Bacri Chants d'amour

Chants d’amour Op. 126 n° 2a pour voix & piano

CHANTS D'AMOUR op. 126 No. 2a – 2015 (13 mn) (Le Chant du Monde) pour chant et piano sur des poèmes de Emile Verhaeren (Soprano, Mezzo-soprano ou Ténor, version A), (Soprano léger, version B), (Baryton ou Basse, version C) Commande du Vingt-deuxième Concours international de mélodie française de Mâcon I. Prélude : Molto largo II. Vous m'avez dit : Adagio tenerissimo III. Les baisers morts : Largo IV. Lorsque tu fermeras mes yeux : Grave à Eliane Reyes Premières auditions, 11 novembre 2015 par les demi-finalistes du concours, Mâcon et 15 novembre, Finale du Concours Première audition en concert de l'intégralité du cycle, Eglise St Pierre St Paul, Rueil-Malmaison, 31 mars 2016 Valentine Martinez/Thomas Palmer Première audition en Belgique, Centre Culturel de Mont-sur-Marchienne, 21 janvier 2017 Cécile Lastchenko/Eliane Reyes

CHANTS D'AMOUR op. 126 No. 2 (2015) pour chant et piano ou quatuor (ou orchestre) à cordes Les Chants d'amour sont écrits en réponse à la commande du Concours de mélodies françaises de Mâcon 2015. Ils sont dans la continuité exacte des Drei Romantische Liebesgesänge écrits trois ans plus tôt, également pour un Concours, le Concours de Musique de chambre de Lyon. Tout ce que j'ai déjà écrit à propos des Drei Romantische Liebesgesänge pourrait être réécrit à propos des Chants d'amour si ce n'est que, contrairement au précédent cycle, je n'ai pas eu connaissance des autres mises en musique de ces textes. Ce sont des œuvres traitant du même sujet avec les mêmes moyens et les mêmes ambitions : tenter d'émouvoir en parlant du sujet le plus ressassé et pourtant le plus mystérieux, l'amour, avec un vocabulaire musical que d'aucuns trouveront suranné mais qui me semble être le seul à pouvoir correspondre avec son sujet.

Nicolas Bacri, juillet 2015

I Vous m'avez dit, tel soir, des paroles si belles Que sans doute les fleurs, qui se penchaient vers nous, Soudain nous ont aimés et que l'une d'entre elles, Pour nous toucher tous deux, tomba sur nos genoux.

Vous me parliez des temps prochains où nos années, Comme des fruits trop mûrs, se laisseraient cueillir; Comment éclaterait le glas des destinées, Comment on s'aimerait, en se sentant vieillir.

Votre voix m'enlaçait comme une chère étreinte, Et votre cœur brûlait si tranquillement beau Qu'en ce moment, j'aurais pu voir sans crainte Les tortueux chemins qui vont vers le tombeau.

II Les baisers morts des défuntes années Ont mis leur sceau sur ton visage, Et, sous le vent morne et rugueux de l'âge, Bien des roses, parmi tes traits, se sont fanées.

Je ne vois plus ta bouche et tes grands yeux Luire, comme un matin de fête, Ni, lentement, se reposer ta tête, Dans le jardin massif et noir de tes cheveux.

Mais néanmoins, mon cœur ferme et fervent te dit: Que m'importent les ans jour à jour alourdis, Puisque je sais que rien au monde Ne troublera jamais notre être exalté Et que notre âme est trop profonde Pour que l'amour dépende encor de la beauté.

III Lorsque tu fermeras mes yeux à la lumière, Baise-les longuement, car ils t'auront donné Tout ce qui peut tenir d'amour passionné Dans le dernier regard de leur ferveur dernière.

Sous l'immobile éclat du funèbre flambeau, Penche vers leur adieu ton triste et beau visage Pour que s'imprime et dure en eux la seule image Qu'ils garderont dans le tombeau.

Et que je sente, avant que le cercueil se cloue, Sur le lit pur et blanc se rejoindre nos mains Et que près de mon front sur les pâles coussins Une suprême fois se repose ta joue.

Emile Verhaeren (1855–1916), Les Heures (1896–1911)

à Eliane Reyes

CHANTS D'AMOUR op. 126 No. 2a pour chant et piano sur des poèmes de Emile Verhaeren (Soprano, Mezzo-soprano ou Ténor, version A) Nicolas Bacri 2015

I PRELUDE

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II VOUS M'AVEZ DIT

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IV LORSQUE TU FERMERAS MES YEUX

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Adagio funebre

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2 mn 30 Durée totale: 11 mn 30 Virginal (Ittre), Belgique février–avril 2015