Le RQRA rencontre la comédienne et animatrice Mélanie Maynard

PAR AUDREY DESJARDINS, RESPONSABLE DE LA FORMATION ET DU PERFECTIONNEMENT, RQRA

QUAND NOUS AVONS PROPOSÉ À LA COMÉDIENNE ET ANIMATRICE POPULAIRE MÉLANIE MAYNARD DE NOUS PARLER DE L’EXPÉRIENCE QU’ELLE ET SA FAMILLE ONT VÉCUE AVEC LEUR MÈRE EN RÉSIDENCE PRIVÉE POUR AÎNÉS, PAR SA GRANDE GÉNÉROSITÉ, ELLE A TOUT DE SUITE ACCEPTÉ DE NOUS RACONTER LEUR HISTOIRE.

MÉLANIE MAYNARD NOUS TÉMOIGNE DE SON EXPÉRIENCE VÉCUE AVEC SA MÈRE QUI HABITE EN RPA.

Sa mère ayant établi ses quartiers depuis plus de 10 ans à la résidence La Croisée de l’Est, Mélanie Maynard nous parle de leur expérience et également des raisons qui ont motivé le choix de vie en résidence pour sa mère. Comme bien des gens, Mélanie ne pensait pas avoir à déménager sa mère de sitôt, et c’est un accident banal qui a amené un revirement de situation drastique. En mai 2010, Mme Denise Ostiguy a subi une intervention chirurgicale à la suite d’une hémorragie cérébrale. Elle est passée par un long processus de réhabilitation et, par conséquent, elle a dû réapprendre à parler, à manger et à marcher. C’est à partir de cet évènement que Mélanie a réalisé que sa mère ne pourrait plus retourner vivre dans sa maison pour s’occuper de son mari comme elle l’avait entendu au départ « Je ne pensais pas être confrontée si jeune à ce genre de situation et si rapidement. Je réalise maintenant qu’il est très important de discuter de ça avec ses parents à l’avance, pendant qu’ils sont en forme et en santé. Heureusement, mes enfants étaient déjà devenus automnes à ce moment-là. C’est drôle à dire, mais je me suis dit : on quitte la pédiatrie pour la gériatrie », nous confie Mélanie.

Crédit photo : Andréanne Gauthier, photographe

UNE MÈRE DÉVOUÉE ET TRÈS IMPLIQUÉE DANS SA COMMUNAUTÉ

« J’ai eu la chance d’avoir une maman bien fière et très occupée. Elle faisait tout dans une maison. Des repas, majoritairement fournis par notre grand jardin, jusqu’à nos vêtements. Elle faisait même son propre yogourt! Avec huit enfants, elle aurait pu se permettre d’en faire un peu moins, mais comme elle tenait aussi les finances, elle s’assurait que nous aurions tous de quoi manger et suffisamment d’argent pour nous instruire. Papa travaillait, mais maman faisait tout! De plus, malgré le fait qu’elle en avait plein les bras avec nous, ma mère pouvait inventer du temps pour donner un coup de main ou pour venir en aide à sa communauté. Elle a été très active dans le club optimiste, la popote roulante, marguillère et j’en passe. Dans ma famille, on disait toujours que personne n’avait jamais vu ma mère assise, petite, je croyais même qu’elle ne pliait tout simplement pas! Lorsque la dernière de la famille (en l’occurrence moi) a quitté le nid, ma mère s’est mise à la peinture et aux quilles. Jamais nous n’aurions pu imaginer qu’un bête accident vienne dramatiquement changer son parcours.

DES OUTILS D’ACCOMPAGNEMENT POUR UN ESPRIT STIMULÉ

Bien que maintenant, les casse-têtes occupent une grande partie du temps de ma mère, j’ai été très heureuse lorsque j’ai découvert la compagnie Eugéria. Comme ils se spécialisent pour aider les personnes en perte d’autonomie, j’ai pu y trouver une foule d’activités et d’outils pour accompagner correctement ma mère dans les différentes étapes qu’elle doit traverser. Je crois beaucoup au fait qu’un esprit stimulé demeurera actif plus longtemps même que, parfois, des activités différentes font encore plus de bien aux proches aidants. » Mme Ostiguy a quitté son appartement pour personne autonome et vit maintenant depuis près de quatre ans, toujours dans la même résidence, au sein de l’Espace signature qui offrent des unités de soins ainsi que des aires communes adaptées afin de répondre aux besoins des résidents dans des espaces dédiés.

LA PANDÉMIE EST VENUE BOULEVERSER SON QUOTIDIEN COMME CELUI DE TOUS LES RÉSIDENTS DES RPA DU QUÉBEC ET DE PARTOUT DANS LE MONDE. DANS MA FAMILLE, ON DISAIT TOUJOURS QUE PERSONNE N’AVAIT JAMAIS VU MA MÈRE ASSISE, PETITE, JE CROYAIS MÊME QU’ELLE NE PLIAIT TOUT SIMPLEMENT PAS!

Elle nous raconte qu’elle a vu l’autonomie de sa mère décliner petit à petit : « Avec le début de la pandémie et toutes les mesures sanitaires qui ont été mises en place, je la sentais plus perdue. Elle n’avait plus ses repères. C’est d’autant plus difficile pour moi de ne pas pouvoir la voir depuis que nous avons dû identifier deux personnes de la famille qui peuvent la visiter ». Avec les règles sanitaires actuelles, la famille Maynard a décidé que deux des enfants qui habitent à proximité et qui sont disponibles seraient les proches aidants. À la fin de l’entrevue, Mélanie nous a fait part de son grand souhait de pouvoir reprendre le cours normal de la vie et d’aller visiter sa mère comme elle le faisait avant. Mélanie a l’habitude de nous partager ses précieux moments avec sa famille sur les réseaux sociaux. Nous lui souhaitons de pouvoir partager à nouveau cette complicité avec sa mère très prochainement! n