La nature oui, mais gare aux tiques

L’encéphalite à tiques : des conséquences parfois désastreuses

Disons-le, les tiques n’ont rien pour s’attirer notre sympathie. Outre la redoutable maladie de Lyme, ces petites bêtes peuvent aussi nous transmettre l’encéphalite à tiques, qui risque de provoquer une inflammation du cerveau. Mais fort heureusement, un vaccin existe.

Dans la majorité des cas, « l’encéphalite à tiques, une infection virale, est transmise par la morsure d’une tique porteuse du virus », met en garde le Dr Ula Maniewski de l’Institut de médecine tropicale (IMT). La Belgique est, pour l’instant assez épargnée. « 3 à 4 cas seulement sont confirmés chaque année, et ils sont rarement infectés en Belgique », confirme U. Maniewski. « Nous constatons des tiques porteuses du virus essentiellement en Europe centrale et de l’Est, dans les Balkans, jusqu’en Chine. Mais on voit apparaître des cas de plus en plus loin au Nord, près de la Scandinavie, à des altitudes plus élevées. Si cela peut avoir un lien avec le changement climatique, les mouvements de population participent sans doute à sa propagation. »

Si l’avancée des cas est aussi documentée, c’est que cette maladie peut avoir des conséquences désastreuses, pour les cas les plus graves. « Il existe 3 expressions du virus », continue le médecin. « 2 personnes infectées sur 3 sont des porteurs sains. Le tiers restant ressentira des symptômes grippaux, La Suisse, l’Autriche et d’autres pays d’Europe Centrale, davantage concernés par le risque de contamination, ont déjà rendu la vaccination obligatoire pour lutter contre l’encéphalite à tiques. En Belgique, les autorités ne le recommandent qu’aux personnes

Dans certains cas exceptionnels, le virus peut provoquer une inflammation cérébrale.

- DR ULA MANIEWSKI, INSTITUT DE MÉDECINE TROPICALE

comme de la fièvre ou des douleurs musculaires. Mais pour 20 à 30 % de ces derniers, le virus peut provoquer une inflammation cérébrale, avec symptômes neurologiques tels que les maux de tête, la paralysie, l’épilepsie ou encore la confusion. Si les décès sont très rares, des séquelles peuvent subsister. » visitant des zones à risque, en particulier lorsqu’elles prévoient des activités en nature, tels que le bivouac, la randonnée ou la chasse. Pour informer les belges sur les zones à risque, les précautions et le vaccin, l’IMT a lancé wanda.be. « Le vaccin est administré en trois fois », explique le Dr Maniewski. « La seconde injection intervient 1 à 3 mois après la première. Le patient reçoit la dernière 5 à 12 mois plus tard. Ce qui le protège pour une période de 3 ans. Si le temps manque pour suivre ce protocole, la deuxième dose peut être injectée 14 jours après la première, protégeant à court terme. Cela étant, faudra impérativement réaliser la dernière injection pour une protection durable. »

Des avancées sont toutefois attendues avec impatience : l’IMT et l’armée belge étudient actuellement la possibilité d’une vaccination intradermique – une injection dans la peau plutôt que le muscle. Ce procédé pourrait protéger de l’encéphalite à tiques dès le premier jour, et pendant un an si le patient bénéficie d’une deuxième injection. Les résultats de l’étude sont attendus d’ici quelques semaines.

TEXTE FREDERIC PETITJEAN

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