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UN OISEAU DES ARBRES DE VIE (Oiseau Tui ) pour orchestre for perusal only

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EDITORIAL NOTES

EDITORIAL NOTES

Orchestration réalisée d’après les esquisses par Christopher Dingle

Orchestration realized from the sketches by Christopher Dingle

© 2022 by Éditions musicales Alphonse Leduc, Paris

Tous droits d’exécution, de reproduction, de transcription et d’adaptation réservés pour tous pays

Olivier Messiaen

UN OISEAU DES ARBRES DE VIE (Oiseau Tui )

« De part et d’autre du fleuve, il y a des arbres de Vie… »

(Apocalypse 22, v. 2)

« Ô vous tous, oiseaux du Ciel, bénissez le Seigneur ! »

(Daniel 3, v. 80)

Pr Face

Genèse de l’œuvre

Un oiseau des arbres de Vie (Oiseau Tui) fut conçu à l’origine comme le troisième mouvement d’Éclairs sur l’Au-Delà…, la dernière œuvre achevée d’Olivier Messiaen. Zubin Mehta, qui était alors directeur musical de l’Orchestre philharmonique de New York, prit contact avec Messiaen le 21 juillet 1987 afin de lui passer commande d’une œuvre pour le 150e anniversaire de l’orchestre, pour la saison 1992-1993. Dans une lettre à Mehta du 2 août 1987, Messiaen accepta la commande d’« une œuvre pour grand orchestre » et les deux musiciens se rencontrèrent en octobre. Messiaen avait déjà reçu une commande de Salzbourg d’une œuvre pour piano et orchestre1, mais il fut si enthousiasmé par sa rencontre avec Mehta qu’il commença d’abord la pièce pour New York. Fin octobre 1987, il note dans son agenda la liste des choses à emporter à sa maison de campagne, La Sauline, ainsi que quelques idées pour la pièce : Emporter livres d’astronomie, de peinture – la même musique peut changer de matière en étant : aiguë ou grave, FF ou PP, très vif ou très lent – emporter cassette des oiseaux de Nouvelle-Zélande et le grand cahier où j’ai commencé leur notation – ainsi que le livre d’oiseaux de Nouv. Zélande […] chercher accords – rythmes – mélodies pour « Prélude à l’Apocalypse !2 ».

La référence aux oiseaux de Nouvelle-Zélande est particulièrement révélatrice dans la mesure ou Un oiseau des arbres de Vie consiste entièrement en une transcription par Messiaen du chant d’un oiseau de ce pays, le Tui, dont le nom savant est Prosthemadera novaeseelandiae, membre d’assez grande taille de la famille des méliphages. Comme par coïncidence par rapport à Messiaen, le Tui était connu des colons européens sous le nom d’Oiseau pasteur à cause de la touffe blanche sur son cou qui ressemble aux cols des pasteurs. Entre le début et le milieu des années soixante, certains étudiants et admirateurs ont offert à Messiaen des enregistrements de chants d’oiseaux de leur pays, notamment Robin Maconie et Nicholas Armfelt, ce dernier lui ayant adressé plusieurs cadeaux de ce type. Le Tui fournit le tout début de la musique de Couleurs de la cité céleste (1963) ; on l’entend également dans le final de Concert à quatre (1991-92).

Au début de son agenda de 1988, Messiaen a noté plusieurs idées pour la commande de New York, dont « Pièce de l’oiseau Tui, avec lui, 20 ou 30 oiseaux de tous pays3 ». À ce stade, Messiaen pensait à une œuvre en sept mouvements, qui allait

1. Transcription des agendas d’Olivier Messiaen, 1939-1992, par Yvonne Loriod, Bibliothèque nationale de France, IFN55010164, p. 727.

2 Transcription des agendas d’Olivier Messiaen, p. 731–2.

3 Transcription des agendas d’Olivier Messiaen, p. 741.

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