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PrObLémAtiqUe

P r O b L é m A t i q U e

Dans un monde où règne une infinité d’expressions artistiques, le folklore populaire évoque d’une manière très particulière la spécificité de chaque culture. Par ses genres musicaux et ses manifestations de danse, il met toujours en valeur les diverses origines ethniques avec leurs aspects techniques et significatifs différents.

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La Tunisie, pays riche en histoire, ne cesse de nous fasciner notamment par ses identités nombreuses et variées. Fruit de stratification, superposition, liaison et coexistence de cultures, une variété d’arts populaires s’imprégnait les lieux du pays et la notion du folklore tunisien commençait à surgir pour signaler les communautés depuis des siècles. Plus particulièrement, la danse et la musique représentent une richesse culturelle qui se distingue d’une région à une autre. Entre classique et populaire, un trésor culturel s’impose avec ses valeurs patrimoniales.

À une époque antérieure, très festive et joyeuse, un art populaire qui a pris naissance dans les faubourgs de la médina de Tunis, a permis aux tunisiens de se décontracter et de s’échapper de leurs vies monotones. La musique et la danse populaires tunisiennes représentent une figure culturelle possédant une place spéciale chez cette société grâce à son aspect modeste et vivace qui reflète autant la nature du peuple.

Cependant, elles se trouvent aujourd’hui dans des circonstances difficiles malgré leur popularité chez les tunisiens. A cause d’une mutation socio-culturelle, un tel

héritage enraciné dans l’esprit de cette population risque de se perdre. Cet esprit artistique folklorique, qui a marqué les espaces de pratiques populaires par des mouvements corporels et des sémiotiques gestuelles, se sent à présent nostalgique à cause de cette perte d’identité. Ce déclin se manifeste surtout dans le cas du « mezoued », l’un des arts populaires les plus connus et les plus fragilisés en Tunisie. C’est dans ce sens que le quartier El Halfaouine se trouve actuellement abandonné par son propre art et par ses artistes. Un tel quartier très riche culturellement, d’une valeur patrimoniale exceptionnelle, dont sa dynamique crée par la musique et la danse populaire se fane.

Qu’est ce qui explique alors la dégradation de ses traces matérielles malgré l’attachement sentimental et spirituel profond des artistes populaires originaires de ce quartier ?

Il s’agit d’un trésor artistique qui enrichissait les lieux du quartier et laissait des histoires dans les mémoires des gens et qui possède une appétence prononcée à persister et à s’éterniser.

Comment peut-on alors sauver une telle identité artistique avant de tomber dans l’oubli ?

Dans ce mémoire, nous tenons à renforcer le lien entre l’architecture et l’art populaire tunisien. Donner une nouvelle vie à un patrimoine immatériel de notre pays, nous semble une tâche primordiale. Ceci nécessitera à notre avis, une réflexion à l’échelle du quartier El Halfaouine qui est le témoin originel de cette culture.

Quelle sera donc la stratégie urbaine et architecturale qui nous permettra de réanimer le quartier par cet héritage culturel et artistique ?