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Au volant, elle fait le plein d’énergie

Marianne Kenel emmène en vacances les voyageurs et voyageuses de l’ASP et les ramène à bon port. Cela fait 30 ans que cette Zurichoise de 51 ans sillonne les routes en car.

Peter Birrer

Les adeptes des voyages en car avec l’Association suisse des paraplégiques (ASP) connaissent bien celle qui les conduit à destination avec le sourire et une maîtrise parfaite: c’est Marianne Kenel, conductrice de car originaire d’Obfelden ZH. Six fois par an, elle passe huit jours avec un groupe – et elle se réjouit à chaque fois: «J’ai toujours à bord des passagers et passagères formidables qui débordent de gratitude.»

Notre quinquagénaire a une longue expérience, cela fait déjà 30 ans qu’elle roule. Ce sont ses parents qui sont à l’origine de son activité: ils dirigeaient une petite société de car dans le Knonaueramt et assuraient régulièrement le transport des personnes handicapées. Après un apprentissage commercial, Marianne a passé son permis de voiture, puis de camion, et a ensuite aidé le plus souvent possible dans l’entreprise familiale.

Anticipation, calme et rapidité Pourtant, conduire un car n’a longtemps été pour elle qu’une sorte de hobby. Marianne a travaillé comme comptable jusqu’en 2009 avant de se consacrer à sa propre famille quand elle est devenue maman. Parallèlement, elle répondait toujours présente quand ses parents avaient besoin d’aide. Mais en 2013, ils ont cédé leur entreprise. Cela a été «douloureux» dit-elle, «mais c’était la bonne décision».

Marianne, elle, a poursuivi son chemin. Elle a peu à peu développé son activité de conductrice et a commencé à travailler pour diverses entreprises dans la région – en appréciant particulièrement d’être au volant des plus grands engins disponibles. «Conduire un car de 78 places, ce n’est pas évident», dit-elle, «mais j’aime ça.»

Comment décrit-elle son style de conduite? «Mes mots d’ordre sont anticipation, calme et rapidité.» Et elle ajoute: «Je ne me laisse pas stresser par les autres usagers et usagères de la route, au contraire. C’est mon boulot, bien sûr, mais c’est aussi un excellent moyen pour moi de faire le plein d’énergie.»

Quand Marianne est en mission pour l’ASP, elle a souvent affaire à des habitué·e·s dont elle connaît les besoins. Elle sait leurs places de prédilection dans le car et leurs préférences pour le positionnement du fauteuil roulant. Plus qu’une simple chauffeuse, Marianne est aussi quelqu’un qui contribue à la bonne humeur par son attitude sans chichis.

Du temps où elle travaillait encore pour ses parents, il lui arrivait d’essuyer une remarque déplacée avec certains groupes. «Ce n’était pas commun qu’une jeune femme soit au volant», dit-elle, «et j’avais des réflexions du genre: ‹Eh ben, c’est pas gagné …›.» Elle ne se laissait pas démonter pour autant – ses compétences faisaient taire les imbéciles.

Des réserves d’énergie impressionnantes Marianne peut parcourir des centaines de kilomètres par jour sans jamais s’ennuyer ni se lasser. Lorsqu’elle se rend à Europapark à Rust avec un groupe, elle est debout à 4 heures du matin pour arriver à temps au lieu de rendez-vous. C’est l’avantage d’être une lève-tôt. Et elle a aussi la chance de n’avoir aucun soucis à rouler tard le soir: «Je dispose d’assez de réserves d’énergie et je ne me fatigue pas vite.»

Si elle aime partir à l’étranger pour l’ASP, elle apprécie tout autant de découvrir une nouvelle facette de la Suisse. «Nous vivons dans un pays magnifique», dit-elle. S’estelle déjà retrouvée dans une situation délicate? Oui, en 2021, quand la plateforme élévatrice du car a soudain rendu l’âme peu avant leur destination, la Carinthie. Marianne s’est retrouvée coincée avec son groupe de voyage sur une aire de repos. Mais elle a gardé son calme, cherché une solution, trouvé sur Internet un spécialiste à proximité – et le problème a pu être rapidement résolu.

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