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Un rôle d’ambassadrice, de soutien de vie et d’égérie sportive

Thuy Essellier dirige le service de conseil juridique et social du club en fauteuil roulant Valais romand. Mais c’est aussi une sportive très active: à 49 ans, elle parcourt environ 9000 km par an en handbike – tout en restant très coquette.

Peter Birrer

Si vous vous promenez à Sion en compagnie de Thuy Essellier, vous vous apercevrez très vite qu’elle est connue comme le loup blanc. Un bonjour par-ci, un signe de la main par-là, un brin de causette un peu plus loin – c’est sa vie. Rencontrer des gens et les aider, elle adore ça. Et c’est ce qu’elle fait au sein du CFR Valais romand en tant que responsable du service de conseil juridique et social. Depuis 2019, elle rend aussi de précieux services comme coach d’entrée pour les nouveaux membres. «Le club, c’est comme ma seconde famille», confie-t-elle, «et pour moi, c’est une évidence de faire preuve de solidarité et d’être là pour les autres lorsqu’ils ou elles ont besoin d’aide.»

Un soutien indispensable Thuy est originaire du Vietnam. Elle arrive en Suisse avec sa mère et ses deux sœurs à l’âge de sept ans. À 19 ans, elle a un accident de voiture, comme passagère, et, gravement blessée, devient paraplégique. Imperturbable, elle continue son chemin. Elle s’installe en Valais, fait de Sion son lieu de vie qu’elle affectionne énormément, et intègre le CFR Valais romand dès sa création en 1995. «Je suis fière de faire partie de ce club en fauteuil roulant», déclare cette assistante sociale qui travaille à la fondation Emera à Sion.

En 2010, elle prend sa fonction actuelle au sein du comité et devient rapidement un soutien indispensable. Lorsqu’un membre a une question d’ordre juridique ou social, mais qu’il ne peut pas résoudre le problème par lui-même et a besoin d’aide, il s’adresse à Thuy. Elle fait des recherches ou consulte le service juridique de l’Association suisse des paraplégiques. Elle n’est satisfaite qu’une fois qu’elle a trouvé une solution ou, du moins, contribué à faire avancer les choses. Elle s’engage avec dévouement en faveur des personnes atteintes d’un handicap afin qu’elles puissent mener une vie autodéterminée. À ce sujet, elle cite volontiers le philosophe allemand Emmanuel Kant: «L’autonomie est le fondement de la dignité humaine.»

Du handbike en talons hauts Thuy est toujours bien occupée. Son club en fauteuil roulant compte près de 200 membres actifs et plus de 90 membres passifs, et il a la réputation d’être très dynamique. C’est une habituée des événements culturels ou sportifs. Avant son accident, elle n’était pas spécialement sportive, mais aujourd’hui elle joue au tennis, se rend au centre de fitness trois fois par semaine et pratique l’escrime. C’est aussi une handbikeuse passionnée. Elle n’a cessé d’augmenter son volume d’entraînement et parcourt désormais 9000 km par an en moyenne, dans une tenue qui ne passe pas inaperçue: notre Valaisanne porte de préférence une jupe et ... des talons hauts. C’est devenu sa marque de fabrique. Son apparence compte beaucoup pour elle: «Quand j’ai rendez-vous avec quelqu’un, j’estime que c’est une question de respect d’être bien habillée.»

Notre Suissesse d’adoption, qui se décrit comme quelqu’un de très famille et qui adore la lecture, souligne le bon fonctionnement de la collaboration avec l’ASP de Nottwil. «Nous avons la chance d’avoir une organisation comme l’ASP dans notre pays», dit-elle, «ses prestations sont d’une importance absolument cruciale.» C’est pourquoi, ajoute-t-elle, elle est non seulement l’ambassadrice du CFR Valais romand, mais aussi de l’ASP.

Engagée sur de multiples terrains

Thuy déborde de dynamisme et d’énergie. Après l’entretien, sa journée n’est pas finie: elle a prévu de faire un aller et retour en handbike de Sion à Martigny, soit 60 kilomètres en tout. Et pour ce faire, elle se laisse suffisamment de temps: «Je vais sûrement croiser des gens en chemin», dit-elle en souriant.

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