n’a pas d’attentes trop élevées, c’est nettement plus facile.

Y a-t-il pour vous des parallèles à tirer entre le golf et la haute cuisine?

Dans ces deux domaines, il est important de garder les pieds sur terre, de ne pas «débloquer», de ne pas devenir arrogant. Comme je l’ai dit au début, le golf enseigne une certaine humilité, et cela aide aussi en cuisine. Mais la cuisine est avant tout une affaire d’équipe, et au golf je suis tout seul. J’apprécie les deux.

En golf, vous pouvez vous permettre de ne pas avoir des attentes trop élevées, alors qu’en gérant l’un des deux seuls restaurants suisses distingués par trois étoiles Michelin, vous devez sans cesse combler les attentes de vos clients. Comment vit-on avec cette pression permanente?

Ça ne fonctionne que si l’on est entouré d’une équipe absolument au top. Je peux tracer la

Kidnapper en Nouvelle-Zélande, un parcours spectaculaire et exceptionnel. A Singapour, j’ai été impressionné par le Sentosa Golf Club, j’ai donc beaucoup de favoris personnels. Mais je joue aussi très volontiers à Bad Ragaz ou à Ascona.

Existe-t-il encore un parcours sur lequel vous rêveriez de jouer?

Oui, absolument. Le Loch Lomond Golf Club en Ecosse doit être un parcours incroyable. Je veux absolument y jouer une fois.

A propos de rêves: quel serait votre flight idéal?

Phil Mickelson, gaucher comme moi et un exemple, Tiger Woods bien sûr, et nous prendrions encore avec nous un top model. Mais vous citer un nom, je ne peux pas le faire spontanément.

Que dirait votre épouse? Il faudrait d’abord que je me renseigne. Elle trouve le golf ennuyeux, mais par chance elle me laisse jouer et sait que ça me fait du bien. Comme je la connais, elle n’aurait aucun problème avec mon flight idéal (il rit).

Découverte de l’année du guide Gault Millau il y a tout juste 10 ans, Andreas Caminada est depuis devenu le cuisinier le plus célèbre de Suisse, et de loin. Son restaurant Schloss Schauenstein a obtenu 3 étoiles Michelin et une note de 19 au Gault Millau. Il a ouvert il y a quelque temps la Remisa, un charmant petit établissement juste à côté du «Schloss». En outre, il a créé avec son ami le cuisinier Sandro Steingruber le catering «acasa», et publie deux fois par an le magazine Caminada. «Avec ce magazine, je fais parler ma créativité et je suis aussi obligé de développer de nouvelles idées», dit-il. Mais ce n’est pas tout: depuis peu, il a lancé sur le marché une série de couteaux en bois de noyer du Prättigau.

Avant d’ouvrir son restaurant à Fürstenau, le Grison, 37 ans, a travaillé entre autres au Walserhof à Klosters, au Wirtschaft zum Wiesengrund à Uetikon am See/ZH et à l’étranger.

Caminada vit avec son épouse à Fläsch. La famille s’est agrandie l’automne passé avec la naissance d’un fils, Finn Henry. Caminada cite également le snowboard comme hobby, tout en reconnaissant n’avoir pu lui consacrer qu’une demi-journée l’hiver passé.

This article is from: