Le cheval de sport belge - Mars/Avril 2021

Le cheval de sport belge Bulletin d’information - Mars/Avril 2021

Studbook SBS asbl - Avenue Prince de Liège 103 bte 4 - 5100 NAMUR (Jambes) - Belgique

PB- PP

BELGIE(N) - BELGIQUE

Picture © Polilux

Bureau de dépôt : 4700 Eupen N° d’agrément : P 204166

LEONARDO VAN DE KAPEL (Mithras de Regor x Nabab de Rêve), étalon approuvé lors de l’expertise 2020

Enfin rassurés !

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VOS AVANTAGES : ✔ La possibilité d’inscrire vos produits au livre généalogique du Studbook SBS ✔ L’enregistrement gratuit d’une jument étrangère lors de l’inscription de son produit au Studbook SBS

✔ L’envoi postal du magazine « Le Cheval de Sport belge », bimestriel consacré à l’élevage (portraits d’éleveurs, conseils vétérinaires, témoignages et interviews) et commentaires sportifs dans différentes disciplines (obstacle, dressage, eventing). Deux versions linguistiques séparées : français et néerlandais

✔ La labellisation de vos juments (Obstacle, Dressage et Santé) pour valoriser vos lignées d’élevage

✔ L’accès à votre espace personnalisé « MySBS » (Mes chevaux, Mes produits, Mes labels, Mes ventes, Mes factures, etc.) sur www.sbsnet.be

✔ L’utilisation gratuite de la rubrique « chevaux à vendre » sur notre site Internet ✔ La participation à l’expertise officielle des étalons et l’octroi de primes spécifiques lors de certains concours d’élevage

✔ La réception de courriels personnalisés et de notre Newsletter électronique (2x/mois)

✔ Le monitoring hebdomadaire des performances sportives des chevaux SBS dans les concours organisés partout dans le monde, valorisation de leurs résultats et de leurs éleveurs via nos différents canaux de communication (site web, page Facebook, magazine, Newsletter...).

Vous savez que ce travail a nécessairement un coût : en renouvelant votre cotisation annuelle, vous soutenez notre action et vous défendez notre indépendance !

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A

près plusieurs semaines d’incertitude durant la période cruciale de préparation, c’est le 2 février dernier que nous avons pris connaissance de la décision favorable des autorités provinciales et communales : l’International Selection Show 2021 aurait bien lieu à Gesves, moyennant le respect strict des mesures sanitaires de prévention que nous connaissons tous et qu’il est inutile de décrire plus amplement.

Car s’il existe une contrepartie au préjudice que subissent en ce moment toutes les activités événementielles, c’est bien la progression remarquable des nouvelles technologies de l’information et de la communication.

Une condition prioritaire fixée par les responsables politiques porte sur l’organisation à huis clos, c’est-à-dire une activité présentielle limitée aux participants et aux membres de l’organisation, soit environ 150 personnes selon nos estimations.

Malgré ce climat incertain, les travaux préparatoires (sélection vétérinaire, engagements, travaux d’édition, etc …) se sont tenus avec la même rigueur et la même efficacité que par le passé.

Difficile de ne pas ressentir une certaine frustration, mais faut-il rappeler que lors de l’édition de mars 2020, nous avions été les premiers à mesurer la dangerosité de cette pandémie naissante !

L’édition 2021 sera donc pour le SBS un nouveau défi à relever sur le plan de la communication et croyez-bien que nous nous y sommes attelés avec le plus grand professionnalisme. Tout a été mis en œuvre pour que le déroulement de l’expertise soit accessible au plus nombre et dans les meilleures conditions techniques grâce à la diffusion en « live streaming » avec un accès digital gratuit et de grande qualité.

Autre motif d’optimisme, et non le moindre, une collection de candidats-étalons de très grande qualité où la discipline du dressage est particulièrement bien représentée cette année avec 20 % des postulants.

Voici donc le numéro spécial de notre bimestriel « Le Cheval de Sport Belge » toujours plus fourni et incluant un catalogue central qui vous permettra de de suivre l'expertise dans les meilleures conditions.

A très vite… grâce à la toile ! r Marc PIERSON D Secrétaire général

Les informations de connexion au Selection Show 2021 figurent sur notre site www.sbsnet.be

Au sommaire : • VU DE FLANDRE Jeffrey Tielemans, éleveur de cœur et d’esprit...................... p. 2-3

La gagnante de notre jeu-concours !

C’est Mme Mathilde Van Quickelberghe, éleveuse à Erquennes, qui a gagné la belle couverture d’écurie aux couleurs du Studbook SBS, mise en jeu dans notre second concours « Les ambassadeurs historiques du SBS », paru dans notre bimestriel de janvier 2021. Le mail de Mme Van Quickelberghe a été tiré au sort parmi les nombreuses bonnes réponses reçues.

Sur base de photos d’archives et avec l’aide de quelques indices, il fallait reconnaître, dans l’ordre : 1 Bon Ami • 2 Tourbillon du Bosquet • 3 Tenor Manciais • 4 Baloubet du Rouet • 5 Kashmir van Schuttershof • 6 Capricieux des Six Censes.

FÉLICITATIONS À NOTRE GAGNANTE ET À BIENTÔT POUR UN NOUVEAU JEU-CONCOURS !

• CHEZ NOS ÉLEVEURS L’élevage du Bagnon, un duo de cœur.......................... p. 4-5 • LE CONSEIL VÉTÉRINAIRE Les pathologies dentaires des équidés......................p. 6 • LABELS 40 juments récemment labellisées « Obstacle ».....................................p. 7 • ÉLEVAGE Signal fort du Holsteiner Verband..................................................... p. 8-9 • BILLET D’HUMEUR La précocité chez le cheval de sport..................................... p. 11 • ÉLEVAGE Que faire au printemps pour l’entretien de vos prairies ?.............p. 12-13 • NOS AMBASSADEURS De St-Vith au Canada en passant par la Floride............ p. 14 • NEWS FROM USA Le talent n’attend pas le nombre des années....................... p. 15 • BREXIT Le transfert des chevaux entre l’UE et le Royaume-Uni......................... p. 15 • CARTE DE VISITE Galopeur de Réville fait sensation ........................................... p. 16

Catalogue central de 12 pages Avec le soutien du Fonds européen de développement régional Met steun van het Europees Fonds voor Regionale Ontwikkeling

« LES 42 CANDIDATS-ÉTALONS DU SBS SELECTION SHOW 2021 »

VU DE FLANDRE

Jeffrey Tielmans et le grand hongre Late Night Lewie (Couleur Latour x Karioka Del Follée)

Jeffrey Tielemans Pictures ©Ph. P.

Éleveur de cœur et d’esprit L’Eleveur Jeffrey Tielemans, connecté à la terre et à ses chevaux

A

u premier abord, Jeffrey Tielemans nous fait penser à un cavalier de concours complet britannique : très connecté à la terre, avec une confiance absolue qui le lie à ses chevaux. Sans pour autant oublier les gens qui l’entourent et dont il a besoin. Voilà ce qui caractérise l’homme qui nous fit découvrir son élevage en cette journée maussade et hivernale du mois de janvier.

Une île peuplée de chevaux Le manège Ruitershof se situe à la sortie de la ville d'Aarschot. En bordure du Brabant flamand, le village marque la frontière entre la Campine et le Hageland.

Les chevaux sont nombreux dans cette écurie et suscitent l’intérêt des randonneurs et des cyclistes de cross. A ce jour, le manège en est à sa troisième génération et la passion pour les chevaux - de cœur et d’esprit - y reste ancrée. L’élevage de chevaux de saut d’obstacles y est pratiqué avec sagesse en tenant compte du meilleur d’antan et des opportunités qu’offre le renouveau. Voici ce que nous y avons découvert. Et appris …

Manège, élevage ou les deux ?

’50 du siècle précédent. Mon grand-père et puis mon père y élevaient un poulain de temps en temps. C’était un hobby et c’est toujours le cas aujourd’hui. A ce jour, je choisis toujours les étalons avec mon père.

Nous regardons d’abord la souche maternelle de l’étalon avant de commencer notre analyse, qui tiendra compte également de ses qualités athlétiques et de ses aptitudes à l’obstacle. Mon frère Allan est le crack de la famille en matière d’informatique, ce qui est absolument indispensable”. Ce tour d’horizon nous démontre clairement l’importance que notre éleveur accorde à l’esprit de famille resté intact à travers trois générations.

Le “military” devenu eventing Le sport et les performances se mélangent au sein de la famille Tielemans. Hilaire, le père de Jeffrey, possède des archives importantes que nous découvrons sur place. Notre voyage dans le temps nous apprend l’existence du “Military de Flobecq”, dans les années 1970. On nous raconte de belles histoires au sujet du “Demi-Sang Belge” d’antan et des étalonniers tels que Marcel Fort, toujours une figure emblématique aujourd’hui, Damiaan Van Hollebeke (Major de la Cour), Luc Berlenger (Almédeux) et plus

tard Eric Dekens. Ces gens incontournables ont imprégné la jeunesse de Jeffrey Tielemans. Ils sont d’ailleurs à la base de l’éleveur passionné et sage qu’il est devenu aujourd’hui. Une jeunesse qui connut également un côté sportif remarquable. “Je faisais partie de l’équipe belge lors des Championnats d’Europe pour poneys au Danemark en 1996”, s’enthousiasme notre éleveur du jour. “Ce fut une expérience inoubliable qui m’a permis de progresser jusqu’au Juniors. Après, c’est la vie qui m’a emporté”. Il n’a pas pu participer aux Cycles Classiques avec ses chevaux, ni aux concours de saut en liberté. “La vie d’un exploitant de manège n’est pas comparable à celle d’un professionnel en jeunes chevaux”, confie Tielemans junior.

viennent de la lignée de Raffinesse, une fille de l’étalon Forever (p. Voltaire), hors d’une jument ayant Lys de Darmen comme père.

De l’Anglo dans une lignée est à conseiller” – (Lys de Darmen fut souvent choisi pour un apport de sang) -, nous confirme-t-on une fois de plus. Ces juments sont DIGNA VAN HET RUITERSHOF (p. Echo vh Neerenbosch) et GIANINA VAN HET RUITERSHOF (p. Der Senaat 111), respectivement une fille et une petite-fille de Raffinesse.

Sang oblige

L’étalon SBS KARIOKA DEL FOLLEE (Bon Ami x Inducteur) est un étalon qui revient régulièrement dans les pédigrées du Ruitershof. Jeffrey et Hilaire n’ont pas hésité à y ajouter du pur-sang, comme en témoigne sa fille RED WOODY VAN HET RUITERSHOF, résultat d’une union avec le pur-sang Softmate XX.

Les lignées avec lesquelles Jeffrey Tielemans travaille sont influencées par le message d’Hilaire préconisant “que les chevaux doivent être près du sang”. “Il m’est difficile de coller une année de démarrage sur notre élevage. Les chevaux élevés par mon père étaient le plus souvent destinés au manège. C’est seulement depuis quelques années que nous avons repris l’élevage spécifique de chevaux de saut d’obstacles. Les deux juments principales de notre élevage

“La jument OCEAN DREAM VAN HET RUITERSHOF (1998 – p. Karioka Del Follee hors de la jument pur-sang Mon Moulin XX), apporta encore plus de sang dans notre élevage. Elle démarra au niveau régional et signa pour de belles performances sportives en Italie”.

Couleur Latour Ajouter du sang peut parfois surprendre.

Et surpris, nous le sommes en visitant au

Pictures ©Ph. P.

“Le manège existe depuis la fin des années

Au fin fond des bois de Langdorp, le Studbook SBS a visité l’élevage Ruitershof. Jeffrey Tielemans, exploitant de manège, éleveur et cavalier, nous livre un bel exemple de horsemanship, d’esprit d’entreprise et de passion pour ses chevaux !

Arrivée enthousiaste de la troupe dès que l’éleveur se pointe à l’horizon. Les juments avec leurs poulains nés en 2020.

Jeffrey Tielemans parmi les poulains, dont deux produits de Tsar Hero E.T. et un ayant Panenka de Kalvarie comme père.

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Lola Moon van het Ruitershof (Clarucci C x Gribaldi) .

Le cheval “special” que Jeffrey Tielemans adore!

nos chevaux”. Cette relation de confiance est une des premières choses qu’on remarque lors d’une visite dans les écuries du Ruitershof.

Qu’est-ce qui rend un cheval spécial ?

“Pour moi, le cheval le plus spécial fut PICANNINA VAN HET RUITERSHOF (1999 – Horizon de Caryan hors de Raffinesse par Forever). Elle est née chez nous et je l’ai débourrée dans l’année de ses 3 ans. Elle n’a jamais mis un pied de travers et sautait merveilleusement bien. J’ai participé à un concours national LRV avec elle, puis dans la classe M. Picannina était très respectueuse et adorait le travail”. La jument Gianina, dont nous parlions en début d’article, est une fille de Picannina, qui fait honneur à la génétique de sa mère. ”Les chevaux qu’on peut monter quasiment tout de suite deviennent d’ailleurs rares de nos jours”, commente notre éleveur. “Si vous saviez le nombre de manèges qui sont à la recherche de chevaux et de poneys de confiance pour les enfants et les cavaliers débutants. Il y a certainement un marché pour de tels chevaux”.

“Nous faisons confiance aux étalons prouvés comme Tsar Hero, mais nous n’hésitons pas à saillir avec un jeune prometteur tel que Panenka de Kalvarie. D’ailleurs avec le digital, les éleveurs ont un accès facile à une multitude d’informations au sujet des juments et étalons.

Une chose primordiale pour nous est de diversifier notre choix d’étalons et de faire le meilleur choix pour nos juments”.

A chaque éleveur débutant, Jeffrey Tielemans conseille de commencer avec une jument disposant d’une excellente souche maternelle. C’est ce qui fait la différence dans un monde où l’on choisit souvent des étalons à la mode. Il conseille aussi aux débutants de ne pas avoir peur de demander conseil aux anciens... Qu’on se le dise!

P atricia Borgenon Photos: Philip Parrein Faites connaissance de tous les chevaux “van het Ruitershof” sur https://www. sbsnet.be/fr/rechercher-un-cheval

Des juments qui sautent et des étalons qui confirment La jument DIGNA VAN HET RUITERSHOF (Echo van het Neerenbosch x Forever)

box un produit de la jument Red Woody.

Son fils du SF admis au SBS COULEUR LATOUR (Diamant de Semilly x Cassini I) surprend par sa taille (1m82) et son histoire. Le grand hongre est nommé LATE NIGHT LEWIE VAN HET RUITERSHOF. Son nom fait penser à une naissance en pleine nuit …. “Et à pas mal de soucis”, ajoute Jeffrey. “Late Night Lewie vit effectivement le jour en pleine nuit. En plus, comme il ne se trouvait pas en bonne position dans l’utérus, il nous a fallu l’intervention du vétérinaire.

Il est grand mais très, très athlétique et nous sommes persuadés de ses qualités. Le débourrage est prévu au printemps …”.

La jument Red Woody a donné à ce jour trois produits, tous masculins. Son fils INCUDIN VAN HET RUITERSHOF (p. Inar C), ayant le même caractère agréable et confiant que Late Night Lewie, fut monté par Jeffrey avant de rejoindre sa nouvelle propriétaire aux Etats-Unis. “Elle est très enthousiaste et je reçois au moins une photo par semaine de sa part, qui me montre Incudin sous la selle, dans la piste, avec son ostéopathe… Que du bonheur”, confie Jeffrey Tielemans.

Dressage et saut d’obstacles La 4 ans LOLA MOON VAN HET RUITERSHOF (Clarucci C x Gribaldi) attire notre attention, non seulement par sa beauté mais surtout par son attitude confiante avec son éleveur. Le père maternel est le Trakehner Gribaldi et dans le contexte de l’élevage Ruitershof, Gribaldi fut donc utilisé pour son apport de sang. Jeffrey s’explique : “Nous avons fait la connaissance de sa mère Trakwien chez des amis. A chaque reprise, celle-ci donna des poulains près du sang et avec un caractère qui nous plaisait. Nous avons croisé Trakwien explicitement avec des étalons d’obstacle et elle nous a donné à chaque reprise des produits avec d’excellentes allures, sautant avec une belle technique. Et c’est également ce que j’attends de Lola Moon. Pour l’instant, c’est elle que je préfère. Je suis curieuse de l’avoir sous la selle, car elle sera également débourrée cette année”.

Tsar Hero (E.T.) L’étalon SBS TSAR HERO (E.T.) (Ogano Sitte x Libero H) est également l’auteur d’une belle histoire chez les Tielemans.

Nous faisons la connaissance de sa fille

Jeffrey Tielemans a une idée bien forgée à ce sujet. “Une souche maternelle forte est un excellent départ et les juments performantes sont très recherchées. Mais ceci ne va pas m’empêcher de faire confiance à une jument qui dispose d’un beau pédigrée, même si elle n’a jamais sauté un parcours. Mes chevaux ne participent d’ailleurs pas aux concours de saut en liberté, qui ont le mérite de pouvoir comparer technique et aptitude. Je préfère de loin leur donner plus de temps. J’ai souvent remarqué qu’un jeune cheval sautait tout à fait autrement en liberté que plus tard sous la selle”, déclame l’éleveur avec verve.

NARANIA VAN HET RUITERSHOF (Tsar Hero E.T. hors de la jument Lierania Z par Lupicor), dans la prairie. “Tsar Hero nous fut recommandé par notre ami Johan Rooms. Il avait déjà quelques produits de l’étalon et tous avaient un caractère volontaire et beaucoup de talent à l’obstacle. Cette jument Narania est la plus âgée de nos trois produits de Tsar Hero à ce jour. Sa mère est Lierania Z, hors de la très bonne souche de Rania (KWPN). Nous sommes d’ailleurs très satisfaits de la production de Tsar Hero et nous continuerons notre chemin avec lui à l’avenir”.

Nous continuons notre visite direction la vaste prairie bien abritée où les trois poulains, nés en 2020, passent leur hiver avec leurs mères. La petite troupe s’enthousiasme de loin en voyant arriver leur éleveur qui nous présente ODDS-ON OSCAR VAN HET RUITERSHOF (Tsar Hero E.T. hors de Digna van het Ruitershof par Echo van het Neerenbosch) et OLIVE VAN HET RUITERSHOF (Tsar Hero E.T. hors de la jument Petra par Faldo). Le troisième poulain, aux allures de top-modèle, OUTLAW OLLIE VAN HET RUITERSHOF, “a brisé pas mal de cœurs lorsque je l’ai mis sur notre page Facebook”, déclare Jeffrey Tielemans. Il s’agit d’un fils de Panenka de Kalvarie (p. Comme il Faut).

Garder le cap lors de l’éducation Lorsque notre éleveur est entouré par ses chevaux, que ce soit dans le box ou en prairie, nous devons nous rendre à l’évidence qu’il fait presque partie de leur monde. Jeffrey affiche un horsemanship avec lequel il semble être né, sans gestes superflus et comme s’il faisait partie du monde de ses chevaux. C’est comme si ses chevaux ressentaient son souci permanent pour leur bien-être. Même la présence étrangère d’un appareil photo crépitant les rassure, du moment que l’éleveur est présent. Qu’est-ce que Jeffrey Tielemans remarque d’abord chez un cheval? “Mon regard vise toujours d’abord vers les aplombs, et puis j’essaye d’analyser son caractère et sa façon de se comporter avec l’être humain. Pour moi, un cheval doit me supporter, m’accepter car j’ai un tas de choses à lui apprendre. Avec la crise du COVID, j’ai eu plus de temps pour eux.

Mais même avant, ce qui est primordial chez nous, c’est l’attention que nous portons à

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Parmi les chevaux nés en 2019 avec au premier plan Narania van het Ruitershof (Tsar Hero E.T. x Lupicor)

CHEZ NOS ELEVEURS

L’élevage du Bagnon : Pascal Lamotte dans ses prairies, observant un produit de l’année.

Derrière l’élevage du Bagnon, on retrouve deux hommes d’une cinquantaine d’années, passionnés par les chevaux. Si Emmanuel Vandermeulen, cavalier de dressage, affirme immédiatement que « la partie élevage est plus du domaine de Pascal », leur complémentarité saute pourtant instinctivement aux yeux.

« Petite anecdote à ce sujet », se souvient Pascal. « Une amie qui importait des chevaux de Hollande nous appelle et nous demande de venir voir une jument qu’elle vient de rentrer. Elle la juge sublime. On y va avec Manu, et sur place »… « Il ne la regarde même pas ! », l’interrompt et s’offusque encore Emmanuel. « Je n’aimais pas son dos », reconnaît Pascal. « Je suis très axé modèle », ajoute-t-il, « et là, c’est clairement l’œil du cavalier qui m’a aidé. » Emmanuel intervient : « ce jour-là, je lui ai dit que s’il n’achetait pas cette jument, c’était le dernier des imbéciles ! » Pascal fait donc confiance, achète la jument, et deux mois après, les circonstances font qu’il a l’occasion de présenter cette jument au championnat de Belgique, à Gesves. « Elle prend 32 points de plus que la deuxième de sa catégorie », assène Emmanuel, encore débordant de fierté à ce souvenir.

Le duo L’expertise des deux hommes semble indissociable. « Des anecdotes où tout se recoupe comme ça, on en a des tonnes », s’amuse Pascal. « Par exemple, avec PIA (Fidertanz x Donnerhall) ! » s’exclame Emmanuel. « C’était ma jument, qui a donné de très bons produits. Les circonstances de la vie font que je l’ai vendue… », « et les mêmes circonstances font que nous avons racheté sa pouliche », poursuit cette fois Pascal. « Il s’agit d’IDEALE DU BAGNON (Quaterdance x Fidertanz). Pour l’anecdote, lorsqu’elle a été débourrée, je suis monté dessus parce que j’aime toujours savoir moi-même comment sont mes chevaux, et là ! Un passage de dos ! Une puissance dans les postérieurs ! Pour une 3 ans, vraiment, j’étais scotché. Je me suis dit que j’allais la faire pouliner entre ses 3 et 4 ans avant de la valoriser. Sauf qu’elle m’a sorti un tout bon poulain qui a été sacré deuxième au championnat de Belgique à Gesves en modèle et allures, MISTER DU BAGNON (Sensation x Quaterdance). Donc elle est restée ici et est devenue poulinière », rit Pascal.

HANTISE DU BAGNON, championne à Libramont en 2014, tenue par Pascal Lamotte (à gauche) et Emmanuel Vandermeulen (à droite)

La genèse de l’élevage

N

i le choix du nom de l’élevage, ni le choix de carrière dans les chevaux n’est laissé au hasard au Bagnon. Pascal Lamotte raconte : « J’ai toujours adoré les chevaux. Je me souviens, j’avais un voisin fermier qui avait une jument, et tous les midis, j’allais les embêter lui et sa femme pour entendre parler chevaux. J’ai toujours eu ça dans les tripes, je pense, dès que je suis né. » Et l’élevage semble être venu tout aussi naturellement. « Vers l’âge de 12 ans, ma famille m’a offert mon premier cheval, une jument. J’étais ravi bien entendu, mais les années passant, je trouvais cette jument un peu triste, seule dans un pré. J’ai donc eu l’idée, vers mes 17 ans, de la mettre à l’étalon pour faire naître un poulain. »

L’émotion de cet homme grand, au timbre de voix profond, est soudainement perceptible à la lumière de ce souvenir. « Je me souviens, j’ai presque honte de vous le raconter comme ça ! Mais la jument devait pouliner dans la seconde moitié du mois de juin, j’étais encore en examens.

Ma mère et moi avions dormi pendant

trois semaines sur des lits de camp, dans les écuries, pour être certains de ne pas rater la naissance ! » Pascal a tellement été enchanté de l’expérience que trente ans plus tard, il fait naître environ cinq poulains par an au sein de son élevage de chevaux de dressage.

L’une des plus grandes fiertés des deux hommes, ce sont leurs deux titres en tant que champions de Belgique à Libramont. L’un est avec HANTISE DU BAGNON (Diamo Gold Ex Don Macho x Lefevre), sacrée championne des poulains et pouliches âgées d’un an

Même l’affixe « du Bagnon » n’est pas dénué d’histoire : « Mon parrain, chez qui ma première jument était, possédait une ferme. Près de cette ferme coulait une rivière, la rivière ‘du Bagnon’ où les dames allaient, des années auparavant, faire leur lessive. » Le terme « bagnon » désigne en effet un cuvier où l’on fait une lessive. « Et c’est tout naturellement que j’ai choisi cet affixe pour le premier poulain ».

Pascal et Emmanuel fouillent dans leurs photos pour mettre des têtes sur les chevaux dont ils parlent.

Leurs explications réciproques sont indissociables. L’un termine les phrases de l’autre, et chacun précise le souvenir du premier concernant telle pouliche ou tel rendez-vous des concours d’élevage de Libramont. Le cavalier et l’éleveur se complètent sans difficultés.

Le cheval de sport belge

Picture ©Elevage du Bagnon

Picture ©PhotoEvenement

Picture ©Photograph Yves.

un duo de cœur

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Les écuries du Bagnon

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en 2014, à la Foire de Libramont. Un an après que la même Hantise ait été sacrée vice-championne lors de l’édition 2013, au même endroit, sous sa mère Mascarade du Bagnon (Lefevre x Vidoux de la Mance), une des poulinières fétiches de Pascal. Et le second titre est lié à MILLENIUM DU BAGNON (Sensation x Sandro Hit), champion des foals lors de l’édition 2018 de la Foire de Libramont.

Une fois encore, cette victoire a un goût particulier pour le duo. « Millenium est le fils de ma poulinière Amber VB », explique avec une voix plus faible Emmanuel. « Je l’ai perdue peu après, Millenium est donc son dernier produit. » « Obtenir un tel titre avec lui avait donc un sens tout particulier », conclut Pascal en voyant Emmanuel ému.

Même lors des naissances, leur duo est une véritable force. « J’ai tout de même monté jusqu’en préliminaire SaintGeorges », se remémore Pascal, « mais j’ai toujours dit que si je devais abandonner une activité entre monter à cheval ou élever des chevaux, ce serait monter. Je ne peux pas me passer de l’élevage, je ne peux pas l’expliquer. Quand j’attends un poulain, c’est une sensation … ambiguë, je ne sais pas quel autre terme utiliser.

Je suis très stressé, et j’ai beaucoup de chance parce que Manu est très calme... ».

Emmanuel rebondit : « Et alors il monte en pression ! Moi je suis là, à côté de cette jument, je sais qu’elle doit faire son travail, et mon calme l’énerve », rit Emmanuel, en singeant Pascal. « Mais pour tous ceux qui connaissent un peu les mises-bas, il y a parfois si peu de temps entre l’alarme de poulinage qui se déclenche dans la chambre et la naissance que j’ai à peine le temps de vérifier à la caméra qu’il se passe bien quelque chose et de monter aux écuries que le poulain est déjà là!

Donc forcément, quand ça démarre un peu lentement, je suis toujours un peu tendu, même si je sens le bout du nez et les deux antérieurs bien agencés » se défend Pascal.

Il faut dire que l’élevage n’est pas une activité toujours aisée. Lorsque les naissances et la croissance se passent bien, l’expérience est formidable. Mais lorsque les poulains sont mort-nés ou porteurs de pathologies qui entraînent l’euthanasie, les nerfs des éleveurs sont mis à rude épreuve...

L’amour des origines germaniques « Si je devais avoir un regret dans mon élevage, c’est celui-ci : je n’ai pas été suffisamment sélectif au départ dans mes choix de souches. Et mon gros problème, vu que j’ai un cœur comme ça, c’est que j’ai toujours tout voulu garder », résume Pascal. En effet, n’envisagez même pas de dire à ces deux hommes de se séparer de poulinières retraitées de 25 ou 26 ans. Elles ont produit et méritent donc, à leurs yeux, une retraire paisible…

Picture ©Elevage du Bagnon

MILLENIUM DU BAGNON SENSATION X SANDRO HIT

car je prends un cheval parce qu’il me plaît, parce que j’aime sa façon de bouger, plutôt que pour une origine. » Et concernant les mâles, « j’ai pas mal utilisé Daily Diamond (KWPN, Daily Deal) car j’adore ses caractéristiques. » Pour garantir la qualité de ses produits et assurer la reconnaissance dont il bénéficie comme éleveur de chevaux de dressage actuellement, Pascal ne s’est pas limité à choisir des chevaux sur base de leur carnet de santé et de leurs aptitudes. « J’ai aussi fait labelliser trois poulinières avec le label santé du SBS. Ça a vraiment été une initiative géniale de leur part, ça ! ». Vrai label de qualité, le Label Santé n’est pas l’unique certification que les poulains du Bagnon portent sur leurs papiers. Selon leur filiation, ils présentent aussi l’appellation « Elite Dressage. » Toutefois, l’éleveur se vante peu de ces reconnaissances. Pour lui, son travail

Toutefois, on note une belle propension de KWPN et d’origines allemandes dans les croisements effectués par Pascal. Il s’explique : « J’ai testé toutes mes KWPN sous la selle. Je me faisais un honneur de savoir comment mes juments étaient sous la selle, et ma souche maternelle a donc été logiquement très influencée par le KWPN,

Emmanuel Vandermeulen et MILLENIUM DU BAGNON, champion des foals lors de l’édition 2018 de la Foire de Libramont

consiste à être auprès de ses poulinières et ses poulains, dans ses prés, et veiller à la bonne santé de chacun. Les processus de vente, les relations avec les potentiels clients, la commercialisation … sont autant d’étapes qui le touchent moins.

Un besoin de reconnaissance Le cavalier comme l’éleveur se font les porte-paroles d’une discipline qui se considère souvent comme moins popularisée que le saut d’obstacles.

Pourtant, même si les dresseurs ont parfois l’impression d’être oubliés lors des rendez-vous d’élevage et des shows de présentation, ils ne baissent pas les bras. Emmanuel et Pascal présentent d’ailleurs un petit mâle né en 2020, ORGUEIL DU BAGNON (Giano x Tolando) dont on ne peut attendre que le meilleur à en voir ses allures. Mais chut ! On ne vous en a rien dit !

I nès Delpature

HANTISE DU BAGNON, championne des poulains et pouliches d’1 an à la Foire de Libramont 2014.

Retrouvez les produits de l’élevage du Bagnon sur https://www.sbsnet.be/fr/ rechercher-un-cheval

Picture ©Studio Temps de Poses

Picture ©PhotoEvenement

IDYLLE DU BAGNON au championnat de Belgique des Jeunes Chevaux, Gesves, en 2018.

HANTISE DU BAGNON DIAMO GOLD EX DON MACHO X LEFEVRE

IDYLLE DU BAGNON ENZO FERRARI X ROHDIAMANT

Picture ©PSV

JUNIOR du Seigneur SBS - 2015 - Alezan foncé - 170 cm - Approuvé SBS, SF, OLD ETERNITY DU SEIGNEUR DIAXA DU SEIGNEUR

OGANO SITTE CHANAMA DU SEIGNEUR Z CALVARO CADIX DU SEIGNEUR Z

DARCO IALTA SITTE CHELLANO Z PANAMA DU SEIGNEUR CALETTO I RIXA CHELLANO Z ATLANTA SITTE Z

« Junior a des facilités déconcertantes. Il est déboussolant parce qu’à aucun moment, il ne se comporte comme un 5 ans. En termes de muscles, il est abouti. Sur le plat, il a le dos tendu, il est déjà au fait de nombreuses figures, de la variation de galopade à l’épaule en dedans. C’est pour ça que parfois, je dois me rappeler son âge, pour ne pas aller trop vite ou trop loin. Car il fait tout avec une telle aisance … on a l’impression que son apprentissage est sans limite ! » EDWARD LEVY (co-propriétaire et cavalier de Junior) Interview I. Delpature, oct. 2020

JUNIOR du Seigneur triple sans faute du championnat de France à Fontainebleau en 2020

JUNIOR du Seigneur CONDITIONS DE SAILLIE

Picture ©Polilux.be

IAC 250+700 € au 1/10 si jument pleine avec garantie poulain vivant

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Le cheval de sport belge

JUNIOR du Seigneur, champion de Wallonnie des foals 2015

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Mars/Avril 2021

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LE CONSEIL VETERINAIRE

© Béatrice Lefèvre

Comprendre les pathologies dentaires des équidés C

et article a pour but d’expliquer les différents points qui conduisent les dents du cheval à présenter des problèmes qui lui sont spécifiques. Si le cheval est bien un herbivore monogastrique construit pour manger de l’herbe au sol toute la journée, sa domestication par l’homme et les changements alimentaires qu’il a apporté dans son régime ont entrainé l’apparition de toute une série de pathologies moins fréquentes chez les chevaux sauvages. Ses problèmes dentaires sont tout aussi handicapants. La position qu’occupe le cheval dans la pyramide alimentaire le place bel et bien au rang de proie et non de prédateur. De même, c’est un animal grégaire qui vit en troupeau à l’état naturel.

Ce qui entraine un comportement particulier dans les manifestations de la douleur liée aux problèmes dentaires. En effet nos équidés sauvages ou domestiques seront peu démonstratifs, sous peine d’attirer à eux les prédateurs. Ce comportement conservé par nos chevaux domestiques rend les problèmes dentaires sous-diagnostiqués !

Composition de la dent Pour pouvoir broyer le fourrage en petits morceaux, les chevaux ont besoin d’une surface à mâcher avec autant de crêtes d’émail dur que possible. Ce n’est que lorsque le fourrage grossier a été finement broyé qu’il peut être avalé et que les nutriments peuvent en être extraits.

Une dent de cheval se compose de 3 éléments formant des structures anatomiques différentes :

Les différentes structures de la dent sont donc le siège de pathologies qui leur sont propres.

Usure ou croissance ?

Une autre particularité des dents du cheval, responsable de l’apparition de pathologies qui y sont liées, est l’usure liée à l’alimentation riche en fibres. Les dents raccourcissent de 2 à 3 mm par an. Pour compenser cette usure, la dent est lentement tirée vers la cavité buccale par ses ligaments (qui la fixent dans l’alvéole dentaire). Cela s’appelle “l’éruption” et elle se produit à la même vitesse que l’usure. De cette manière, la même quantité de dent reste visible dans la cavité buccale (couronne visible ou couronne clinique).

Particularités anatomiques du cheval La largeur de la mâchoire supérieure du cheval, 30% plus importante que la mâchoire inférieure et la courbure imprimée à la table dentaire entrainent une usure spécifique des dents, du côté de la joue pour les dents supérieures et du côté de la langue pour les dents inférieures.

À l’âge de 25 – 30 ans, les dents de votre cheval sont presqu’usées. Ce processus n’est possible que parce qu’une grande partie de la couronne de la dent du cheval est cachée dans l‘alvéole dentaire (couronne de rechange ou couronne de réserve) et que les molaires d’un jeune cheval mesurent environ 10 cm de long.

Cela implique qu’à l’âge de 25 à 30 ans, les molaires sont presque usées et la racine est atteinte. Manger du fourrage normal devient alors très difficile, voire impossible pour certains chevaux séniors !

– Cément : c’est la couche la plus externe de la dent qui protège l’émail. Le ligament qui maintient la dent dans l’alvéole dentaire est attaché au cément. Les molaires supérieures ont également deux coupelles centrales en cément bordées d’émail : c’est l’endroit où les caries peuvent facilement se développer.

– Émail : il s’agit d’une matière vitreuse très dure.

L’émail présente un motif irrégulier afin d’obtenir la plus grande surface possible sur la surface de mastication. Cela garantit que le matériel végétal peut être finement broyé.

– Dentine : la dentine est située au centre de la dent et entoure la pulpe dentaire (nerf de la dent). La dentine secondaire devient brune sous l’influence des pigments de l’herbe.

Courbure et usure des dents. Dentisterie équine Tilman Simon

Des pathologies « âge dépendantes »

Les chevaux ont des dents hypsodontes: une couronne longue (visible + réserve) et une racine courte.

Couronne clinique

Couronne de réserve

Racine

Structure de la dent

Finite element analysis in 3-D models of equine cheek teeth V. Cordes a, M. Gardemin b, M. Lüpke b, H. Seifert b, L. Borchers c, C. Staszyk a,d

Le cheval de sport belge

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Mars/Avril 2021

En conclusion, les pathologies dentaires sont intimement liées à l’âge du cheval et à l’évolution de ses dents au fil du temps. Elles sont aussi en étroite relation avec les structures atteintes. Il faut donc en tenir compte lors de l’examen de la bouche du cheval. Cela aura non seulement une influence sur le diagnostic des différentes maladies mais également sur le traitement de celles-ci.

On peut distinguer trois catégories d’âge : le jeune (de 0 à 5 ans), l’adulte (de 5 à 17 ans) et les séniors (plus de 17 ans). Dans la première catégorie, les pathologies liées au développement et à l’éruption des dents ainsi que celles liées au développement crânio-faciale sont les plus fréquentes. Dans la deuxième catégorie, ce sont les pathologies liées au défaut d’occlusion, à l’usure ou au vieillissement prématuré des dents. Dans la troisième, outre l’ensemble des pathologies rencontrées dans les deux précédentes catégories, on trouvera également des pathologies spécifiques au cheval âgé tel que le syndrome d’hypercémentation, les diastèmes séniles (espace entre les dents) ou encore certaines tumeurs.

Ces pathologies feront l’objet de prochains articles dans votre revue.

abrice Bodeüs F Dr. Med. Vet. (ULiège) Certified in Equine Dentistry (ULiège) Advanced Equine Dentistry Centre Vétérinaire des Templiers

Un nouvel axe de travail prioritaire pour le Studbook SBS :

40 juments récemment labellisées « Obstacle »

L

es labels «E.O.» (Elite obstacle), «R.O.+» (Recommandée Obstacle à titre individuel) et «R.O.» (Recommandée Obstacle) sont décernés par le Studbook SBS aux meilleures juments et/ou pouliches inscrites à la naissance au SBS, ou enregistrées à l’occasion de l’inscription au SBS d’un de leurs produits, sur base de leurs performances propres ou des performances de leur mère, de leur(s) produit(s) et/ou de leurs collatéraux. Vous trouverez plus d’informations sur ces labels sur notre site https:// www.sbsnet.be/fr/labels-obstacle Au vu des résultats sportifs de certaines jument SBS en novembre, décembre

van Schuttershof x Paladin des Ifs) (naisseur : Fokkerij by Cartoflex 9050 Gentbrugge) ;

et janvier, le Studbook SBS a décidé de décerner le label « Elite Obstacle » (E.O.) aux juments suivantes, ayant obtenu au minimum deux classements en épreuves officielles 1.40m :

• EVER D’HOOGPOORT (Clinton x Nabab de Rêve) (naisseur : Patrick Dalle 1730 Asse) ;

• ENERGIE DE LA HART (Kashmir van Schuttershof x Nonstop) (naisseur : feu Christian Maus 6700 Arlon) ;

• FAYENKA SITTE (Tinka’s Boy x Lord Z) (naisseur : Daniel Boudrenghien 7904 Pipaix) ;

• GELICE DE FREMIS (Zirocco Blue x Ogano Sitte) (naisseur : Xavier Monnier 7750 Mont de l’Enclus) ;

• G’MAJO VAN DE CALOO MEERSCHEN (Ugano Sitte x Vigo d’Arsouilles) (naisseur : Jef De Voghel 1755 Gooik);

• CALIA GIGUELLERIE (Radco d’Houtveld x Kebah) (naisseur : Dr Pierre Paindaveine 5640 Maison St-Gérard) ; • ALISON

BY

CARTOFLEX

• FAVORITA DE MUZE (Bamako de Muze x Shindler de Muze) (naisseur : Joris De Brabander 9100 Saint-Nicolas).

(Kashmir

LABELS Notre Studbook a également décerné le label « Recommandé Obstacle à titre individuel » (R.O.+) aux juments ci-dessous, ayant obtenu au minimum deux classements en épreuves officielles 1.30m : • HOTAOWA DE LA TOURELLE (Centurio 22 x Der Senaat 111) (naisseur : Yves Léger 7506 Willemeau) ; • HONEY POPS VAN DE ZUUTHOEVE (Thunder van de Zuuthoeve x Conan Z) (naisseur: Conny Vets 2500 Lier) ; • EAU SAUVAGE-D.B. (Belitys de la Demi-Lune x Cassini-I) (propriétaire : Jean-Philippe Mouthoy FR 91670 Angerville) ; • DIABLESSE D’EVE PL (Vigo d’Arsouilles x Final Shot) (naisseur : Philippe Le Jeune 8690 Alveringem) ; • FALABELLA DES MONTAS (Cosinhus x Versace van de Ruitershoeve) (naisseur : Claudine Damoiseaux-Verstraeten 5580 Lavaux-Ste-Anne) ; • FANY DE LA VAULX (Malito de Rêves x Orlando) (naisseur : Pascal Lefort 5580 Jemelle) ; • HAPPY GIRL (Farfelu de Muze x Darco) (naisseur : Kasseien Vanstraelen 3500 Hasselt) ; • COME LOVE EPONA-B (Cardento x Nabad de Rêve) (naisseur : Luc Goethals 8510 Marke) ; • FALCOME DE LA HAIE (Calvaro x Cesar des Fontenis) (naisseur : Nicolas Soens 7740 Warcoing); • CATCH ME DES FLACHES (Radco d’Houtveld x Baloubet du Rouet) (naisseur : Ines Aoufi 6280 Gerpinnes) ; • ODE (Major de la Cour x Pastrocio) (propriétaire : Sébastien Havel 1390 Grez-Doiceau) ; • HAPPY MELODY DE LA DEFLIERE (Button Sitte x Adieu-Z) (naisseur : feu Charles Rolland 7912 Saint-Sauveur) ; • FIRST LADY D’ASSESSE (Tam Tam Hero x Kannan) (naisseur: Pascal Riquette 5330 Sart-Bernard) ; • VAYA TER WULVERDREVE (Apollo van het Lindebos x Sharpset XX) (naisseur : Willy Keirsebilck 8691 Beveren).

Par ailleurs, le label Recommandé Obstacle (R.O.) a été attribué à la jument ETILE OF COLOURS (Querlybet Hero x Eros Platiere) (propriétaire: Stefan Maelstaf 6150 Anderlues) pour les performances de son produit Hetman Of Colors. Celles du talentueux Diamant des Biez ont permis de labelliser sa mère, SYMPHONIE DES BIEZ (Ogano Sitte x Forever) (naisseurs : Jean-François Dumont et Didier Duquesne 7608 Peruwelz) et 5 juments de sa production, ainsi que TORNADE DES BIEZ (Ogano Sitte x Foerever) et 4 juments de sa production. IMAGINE DE VILLEE (née chez Xavier Hanneton 6533 Biercée) a également reçu le label R.O. sur base des résultats de sa mère Anabelle Hero Z. Ceux d’Atlantic du Seigneur permettent d’attribuer le label R.O. à sa mère, Atlanta Sitte Z et à 4 juments issues de celle-ci, dont IZZARA SITTE et JET RUN SITTE (propriétaire : Benjamin Bodson 6700 Arlon).

Félicitations aux naisseurs, aux éleveurs et aux propriétaires de ces juments ainsi valorisées ! N’hésitez pas à nous interpeller si l’un de vos produits mérite un label SBS et à introduire votre demande sur https://www.sbsnet.be/ fr/demande-de-label

.R. C Le cheval de sport belge

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Mars/Avril 2021

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Stoeterij de Nayakker Haras du Nayakker Pictures © Holsteiner Verband/ Janne Bugtrup

SINCE 1994

Signal fort du Holsteiner Verband : Vigado met tout le monde d’accord Fokken en africhten van dressuurpaarden Elevage et entraînement des chevaux de dressage Ruiter en lesgever - Cavalier et instructeur: Nick Van Laer

JLT ’92 nv Bosstraat 36 1980 Zemst

Contact Jean Van Laer +32(0)475 45 22 64 Delphine Van Steen +32(0)470 84 07 92

www.nayakker.be

jean.van.laer@telenet.be

Le cheval de sport belge

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Le fils de Vigo d’Arsouilles aura enthousiasmé non seulement le jury de l’expertise des étalons à Neumünster, mais également le public et les nombreux éleveurs du territoire allemand, où il travaillera pour le compte du Holsteiner Verband.

V

@stoeterijdenayakker

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igado, le champion de l’expertise des étalons du Holstein (début novembre 2020) est né par Vigo d’Arsouilles hors de la jument Goya par Quo Vados I, un Westphalien ayant Quidam de Revel comme père. La jument appartient à la très précieuse souche 776 Holstein de la famille Witt. Le choix du jury s’est porté cette année sur un fils d’un étalon belge, alezan en plus, dans le royaume des

JASCO DU BOURBECQ

Vice champion de Wallonie en Modèle et allures et classé 11eme du saut en liberté à Ghlin à 2 ans, JASCO du Bourbecq sera approuvé lors du Selection Show 2018 à 3 ans.

A 4 ans, sous la selle de Bertrand Genin, il réalisera 5 parcours sans faute sur 5 et se classera 1ex-aequo de la Pavo-Cup Hengstencompetitie.

BALOU DU ROUET x ORLANDO

JASCO du Bourbecq est un étalon avec du sang, du respect, de la souplesse et un très beau modèle.

Étalon SBS | Bai foncé | 1m68 | 2015 Conditions de saillie

BALOU DU ROUET

GEORGIA

TOPALINE DE MAI (RO) (LS)

ORLANDO JOPALINE DE MAI

JASCO du Bourbecq

GALOUBET A

Sa grand-mère : JOPALINE de Mai, gagnante du saut en liberté à Ghlin et à Malines à 2 ans, Vice championne d’Europe à Agribex, gagnante du cycle national à 4 ans et 3eme du cycle national à 5 ans. Gagnante au championnat du monde inter stud-book à Lanaken avec le SBS à 5 ans avec Patrick Mc Entee en 1998.

MESANGE DU ROUET CONTINUE GEORGETTE-2 HEARTBREAKER NEFISTA VAN DE RUTTERSHOEVE BILLY DU LYS SYMPHONIE DE MAI

© Paardenfototgraaf

Dr Benoit DEVILLERS

ECLAT du Bourbecq

Chaussée de Mons 83 7090 BRAINE-LE-COMTE BELGIQUE +32 67 78 06 08 +32 475 95 42 56 benoitdevillers@skynet.be

(EX.GUCCI / GUCCIO) HORS LA LOI II x HEARTBREAKER x CARTHAGO

QUICK STAR x CANTUS x AUDI’S JIKKE (CONCORDE)

CORNET OBOLENSKY x ACOBAT I x CANTUS

ARS VIVENDI x PILOT x GOLDLACK I

VIGADO VIGO D’ARSOUILLES X QUO VADOS I

Le Champion de l’expertise des étalons 2020 du Holsteiner Verband: Vigado (Vigo d’Arsouilles x Quo Vados I)

gris Cassini, Corrado et Carthago, où un manque de diversité génétique avait fini par s’installer. Un signal fort donc avec cette expertise, qui symbolise le virage international pris par ce studbook depuis quelques années. Le Holstein a effectivement opté pour des étalons étrangers de grande qualité pour diversifier ses excellentes lignées maternelles.

Vigado confirma ses qualités dès le départ et se fit surtout remarquer par son modèle, ses allures et son talent à l’obstacle, déclara le Dr. Thomas Nissen, responsable de l’élevage au sein du Holsteiner Verband, après l’expertise. Sa souche maternelle, certes Holstein, mais imprégnée également de sang “étranger” par Quidam de Revel, était un atout supplémentaire pour le jury d’expertise, qui le désigna comme champion incontestable de cette édition 2020.

Par son fils Vigado, Vigo d’Arsouilles y est désormais reconnu comme un des grands géniteurs modernes de notre temps. En Holstein, il rejoint ainsi Diamant de Semilly, Cornet Obolensky et Diarado, faisant également partie du renouveau choisi par le studbook.

Encore du sang belge en Holstein avec également l’admission de l’étalon On The Rocks par Ogano, un fils d’Ogano Sitte.

P.B.

Le cheval de sport belge

SCAN ME

Sa mère TOPALINE de Mai (RO-LS) a également produit ECLAT du Bourbecq (Baloubet du Rouet), Champion de Wallonie à Ghlin en saut en liberté à 2 ans et 7eme à Malines. ECLAT du Bourbecq, niveau 1,55m, a rejoint les écuries de Jan Tops à 5 ans et concourt depuis sous la selle d’Alberto Zorzi.

100 €/HTVA de frais techniques à la réservation et 650 €/HTVA à la jument pleine au 1er octobre BALOUBET DU ROUET

VIDEO

A 5 ans, il se classera à nouveau 1 ex-aequo de la Pavo-Cup Hengstencompetitie.

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© GRANDPRIX

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Choisissez une lignée de performeurs © GRANDPRIX

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La précocité chez le cheval de sport

BILLET D’HUMEUR

On observe dans le cyclisme une émergence de coureurs très jeunes qui chamboulent la hiérarchie mondiale bien installée. Il en est de même pour le saut d’obstacles : le niveau de difficulté est de plus en plus exigeant et les chevaux de plus en plus précoces. L’éleveur Daniel Boudrenghien analyse cette évolution pour le SBS et pose les questions que tout éleveur se pose aujourd’hui…

E

n cette année 2020 perturbée par le coronavirus, les afficionados du sport cycliste ont cependant connu une saison inoubliable. Tant aux Tours de France, d’Italie et d’Espagne que dans les grandes classiques, le spectacle et la jeunesse furent au rendez-vous, rendant la saison passionnante. Ce qui fait la grande différence avec les saisons précédentes c’est l’émergence de coureurs très jeunes qui ont chamboulé la hiérarchie mondiale bien installée. Les Pogacar, Hirschi, Evenepoel et quelques autres, à l’âge de 20 ans, ont atomisé le peloton, ce qui ne s’était jamais vu.

Les spécialistes de la discipline n’attribuent pas cela au hasard mais à un meilleur suivi des jeunes talents dans tous les secteurs : suivi médical, techniques d’entraînement, conseils de carrière, préparation psychologique, … En bref, le monde du cyclisme est en train de changer. Et l’on observe que tous les autres

la maîtrise de l’extraordinaire chef de piste, Eugène Mathy.

sports connaissent la même tendance.

Rassurez-vous, vous ne vous êtes pas trompé de rubrique et nous en revenons au monde du cheval de sport. Car il n’en est pas autrement dans le saut d’obstacles.

Soit dit en passant, le Championnat 2020 organisé à la hâte à Lier pour les 4 et 5 ans fut, de l’avis de tous, un échec total.

Les parcours étaient beaucoup trop hauts, trop larges et pénibles pour les chevaux. Si la première épreuve (trop difficile) pouvait encore se concevoir afin de «faire le ménage» d’emblée, la seconde, aussi difficile, était une hérésie et seuls 19 couples sur plus de 200 ont réalisé le double sans faute ! Pour éviter une finale ridicule à 19 partants, il a fallu repêcher les « 4 points » qui de toute façon n’avaient plus aucune chance pour le titre. Dans l’absolu, le chef de piste a construit des parcours techniquement parfaits mais pas du tout adaptés à des jeunes chevaux. Cela me ramène à la question que je pose chaque année : quid du Championnat quand Eugène Mathy prendra sa retraite ?

Des parcours d’obstacles toujours plus exigeants Lorsque l’on observe les Championnats du Monde des Jeunes Chevaux à Lanaken, on se trouve sur une autre planète : les meilleurs chevaux de tous les pays d’Europe sont là, montés par les meilleurs pilotes, entraînés de la meilleure façon. Les parcours sont hauts, larges, délicats et le temps imparti est très court ; il faut donc galoper à un très haut tempo, ce qui constitue une grande évolution de notre sport depuis quelques années. Et malgré ces difficultés le nombre de sans-fautes est très important, ce qui en dit long sur l’évolution de l’élevage en quelques années.

J’invite tous les éleveurs à faire à pied la reconnaissance de ces parcours afin de savoir de quoi on parle...

Trop de spectacle tue le spectacle...

Mais tout cela nous a éloignés du sujet visé. Notre sport connaît une évolution stratosphérique : plus vite, plus haut, plus large, plus tôt !

Idem pour notre Championnat de Belgique des Jeunes Chevaux.

Le niveau des épreuves y est fort relevé mais très fair-play pour les chevaux grâce à

Les épreuves des championnats et des derniers cycles classiques sont des mini-grands prix 5*.

A tout niveau, l’évolution de notre sport est très rapide. Malheur à l’éleveur qui ne s’en rend pas compte car il est condamné à l’échec. Comme dans les courses, il faut aujourd’hui produire précoce et … automatique.

J’entends par là des chevaux faciles à monter, dotés d’un excellent équilibre naturel et d’un recul face à la barre lui aussi naturel : en résumé des chevaux qui demandent moins de dressage.

Un bon gros sauteur doté d’une bonne technique et de bons moyens mais lent dans l’exécution, ne trouve plus de client aujourd’hui car il ne correspond plus à la compétition moderne. Il y a dix ans, on appelait cela “un crack”.

La référence en clôtures équestres, champêtres et forestières

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Le cheval de sport belge

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Mars/Avril 2021

Il y a aussi peu de place dans le commerce actuel pour des chevaux compliqués qui demandent beaucoup de travail. Le cavalier final des très bons chevaux est actuellement le plus souvent un « amateur éclairé » qui ne possède pas forcément le bagage technique des grands cavaliers. C’est la tendance du marché et les producteurs doivent s’adapter au marché, c’est une règle du commerce et notre secteur n’y échappe pas.

Même chez un très jeune cheval, les clients demandent une vraie intelligence de l’obstacle, de la rapidité au sol et de l’explosivité ; à cela s’ajoute une très bonne « montabilité ».

Il n’y a rien à faire, nous vivons l’époque du spectacle et du show-business, et les clients demandent du spectacle et encore plus de spectacle. Est-ce trop ?

Oui, dans l’absolu mais nous n’avons pas le choix. Même si cela ne m’enchante pas, nous devons nous y adapter et produire des chevaux spectaculaires et précoces.

La gageure de l’éleveur C’est une grande misère de constater que de très nombreux clients snobent un très bon cheval qui saute à la perfection mais sans grand spectacle, et s’affolent sur un cheval trop spectaculaire qui saute « accroché » au-dessus des barres.

Là aussi, il est grand temps d’éduquer les gens de cheval à la véritable connaissance des sauteurs afin d’éviter cette course au « toujours plus de spectacle », car cela va à l’encontre de la vraie performance. Trop de spectacle tue le spectacle !

Combien de fois a-t-on négligé de très bons chevaux alors qu’ils étaient jeunes sous prétexte qu’ils sautaient trop « à l’économie » et soi-disant manquaient de moyens pour les grandes choses ?

Parfois on les retrouve quelques années plus tard très compétitifs au plus haut niveau : Hickstead et Hello Sanctos en sont les meilleurs exemples.

Voilà donc, chers amis éleveurs, la gageure de l’éleveur moderne: élever un cheval précoce, vite prêt pour la compétition, réactif au sol avec un rappel rapide du jarret TOUT EN CONSERVANT ASSEZ DE MASSE. L’éleveur vend jeune, il doit donc produire un cheval qui donne envie quand il est jeune, ce qui n’empêche pas évidemment qu’il soit aussi très bon plus tard...

Dernière précision : on parle ici de chevaux légers dans l’utilisation, à ne pas confondre avec légers dans la morphologie.

D aniel Boudrenghien

ELEVAGE

Que faire au printemps pour l’entretien de vos prairies ?

Tout au long de l’année, les prairies où paissent des chevaux subissent des contraintes et des agressions (sécheresse, humidité excessive, piétinement, surpâturage…) dont il est nécessaire de corriger une partie des effets par son entretien. En quoi consiste cet entretien ?

Que faire à la sortie de l’hiver et au début du printemps ? Nous avons demandé les conseils de l’ASBL Fourrages Mieux, spécialisée dans la gestion des prairies et des fourrages.

E

ntretenir sa prairie permettra d’obtenir au printemps suivant une herbe de qualité et surtout de préserver la longévité du couvert. Au contraire, le manque d’entretien sera à la base de nombreux problèmes, dont entre autres la diminution de la qualité de la flore et l’augmentation des vides et des adventices indésirables. Herser, sursemer, éliminer les mauvaises herbes, faucher les refus : la liste des opérations susceptibles d’être réalisées sur prairie est longue ! Voici deux opérations recommandées en sortie d’hiver ou en début

de printemps : le hersage et l’élimination des plantules d’érable sycomore.

lement des crottins entraîne la dispersion des larves parasites contenues dans ceux-ci. Cette pratique est donc déconseillée dans le cas d’animaux sensibles (chevaux non vermifugés ou poulains).

En prérequis, il faut toujours avoir à l’esprit que, lors du travail de la prairie par un outil traîné (par exemple une herse), deux conditions essentielles doivent être respectées : la prairie doit être rasée (herbe à 5-6 cm), il faut agir avant la pousse ou la repousse ; les conditions climatiques doivent être favorables, c’est-à-dire suffisamment humides, il faut à tout prix éviter le travail par vent du nord ou de l’est et par temps de gel !

Associé à un sursemis de bonnes graminées/légumineuses prairiales, le hersage permet de préparer le lit de semence du sursemis et de favoriser les graminées (ray-grass, houlque, pâturin, etc.), par rapport à une flore à faible valeur nutritive (renoncules, plantain, pâquerettes, pissenlits…). Un sursemis est conseillé dès que la proportion de sol nu dépasse 10% du couvert de la prairie.

A noter que le sursemis de printemps

Herse et sursemis

dépend fortement des conditions climatiques et ne réussit pas toujours. Les mousses, quant à elles, ne sont que partiellement arrachées au hersage.

Leur élimination nécessite souvent une adaptation de la gestion (chaulage, pâturage, fertilisation).

Les problèmes de compaction et de tassement des sols sont fréquents dans les prairies à chevaux. Contrairement à certaines idées reçues, le hersage ne permet ni d’aérer le sol des prairies, ni de résoudre leur problème de tassement.

Seul un travail profond du sol, suivi d’un resemis total de la prairie, permet l’aération des sols compactés.

La fauche d’élimination des plantules d’érable sycomore

Fauche précoce

Une plantule d’érable sycomore avec ses cotyledons et sa première paire de feuilles

U

Le hersage

L

e hersage peut se faire avec différents matériels ayant différents niveaux d’efficacité et une agressivité plus au moins forte sur le couvert de la prairie.

Tout dépend de l’effet recherché. Un hersage très agressif doit toujours être suivi d’un sursemis, pour éviter l’apparition de vides et leur colonisation par des adventices indésirables. Réalisé

ne maladie émergente est associée au pâturage des équidés : la myopathie atypique. Elle est due à l’ingestion de graines ou de plantules d’érable sycomore, respectivement en automne et au printemps. Pour prévenir la maladie au printemps, on peut éliminer les plantules d’érables sycomore au moyen de fauches précoces.

en fin d’hiver, le hersage permet entre autres de niveler le sol de la prairie et d’étaler les crottins ou les taupinières.

Dans les parcelles fauchées, il est conseillé pour éviter le salissement du fourrage à la récolte.

Dans les parcelles pâturées, le hersage ne peut être réalisé que si les chevaux sont correctement vermifugés ! L’éta-

Une fauche très précoce peut se faire sur herbe courte (environ 5 cm), quand les plantules viennent d’émerger et ont deux cotylédons (début avril). Dans ce cas plusieurs passages de la faucheuse « à rebrousse-poil » sont nécessaires pour bien couper toutes les plantules.

La fauche est laissée à décomposer sur la prairie. Les équidés peuvent être remis en prairie deux semaines plus tard, le temps que la fauche se décompose.

Une fauche précoce, sur herbe un peu plus haute (plus ou moins 10 cm), permet de couper les plantules quand elles

Herse étrille Koekerling

Le cheval de sport belge

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ont deux cotylédons, voire une paire de feuilles (fin avril). Un seul passage de la faucheuse est nécessaire car l’herbe maintient les plantules. La fauche doit être exportée de la prairie et comme elle contient du matériel toxique, elle ne peut pas être donnée à des équidés. Les chevaux peuvent être remis en prairie deux semaines plus tard, le temps que la tige des plantules se décompose.

Quelle que soit la fauche choisie, il faut toujours inspecter sa pâture avant de remettre les équidés en prairie. Des plantules peuvent échapper à la fauche et survivre à cause de reliefs localisés, comme des traces de pneus par exemple.

Informations : Fourrages Mieux ASBL, Rue du Carmel 1 à B-6900 Marloie www.fourragesmieux.be

Dégâts occasionnés par des sangliers

Picture ©Denis Procureur

Pictures ©Fourrages Mieux

Fauche très précoce

TEMOIGNAGES

J

« ’ai pris l’option de faire un élevage relativement extensif. Je suis en faible charge à l’hectare et actuellement, j’ai 1 ha et demi par cheval adulte. Je dois garder une prairie productive car mes chevaux ne sont nourris qu’à l’herbe et au foin, je n’achète pas d’aliments ni de compléments (excepté des pierres à sel). Et je n’utilise ni herbicides, ni pesticides ni engrais chimique. La flore est composée d’une douzaine d’espèces présentes, ce qui donne une alimentation variée et équilibrée. Mon objectif est l’autonomie alimentaire : mes prairies ont une vocation alimentaire, mes juments et poulains vivent à l’extérieur toute l’année en un seul lot. L’hiver, ils reçoivent à volonté le foin issu de mes prairies. »

©MR

« Je me limite volontairement à maximum quatre poulinières afin de garder cette autonomie. Je dispose de 4 ha et demi de prairies à la fois pâturées et fauchées, l’alternance fauche/pâture me permettant de limiter et gérer les refus. Une prairie plus éloignée de 2 ha est uniquement fauchée :

Denis Procureur et le SBS CELTILL DU SELEC (Sherman-Sitte x Ogano Sitte) qui a tourné en CSI sur 1.45m

Selec-Horse : l’autonomie alimentaire et le mouvement

Denis Procureur est agronome et travaille en Recherche et Développement pour la Région Wallonne. Spécialisé dans le milieu équin, il organise régulièrement des conférences sur les prairies mais c’est à titre privé, en tant qu’éleveur à titre complémentaire (Elevage Selec-Horse à SommeLeuze), qu’il nous apporte ici son témoignage sur sa façon de rénover ses prairies au printemps.

elle permet de sécuriser les stocks hivernaux en parant aux sécheresses devenues récurrentes. Cette prairie a subi de gros dégâts de sangliers cet hiver et j’envisage une rénovation intégrale avec des espèces plus résistantes à la sécheresse, probablement un mélange dactyle, fétuque élevée et luzerne. »

matériel adéquat. Il utilise un engin combiné associant une herse avec barre ébouseuse, un semoir et un rouleau à disques crantés qui épouse les inégalités du terrain. La réussite du sursemis tient au fait de le faire au bon moment et dans de bonnes conditions. La prairie doit être portante pour le tracteur et suffisamment ressuyée (il ne faut pas d’eau stagnante de surface). Le facteur essentiel est la météo durant les quelques semaines suivantes. Il faut attendre que le risque de gelée soit faible et que les températures aient une tendance à la hausse (entre début et mi-avril) et, ce qui est de plus en plus délicat, il ne faut pas de sécheresse (pendant mais surtout après). Le sursemis est pour moi une méthode impérative. Elle consiste à semer sur une prairie déjà en place, on comble les vides avec des espèces relativement agressives, c’est-à-dire qui vont pousser très vite. On sème du ray-glass anglais ou italien. »

« L’accès toute l’année aux prairies impose de rénover celles-ci au printemps car le piétinement occasionne des dégâts. Je maintiens cet accès pour le bien-être des chevaux afin de combler leurs besoins de mouvement et de contacts sociaux. De plus, la rénovation des prés par sursemis est moins onéreuse que de garder les chevaux au box durant tout l’hiver. » « La nature ayant horreur du vide, elle remplit souvent les vides occasionnés par les sangliers ou par les chevaux, par des plantes indésirables (orties, rumex et chardons). Je pratique le sursemis avec un entrepreneur agricole qui dispose du

“Mon élevage est lié au sol. Je me suis fixé un nombre de chevaux à l’hectare et je ne le

dépasse pas car je sortirais de mon système.

La prairie comble les besoins alimentaires de mes chevaux et je produis des fourrages complets en termes de fibres, d’énergie, de vitamines ou de minéraux. Chez moi, tout est basé sur la prairie et le mouvement. Le cheval est un animal herbivore, grégaire, itinérant et fuyant, je suis donc partisan des grandes parcelles. Je fais analyser mes fourrages, et surtout, je parcours beaucoup mes prairies, je les observe…».

C h. Rasir

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©DP

Comment gèrent-ils leurs prairies ?

Les pouliches de Denis Procureur vivent au pré toute l’année

Elevage de Longchamps : la bonne terre de Hesbaye ! « O

Michel Rigo et NO WAY DE LONGCHAMPS (Gangster de Longchamps x Verdi), championne de Belgique à Gesves en 2020 et championne à Libramont

utre les 70 ha de cultures qui s’étendent devant la ferme, 5 ha sont consacrés aux chevaux de notre élevage et 4 ha sont à la disposition des chevaux de propriétaire, en pension. Au total, 60 chevaux occupent nos installations.

« Nous arrêtons les pâturages tôt, fin octobre, le 1er novembre au plus tard. C’est fort important, même si on laisse deux prairies à disposition des chevaux toute l’année. En novembre, une fois le pâturage terminé, on passe avec la herse et on étale un compost ou un fumier que l’on va bien laisser se décomposer, pour recharger les prairies en humus. On laisse passer l’hiver et on lâche les chevaux pas trop tôt, jamais trop tôt, normalement pas avant le 1er mai, le 15 avril au plus tôt, en fonction de la météo et de la quantité d’herbe qui pousse.

Au printemps je ressème, je pratique le sursemis dans les deux seules prairies qui sont abîmées, et on les laisse reposer le temps qu’elles redémarrent. »

Michel Rigo est à la fois éleveur et agriculteur, à Waremme. Chaque année voit naître de nouveaux poulains qui confirment la qualité des souches de son élevage. Interrogé sur sa façon d’entretenir ses prairies au printemps, il nous répond de façon très pragmatique.

« L’année passée a été particulière, avec la sècheresse il n’y avait plus d’herbe, on devait tout le temps donner à manger aux chevaux, c’était une catastrophe, les chevaux ont été jusqu’à manger les racines.

Du coup j’ai fait un sursemis en octobre, j’ai ressemé partout. Après il y a eu de la pluie, c’était l’idéal, c’est bien ressorti. J’espère que le printemps sera prometteur. On va faire une première récolte pour faucher ce que l’on aura de trop car à mon avis, ça va très bien donner, et après on lâchera les chevaux ». « Généralement à chaque printemps, j’utilise un bon complexe, un engrais complet, pour éveil de végétation. Et tous les trois ans, je mets de la chaux vive.

De par notre localisation, nous avons la chance d’avoir ici de très bonnes prairies, non forcées, c’est une région avec une très bonne terre de culture, celle de la Hesbaye ! » C h. Rasir

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Mars/Avril 2021

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NOS AMBASSADEURS

De Saint-Vith au Canada, en passant par la Floride !

Dans notre magazine de septembre 2020, nous avions dressé le portrait de HAPPY MELODY DE LA DEFLIERE (Button Sitte x Adieu-Z) en interrogeant sa cavalière et propriétaire Pascale Haep, à Saint-Vith, et son naisseur, feu Charles Rolland.

La cavalière germanophone avait acheté Happy Melody à Daniel Boudrenghien en 2017 et a remporté durant l’été 2020 deux épreuves à Opglabbeek, sur 1.40m et 1.35m. Mais peu après notre interview, en octobre 2020, Pascale Haep a cédé sa jument SBS de 7 ans à Sabrina Lefebvre, domiciliée au Québec, et le nouveau duo s’est déjà illustré début 2021 à Wellington en Floride. La cavalière et sa nouvelle monture se sont notamment classées 3ème sur 1.35m lors de la finale du ESP Holiday.

N

ouvelle propriétaire et cavalière de Happy Melody de la Deflière, Sabrina ai161157860717_Pub_Hippo_A4_2021_LIGGEND.pdf Lefebvre nous raconte comment elle a fait l’acquisition de cette jument SBS.

©Sportfot

HAPPY MELODY DE LA DEFLIERE (Button Sitte x Adieu-Z) et Sabrina Lefebvre lors de la finale du ESP Holiday de Wellington, début janvier 2021

HAPPY MELODY DE LA DEFLIERE BUTTON SITTE X ADIEU-Z

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aux États-Unis. J’essaie le plus possible de la garder dans un programme similaire à celui qu’elle avait avec son ancienne propriétaire. Elle a la même moulée (NDLR: composition du repas), le même mors et la même routine d’entraînement que lorsqu’elle était en Belgique. Pascale a fait un travail extraordinaire avec cette jument et je suis reconnaissante de l’avoir dans mon écurie. »

« J’étais à la recherche d’un nouveau cheval.

Je suis allée en Belgique, en Hollande, en Angleterre et en Allemagne au début du mois de septembre 2020, avec mon père, à la recherche d’un cheval entre 7 et 10 ans pour éventuellement sauter les classes de jeunes cavaliers U25 (1.40-1.45m). Lors de mon premier essai, j’ai adoré Happy Melody. Elle était très simple, volontaire et respectueuse. De plus, elle semblait avoir un bon mental, ce qui est primordial pour moi. Mon père, mon entraîneur et moi avons aussi adoré le fait qu’elle saute toujours avec la même excellente technique, même si la distance est courte ou longue.

Emil Hendrix de Stal Hendrix avait repéré Happy 25/01/21 Melody 13:43 pour nous. Elle appartenait à Pascale Haep. Pascale m’a beaucoup aidée pour que j’accueille au mieux Happy

Happy Melody n’a donc pas quitté Saint-Vith pour le Canada mais bien pour la Floride car sa nouvelle propriétaire et cavalière est basée à Ste-Anne-DesPlaines, au Québec, pendant l’été (d’avril à novembre) puis à Wellington durant l’hiver (de novembre à avril). « Avec la situation mondiale actuelle, nous avons décidé d’aller directement en octobre 2020

à Wellington afin de pouvoir m’entraîner et participer à des compétitions. Happy Melody a donc pris l’avion directement pour Miami et m’a rejointe là-bas pour 14 jours de quarantaine dans une écurie spéciale où je pouvais aller m’occuper d’elle tous les jours ». On imaginait la jument belge découvrir les rudes hivers canadiens : que du contraire, c’est le soleil de Floride qui l’attendait… « Il faisait extrêmement chaud en octobre à Wellington et Happy était fatiguée, avec la chaleur et le vol d’avion.

Nous lui avons donc donné quelques jours de repos à son arrivée afin qu’elle puisse s’adapter. Tranquillement, je l’ai longée, mise au marcheur, je l’ai faite brouter en main et je l’ai montée. Elle s’est rapidement adaptée. » Sabrina Lefebvre poursuit : « J’ai fait quelques sessions d’entraînement en concours. Happy est toujours très heureuse de concourir, ce que j’adore. Ensuite, nous avons décidé de l’engager dans les Medium 1.30-1.35m. Nous avons eu de bons résultats. Cette semaine elle est 10ème dans la 1.30m Ouverte et 3ème dans la classique Medium amateur 1.35m, en sautant double clear les deux fois. Je prends mon temps avec elle afin d’apprendre à mieux la connaître.

Elle est compétitive et elle adore concourir.

J’ai hâte de voir ce que le futur nous réserve ! À court terme, j’aimerais pouvoir sauter 1.40m pendant le circuit de Wellington. À long terme, j’aimerais qu’elle devienne mon cheval de tête pour sauter les épreuves de U25, Grand Prix National et High Amateur (1.45m). ».

Et la cavalière québécoise de conclure : « C’est mon premier cheval de sport belge et je l’adore ! ».

C h. Rasir Retrouvez le pedigree et le palmarès de Happy Melody de la Deflière sur https:// www.sbsnet.be/fr/chevaux/h54787

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Hippo Revue is bezig aan zijn 34ste jaargang als onafhankelijk Belgisch vakblad voor de paardensport. Hippo Revue brengt in woord en beeld uitgebreid in alle disciplines wat er in onze regio aan paardensport gebeurt. Ook algemene artikelen aangaande fokkerij, recht, milieuvergunningen, veeartsenij, boekbesprekingen,... informeren tal van lezers.

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Mars/Avril 2021

Le talent n’attend pas le nombre des années

BREXIT

© Dirk Caremans

NEWS FROM USA

Le transfert des chevaux entre l’Europe et le Royaume Uni : quels changements depuis le 1er janvier 2021 ?

Pictures ©D.R.

Le Royaume-Uni a quitté l’Union Européenne depuis le 1er février 2020 et la période de transition s’est terminée le 31 décembre 2020. Bien qu’il existe un accord commercial entre le Royaume-Uni et l’Union Européenne, de nombreux changements sont d’application pour le transfert des chevaux depuis ce 1er janvier 2021.

L-BEETHOVEN CH BALTA’CZAR X ROSENTHAL

L-BEETHOVEN CH lors de son inspection par le SBS en 2017

Aussi loin qu’elle se souvienne, Charlotte Simmons a toujours été à cheval. « J’avais 9 mois quand ma mère m’a posée sur un cheval pour la première fois.

C’est là que tout a commencé. À 2 ans, je passais mes journées à cheval, ma mère ne parvenait pas à m’en faire descendre. Plus tard, j’ai commencé le barrel race, mais, très vite, j’ai commencé à sauter ces barils au lieu de les contourner... ».

Rencontre avec Charlotte Simmons, éleveuse de chevaux SBS en Floride, et de son jeune et talentueux étalon L-BEETHOVEN CH (Balta’Czar x Rosenthal).

L

e 09 juillet 2017, L-BEETHOVEN CH a vu le jour chez Charlotte Simmons dans ses installations de New Port Richey, en Floride. « Nous avions un accord, Donna Belcher [Cypress Head Sport Horses] et moi, lorsque sa jument F-RIVA CH est arrivée chez Exquisite Sport Horses avec son poulain de l’époque K-BLISSFUL SURPRISE CH, alors âgé de 10 jours. Elle était pleine de l’étalon BALTA’CZAR. Si le poulain à naître s’avérait être un mâle, alors il resterait chez moi ». « Beethoven est donc né à la maison, où il évolue depuis. C’est un cheval merveilleux avec une personnalité exceptionnelle. Il est de nature gaie et est assez joueur. » Il est également doté d’un caractère

Charlotte Simmons et L-BEETHOVEN CH. À presque 4 ans, l’étalon prodige compte déjà un nombre impressionnant de victoires et de titres de champion en Hunter

remarquable que lui a sans aucun doute transmis son père, l’étalon Balta’Czar (Alla’Czar x Columbus), reconnu pour ses qualités techniques et pour son tempérament doux. Dès son plus jeune âge, Beethoven a pu démontrer ses capacités et ses aptitudes à se mouvoir.

En effet, alors qu’Il n’avait que de quelques mois lorsqu’il a été présenté à l’inspection organisée par le SBS en septembre 2017, sa prestation en liberté a impressionné les juges qui lui ont accordé un double A lors du modèle et allures, lui conférant ainsi le score le plus élevé de l’épreuve.

Tennessee et la Caroline du Sud, lors du concours de Fox Lea Farm, Floride.

La même année, il reçoit également le prix du meilleur cheval SBS lors du Hunter Breeding National Championship à Lexington, Virginie.

En 2020, après une saison de compétition riche en « rubans bleus » qui correspondent à la 1ère place des concours outre-Atlantique, L-BEETHOVEN CH termine une nouvelle fois en tête du classement du championnat Hunter Breeding de sa zone, raflant encore le titre de Grand Champion de l’année à seulement 3 ans, ainsi que la 3ème place au classement national dans la catégorie des 3 ans. La prochaine saison de concours sera une nouvelle aventure pour Beethoven, qui commence désormais le travail monté.

Ensemble, Charlotte Simmons et Beethoven se sont rapidement consacrés au Hunter, discipline très répandue aux États-Unis et qui gagne du terrain en Europe. Ces compétitions de Hunter ressemblent à s’y méprendre aux compétitions de saut d’obstacle, avec néanmoins une importante différence : ce n’est pas le chrono du couple cavalier/ cheval qui détermine son classement.

En effet, en Hunter, les juges ont une grille de notation comportant plusieurs points, à l’instar d’un protocole de dressage. Le couple doit pouvoir franchir les obstacles sans faire de barres, avec style et harmonie, le parcours doit sembler d’une fluidité et d’une facilité déconcertantes, soit le « mélange parfait » du dressage et de l’obstacle.

Pour l’éleveuse, garder entier ce jeune cheval plein de promesses semble une évidence. Il représente un bel atout pour son élevage Exquisite Sport Horses, spécialisé dans la vente et l’élevage de chevaux de sports belges issus des meilleures lignées maternelles et paternelles. Bien qu’il ne soit pas le seul, étant donné que son petit frère utérin OH SO EXQUISITE ES (Escudo I x Bridon Beale Street), fils du célèbre Escudo I, a déjà été qualifié de « meilleur poulain issu de paillettes congelées » par le distributeur Superior Equine Sires, Washington. Des souches très intéressantes pour la suite des aventures d’Exquisite Sport Horses et de leur élevage grandissant plus que prometteur !

En 2018, c’est dans cette discipline que le jeune prodige établit une nouvelle performance remarquable puisqu’il se voit attribuer le titre de Grand Champion de l’année de la zone 4, soit celle qui regroupe les états de l’Alabama, la Floride, la Géorgie, le Mississippi, le

Le cheval de sport belge

M organe Libotte

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Mars/Avril 2021

L

’entreprise de logistique EHS s’est spécialisée dans le transport et l’expédition des chevaux, en incluant toutes les exigences concernant les procédures légales. Début janvier 2021, elle a publié sur son site web une version actualisée des procédures d’importation et d’exportation pour les chevaux voyageant entre l’Union Europénne et le Royaume-Uni, suite à l’accord commercial conclu entre les parties. Avec ses partenaires au Royaume-Uni, l’entreprise a développé ce qu’elle appelle un « corridor équestre » entre ses installations en Flandre occidentale (à Zuyenkerque) et le sud de l’Angleterre, pour faciliter l’expédition des chevaux.

Très détaillé, le document « Horse movements between EU ans UK from 1st January 2021 » explique toutes les procédures que l’on doit respecter : passeports des chevaux, certificats d’enregistrement et d’élevage, microchip, vaccinations, tests sanguins, quarantaines, certificats de santé, inspections vétérinaires, etc.

Que ce soit pour aller du Royaume Uni vers un pays membre de l’Union Européenne, ou de l’UE vers l’UK. Qu’il s’agisse d’une exportation temporaire (par exemple pour des raisons de compétition ou d’élevage et de reproduction) ou pour une exportation permanente (plus de 90 jours). « Horse movements between EU ans UK from 1st January 2021 » est téléchargeable sur https://ehs.be/ userfiles/file/nieuws/210104-HorseMovements-EU-and-UK-as-from-1Jan-2021-v3.pdf Informations complémentaires : EHS (European Horse Services), 11 Oostendse Steenweg 8377 Meetkerke. T. 050/62.62.47 – info@ ehs.be – www.ehs.be

CARTE DE VISITE Galopeur de Réville fait sensation à Villeneuve-Loubet Galopeur de Réville (Président x Arpad des Six Censes), beau bai de 9 ans, a fait sensation en début d’année sur la grande piste de Villeneuve-Loubet. Né de l’union entre son éleveur, François Mathy et celle de son cavalier, Patrice Planchat, il ravit ses actuels propriétaires de par ses qualités et son aisance.

P

atricia Planchat, co-gérante du Haras de Réville qui a vu naître Galopeur, et épouse du cavalier Patrice Planchat, ne tarit pas d’éloges lorsqu’elle doit parler du grand bai. « On a choisi la mère

LIBERTINE DEI TORI (R.O.) (Arpad des Six Censes x Fuerst Ferdinand) car c’était une jument qui avait fait de grosses épreuves en Belgique. Elle avait beaucoup de sang et de gros moyens et le croisement avec Président (Clinton x Voltaire) s’est presque imposé. On trouvait judicieux de le choisir comme étalon et François Mathy le connaissait bien, ainsi que ses qualités, puisque François Mathy JR montait alors Président en compétition. »

que Galopeur reprenne les concours.

Patrice s’est donc remis dessus », explique l’épouse du cavalier.

Actuellement, Galopeur de Réville enchaîne les doubles sans-fautes en 1.45m sous la selle de Patrice. « Ce week-end encore, on avait un gros parcours sur la piste de Villeneuve-Loubet, avec des obstacles à 145 cm, 150 cm. Mais Galopeur a de gros moyens, il a sorti un double sans-faute avec beaucoup d’aisance. C’est un cheval sympathique, très agréable pour le concours. »

Galopeur de Réville a fait ses premières classes au Haras de Réville. « Puis il est parti en Belgique pour être valorisé. Et nous l’avons ensuite vendu à un ami à Toulouse. Après un an et demi, cet ami nous a recontacté en nous expliquant qu’il avait manqué de temps mais qu’il voulait

L’entourage de Galopeur trouve cette saison à Villeneuve-Loubet très formatrice. « Il apprend beaucoup sur cette grande piste, avec de gros obstacles. En plus, il fait ça avec beaucoup de respect,

Couleur Latour s.f.

GALOPEUR DE RÉVILLE PRÉSIDENT X ARPAD DES SIX CENSES

sans état d’âme, il est clairement heureux d’être sur la piste ». La co-gérante du Haras de Réville est convaincue que cet engouement chez Galopeur de Réville est lié à son écolage dans leurs murs : « On l’a débourré, mis sur les barres et en concours sans jamais aucune maltraitance. On veut que les chevaux fassent ça par plaisir, c’est comme ça qu’ils peuvent enchaîner 6 sans-fautes. L’obstacle doit devenir un jeu.»

Très à l’aise, Galopeur de Réville se laisse grandir et vieillir. « Avec le Covid-19, on ne sait pas de quoi demain serait fait. Galopeur est un bon cheval SBS qui fait plaisir et qui est performant », résume Patricia.

Ne voyant pas Galopeur de Réville « fait comme un père », son entourage a décidé de le castrer. Toutefois, Galopeur de Réville possède une propre sœur de 7 ans, Elie Van de Komen (KWPN), montée par Michael Whitaker. « C’est une jument grise très respectueuse, avec de beaux moyens, mais que l’on a encore peu vue.

Nous préférons les travailler correctement et doucement jusque leurs 6 ans, afin de leur garantir une longue carrière », conclut Patricia Planchat.

Approuvé s.f. | sBs | AEs

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Bulletin d’Information édité par la Société Royale “Le cheval de sport belge” asbl Studbook SBS Avenue Prince de Liège 103 bte 4 5100 NAMUR (Jambes) - Belgique

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4 Il possède un cadre exceptionnel. Déclaré très prometteur par les juges ANSF. 4 Son père n’est autre que DIAMANT DE SEMILLY qui est actuellement l’un des meilleurs reproducteurs du Stud-Book Selle Français et le meilleur reproducteur mondial en 2015.

4 Sa mère, RITOURNELLE LATOUR, est classée ELITE, elle est une fille de CASSINI I, chef de race du Holstein, et de Grandola (prime d’état) par le Pur-Sang SHOSTAKOVICH et Baronesse II (prime d’état) par LANDGRAF I.

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Le cheval de sport belge

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Editeur responsable M. Marcel POULAIN Rue des En Hauts, 43 à 7070 Le Roeulx Président : M. Marcel POULAIN Vice-Président : M. Jacques FRASELLE Secrétaire général : Dr Marc PIERSON Trésorier: Dr Jan STERKX Membres : M. Daniel BOUDRENGHIEN M. Francis CARLENS Dr Benoît DEVILLERS M. Ludovic HAMMER Mme Annick LANGENSCHEID Dr Patrick MAHIEU M. Christophe MAYERUS Mme Laurence MEUNIER Responsable administrative : Mme Anne-Françoise FABRY Secrétariat : Mme Nyssia RENS Chargée des Relations internationales : Mme Morgane LIBOTTE Rédaction et Communication : Mme Christine RASIR Webmaster : Mme Christel AGRAMME

Il ne produit pas de chevaux alezan. Étalon testé négatif en ce qui concerne le « syndrome du Foal Fragile » (maladie génétique connue chez l’homme sous le nom de « syndrome d’Ehlers-Danslos ». Analyse génétique effectuée par le laboratoire ZOOLYX.

Haras de la Sablière Élevage de Flobecq

Tel. : +32 81 330 660 (9 à 12 h de préférence) Fax : +32 81 330 666 TVA : BE 0408 630 613 Website : www.sbsnet.be e-mail : sbs@sbsnet.be

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