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ALLONZIER LA CAILLE

/ EN CHANTIER ALLONZIER-LA-CAILLE / ALLONZIER

VA S’A-MUZER ! !

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ALLONZIER AURAIT-ELLE EU LES YEUX PLUS GROS QUE LE VENTRE ? L’ÉNORME PROGRAMME IMMOBILIER « LES MUZES D'ALLONZIER » VA GÉNÉRER AU MOINS UN TIERS DE POPULATION SUPPLÉMENTAIRE D'ICI 2024. UNE VRAIE RÉVOLUTION POUR LA COMMUNE, QUI NE COMPTE QUE 2 291 HABITANTS ! UN DÉFI DE TAILLE POUR LA NOUVELLE MUNICIPALITÉ QUI HÉRITE DU (GROS) BÉBÉ. LA NOUVELLE MUNICIPALITÉ QUI HÉRITE DU (GROS) BÉBÉ.

PAR CÉCILE BOUJET DE FRANCESCO

“D’ accord, c’est lourd à gérer, mais on le savait quand on a sollicité l’avis de nos compatriotes”, reconnait Brigitte Nanche, maire d’Allonzier depuis octobre 2020. “On y travaille et on fera en sorte qu’il y ait un développement harmonieux. Le fait qu’on ne puisse pas aller vers la population, en ce moment, est très frustrant : on ne peut pas expliquer ce que l’on fait et je ne voudrais pas que les habitants croient qu’on valide sans essayer de changer les choses, ni qu’on focalise tout notre argent sur ce secteur et qu’on ne fait rien ailleurs. La difficulté, c’est de trouver l’équilibre.”

TOUCHE REWIND !

Les Muzes d’Allonzier, ce sont “600 m2 de commerces, des logements innovants, une halte-garderie, une voie verte… C’est tout un village qui se réinvente en plaçant l’habitant au cœur des considérations”, annoncent les promoteurs (Crédit agricole immobilier, Safilaf et Neoxia). Ce nouveau « quartier » réunit 6 résidences (Callisto, Flore, Gaïa, Isis, Olympe et Thalia) réparties en 23 immeubles ! Forcément, ça se voit. “En tout, ce sont 365 logements”, précise Brigitte Nanche. “Mais avec les autres permis qui ont été délivrés autour, ça fait 665 en tout. C’est un projet d’envergure et relativement impactant au niveau de l’utilisation de l’espace : 8 hectares, dont la plupart était des prés”.

TOUT EST DÉJÀ FICELÉ

L’opération immobilière comprend des bâtiments de deux à quatre étages, avec et sans attique, qui sont conçus pour créer une « osmose parfaite avec la nature ». Toitures-terrasses végétalisées et toitures à deux pans avec des tuiles aux

teintes « rouge d’antan » ; façades de couleur pierre et à parements bois ; bardage bois… l’association des « lignes contemporaines et traditionnelles » est revendiquée. “Je comprends que les habitants soient frileux, voire inquiets”, confie Brigitte Nanche. “Je suis native d’Allonzier. Mes collègues élus et moi sommes très attachés à notre commune. Ce n’est pas ce que nous aurions souhaité pour elle. L’apport (d’habitants, ndlr) est trop important par rapport à l’existant (l’accompagnement culturel, scolaire…). Ce cadre de vie n’a pas été envisagé dès la création du projet et tout est déjà ficelé. On se retrouve dans l’obligation de faire un restaurant scolaire en six mois, à trouver une solution pour le périscolaire. Nous devons créer quatre classes… En revanche, dès lors qu’on a pu travailler sur les prix, on l’a fait. On a aussi fait en sorte d’intégrer une piste cyclable dans le projet de la route (RD2) et de choisir ce qu’on voulait pour les espaces verts (agrandir l’espace, ajouter des jeux pour enfants, un terrain de boule, une table de ping-pong et une aire de pique-nique). Et on travaille sur un projet de jardins partagés.”

POUSSÉE DE CROISSANCE

Sur les 23 immeubles, deux sont habités, trois doivent être terminés ce printemps et trois autres à l’automne. La livraison des derniers devrait avoir lieu fin 2023. “Ce qui veut dire qu’il y aura sans doute des nuisances pour les riverains jusqu’en 2024, même si on essaie d’être vigilants”, commente Brigitte Nanche. Un projet tellement gros que d'après l’élue, il ne reste aujourd'hui pas assez de foncier pour réaliser d’autres infrastructures. Côté finances, la construction du restaurant scolaire représente 3,3 M€ alors que le projet compte 77 % de logements qui sont exonérés de taxe foncière pendant trente ans. “Et puis il y a la vie de tous les jours”, pointe Brigitte Nanche. “Toutes ces personnes qui arrivent, on ne connaît pas leurs besoins”, ajoute-t-elle. “On voudrait les interroger, mais on ne peut pas faire de réunion publique. On échange avec nos administrés grâce à des applicatifs (le site de la commune…), mais ça ne remplace pas un contact direct.” Nul doute que cette poussée de croissance spectaculaire sera suivie de près par la nouvelle municipalité, et qu'il faudra mettre la dose d'huile dans les rouages pour opérer le grand virage…

© Visiolab

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