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I.4- Les éléments constructifs du récit
from Vers des lieux de récitation, scénarisés à "Houmet El-Chorfa" - Mémoire d'Architecture
by Rim Hlioui
C- La refiguration : A travers cette troisième composante, le parallélisme s’effectue au point que le récit et l’architecture se rapprochent de façon qu’il y a un échange de signification entre le temps raconté et l’espace construit et afin de transformer et révéler une histoire abstraite en
une histoire concrète.
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Figure 6 : Le passage d’une histoire abstraite vers une histoire concrète (Source : auteur)
Un récit est une forme produite et générée par la récitation. Un narrateur récite des événements réels ou fictifs.
« Faire un récit consiste à mettre en action des personnages selon des règles qui en font une totalité hautement organisée, de façon à construire une histoire jugée cohérente et convaincante par celui qui raconte. Ces personnages sont dotés d’affects, d’émotions et animés de jugements éthiques. » Roselyne Orofiamma (2002)
Ce dernier est une succession d’événements, d’actions, d’émotions et de sentiments
expérimentés. Il peut être conçu comme une chronique d’un temps passé. Ces événements sont
organisés selon une intrigue choisie par le narrateur qui ordonne la succession d’événements qu’il raconte dans un ordre chronologique et une ordonnance subjective. Alors Quelles sont les éléments constructifs d’un récit? Et Qui est le conteur ?
Les éléments constructifs :
A- L ’événement :

Figure 7: Evènement (source: https://www.police.be)
Figure8: Le temps (source:https://png.pngtree.com)
Figure 9: Le rythme (source: https://e7.pngegg.com/)
L’événement se définit comme un processus délimité dans le temps, qui transforme l’état de quelque chose. L’état est le résultat direct d’un
événement… « l’évènement est ponctuel. Dans la narratologie, l’événement est défini comme un atome, au sens étymologique. » (Marc Courtieu, « De la place de l’événement dans le récit ») Le discours narratif est structuré par une chronologie, qui se définit par une succession d’événements.
B- Le temps:
Le récit est une séquence doublement temporelle. Il y a le temps de l’univers représenté (histoire) et le moment du discours (récit). Dans le récit nous nous déplaçons librement dans le temps, d’où l’ordre
chronologique, les éléments de l’histoire ne considèrent pas l’ordre des événements de l’histoire. Ainsi, l’écriture de l’histoire est une tentative de
capturer le temps vécu. En fait, c’est une «recherche de temps perdu» - Marcel Proust-
C- Le rythme :


Le rythme de l’histoire est la vitesse dans laquelle l’histoire est dite. Une
histoire peut avoir des variations de vitesse.
Lorsqu’on analyse la construction d’une histoire, on doit essayer de
comprendre pourquoi le narrateur change de rythme. Une pause, par exemple, peut permettre d’organiser l’image d’un nouveau caractère ou de créer des tensions et du suspens en ralentissant le rythme.
D- La fiction :
Figure 10: la fiction (source: https.pngtree.com -fiction)
Figure 11: La mémoire (source: https://www.freepng.fr/png7hm2at/download.html)

Figure 12: l’émotion (source: https://www.freepng.fr/ png-r7xhdx/download.html )
Le récit permet d’atteindre l’imaginaire: l’espace rêvé, l’évasion et la liberté. Nous jetons un espace non défini qui n’a pas de repère. Dans le récit fantastique, l’imaginaire nous fait voyager d’un monde à un autre: le
surnaturel, le merveilleux.
E- La mémoire :
Le but du récit est la reproduction fidèle des souvenirs et des traces laissés par l’expérience individuelle ou collective. C’est une transcription de la mémoire. Cependant, cette transcription est une résultante d’une
logique créative de la part du narrateur.
F- L ’émotion :
L’ émotion joue un rôle important dans la structure d’un récit. Il a la spécificité d’attirer l’attention et de réveiller les intérêts du lecteur. Ce dernier est projeté dans une corporéité et une sensibilité temporaire et momentanée. Pourquoi pleurons-nous au théâtre? Pourquoi nous attachons nous à un personnage de fiction? L’histoire crée un transfert imaginaire et illusoire entre le réel et l’imaginaire.

Pour être un architecte-storyTeller il faut être à la fois un conteur, un "designer", un urbaniste, un paysagiste et un constructeur du monde. Afin de voir dans le récit l’expression spéciale de la conception architecturale, un architecte "designer" imagine tout à la fois un artefact et la vie dans cet artefact comme un faiseur du monde. En effet, le croisement entre les sciences de la communication et les sciences de la conception peut être esquissé, c’est où le rôle d’un architecte-conteur se manifeste dont il prouve la forte interaction entre narration et conception. En outre, au fil de récits d’architecte il y’a une cohérence qui émerge et apparait suite aux ensembles narratifs au caractère Trans-média qui médiatisent le projet au cours de sa création.



Figure 13 : la médiation de projet au caractère Trans-media (Source :auteur)
Comme Christophe Camus a ajouté :«à raconter une histoire d’architecture qui permette de rendre compte des destinataires, en continuant à produire l’architecture », qui est en fin de compte capacité à « penser l’autre » et à « formater
l’autre ».
Ainsi, le récit est produit par les architectes-conteurs, il s’ajuste dans une stratégie et une étude sociologique où l’architecture est liée par l’esprit qui fait une grande partie de cette stratégie. Le but d’un architecte-conteur est de concevoir un « monde » en devenir pour décrire un monde passé concrètement pour raconter des histoires, des expériences, des époques de manière à déterminer une architecture relationnelle.