The Red Bulletin CF 09/20

SUISSE SEPTEMBRE/OCTOBRE 2020 CHF 3,80

HORS DU COMMUN

Numéro

100 PAGES SPÉCIAL V É LO

LARS FORSTER

Ce que le VTT lui a appris, en

53 coups de pédale

5

athlètes en quête de flow : notre Tour de Suisse

350

mille ans sous la mer : une plongée-spéléo dans les grottes marines avec Jill Heinerth ABONNEZ-VOUS DÈS MAINTENANT : GETREDBULLETIN.CH

37

L’édition anniversaire

LA FAMILLE SUV SKODA

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Éditorial

DES NUMÉROS SENSATIONNELS C’est fou ce que l’on peut faire à vélo. Surtout quand les options sont restreintes… Le pilote VTT autrichien Fabio Wibmer imagine et crée sans cesse, transformant son environnement en un terrain d’expression et de performance illimité. Vous avez probablement déjà vu ses vidéos incroyables sur YouTube, et pour The Red Bulletin, il présente sa méthode, vous invitant à élever votre jeu, que ce soit au taf, dans votre vie perso ou vos loisirs.

Comme à chaque numéro, nos héros nous racontent jusqu’où la passion les a menés. Et comme à chaque numéro, ils vous incitent à en faire autant : le skieur Fabian Bösch vous invite à profiter au maximum de moments d’évasion avec quatre circuits privilégiés à découvrir en montagne ; Lars Forster, notre champion national, ­distille son savoir accumulé au fil de ses péripéties en selle. Vous voilà donc munis des meilleurs outils pour aller à l’aventure à votre tour !

C’est parti !

Votre Rédaction

CONTRIBUTEURS NOS ÉQUIPIERS

WERNER JESSNER

Le rédacteur autrichien a débuté le VTT en 1990, soit trois ans avant la naissance de Lars ­Forster. Par dix fois, il a pris le départ en masse de la Mégavalanche à Alpe d’Huez, mais sans grands résultats, contrairement à Forster. Les deux hommes disent « partager une langue commune : le vélo ».

Les réponses du champion ont tellement inspiré Jessner qu’il a enfourché son VTT aussitôt l’entretien terminé. Page 32

Originaire des Grisons, le snowboard et le style de vie qui y est associé ont marqué la jeunesse du photographe qui vit aujourd’hui entre Londres et Zurich. Pendant des années, il a parcouru le monde pour documenter la scène du snowboard, puis a élargi son spectre aux paysages, portraits et plans ­d’action, comme ici avec Lars Forster, en page 32.

Aux racines d’un phénomène : Fabio Wibmer prépare une petite rampe naturelle pour grimper à l’arbre.

4

THE RED BULLETIN

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CONTENUS

septembre /octobre 2020

68

8 Spécial numéro 100 : les dix

meilleures photos de l’édition suisse 20 Ólafur Elíasson nous questionne sur notre rapport au monde 21 Les îles Faroé sans y aller !

22 Patrick Seabase ou la passion du fixie 26 Playlist : The 1975, en 2020 27 Quand vos légumes poussent en tournant… dans votre salon 28 Joseph Gordon-Levitt jamais à court d’idées 30 Si ça continue, on ira clubber dans ce genre de tenues…

40 Le talk-show d’Animal Crossing plus populaire que les plateaux télévisés ?

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THE RED BULLETIN

HEINERTH PRODUCTIONS INC INTOTHEPLANET.COM, ELMERBOSSARD.COM, NINTENDO

Un Tour de Suisse à VTT, VTTAE, BMX voire à pied : laissez-vous porter par le flow de Fabian Bösch et ses amis.

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Jill Heinerth plonge son objectif là où de rares humains évoluent.

32 P récis de vélosophie

Lars Forster a rodé 53 vérités sur l’art et la manière de vivre et penser VTT.

4 0 Monde miroir

Quand l’entertainment vient s’incruster dans le gaming.

48 L’ordinaire extra

Plus l’endroit est banal et limité, plus Fabio Wibmer et son vélo s’éclatent.

56 L a dame du dessous

Jill Heinerth habite un univers fait d’eau, de mystère et d’émerveillement.

68 L a quête du flow

Fabian Bösch et ses potes ­d’enfance dévoilent leurs spots favoris pour profiter de la montagne et oublier tout le reste.

THE RED BULLETIN

80 Red Bull Dolomitenmann :

immersion dans une compétition complète et intense 84 Montres : chaque minute qui passe est précieuse 85 Fitness : comment simuler les bienfaits de la haute montagne pour l’endurance 86 Ce mois-ci, l’événement est aussi sur votre écran 90 On fait le point sur le vélo, sous toutes ses formes 96 Ils et elles font The Red Bulletin 98 Un saut dans l’immortalité 7

100

FOIS HORS DU COMMUN !

Bienvenus pour une édition spéciale anniversaire : nous nous réjouissons de fêter un numéro tout rond avec vous et avons bien l’intention de continuer à plonger dans l’extraordinaire. Voici une sélection de 10 photographies : notre best of 99.

1

Stefan Küng

FÉVRIER 2017, PHOTO : DAN CERMAK Nous fêtons notre centième numéro avec un personnage qui dit de lui-même ne pas tellement aimer faire la fête : le cycliste ­Stefan Küng, 26 ans, se surveille scrupuleusement. Durant cet entretien, il nous révèle que « chacun d’entre nous peut s’améliorer et avoir plus de succès en étant très critique à son propre égard ».

Un message remarquable qui vaut de ne pas être oublié, même dans les moments de jubilation.

9

2

Sébastien Buemi

OCTOBRE 2018, PHOTO : THOMAS STÖCKLI

Nous adorons la « Formule High », dont le détail qui tue n’est reconnaissable qu’après une observation minutieuse. Car Sébastien Buemi emprunte les 24 virages en épingle sur la route de Tremola vers le col du Gotthard, au volant d’un bolide de Formule 1. Le pilote de 31 ans à propos de ce parcours hors du commun : « La route était cahoteuse, les virages très serrés.

Et la vue, imprenable ! »

11

3

Daniela Ryf

SEPTEMBRE 2015, PHOTO : PHILIPP MUELLER Un corps sculpté jusqu’à la per­ fection, chaque muscle est une œuvre d’art née d’une volonté inconditionnelle de remporter la victoire. Nous avons m ­ ontré quelles forces – physiques et ­psychiques – recèle la cham­ pionne d’Europe ­Ironman Daniela Ryf, 33 ans. Titre de ce portrait : Mon amie, la douleur.

4

Mat Rebeaud

OCTOBRE 2019, PHOTO : GIAN PAUL LOZZA Silent Whip, tel est le nom donné à cette figure de Mat Rebeaud, 38 ans, qui consiste à coucher sa moto dans les airs. Pourquoi ?

Car le pilote freestyle réalise toutes ses figures sur une moto électrique, sans bruit, avec élégance, un vrai pionnier du style.

5

Remo Käser

AOÛT 2017, PHOTO : CHRISTOPH KÖSTLIN

Comment approche-t-on un paquet de muscles ? Très, très prudemment – mais au fond, le lutteur Remo Käser, 23 ans, est d’un naturel ­aimable et décontracté. Ce n’est pas étonnant lorsqu’on sait qu’il dit de la lutte suisse qu’elle est caractérisée par « le respect et l’esprit de camaraderie ».

THE RED BULLETIN

13

6

Stephan Siegrist

DÉCEMBRE 2011, PHOTO : RAINER EDER Lorsque l’alpiniste Stephan ­Siegrist, 47 ans, veut atteindre le sommet, il lui arrive aussi ­d’emprunter des chemins tout du moins surprenants : comme la fois où il s’est servi d’un câble de téléphérique dans la Grimsel­ welt. Il s’attaque d’habitude à des sommets comme le Cerro Torre en Argentine ou la face nord de l’Eiger. Son impression après l’escalade sur câble : « Je me suis bien éclaté. »

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7

Sven Schelker

NOVEMBRE 2019, PHOTO : NORMAN KONRAD

La barbe doit disparaître. Pour The Red Bulletin, l’acteur Sven Schelker, 30 ans, se remet dans la peau de son tout premier rôle à l’écran. Celui de Röbi Rapp, star travestie. Lors de l’entretien, il déclare : « Lorsqu’on cherche l’aventure, il y a un déclic. Pour moi, c’est l’envie de me lancer un défi. »

16

THE RED BULLETIN

8

Jérémie Heitz

DÉCEMBRE 2016, PHOTO : TERO REPO

Le skieur freestyle Jérémie Heitz, 30 ans, emprunte des pistes tellement raides que nous ne saurions nous empêcher de détourner le ­regard. Pour lui, c’est à partir de 50 ° qu’une pente commence à devenir intéressante. Petite ­remarque : les pistes noires, ce sont 22 ° ou plus. Il dit : « À la moindre erreur, c’est game over.

Impossible de freiner ou de s’arrêter sur ce genre de descente. »

9

Anita und Caro Gehrig

JUIN 2019, PHOTO : SIMON RICKLIN Regardez bien, vous découvrirez les sœurs jumelles Anita et Caro Gehrig, 33 ans en septembre, en selle sur leurs VTT. Elles avaient découvert sur Internet le trail près du c­ imetière Khaled Nabi, dans le nord-est de l’Iran : « Ce fut l’une des descentes les plus impressionnantes de tout le voyage. »

10

Meta Hiltebrand

MAI 2013, PHOTO : DAN CERMAK Elle sait ce qu’il y a de meilleur. Nous avons rendu visite à Meta Hiltebrand il y a sept ans, c’était à la Kutscherhalle de Zurich. Voici ce que nous écrivions : « Les mets de Meta ne sont pas surfaits, elle les arrange de manière classique, car il ne s’agit pas d’admirer des œuvres d’art. Les clients sont invités à mettre en bouche ses ­créations dans un acte destructeur, savoureux et jouissif. »

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THE RED BULLETIN

#keepitwild

REGIONDENTSDUMIDI.CH Bikepark ChampĂŠry-Morgins, Switzerland

Une planète multiple Rendre le monde meilleur exige sûrement un changement de perspective.

La dernière création de ­Ólafur Elíasson (ici à gauche) entend faire de nous des artistes du changement.

Earth Perspectives, le projet de cet artiste islando-danois de réputation mondiale, ­réunit neuf images fluorescentes de notre planète ; afin d’en saisir le sens, le spectateur est invité à les observer avec attention. En fixant par exemple le point blanc au centre de l’image ci-dessus pendant dix secondes avant de déplacer le regard sur une surface neutre. L’image produite par vos yeux devient votre propre œuvre d’art, une vision nouvelle et unique de la Terre.

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Si l’interaction avec Earth Perspectives est aisée, la démarche de l’artiste reste complexe. Plus connu pour ses grandes installations conceptuelles, Elíasson a créé cette œuvre participative à petite échelle pour contribuer, en cette ère de crise écologique, à modifier notre vision de la planète.

Les zones menacées par le changement climatique qu’il présente — la Grande Barrière de Corail, la calotte glaciaire du Groenland ou le site de la catastrophe nucléaire de 1986 à Tchernobyl, en Ukraine — appellent à rectifier notre vision du monde. « Earth Perspectives repré-

THE RED BULLETIN

OLAFUR ELIASSON, GETTY IMAGES

ÓLAFUR ELÍASSON

sente à travers différents points de vue la Terre où nous souhaitons vivre, explique Elíasson. La perspective des humains, mais aussi celles des plantes, des animaux, de la nature. Celle d’un glacier diffère de celle d’un humain. Cela vaut aussi pour une rivière. » Le travail d’Elíasson s’inscrit dans le cadre du programme Back To Earth initié par les galeries Serpentine.

Ce projet pluriannuel réunit plus de soixante artistes, architectes, cinéastes, poètes, scientifiques, penseurs et designers mobilisés contre la crise climatique.

La récente pandémie a renforcé l’urgence de l’action. « La crise sanitaire actuelle a paralysé nos sociétés, affecté nos économies, nos libertés et nos liens sociaux, poursuit Elíasson. Nous devons nous montrer solidaires de tous ceux que la crise a frappés, et saisir cette occasion pour imaginer, ensemble, un monde meilleur, soucieux de ses merveilles et de sa beauté, ainsi que des défis qui nous attendent. » Retrouvez Earth Perspectives et les œuvres des autres artistes, dont Judy Chicago et Jane Fonda, sur le site des galeries Serpentine. serpentinegalleries.org

LOU BOYD

La calotte glaciaire du Groenland (ici en noir) a enregistré une fonte record en 2019 : environ 370 milliards de tonnes.

KIRSTIN VANG/VISIT FAROE ISLANDS

LOU BOYD

Un type aux Féroé est là pour faire (presque) tout ce qui vous botte.

Pour les habitants des îles Féroé, la distanciation sociale introduite en 2020 est un épiphénomène. Cet archipel autonome de l’Atlantique Nord est l’une des sociétés humaines les plus isolées de la planète.

Un éloignement géographique qui n’empêche pas les 52 110 âmes qui y vivent d’être très sociables, à commencer par leur Premier ministre dont le numéro de téléphone est connu de tous.

En 2016, les îles s’ouvrent au monde en lançant Google Sheep View, des visites virtuelles avec des webcams fixées sur des moutons. En avril dernier, alors que le monde se confine, les Féroïens renouvellent leur geste d’ouverture : des visites virtuelles de leurs dix-huit îles aux paysages sauvages, grâce aux habitants équipés d’une caméra et d’un micro. « Le visiteur sélectionne les instructions sur l’écran de son appareil mobile qui les transmet à l’oreillette du guide en quelques millisecondes, THE RED BULLETIN

explique Levi Hanssen, de ­l’office du tourisme des Féroé.

Nous informons nos visiteurs virtuels que nous nous plaçons sous leur contrôle total, à condition de ne pas nous mettre en danger. » Les excursions virtuelles se font à pied, à cheval et même en hélicoptère. « Certains demandent à nos guides de sauter dans l’océan, ou de pourchasser des moutons. Nous nous contentons d’en rire en expliquant que cela n’est pas possible, et proposons une alternative. » Grâce à cette initiative touristique innovante, les visiteurs sont plus nombreux qu’avant le confinement. « La rigueur des éléments qui nous entourent façonne notre peuple depuis des générations, souligne Hanssen. Nous sommes un savant mélange de solitude, de résilience, d’authenticité et de chaleur. » Avec la réouverture des frontières, les Féroïens espèrent attirer des visiteurs bien réels cette fois. remote-tourism.com

TOURISME À DISTANCE

Demandez au guide !

Alors que l’humanité s’installait dans le confinement, l’une de ses communautés parmi les plus isolées innovait afin d’accueillir des visiteurs en toute sécurité.

21

« J’aime la simplicité inégalée de ce vélo. » Patrick Seabase sur son vélo de piste à pignon fixe sans frein.

22

THE RED BULLETIN

PATRICK SEABASE

« Freiner n’est pas une option » Le cycliste professionnel Patrick Seabase évoque le défi le plus ambitieux de sa vie, le flow idéal et sa renaissance métaphysique.

Bienvenue dans le monde de ­Patrick Seabase.

Voilà cinq ans que ce Bernois de 36 ans est cycliste professionnel.

Les courses ? Cela ne l’intéresse pas. « Finir m’importe plus que concourir », déclare-t-il dans un podcast d’entretien australien. Un point de vue qu’il réitère en allemand dans une interview à The Red Bulletin : « L’affrontement ne procure aucune joie. » Deux phrases caractéristiques qui suscitent la réflexion chez l’interlocuteur et nourrissent son mental agile lors de ses intenses performances.

Patrick Seabase pratique le vélo de piste, le fixie (ou fixed gear), un vélo à pignon fixe, dépourvu de freins et conçu pour rouler dans le sens ­inverse des aiguilles d’une montre.

Mais Patrick préfère s’échapper par monts et par vaux plutôt que de tournoyer sur un vélodrome.

PHIL GALE

WOLFGANG WIESER

Une seule vitesse. Aucun frein. ­Pédaler sans répit. Seul.

Une attention continue.

Pédaler encore et toujours.

THE RED BULLETIN

À ce jour, sa plus belle performance est l’étape de montagne du Tour de France 1910, surnommée « L’étape des assassins » en raison des efforts surhumains qu’elle exige.

Une lutte acharnée de 12 heures et 54 minutes pour parcourir les légendaires 309 kilomètres reliant Bagnères-de-Luchon à Bayonne, soit cinq cols dans les Pyrénées françaises et 7 611 mètres de dénivelé. À l’arrivée, il déclare : « Plus jamais ça ! » Mais cinq ans plus tard, il s’apprête pourtant à relever un défi de même envergure, avec un itinéraire plus long, plus difficile et plus spectaculaire que tout ce qu’il a connu auparavant.

Et bien sûr, il le fera en fixie auquel il voue une passion sans borne. « J’aime la simplicité inégalée de ce vélo. » Un concept qui lui convient parfaitement tant il le stimule et l’exalte. « Je ne suis jamais plus performant que sous la pression. J’entre alors dans un mode survie. Ma concentration est totale et constante pendant douze à seize heures durant lesquelles je pédale sans relâche. » Un effort intense qui sert aussi de révélateur. « Certains jours, le vélo devient un moyen de tester mes limites, d’éprouver ma capacité à garder la tête froide en situations extrêmes. »

Il découvre aussi que lorsque son mental va mal, son corps ne répond plus à ses injonctions. « L’inverse est tout aussi vrai, quand le corps souffre, le mental accuse le coup. » À ce jour, sa vitesse record est de 94 km/h. À cette allure, le danger se fait plus présent. Patrick le sait : « Je fais confiance à mes qualités. » Celles-ci incluent entre autres « le savoir-­faire, l’ardeur et la ténacité ».

Et d’ajouter : « Je m’en remets aussi à une force supérieure qui me rappelle que ce que j’entreprends a été planifié, que je m’y suis bien préparé et que chaque geste est maîtrisé. Dès lors, freiner n’est plus une option. » De fait, Patrick ne freine à vrai dire jamais, mais exerce une pression sur les pédales – « il met tout dans le coin », diraient les cheminots – et glisse dans les virages en bloquant la roue arrière. Un instant qu’il savoure pleinement, dans le plus grand calme. « Ces moments sont les meilleurs. De plus, ils génèrent un flow idéal. » Un flow dont il aura bien besoin, car comparé au défi auquel Patrick se prépare, le tour de 1910 est une promenade de santé. « Le parcours inclut toutes les montagnes et les cols que j’aime. » Au total, ce sont plus de 330 kilo­ mètres et près de 9 000 mètres de dénivelé, soit environ quatorze heures de route. « L’’itinéraire me fera revivre des souvenirs de mon enfance et de mon a ­ dolescence. » Une enfance bernoise dominée par le souvenir de l’entraînement avec son père, du voyage en Italie dans la vieille Mercedes blanche ­familiale durant lequel il se goinfre de chips au poivron au point de ­devoir s’arrêter sur le bas-côté pour les r­ égurgiter.

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« La difficulté de la Furka semble ­s’accroître à chaque ­nouvelle ­ascension. » Patrick Seabase à propos du col de Furka et son vent contraire assassin.

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La descente : des ­Centovalli, Patrick file vers Ponte Bralla.

Patrick en privé Patrick Seabase est né le 11 décembre 1983 à Berne, où il vit toujours. Il a rencontré sa fiancée Allison grâce au surf. L’an prochain, ils se marieront. Il est ­végétarien, n’a pas le permis de conduire et aime se déplacer à pied dans sa ville natale. Le soutien de plusieurs sponsors lui permet depuis cinq ans d’être cycliste professionnel. patrickseabase.com @patrickseabase

WOLFGANG WIESER

croître à chaque nouvelle ascension, mais je n’ai pas le choix, je dois le franchir pour atteindre mon but. » Le lac de l’Oberaar, à 2 303 mètres d’altitude. « L’arrivée sera pour moi une renaissance ­métaphysique. » Une confidence qui ne surprend pas ceux qui connaissent Patrick : « Je ne suis pas religieux, mais j’ai la foi, c’est une dévotion profonde. » Sa poitrine arbore le tatouage d’un Dieu auréolé avec une barbe et de longs cheveux. « Cette image signifie que chacun est son propre Dieu, et possède de ce fait la capacité d’avoir une influence sur le monde. Nous devons chérir cette faculté et l’employer à bon escient. » De tout notre être. Tendu vers l’objectif, comme Patrick et son vélo. « Rien ne m’en écartera. »

PHIL GALE

À seize ans, Patrick quitte le foyer familial pour vivre chez des artistes, décroche son baccalauréat, entreprend une formation, et gagne sa vie en tant que administrateur fiduciaire. À l’époque, il pratique le skateboard, se fait appeler Seabase, « une traduction erronée de mon vrai nom » explique-t-il, et découvre de manière fortuite le vélo de piste grâce à un camarade de skate, un Américain, qui en possède un. « La simplicité et l’élégance des lignes de cette bicyclette épurée m’ont tout de suite séduit. » Aujourd’hui encore, Berne reste pour Patrick un port d’attache fort : « Ce lieu est un mélange idéal d’enracinement, de liberté et de proximité avec la nature. Je suis très ouvert au monde, mais m’affranchir de mes racines m’est franchement impossible. » Et en premier lieu de la montagne. Son itinéraire inclut les cols du Grimsel en Valais, du Simplon à Brigue, quelques kilomètres en Italie et retour en Suisse via Centovalli, puis la vallemaggia, le Gothard et le col de la Furka. « Je hais le vent contraire sur la Furka, c’est comme si quelqu’un me retenait. La difficulté semble s’ac-

THE RED BULLETIN

DÉPART

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THE 1975

Message reçu 5/5 Matty Healy, le leader de l’un des groupes les plus engagés du Royaume-Uni, revient sur quatre chansons qui l’ont stimulé.

Pourquoi se limiter à un seul genre musical quand on peut tous les jouer ? Avec trois albums numéro un au Royaume-Uni, The 1975 ont chaque fois étoffé leur éventail sonore, créant un mélange unique de R&B, punk, ambient et synth­pop leur assurant une base de fans tout aussi éclectique. Basé à Manchester, le quatuor est aussi connu pour son activisme politique plaidant notamment en faveur de spectacles durables, des droits des LGBTQ+ et de la parité hommesfemmes dans les festivals. Le ­morceau d’ouverture du dernier album, Notes On A Conditional Form, inclut un discours de Greta Thunberg. Vocaliste du groupe, Matty Healy nous fait part de sa playlist aux messages forts…

Notes On A Conditional Form est déjà disponible ; the1975.com

Peter Tosh

James Brown

Refused

Radiohead

« J’adore ce morceau. Un ­manifeste aux paroles (Peter Tosh, artiste reggae jamaïcain, y ­défend la priorité de la justice et de l’égalité des droits sur la paix, ndlr) très justes et ­réalistes. L’esprit de la chanson constitue la matrice de tous nos textes. Voilà le genre de morceau qui change le cours d’une vie. »

« Voilà une chanson épatante dont le sujet reste d’actualité.

James Brown y aborde les droits civils et la misogynie, et chante que le monde “ne serait rien, sans une femme ou une jeune fille” — une vérité imparable. Je l’écoutais encore récemment et j’en avais des frissons. »

« Ce groupe suédois hardcore exerce une influence majeure sur nous — People, notre ­récent single peut en témoigner — cela tient à son activisme politique, mais aussi à son énergie et son urgence.

Ce morceau est pour moi la quintessence du punk rock.

Refused, c’est le dernier groupe heavy notable. »

« Thom Yorke peut écrire des chansons d’une incroyable singularité. Celle-ci me rappelle l’Angleterre et la désillusion qui l’anime. Nous sommes ­déçus de nous-même, mais en plus nous célébrons cette déception de manière excessive et systématique. C’est une attitude bien britannique somme toute. »

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Rather Be Dead (1996)

The Daily Mail (2011)

THE RED BULLETIN

MARCEL ANDERS

It’s A Man’s Man’s Man’s World (1966)

BRETT LLOYD

Equal Rights (1977)

Contempler un buffet de crudités est plus captivant que jamais.

ROTOFARM

Circuit très court L’horticulture high-tech durable prend racine grâce à un inventeur australien. Et ça se passe chez vous.

BACE

LOU BOYD

Un anneau argenté fixé à un socle tourne sur lui-même.

En son sein, une myriade de plantes pousse en silence.

L’élégance de l’objet évoque une pièce sortie tout droit d’une galerie d’art. Il n’en est rien. Cet appareil moderne est un potager d’intérieur, qui se passe de terre et de soleil.

Créé pour un monde au climat imprévisible et où la terre arable se raréfie, le Rotofarm THE RED BULLETIN

est présenté comme une « révolution dans l’agriculture urbaine ».

Grâce à la culture hydroponique, il permet de cultiver des légumes-feuilles, des herbes, des micropousses et bien d’autres choses encore. Son inventeur Toby Farmer l’a habillé d’une esthétique contemporaine. « Le concept étant inédit, cela m’a laissé une plus grande liberté créative pour ajouter une touche de magie et de poésie au produit », confie l’Australien de 23 ans.

Farmer s’inspire de la méthode utilisée par les astronautes dans l’espace. « La NASA a démontré que les plantes peuvent pousser sans géotropisme, c’est-à-dire sans l’influence de la pesanteur sur les racines et les tiges. Ainsi, la culture des plantes en cercle, configuration spatiale la plus optimale, est viable. » Cette belle structure dans laquelle les légumes effectuent une rotation autour d’une lampe LED toutes les 46 minutes assure un rendement trois fois supérieur à la méthode classique en extérieur. « La source de lumière unique permet par ailleurs de profiter des angles des faisceaux lumineux et de réduire ainsi la consommation d’énergie, poursuit Farmer.

L’hydratation et le drainage en rotation assurent aux racines un apport continu d’oxygène pour une meilleure santé des plantes. » Bien plus qu’une innovation chic, le Rotofarm est selon ­Farmer une première étape vers un mode de vie respectueux de l’environnement. « Chaque heure, d’énormes étendues de terres sont réaffectées à la culture biologique, explique-t-il. Beaucoup disposent déjà d’un espace de vie suffisant pour cultiver leurs propres légumes. » Ce dispositif sans effort avec son élégant dispositif aérien risque d’en inciter certains à se lancer dans la culture de salon. bace.co/rotofarm 27

« De la ­concentration émerge la c ­ réativité.

Et vice-versa. » Joseph Gordon-Levitt, comédien et chef d’entreprise.

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THE RED BULLETIN

JOSEPH GORDON-LEVITT

Empileur d’idées

CARA ROBBINS/CONTOUR BY GETTY IMAGES

RÜDIGER STURM

L’acteur hollywoodien Joseph Gordon-Levitt, 39 ans, alterne avec brio les blockbusters et les films indépendants. Il a trouvé la manière d’exploiter son potentiel créatif au maximum.

the red bulletin : Vous êtes né dans le bain d’Hollywood.

Votre carrière a démarré alors que vous n’aviez que six ans.

Et aujourd’hui, avec le label hitRECord, vous embrassez une seconde carrière professionnelle.

Dans quel but ? joseph gordon-levitt : Parce que j’y prends énormément de plaisir ! Jouer la comédie, c’est la forme artistique que j’ai apprise et que je maîtrise le mieux. Mais au fond, j’ai besoin de créer quelque chose.

Avec hitRECord, une boîte de production en ligne, je peux toucher à tous les domaines : vidéos, chansons, histoires. Ce n’est donc pas seulement une distraction, ça booste énormément ma créativité. C’est une vraie valeur ajoutée dans ma vie. hitRECord est une plateforme ouverte sur laquelle les créatifs de divers domaines peuvent se rencontrer.

Absolument. Il s’agit d’une plateforme interactive pour favoriser le travail d’équipe. Je suis convaincu que les projets créatifs les plus intéressants voient le jour quand des personnes issues d’horizons complè-

THE RED BULLETIN

tement différents confrontent leurs visions et se concentrent sur un point particulier.

La créativité émerge-t-elle de la concentration ?

Je dirais plutôt l’inverse : la créativité favorise la concentration.

Le processus créatif vous aide-t-il à rester focus ?

Lorsque je ne peux compter que sur moi-même, j’ai du mal à rester concentré. Pour moi, il est toujours bénéfique de travailler avec les autres sur un projet. Que l’on soit réunis dans une même pièce ou éparpillés sur la planète, cela n’a pas d’importance. Quand j’ai la conviction que nous créons quelque chose ensemble, et que les autres comptent sur moi, cela fait une grande différence dans ma manière de travailler.

On pourrait penser que la concentration et la créativité, ou la réflexion et l’ouverture, sont ­diamétralement opposées…

Je ne crois pas. Par exemple, dans le film 7 500, je joue un copilote qui doit faire face à un détournement d’avion. Le réalisateur Patrick Vollrath a mis tout cela en scène à la manière d’une pièce de théâtre, dans un huis clos, le cockpit. Le lieu était restreint et dense. Et pourtant, ­Patrick m’a ouvert un gigantesque

espace de créativité. Nous avons tourné des prises de 45 minutes ­pendant lesquelles je pouvais me déplacer librement, sans être obligé de respecter les marques au sol.

Comme dans la vraie vie.

Dans le monde des réseaux sociaux, la concentration est une qualité très recherchée. Comment la vivez-vous ?

Je suis relax. D’après mon expérience, la distraction permanente n’est plus aussi omniprésente qu’avant. Il y a quelques années, les gens n’avaient aucun scrupule à tripoter leur t­ éléphone pendant une discussion. J’ai remarqué qu’aujourd’hui, cela a changé. De nouveaux codes émergent. Car nous sommes la première génération à devoir apprendre à composer avec les smartphones, nous sommes donc celle qui définit en les règles.

Considérez-vous les réseaux sociaux plutôt comme une bénédiction ou une malédiction ?

Difficile à dire. Chaque technologie a ses bons et ses mauvais côtés.

Bien entendu, il y a énormément de pièges sur Internet. Il y a quelque chose d’abrutissant, d’addictif à utiliser les médias en ligne. Mais ils nous aident aussi à tisser des liens, et à créer de grandes choses. En bref, je n’ignore pas les problèmes et je reste prudemment optimiste.

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MICRASHELL

En mode ultra-looké Si un clubbing sous protection devait s’instaurer à l’avenir, cette combi pourrait préfigurer l’accoutrement de certains fêtards de demain.

pandémie, Production Club, l’une des sociétés de Miguel Risueño, développe un équipement de protection pour fêtards.

Le Micrashell confère au clubbeur l’allure d’un personnage sorti d’un film de SF, mais sa technologie intégrée est bien réelle. « Nous avons privilégié la sécurité avec un système de filtration similaire à celui des combinaisons PAPR (avec appareil respiratoire et purificateur d’air), explique Risueño.

Mais les fonctionnalités et l’esthétique ne sont pas en reste. » Un dispositif pour boire et ­vapoter, des haut-parleurs et des LEDs sont aussi prévus. « Le système de boisson en canette évite les files d’attente et le risque d’être ­drogué à son insu, et les enceintes intégrées réduisent l’impact sonore. » Le Micrashell est en phase de prototype, testé par Miguel Risueño lui-même. « J’écris ces lignes en portant un casque très bruyant, très résistant et très laid », confie-t-il. La société envisage même un usage au-delà de la piste de danse. « Se rendre aux toilettes ou avoir un rapport sexuel sont des situations que nous ne pouvons négliger, ajoutet-il. Cela explique pourquoi le Micrashell ne couvre que la moitié du corps. » production.club/micrashell

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PRODUCTION CLUB

LOU BOYD

On le sait désormais, les nuits passées à danser dans des lieux bondés, enlacés les uns aux autres ou à trinquer sont des plaisirs qui peuvent être mis sur pause en un instant.

Mais c’est sans compter sur la détermination d’un collectif passionné de fêtes en clubs. « Le contact humain procure une sensation que rien ne remplace, explique Miguel Risueño, directeur de création à Los Angeles. Les émotions ainsi partagées sont plus riches et plus gratifiantes. » Pour répondre au besoin d’un potentiel clubbing sous THE RED BULLETIN

helvetia.ch/personnes-privées

Loisirs.

VTT. En profiter à fond.

S’assurer c’est simple – le champion Marco Odermatt connait ses besoins, nous avons la solution.

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Notre engagement.

Marco Odermatt Ski alpin

Précis de vélosophie

Ce que l’on apprend quand on est en selle tous les jours : 53 réflexions sur le VTT, la vie et la réussite, selon LARS FORSTER, espoir olympique suisse.

Texte WERNER JESSNER

Photos GIAN PAUL LOZZA

53 marches, et autant d’aphorismes : Lars Forster dévale sur deux-roues l’escalier du c­ hâteau de Rapperswil – et nous fait part de son c­ heminement intérieur.

THE RED BULLETIN

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« Le flow, c’est quand on se demande après coup : “Mais comment j’ai fait ?”»

1. Faire du VTT, c’est embrasser la liberté.

Sur la route, l’asphalte donne la direction : à droite, à gauche ou tout droit. Le VTT donne accès à la nature et permet d’explorer bien plus que ces trois voies-là. Et ça me rend heureux.

2. La journée idéale ?

Avec ma copine, se lever sans réveil, prendre un bon petit-déjeuner, puis enfourcher les VTT. Rouler jusqu’à l’heure du ­déjeuner. De préférence en montagne, à profiter des trails. En fin d’après-midi, un apéro, une courte sieste. Et enfin le ­dîner en plein air, au coucher de soleil.

3. La règle de base (pas seulement) sur le terrain : l’espace ne

peut être rempli que par un seul volume.

Par exemple : là où il y a un rocher, il ne pourra pas y avoir votre tibia. L’un des deux devra faire de la place… et c’est ­rarement le rocher qui se déplace.

4. Une sortie pour le plaisir n’est pas une compétition.

Lors d’une course, on a un ­numéro de départ sur le guidon.

Lors de l’entraînement, il n’est pas nécessaire de tenir ses ­coéquipiers à distance.

5. Pendant une compétition, je suis parfois plus téméraire que ce

que je m’étais promis car je me laisse porter par la liesse des spectateurs.

6. Je n’ai pas gagné la première course à laquelle j’ai participé.

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J’avais une dizaine d’années, et je débutais dans une catégorie au-dessus de la mienne. La victoire n’était donc pas possible. Mais cela m’a motivé à me donner à fond et à finir coûte que coûte.

7. Un seul VTT, ça suffit.

8. Pourtant j’en possède une dizaine. Avec certains, j’ai gagné des

courses importantes. Que reste-t-il d’une victoire ? Un souvenir ? Une médaille ?

Un vélo avec lequel on a gagné a une très grande valeur – surtout émotionnelle.

9. Je bichonne mes VTT autant que je peux. Un vélo, c’est comme un animal de compagnie : mieux vous le traitez, plus belle sera votre relation.

10. Les compétitions m’ont appris à être autonome. Les

week-ends où elles ont lieu, il y a des tonnes de choses à gérer, et on est très bien encadré, mais il est possible de tout faire soi-même. Je n’ai pas besoin de chaperon.

12. Peu importe votre état de fatigue et l’intensité de la douleur : vous aurez toujours la force

de donner le prochain coup de pédale. Et le suivant. Et aussi celui d’après. Et ainsi de suite.

13. La douleur est un état qui passe. Lors des entraînements, les muscles brûlent, mais je sais que les douleurs ne s­ eront bientôt qu’un mauvais souvenir.

14. Parfois, mais surtout lors d’une session particulièrement barbante, je roule en musique.

Je ne porte qu’un seul écouteur car dans la nature et sur la piste, l’oreille est comme un troisième œil.

15. Dès qu’un pneu perd 0,2 bar de pression, je le sens.

16. Le flow, c’est quand on se demande après coup : « Mais comment j’ai fait ? »

17. La plus grande avancée technologique a été l’évolution des vélos à suspension intégrale (fully). En 2e : en cross-country,

on peut enfin rouler avec des pneus aussi larges que ceux des courses de downhill.

Le gain en matière de sécurité est énorme.

11. Ce qu’on apprend jeune reste pour la vie.

Lorsque j’étais enfant, on devait faire un sans-faute sur les parcours de VTT tout en respectant le temps. On ne courait pas les uns contre les autres. C’est là que j’ai acquis une bonne technique.

THE RED BULLETIN

De l’énergie à revendre : Lars Forster est impatient de reprendre les com­pétitions, dès que la situation le permettra.

18. La motivation ne me fait jamais défaut.

Ceux qui bossent dans un bureau doivent se lever tôt le matin.

Moi aussi. Mon privilège, c’est que mon bureau, c’est mon vélo.

La région autour de Rapperswil/Jona a la chance d’avoir une forte densité d’adeptes de cross-country.

19. Une bonne course est une course que j’ai remportée.

20. Une bonne course peut aussi être une course durant laquelle j’apprends quelque chose de nouveau. Une nouvelle ligne, une meilleure stratégie… il y a toujours un truc à retenir. Mais pour cela, il faut que quelqu’un devant vous vous montre l’exemple. C’est souvent après avoir encaissé la déception du classement que je réalise qu’une course était bénéfique pour moi sur le long terme.

21. Je m’entraîne autant avec des collègues plus forts qu’avec des collègues plus faibles que moi. Il est évident qu’on se donne plus

face à quelqu’un de meilleur que soi. Pourtant, il n’est pas faux de dire que rouler lentement fera de vous un coureur rapide à long terme. Il est bon de se le rappeler quand on mange la poussière…

22. La chose la plus stupide que j’ai faite avec un vélo ?

Un jour, j’ai voulu escalader un dôme de gravier dans une carrière… Ma roue s’est enfoncée dedans, mon vélo a été englouti. Je m’en suis sorti ­indemne, heureusement.

23. Quand je pars m’entraîner avec ma copine, j’emmène une corde pour l’aider à grimper si elle en a besoin.

En descente par contre, je l’attends rarement.

24. Ma pire blessure ? C’était à

la suite d’une collision frontale avec une moto. On a dû me faire des points de ­suture. Je m’étais ouvert le coude.

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25. Tout ce que je fais, je le fais avant tout pour moi. Pour mes victoires, pour mes objectifs. Celui qui pratique un sport le fait pour lui-même.

Pour sa santé, pour son bien-être. Pour son ego. Pour personne d’autre.

26. Après la première descente, tout est oublié, même les pires conditions météo.

27. Il vaut mieux qu’il fasse trop froid que trop chaud. On peut se

protéger du froid, pas de la chaleur.

28. Quand je grimpe, je chantonne parfois mentalement. Au

moment de redescendre, je suis heureux de pouvoir reprendre ma mélodie intérieure, car elle m’aide à rester bien concentré.

29. Gamin, j’avais des modèles de ­vététistes suisses qui m’ont profondément marqué et inspiré : d’abord Thomas Frischknecht, puis

Excellence de la technique : Lars Forster est un athlète complet.

Nino Schurter. Ça aide beaucoup d’avoir quelqu’un sur qui prendre exemple. C’est pour cette raison que, depuis des décennies, nous avons des coureurs de classe mondiale en Suisse.

dans la poudreuse. Avoir la possibilité de rouler avec style face à une vue imprenable et sans le chrono en tête, c’est du luxe.

30. Quand il y a un attroupement devant moi, je cherche un

33. C’est dans la position inclinée que vous saurez si vous avez

moyen de passer jusqu’à la dernière ­fraction de seconde. Quitte à sauter par-dessus un concurrent.

31. À VTT, en descente, seule la ligne la plus rapide compte. Dans la neige, j’utilise le terrain et je fais des ­détours, juste pour faire quelques virages

35. Sur le terrain, il est difficile de me doubler. J’en suis très fier !

bien pris le virage.

34. En tant que vététiste, on passe beaucoup de temps en salle de muscu. Les épaules, les avant-

bras, le dos, le tronc : il existe peu de sport aussi complet que le nôtre, car il sollicite tous les muscles.

36. On voit plus de paysage qu’en voiture, et on va plus loin qu’à pied. C’est la magie du deux-roues.

37. J’ai vendu ma moto quand j’étais jeune. Le VTT offre une plus

grande liberté. Je vais aussi vite que je veux, où je veux.

32. Le sport le plus proche du VTT ?

Le ski de fond. On est en pleine nature, libre, on s’épuise à grimper et on se revigore dans la descente. C’est une vraie récompense.

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38. Lorsque je croise des randonneurs, je ralentis en amont.

Je les salue, j’échange quelques mots avec THE RED BULLETIN

eux. Depuis le coronavirus, il y a beaucoup de monde sur les chemins. Tous ne savent pas forcément comment être respectueux de la forêt.

43. Sans VTT, je serais un autre homme.

39. Les ignorants sont partout :

partie de beach-volley. Voilà la ­différence entre les coureurs cyclistes et les vététistes : nous

46. Pour vous stimuler sur ­l’ergomètre, il y a Zwift, une appli qui simule une course.

44. En karaté, je suis ceinture marron.

47. Même si je n’étais pas un pro du VTT, je le prendrais tous les

chez les vététistes comme chez les randonneurs. Plus on se rapproche des centres urbains, plus on en de chance d’en rencontrer.

40. Ma destination favorite ?­

Finale Ligure, en Italie. Pas seulement pour les pistes, mais aussi pour la cuisine, la vue, le plaisir de tous les sens.

41. Je fais du surf, je joue au foot et au hockey sur glace, je suis toujours partant pour une

Mais qui ? Et combien de panoramas alpins, s­ ilencieux et bruyants, de moments heureux et euphoriques aurais-je manqués ?

pouvons toucher à tous les sports sans danger, c’est même recommandé. Cela fait de nous des athlètes complets.

45. La vie rêvée du cycliste :

se donner ses propres objectifs. La ­Norvège ? La Roumanie ? C’est vous qui décidez. En principe, il suffit de ­monter en selle et de pédaler.

42. Je serai toujours un vététiste, même le jour où je ne ferai plus de course.

Grâce à elle, je surmonte les entraînements les plus monotones.

jours pour aller me balader et découvrir les alentours.

48. Je suis une bête de course et j’adore les grandes compétitions. Le cyclocross, c’est top, mais

comme le VTT cross-country va devenir une discipline olympique, c’est là-­dessus que je me suis concentré.

49. La veille d’une course, je dors bien en général.

50. Après une course je dors bien aussi, s’il s’est écoulé suffisam-

ment de temps entre la fin de la course et mon heure de coucher, pour que mon organisme puisse retrouver son état normal.

51. Si vous vous êtes perdu, ­demandez votre chemin à un vététiste. Il connaît sa région Lars Forster (27 ans)

est originaire de Jona (canton de Saint-Gall), bastion du VTT depuis des décennies. Il est champion d’Europe, s’est qualifié pour les Jeux olympiques de Rio à l’âge de 22 ans (où il a dû abandonner après une mauvaise chute), est multiple champion suisse de c­ yclo-cross et a remporté la célèbre course par étapes Cape Epic, en Afrique du Sud. En 2019, il a gagné sa première course de Coupe du monde MTB UCI à Snowshoe, aux États-Unis. Il rêve d’une médaille aux Jeux olympiques de Tokyo, en 2021.

sur le bout des doigts.

52. Parfois, je demande à ce que l’on me dépose au hasard d’une route. Ça rend le chemin de retour à la

maison plus excitant.

53. Les vélos électriques sont super pour compenser les écarts de performance entre des

partenaires d’entraînement aux niveaux très différents, et pour initier les plus faibles à ce sport. Pour l’instant, je me ­débrouille sans aide électrique.

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EPIC GAMES

Travis Scott surplombe l’île de Fortnite Battle Royale lors de l’événement Astronomical en avril. Près de 28 millions de joueurs y ont assisté.

REJOIGNEZ

L’AUTRE UNIVERS

Alexandria Ocasio-­Cortez, Travis Scott ou encore Sting ont rejoint le MÉTAVERS, une société en parallèle au sein des jeux vidéo en ligne.

Rencontrez les pionniers qui construisent une alternative numérique à notre existence analogique.

Texte TOM GUISE

41

T

ravis Scott est énorme. C’est l’un des rappeurs les plus chauds de la planète en ce moment. Ce Texan de 28 ans est aussi énorme, littéralement : 100 m de haut, enjambant les immeubles pendant qu’il crache les paroles de son track à succès, Sicko Mode. La foule lévite. Ici encore, littéralement : elle tourne autour de lui en apesanteur. Nous sommes le 23 avril 2020, et c’est ­l’Astronomical de Travis Scott, un concert virtuel dans le jeu vidéo en ligne Fortnite.

Les spectacles de Scott dans le monde réel sont célèbres pour leur ambiance survoltée. Ses performances physiques entraînent son public dans une véritable frénésie. Il est connu pour survoler la foule à bord d’un aigle animatronique géant. Sa tournée Astroworld: Wish You Were Here de 2018-19 faisait apparaître des montagnes russes qu’il dévalait audessus du mosh pit. Mais ça, c’est d’un autre niveau.

Alors que les joueurs de Fortnite se précipitent avec enthousiasme vers une île habituellement réservée aux combats entre joueurs, le titan du rap – qui surgit après qu’un astre pulsant se soit écrasé sur Terre – commence à se téléporter à travers le paysage, se transformant en un être translucide doté d’un ­système nerveux psychédélique. « OMG, il atteint les étoiles », crie Tyler « Ninja » Blevins, joueur et superstar de Fortnite, à son public sur Twitch, la plateforme de streaming en direct, alors que son propre personnage, de taille normale, cesse d’agiter un pied du micro flamboyant. Scott ­arrache deux corps célestes et les rassemble en un 42

éclair aveuglant avant que le monde ne se reforme sous l’eau. Le chanteur géant est maintenant suspendu dans l’obscurité, vêtu d’une combinaison d’astronaute. Dix minutes plus tard, l’odyssée se ­termine dans l’espace avec le début de sa nouvelle chanson, The Scotts – une collab avec son collègue Kid Cudi – alors que tout le monde est entraîné à travers une stargate pour ressortir dans le Fortnite normal. Travis a quitté la planète et les joueurs, désorientés, retournent automatiquement au mode jeu, prêts à se friter avec des pioches et des armes. « C’est tout ? », s’exclame Ninja. C’est la célébrité la plus célèbre du jeu. Correction : c’était. Plus de 12,3 millions de joueurs de Fortnite se sont connectés simultanément à Astronomical– plus que les populations de New York et Los Angeles réunies.

Au cours des prochains jours, quatre autres concerts porteront ce total à 27,7 millions. Il s’agit de l’événement culturel de 2020 dont on a le plus parlé jusqu’à présent. Et il s’est déroulé dans le cadre d’un jeu.

C

e n’est pas la première fois que Fortnite secoue le monde réel. En janvier 2019, DJ Marshmello aa ­ ttiré plus de 10 millions de joueurs à son concert virtuel, et onze mois plus tard, le réalisateur d ­ ’Hollywood J. J. Abrams est venu avec le Faucon M ­ illenium avec des images du dernier épisode de Star Wars : L’ascension de Skywalker.

En 1989, le sociologue urbain américain Ray Oldenburg a inventé le terme de « tiers-lieu » pour décrire nos environnements sociaux. À côté de notre demeure (le premier lieu) et de notre lieu de travail

KARA CHUNG, ONDŘEJ VACHEK, MALTEEZ/BXBW

Marc Goehring (à gauche) et Kara Chung animent leur défilé dans Animal Crossing.

THE RED BULLETIN

Le groupe de rock Against The Current sur la scène principale du Block by Blockwest.

« IL Y A UNE DISCUSSION EN COURS AU SUJET DU MÉTAVERS. EST-ON EN TRAIN D’Y MIGRER ? »

L’une des « photographies » d’Ondrej Vachek, prise par son perso dans Red Dead Online.

THE RED BULLETIN

(le deuxième lieu), il s’agit d’un lieu de sociabilité et d’échange – un rôle traditionnellement rempli par les pubs, les cafés et les cinémas. Mais, à mesure que la jeune génération se tourne vers ses écrans pour sa participation sociale, la popularité de ces endroits a diminué. Une pandémie mondiale a ensuite frappé et ils ont complètement cessé d’exister. Lorsqu’un Travis Scott de la taille d’un gratte-ciel a émergé d’un astre en chute libre dans Fortnite, ce n’était pas seulement le plus grand concert au monde, c’était aussi le seul. « On parle beaucoup en ce moment des “métavers” et de la question de savoir si nous allons de plus en plus migrer vers ces espaces en ligne, explique Gary Whitta, un scénariste et podcasteur de jeux de 48 ans basé à San Francisco. Ce processus a été accéléré par la pandémie. » En tant qu’auteur des films de science-fiction dystopiques Le Livre d’Eli (2010) et After Earth (2013), ainsi que de Rogue One de la série des Star Wars réalisé en 2016, Whitta a de solides références en matière de futurisme. Mais, plus important encore, il anime un talk-show à succès qui se déroule tard dans la nuit.

Vous connaissez le format : un monologue d’ouverture, des segments musicaux et de comédie, des célébrités sur le canapé. Parmi les invités récents, les acteurs Elijah Wood et Danny Trejo et le rappeur T-Pain. La différence, c’est que tout cela est diffusé dans le cadre d’un jeu vidéo Nintendo.

Dans Animal Crossing, vous créez un personnage qui commence une nouvelle vie sur une île idyllique. Au cours de vos voyages, vous trouvez des 43

Travis Scott débute sa chanson The Scotts lors de l’Astronomical. Le streaming de sa musique a bondi de 138 % juste après cette performance.

objets qui peuvent être échangés avec le commerçant local – un raton laveur vêtu d’une chemise hawaïenne – en échange de devises pour acheter une maison et des objets cool pour la meubler. Avec ses graphismes sympas, le jeu propose une simulation positive du monde du travail, de l’économie, de la construction d’une maison – et de l’importance d’être prudent lorsque l’on secoue un arbre pour y trouver des pommes, de peur de déranger un nid de guêpes. Son créateur japonais, Katsuya Eguchi, a réalisé la première version en 2001 après avoir travaillé loin de sa famille et de ses amis.

Whitta a commencé à se livrer à sa propre expérience à l’intérieur même de ce jeu. « Je voulais juste voir si je pouvais faire ressembler mon sous44

sol d’Animal Crossing à un plateau de talk-show.

Puis des gens sur Twitch ont commencé à me dire : “Tu devrais vraiment le faire”, explique-t-il. Au début, il n’y avait que moi et mes amis. Mais comme je travaille dans le show-business, certains d’entre eux sont bien connus. » Parmi eux, l’actrice Felicia Day, Justine Ezarik (alias Justine, la mégastar de YouTube) et le réalisateur de Jurassic World, Colin ­Trevorrow. En quatre épisodes, Twitch a mis la série de Whitta, Animal Talking, en première page, attirant 15 000 spectateurs. À l’épisode 10, près de 340 000 étaient au rendez-vous. « Maintenant, chaque fois qu’une célébrité se montre sur Twitter en jouant à Animal Crossing, je suis tagué. C’est comme ça que l’affaire AOC est arrivée. » Oui, THE RED BULLETIN

EPIC GAMES, GARY WHITTA

« LA TÉLÉ NE PEUT PAS RASSEMBLER LES GENS COMME LE MÉTAVERS. »

L’acteur Elijah Wood (2e depuis la gauche) dans le talk-show Animal Talking.

the AOC – la politicienne américaine Alexandria Ocasio-Cortez, qui tweete passionnément au sujet des réformes sociales et d’Animal Crossing, et qui ­attend son tour pour apparaître dans la série. « ­J’aimerais visiter les îles de gens au hasard…

Je peux ? », a tweeté la représentante de New York le 7 mai dernier.

Whitta préfère que les invités soient d’authentiques joueurs d’Animal Crossing qui peuvent amener leurs propres personnages dans la série. « Mais, pour les célébrités, nous pouvons en créer un.

Quand Sting est arrivé, nous lui avons demandé “Que souhaitez-vous porter ?”, puis nous avons ­essayé de trouver quelque chose dans le rayon des costumes. Nous sommes en train de créer un avatar pour Shaggy (un musicien et DJ jamaïcain, ndlr). » Animal Talking a reçu des critiques élogieuses et The Verge, le site qui traite de l’actualité technologique, l’a proclamé « le talk-show le plus tendance de 2020 ». Les temps sont plus durs pour les homologues de Whitta à la télévision américaine : « Colbert, O’Brien, Fallon, tous ces gars sont géniaux, et je les admire de continuer à nous divertir quand nous en avons désespérément besoin, mais ils sont coincés dans leur sous-sol dans le monde réel. Je vis dans un monde virtuel : je suis assis derrière mon bureau, mon ami Adam est à la batterie. Hugh Howey (auteur, ndlr) et Jordan Mechner (concepteur de jeux vidéo, ndlr) sont assis sur le canapé. Mais dans le monde réel, je suis à San Francisco, Adam au Canada, Hugh à New York et Jordan à Montpellier.

Nous sommes tout aussi légitimes que The Tonight Show. Le métavers rassemble les gens d’une manière que la télévision ne peut pas faire. » THE RED BULLETIN

E

n ce qui concerne le métavers, Red Dead Online est fin prêt. Le jeu multijoueur en ligne Wild West se déroule dans une simulation des grands espaces de l’ouest américain. Il y a des missions hors la loi et des primes à réclamer, mais l’exploration de ce monde suffit déjà. Les forums sont remplis de récits d’attaques imprévues d’ours et de loups malades après s’être abreuvés en aval des installations minières ; les chasseurs de tempêtes ont dressé la carte des conditions météorologiques ; même les testicules des chevaux se rétractent dans le froid. « Le monde est tellement bien conçu », dit Ondrej Vachek. Le terrain d’expérimentation du photographe de rue est Londres, mais lorsque la ville a été fermée, lui et son collègue Sean Tucker se sont tournés vers Red Dead Online. « Nous nous promenions à cheval ou pêchions au bord du lac, en parlant photo. Puis nous nous sommes dit : “Faisons quelque chose avec les appareils photo.” » L’avatar de chaque joueur est équipé d’une boîte photographique. « Dans la vie réelle, on peut attendre toute une journée pour dix minutes de bonne lumière, dit ­Tucker. Ici, elle change toutes les vingt minutes et elle est toujours bonne. Nous avons commencé à nous diriger les uns les autres, puis nous sommes allés à Saint Denis pour faire de la photo de rue. » Dans la reconstitution de la Nouvelle-Orléans du XVIIIe siècle, ils ont fixé des personnages non-joueurs (PNJ) en train de vivre leurs vies simulées. « Quand vous sortez l’appareil photo, le monde continue de bouger ; vous devez saisir le moment, explique Vachek, 28 ans. C’est à peu près ce à quoi ressemble ma photographie normale. » Ils ont créé une commu 45

nauté Twitch, The Red Dead Poets Society, invitant d’autres personnes à participer à des visites ­virtuelles de photographie de rue.

Helen Fanthorpe est l’éditrice principale de The Rough Guide to Xbox, le premier guide de voyage pour les destinations sur jeux vidéo. Avec des conseils sur les visites touristiques, l’hébergement et même le shopping dans des jeux comme Assassin’s Creed Odyssey et Forza Horizon 4, le livre décrit un nouveau type de voyageur : « le touriste virtuel ». « Voyager, c’est l’excitation créée par la découverte de nouveaux endroits, explique Fanthorpe. C’est la même chose avec ces jeux : le but est d’explorer. » L’ebook a été publié en novembre, mais il a récemment été rendu gratuit : « L’intérêt pour les voyages virtuels s’est accru pendant le confinement. Nous voulions aider les gens à s’échapper de leur salon. » Pour Vachek, c’est ce que le jeu lui offre actuellement, peut-être davantage que la photographie. « J’aime faire du camping sauvage, prendre mon équipement et ma bâche et aller dans les bois, mais le mois dernier, j’étais coincé à la maison, dit-il.

Alors je me suis mis Red Dead, je suis allé à Tall Trees, j’ai construit un campement et je me suis détendu au coin du feu. C’était ce qu’il y avait de mieux à faire. »

A

lors que Travis Scott se déplaçait à travers Fortnite le 25 avril, un autre événement ­musical métavers procédait à ses dernières balances de sono. Block by Blockwest – ou BXBW, un festival sur Minecraft – est le bébé de Courier Club, un jeune groupe de dance-punk de Philadelphie.

Le chanteur-guitariste Timothy Waldron, le guitariste Ryan Conway, le bassiste Michael ­Silverglade et le batteur Jack Kessler ont formé le groupe en 2018. « Nous n’avons pas grandi en ville, nous n’étions pas au centre de la vie culturelle. Notre information nous venait des jeux vidéo. » Dont Minecraft.

Lancé en 2009, c’est un jeu aux ­graphismes rétros dont les joueurs parcourent un paysage en 3D généré de façon aléatoire, en extrayant des matières premières pour fabriquer des outils et construire des structures. Alors qu’il est passé sur presque toutes les plateformes de jeu et est devenu le jeu vidéo le plus vendu de tous les temps, la version ­originale en open-source a été modifiée par les communautés en ligne pour créer d’innombrables personnalisations. Ses mécanismes sousjacents ont été appliqués à la modélisation moléculaire, à l’exploitation de Bitcoin, voire à la simulation d’ordinateurs quantiques. « Nous avons grandi avec Minecraft, dit Waldron. Mais nous l’avons choisi parce que c’est le seul jeu où nous pouvons construire des mondes. » Leur plan ? Un authentique festival de musique, d’une durée de sept heures, avec près de quarante concerts répartis sur trois scènes.

Tous construits à partir de blocs numériques. « Au début, c’était “­faisons un spectacle pour nos fans”, mais chaque jour, le projet se développait de manière exponentielle », explique Waldron.

Le groupe a fait appel aux membres de la communauté Minecraft. « Tous dans des fuseaux horaires différents. Personne ne se connaissait, mais nous avons construit ensemble le monde en entier, pièce par pièce. Je me disais, “merde, si nous pouvions faire cela dans la vraie vie, nous pourrions accomplir des milliers de choses”. » Leur manager, DJ Sutera, a approché les artistes invités. « Certains ont tout de suite sauté sur l’occasion. Cowgirl Clue (la musicienne de dance-pop texane Ashley Calhoun, ndlr) a été la première, dit-il. D’autres avaient besoin d’être convaincus du sérieux de la chose. » « Je ne suis pas une gameuse, mais j’aime l’esthétique », déclare Nadya Tolokonnikova, co-fondatrice du groupe féministe punk russe Pussy Riot. En mars, le groupe devait partir en tournée lorsque la pandémie a frappé. Pour cette femme de trente ans, qui a été incarcérée pendant près de deux ans pour avoir interprété une chanson anti-Poutine dans une cathédrale de Moscou en 2012, le confinement s’est avéré particulièrement éprouvant. « Je me sens dévastée.

Je crois en la théorie de la performance de l’identité : si je ne fais pas les choses qui me forment, je me perds. » BXBW lui a donné cette chance. « S’il y a une opportunité de se connecter avec les gens, il n’y a pas à hésiter : il est toujours important de promouvoir mes idéaux politiques. » Les artistes ont été invités à fournir un certain nombre de chansons pré-enregistrées et ont reçu, s’ils n’étaient pas des Minecrafters, des conseils sur l’apparence souhaitée de leur avatar. « Nous leur avons également demandé d’aller sur Discord (une plateforme pour les communautés de gamers, ndlr)

46

KEVIN CONDON

« NOTRE INFORMATION NOUS VENAIT DES JEUX. »

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« LA CRÉATION DE MONDES COMBLE AUSSI LE VIDE. » pour interagir le soir du concert », dit Sutera.

Puis, la veille du festival, un autre groupe s’est ajouté : Massive Attack. « La presse a explosé », dit Conway. Le soir du concert, des dizaines de milliers de joueurs ont essayé de se connecter dès la première heure. « Cela s’est propagé plus rapidement que notre capacité à trouver la quantité de serveurs nécessaires », dit Steve Silverglade, le frère âgé de 18 ans du bassiste Michael, et leur expert Minecraft maison. Avec le festival sur le point de crasher, ils ont tiré la prise. « Nous avons réalisé que nous avions besoin d’un niveau de capital intellectuel que nous n’avions pas, dit Conway, avec regret. Mais, dans ce moment de désespoir, la communauté Minecraft est venue à la rescousse, dit Waldron : « Quelqu’un a envoyé un message à Steve : “Je vous ai vu aux infos. Je travaille dans la technologie ; je peux vous aider.” » Sa société, DigitalOcean, a offert au festival tout son centre de données. « Du coup, nous pouvions nous adapter à nos besoins : si 100 000 personnes décidaient de nous rejoindre, nous pouvions le faire. » Le festival a été reprogrammé pour le 16 mai, mais les musiciens de Massive Attack se sont désistés. « Ils ne voulaient pas participer à nouveau, dit Conway. Je pense qu’ils n’ont pas bien compris ce que l’événement était censé être », dit Steve.

S « Il ne s’agit pas que de créer de la musique, mais aussi de créer des mondes. » Les membres de ­Courier Club et ­organisateurs de Block by Blockwest .

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eize mai. Il est 19 h 40. Les joueurs se précipitent vers la deuxième scène de BXBW, située dans un chalet de ski au sommet d’une montagne géante. Il y a un téléphérique, mais la plupart d’entre eux frappent la barre d’espace de leur clavier pour sauter les marches jusqu’au sommet. À l’intérieur, les Pussy Riot jouent leur chanson Macho. L’avatar de Tolokonnikova bondit sur la scène – une interprétation pixélisée de l’image de la cagoule verte rendue célèbre lors de la manifestation du groupe sur la Place Rouge en 2012. Elle écrit des slogans comme « J’emmerde le capitalisme », qui défilent sur l’écran. « Je me suis agitée comme pour un rassemblement, dit-elle plus tard. C’est juste un festival dans un jeu, mais si ça donne un sens aux gens, c’est bien. » La scène principale est souterraine, on y entre en passant par un toboggan kaléidoscopique. C’est là que se produit le groupe californien post-hardcore Movements. Le chanteur Patrick Miranda s’écrie « Tout le monde, barre d’espace ! » et la foule se met à sauter à l’unisson ; parmi eux, un type avec un Rubik’s Cube à la place de la tête, Deadpool, un porc bipède, et Joe Mulherin, alias le rappeur américain nothing,nowhere. Son avatar ressemble à la grande faucheuse – c’est son propre logo. Alors qu’il court

devant la scène, Mulherin est rejoint par des avatars identiques – ses fans, avec lesquels il communique via le chat de son flux Twitch. Il tape Reaper cult – circle pit ! et tous se précipitent en déployant une danse en cercle synchronisée.

Le jeune homme de 28 ans, originaire du Massachusetts, parle ouvertement de son combat contre l’anxiété : « Quand j’ai commencé, je me suis éloigné de mes fans parce que j’étais nerveux à l’idée d’être sous les feux de la rampe. Mais depuis que je streame sur Twitch, que je plonge dans Discord, l’univers des joueurs, je me connecte avec des jeunes qui veulent seulement avoir des amis. Beaucoup font face aux mêmes trucs que moi. » Quand on lui a p ­ roposé de jouer dans le cadre de BXBW, « cela allait de soi. S’il y a une opportunité de me connecter avec mes fans pendant cette période, je vais la saisir. Le fait que ce soit dans Minecraft est encore mieux ».

Mulherin emmène son entourage se promener.

Ils prennent d’assaut un escalier à l’intérieur d’un arbre géant et vont voir le « magasin » qui présente des représentations numériques de T-shirts et d’œuvres d’art que les joueurs peuvent acheter dans le jeu et se faire expédier dans la vie réelle. Puis ils sautent tous ensemble du haut de l’arbre, pendant que Mulherin rit et répond à leurs commentaires sur son flux. « Je suis allé au concert Fortnite de Travis Scott avec Pete Wentz (le bassiste des Fall Out Boy, ndlr), raconte Mulherin. C’était génial, mais c’était comme regarder un feu d’artifice au loin. Ici, il y a de l’interaction, des discussions, des mini-jeux. Les gens ont besoin d’un sens d’appartenance à une communauté en ce moment, et vous le sentez. » « C’était juste un tour d’essai pour ce que nous voulons créer : un monde qui existe en permanence, où vous pouvez traîner même entre les concerts, explique Waldron. Nous avons un serveur d’avant les festivals où la communauté a construit deux énormes villes. Il y a une économie qui fonctionne, des mini-jeux… c’est génial. Si vous ne pouvez pas vendre un spectacle chez vous parce que le créneau n’est pas assez important, vendez-le à un public mondial dans un club en ligne. C’est quelque chose qui aura de la valeur au-delà du confinement. Nous aimons faire partie d’un groupe musical, mais ce n’est pas seulement la création de musique qui comble le vide pour nous, c’est aussi la création de mondes. » L’avatar de Mulherin fait les cent pas dans la chambre verte. « L’anxiété virtuelle, ça semble si réel », dit-il. Grâce à sa vue du jeu, ses adeptes de Twitch peuvent voir la foule – et se voir eux-mêmes dans leurs skins de la grande faucheuse – devant la scène ; nothing,nowhere continue. « Minecraft, faites du bruit ! » Son appel est accueilli par un flot de cœurs et de pyrotechnie. Quelques joueurs flottent, en courant dans les airs. La forme carrée de Mulherin saute autour de la scène avant de plonger dans la foule et de commencer un circle pit. Soudain, il disparaît. « LMAO, je me suis fait virer du serveur », tape le rappeur à l’écran alors qu’il retourne sur scène.

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ÊTES-VOUS BIEN ÉLEVÉ ?

Le bonheur, la forme et le succès sont à portée de main.

Difficile à croire ? C’est grâce à cet état d’esprit que FABIO WIBMER, un spécialiste du VTT trial, a séduit cinq millions de fans sur YouTube. Il révèle ses trucs pour voir votre quotidien différemment. Et vous élever.

Texte ALEX LISETZ Photos HANNES BERGER

LA VOIE DES AIRS Les vélos sont interdits sur le ponton du Hallstättersee en Haute-Autriche.

Fabio a la solution : ne pas toucher le sol, tout simplement.

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UNE ASCENSION FULGURANTE L’accrobranche, c’est surfait : à 14 ans, Fabio est passé du motocross au VTT trial. La suite de l’histoire, on la connaît.

F

abio Wibmer a passé son enfance dans un véritable terrain de jeu. Ses parents lui ont ­offert LE cadeau parfait pour lui permettre de développer ses talents. Et aujourd’hui, quand il se filme en faisant son activité préférée, 80 millions de personnes admirent le spectacle sur YouTube… Chanceux le type. Facile...

La vérité, c’est que Fabio Wibmer a beaucoup plus d’imagination que nous. « Les choses les plus banales autour de moi, je les regarde toujours sous un autre angle, explique-t-il. Je réfléchis aux idées sympa qu’il pourrait y avoir derrière.

Puis je les mets en pratique. » C’est en suivant ce principe que Fabio Wibmer s’est élevé, pour devenir un ­vététiste de niveau international et le YouTubeur le plus célèbre d’Autriche.

Mais cette philosophie de vie, il l’applique aussi à des idées commerciales et des projets de vie d’un autre genre. Ainsi qu’à ses sorties VTT. « Pas besoin de budget ni de spots classieux pour faire marcher sa créativité. Parfois, on a même de meilleures idées quand les possibilités sont limitées. » Fabio Wibmer a grandi dans un village de l’est du Tyrol. Pas exactement l’endroit rêvé pour devenir célèbre. « J’adore Oberpeischlach, dit-il, mais il n’y avait rien à faire là-bas. On n’avait même pas de terrain plat. Quand on jouait au foot, au bout de cinq minutes, on perdait le ballon et il fallait aller le ­récupérer en bas de la pente. » Fabio Wibmer a six ans quand il fait cet important constat : un pré peut être plus qu’un simple pré et un arbre abattu peut être plus qu’un simple arbre abattu.

Eh oui, car quand on pense de manière créative, un pré peut aussi être une piste de motocross et un arbre abattu peut ­devenir un obstacle de trial. Après une sortie en famille à la Coupe du monde de motocross en Carinthie, Fabio et son frère Gabriel supplient leurs parents de faire l’acquisition de mini motos cross. C’est ainsi que le champ de leur oncle passe du statut de mauvais terrain de foot à celui de parcours de motocross idoine. Et la forêt derrière la maison devient un véritable terrain de jeu offrant mille possibilités de défis et d’acrobaties.

Leçon de créativité n°1 : continuer d’avoir six ans dans la tête. Et considérer le monde comme un terrain de jeu où mettre en pratique son talent et ses idées.

Fabio, qui a aujourd’hui 25 ans et vit

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à Innsbruck, est devenu une véritable star : sa chaîne YouTube compte près de cinq millions d’abonnés et ses vidéos les plus populaires font entre 80 (Wibmer’s Law) et 100 millions de vues (Urban Freeride Lives).

LE QUOTIDIEN COMME SOURCE D’INSPIRATION

Son succès, Fabio le doit – outre son talent exceptionnel en trial et en downhill – à sa créativité sans bornes. Ses ­vidéos racontent des histoires, ses tricks sont à la fois drôles et incroyables. Son secret pour arriver à un tel résultat : penser comme le gamin de six ans qu’il a été un jour. En pratique, il prend des choses du quotidien, les sort de leur contexte et en tire des idées géniales.

Meilleur exemple : Fabiolous Escape, la vidéo avec laquelle il a percé, il y a main-

tenant quatre ans. « Au départ, j’ai tourné Escape pour un concours vidéo où il fallait filmer une séquence cool en une seule prise. Là, je me suis dit : pourquoi ne pas raconter une histoire – et faire p ­ articiper tout mon village ? » Dans sa « fuite » face aux policiers – un peu patauds – du village, Fabio dévale les toits des maisons et les tables à manger, enchaînant avec

« Ce qu’il me faut, c’est un trick que je retente 200 ou 300 fois avant d’y arriver. »

Fabio est un spécialiste du VTT trial et downhill de niveau international, et le YouTubeur le plus célèbre d’Autriche.

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une aisance déconcertante les frontflips, les drops, et même un numéro d’équilibriste sur le guidon de son vélo. Résultat : il a remporté le concours et sa vidéo en est aujourd’hui à 56 millions de vues. « Je prends des choses que tout le monde connaît et je les aborde d’une manière différente », explique l’ancien étudiant en marketing sportif au s­ ujet du succès de son concept, dont pourraient aussi tout à fait s’inspirer les fondateurs de startup et sportifs amateurs. « Comme dans Urban Freeride L­ ives, où je descends des escaliers – tout le monde peut se projeter là-dedans, pas comme avec une rampe dont les dimensions échappent ­totalement aux profanes. » Quand il est en vadrouille, les idées jaillissent dans sa tête les unes après les autres. « Je vois un mur et je me ­demande comment je pourrais rouler ­dessus ou sauter par-dessus. » Un jour, en cherchant un lieu sympa, il a atterri dans la vallée de la Malta en Carinthie.

Là-bas, il a flashé sur un mur de barrage de 200 mètres de haut, sécurisé par une rambarde en haut. « J’ai vu la rambarde et je me suis dit : si elle n’était qu’à dix centimètres du sol, je pourrais rouler dessus sans problème. Donc je dois juste m’enlever de la tête qu’il y a 200 mètres de vide en dessous. » Et il s’est retrouvé quelques jours plus tard, assuré par une corde, à rouler sur la rambarde – de la largeur d’un pneu – du début jusqu’à la fin du barrage, faisant fi de l’immense gouffre à sa gauche. « Une sensation indescriptible, surtout après coup », raconte-t-il. Nous, rien qu’à regarder la ­vidéo Riding a Bike on a 200 m High Rail, on en a des sueurs froides.

« Parfois, on a de meilleures idées quand les possibilités sont limitées. »

LE DROIT DE SE PLANTER

Fabio nous explique qu’il a aussi pas mal d’idées qui ne mènent nulle part. « Parce que dans la réalité, elles ne fonctionnent pas comme je me l’étais imaginé. Ou bien parce qu’elles sont complètement nulles, alors que je pensais qu’elles seraient super géniales. » Pas grave : la créativité, ça ne fonctionne que si on s’accorde le droit de se tromper, d’être ridicule et de faire n’importe quoi.

Leçon de créativité n°2 : n’en avoir rien à foutre.

En fait, parfois, ça vaut le coup de poursuivre des idées qui semblent vouées à l’échec. « Il y en a qui lâchent l’affaire quand ils n’arrivent pas à passer un trick au bout de trente tentatives, dit Fabio.

Moi, quand il ne me faut que trente fois 52

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LE JUSTE ÉQUILIBRE Dans ses vidéos YouTube, Fabio alterne tricks de dingue et ­séquences délirantes.

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5 indispensables pour une journée de VTT mémorable 1. Un VTT (forcément)

« S’il ne fonctionne pas parfaitement, un vélo n’est rien de plus qu’un tas de ferraille. Il est donc indispensable de s’assurer avant le départ que les freins marchent bien, que les roues tournent correctement et qu’il n’y a rien qui vibre ou qui frotte. »

2. Les meilleurs potes

« Le VTT, c’est encore plus cool entre potes. Mais pour que chacun puisse en profiter, il faut que tout le monde ait le même niveau. Je m’entraîne avec un crew pour la descente et un autre pour le trial et j’ai vécu des trucs i­ ncroyables avec les deux. » Pour ses tricks (ici un 180 depuis un Mercedes Marco Polo), Fabio s’inspire ­fréquemment des skateurs et athlètes de parkour.

3. De quoi manger

« Dès que j’ai la dalle, ça ne va pas.

Donc je vérifie toujours avant qu’il y aura de quoi manger là où je vais rouler – et que le restaurant ou le snack en question sera bien ouvert. Quand j’ai faim, je suis insupportable. »

4. Un temps parfait

« De 20 à 25 degrés et du soleil.

Simple, mais tellement important. »

pour y arriver, le trick ne m’intéresse plus. C’est qu’il n’était pas assez difficile.

Ce qu’il me faut, c’est un trick que je retente 200 ou 300 fois – comme dans la vidéo Home Office où je mets un panier avec ma roue arrière. »

D’IDOLE À POTE

Comment faire pour penser de manière aussi créative que Fabio Wibmer ? « Je me suis toujours inspiré de ce que faisaient les autres pour en faire mon truc à moi. » Revenons à ce propos à un fameux jour de printemps 2009, qui fut le plus important de sa vie. C’est ce jourlà, alors âgé de 14 ans, qu’il tombe par hasard sur la vidéo Inspired Bicycles de l’Écossais Danny MacAskill, la légende du VTT trial. « J’ai de suite su que je voulais faire ça moi aussi. » Fabio abandonne le motocross pour le VTT trial et se sert des vidéos de Danny MacAskill pour apprendre des tricks. En parallèle, il poste ses propres vidéos et se constitue une communauté qui compte de plus en plus de fans. Et en 2012, il rencontre son idole en personne lors d’un atelier de la Red Bull Wings Academy. Ils ne se perdent pas de vue et Danny finit même par faire une proposi54

tion à Fabio : l’accompagner dans sa ­tournée de démonstration. Aujourd’hui, Fabio est l’un des piliers majeurs de l’équipe Drop and Roll qui fait tourner les têtes des fans en enchaînant les ­frontflips par-dessus les clôtures de ­jardin et les backflips au guidon d’anciens vélos pour dames.

Leçon de créativité n°3 : commencer par regarder ce que font les autres. Et s’en inspirer pour en faire quelque chose de personnel.

VOIR PLUS LOIN

Le mieux serait peut-être de dévoiler tout de suite la leçon n°4 pour cette p ­ artie : voir plus loin que le bout de son nez.

L’inspiration se trouve partout, p ­ arfois même dans les endroits les plus inattendus. « J’aime bien savoir comment les autres communautés ou disciplines gèrent tel ou tel challenge, explique Fabio. Parfois, j’observe un skateur et ­j’essaie de refaire les mêmes mouvements avec ma bécane. Dans la vidéo Home Office, je saute sur un arbre depuis le toit de la maison avant de glisser sur le côté et d’atterrir au sol – c’est une idée que j’ai eue en regardant des vidéos de parkour. »

5. Un portable éteint

« Il faut toujours avoir un portable avec soi quand on part en virée. Mais quand je ne filme pas, le mien, je préfère encore le laisser éteint. Le truc, c’est qu’on est connectés 24h/24, donc j’aime bien débrancher un peu.

Au moins quand je suis sur mon VTT. »

Récapitulons : les meilleures idées se trouvent juste sous notre nez ; on peut s’inspirer de gens qui partagent nos idées, mais l’inspiration peut aussi parfois se trouver là où l’on s’y attend le moins ; et pour trouver de bonnes idées, il ne faut pas avoir peur de se tromper. Quelque chose à rajouter, Fabio ? « Oui ! Idées et stress ne font pas bon ménage. Pour développer sa créativité, il faut avoir quelque chose qui aide à r­ ester concentré. Donc il faut trouver un moyen de réussir à déconnecter et à écouter sa petite voix intérieure. » Fabio a trouvé, lui. On aurait pu continuer cette discussion éternellement, mais le rider doit y aller. Le ciel s’éclaircit au-dessus d’Innsbruck, et pour lui, cela ne signifie qu’une chose : ses potes du VTT l’attendent déjà dans la forêt.

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À LA HAUTEUR Le fameux Handlebar Ride de Fabio offre une belle vue d’ensemble, mais réfléchissez avant de le tenter sur une piste cyclable.

Jill Heinerth en train de tester un rebreather : cet appareil permet de ­recycler l’air expiré, et donc de plonger plus longtemps.

PASSION ABYSSALE

Grande dame de la plongée-spéléo, la Canadienne JILL HEINERTH ­explore les endroits les plus inaccessibles du monde sous-marin.

Un métier où le risque et l’émerveillement sont toujours au rendez-vous.

Texte ANDREAS WOLLINGER Photos JILL HEINERTH 56

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Plongée en mer inconnue Dans ce gigantesque cénote (­appelé « The Pit »), situé sous la péninsule du Yucatán au Mexique,­ Jill Heinerth a eu un grave accident qui a bien failli mettre fin à sa ­carrière. Pourquoi n’a-t-elle jamais raccroché ? « Il n’y a pas de plus belle sensation que de pénétrer dans un endroit où aucun Homme n’a encore plongé. »

Paradis interdit Pour pouvoir admirer ces paysages sous-marins à couper le souffle, il faut une autorisation spéciale, la grotte étant fermée depuis quarante ans pour des raisons de sécurité. « Cette beauté m’a toujours fascinée, s’exclame Jill.

Je crois que c’est une des plus belles choses que j’aie jamais vues. » 59

Le Sahara dans les Bahamas Plongée au fin fond de Dan’s Cave sur l’île d’Abaco, au nord des Bahamas.

Cette grotte vieille de 350 000 ans est fréquentée par les plongeurs mais aussi les climatologues. Sur ses ­stalagmites, on trouve en effet du sable provenant du Sahara, ce qui permet de retracer les périodes de ­sécheresse sur Terre.

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Pas de panique !

Dans la plongée-spéléo, mieux vaut ne pas être claustrophobe : « L’idée est toujours de garder la balance entre la peur et la confiance en soi », ­explique Jill Heinerth.

Le monde des ténèbres Même si le Crystal Palace de la Dan’s Cave est toujours plongé dans le noir, il regorge d’êtres vivants : des petits crustacés sans yeux ni pigments qui n’ont pas changé ­depuis la fin des dinosaures.

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Vestiges de guerre devant Terre-Neuve Ce navire français fut coulé en n ­ ovembre 1942 par un sousmarin ­allemand devant l’île de Terre-Neuve (Canada). Échouée près de Bell ­Island, l’épave sert ­aujourd’hui d’habitation à de ­nombreux animaux marins.

Jill Heinerth, 55 ans, devant le Wookey Hole, au sud-ouest de l’Angleterre. C’est ici qu’a eu lieu la première plongée-spéléo en 1935.

Un peu plus près des étoiles… de mer C’est l’histoire d’une petite fille qui rêvait de devenir une ­astronaute.

SUUNTO UK

L’indispensable fil d’Ariane Le collègue de Jill Heinerth est en train de monter le filin de sécurité à l’entrée du Devil’s Eye Spring, une grotte souterraine en Floride.

Surnommé « fil d’Ariane », il est parfois le seul moyen de ­retrouver la sortie quand les particules s­ oulevées par les plongeurs ­empêchent toute visibilité.

À défaut de pouvoir réaliser son rêve d’enfance, Jill Heinerth découvre, en grandissant, un autre univers fascinant : celui des abysses. Avant son trentième anniversaire, elle quitte sa vie tranquille et son boulot de graphiste pour se consacrer à sa passion et devenir exploratrice de grottes sous-­ marines. Depuis, la Canadienne de 55 ans s’est aventurée dans les grottes les plus étroites, les plus profondes et les plus longues du monde aquatique, notamment dans un iceberg de l’Antarctique : un exploit qui lui a valu cette année son entrée dans le Scuba Diving Hall of Fame.

Se frayer un chemin dans ces labyrinthes de calcaire, plongés dans l’eau et l’obscurité, n’est évidemment pas sans risque. La plongée-spéléo fait en moyenne une vingtaine de victimes par an. Mais pour Jill, ce risque est largement compensé par l’émerveillement que l’on ressent lorsqu’on plonge dans des lieux où personne n’est jamais allé. La peur ? « Elle est présente, avoue-t-elle, mais vous ne devez jamais la laisser vous contrôler, pour ne pas gaspiller votre oxygène. » Comment fait-elle ? « Face au danger, il faut respirer un grand coup et se concentrer sur sa survie, un pas après l’autre. » intotheplanet.com

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Cadeau du ciel Un rai de lumière transperce la pénombre d’un cénote : Jill a baptisé ce cliché, pris au Yucatán, Beam Me Up. En le regardant, on comprend mieux pourquoi les Mayas considéraient ces puits naturels comme le territoire des dieux de l’inframonde.

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La Floride en immersion totale Le Floridan Acquifer est un vaste r­ éseau de canaux souterrains qui ­alimentent en eau potable 60 % de la population de cet État. Il attire ­aussi les (intrépides) plongeurs du monde entier. Sur la photo : ­l’entrée du Orange Grove Sink, au nord-est de la Floride.

Un périple à la recherche de ce moment si particulier – celui où tout ce qui compte, c’est l’instant présent.

Le freerider FABIAN BÖSCH part pour un tour de Suisse à la rencontre de quatre ­athlètes d’exception.­

ENGELBERG

Marco Odermatt, 22 ans, connaît Fabian Bösch depuis l’enfance.

Texte WOLFGANG WIESER Photos ELMAR BOSSARD

LA QUÊTE DU FLOW

Scuol Engelberg

Laax

Région Dents du Midi

QUATRE ÉTAPES

Les spots des sessions VTT de Fabian Bösch avec chacun de ses amis sportifs.

RÉGION DENTS DU MIDI Ugo Ballerini, 22 ans. La star du BMX fait découvrir le bike park de Morgins à Fabian.

SCUOL

Nevin Galmarini, 33 ans. Sur les hauteurs dès quatre heures du ­matin, avec un arc-en-ciel en prime.

LAAX

Nathalie Schneitter, 34 ans : la championne du monde nous parle du VTTAE. THE RED BULLETIN

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« Passer au niveau ­supérieur, c’est plus fun que ­difficile. » Fabian Bösch

TRUDY TRAIL Ce trail, qui doit son nom à la gardienne du refuge du Jochpass, est considéré comme le sentier le plus exigeant dans la partie supérieure du Jochpass. Il se compose de plusieurs obstacles, passages difficiles et virages relevés.

Un trail parfait pour les downhillers passionnés.

Par monts et par vaux : Fabian Bösch survole les obstacles.

ENGELBERG Les retrouvailles de Fabian avec son meilleur ami d’enfance.

Que l’on vienne de Bâle, de Lucerne ou de Zurich, Engelberg-­ Titlis est LA destination pour pratiquer tout au long de l’année des activités de plein air de très haut niveau. Située à 1 013 m d’altitude, la petite ville est dotée de plusieurs remontées mécaniques qui permettent de prendre de l'altitude. C’est ici que Fabian Bösch va enfourcher son VTT aux côtés d’un ami de longue date, Marco Odermatt. LES ATOUTS ­D’ENGELBERG La diversité de ses itinéraires de VTT, qui vont des jolies montées avec vue panoramique, aux flow trails parfaitement shapés, en passant par des pistes naturelles riches en défis. engelberg.ch/bike

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Spots incontournables JOCHPASS TRAIL Un trail qui ne manque pas de rythme avec ses innombrables virages relevés et ses petits sauts – idéal pour trouver son flow. Depuis la gare en amont du Jochpass, point de départ du trail, une piste sinueuse de près de 4,5 km descend jusqu’au Trübsee.

HELLS BELLS TRAIL Reliant le Jochpass à l’Engstlen­alp, ce trail d’un mètre de large offre un mix ­parfait de tronçons flowy et techniques, et n’est pas réservé aux fans de d ­ escente.

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Boutique VTT BIKE’N’ROLL Une échoppe pour les vététistes, tenue par des vététistes – conseils, location ou réparations, la qualité et un service client de haut niveau sont au rendez-vous. bikenroll.ch

Hôtels & campings BÄRGHUIS JOCHPASS Situé au pied du Titlis (3 238 m d’altitude), le Bärghuis Jochpass (2 222 m d’altitude) est le point de départ idéal pour s’offrir d’inoubliables ­sessions VTT. jochpass.ch SPORTHOTEL & CAMPING EIENWÄLDLI Un lieu de séjour taillé sur mesure pour les adeptes de vacances sportives. Avec un spa de 1 000 m² pour se détendre après une journée bien remplie. eienwaeldli.ch

Bars et restaurants TUIFELSSTEI Au Tuifelsstei, les délicieux plats à la carte sont pratiquement tous préparés avec des produits régionaux de la vallée d’Engelberg. hotelcrystal.ch UNTERTRÜBSEE Situé à 1 250 m d’altitude, le restaurant Untertrübsee offre une vue splendide sur les montagnes d’Engelberg, le tout dans une ambiance conviviale et authentique. untertruebsee.ch

Juste assez de place pour une agréable nuit dans le Multivan VW.

Le son de la région Si la région était une chanson, ce serait ABOVE THE FOG de Al-Berto & the Fried Bikinis.

Fabian Bösch, 23 ANS CHAMPION DU MONDE FREESTYLE

Le même flow que pour le ski ­ « Il y avait encore de la neige sur les hauteurs quand on y est allés. C’était marrant, mais pas évident, il faut bien pomper sur les bosses pour avoir suffisamment de vitesse dans les courbes. S’il y a tant de skieurs

qui aiment le VTT, c’est parce que la sensation de flow est identique. Comment la décrire, cette sensation ? Ce n’est pas facile. On ne pense à rien, on se contente de rouler. On ne se rend même pas compte du temps qui passe. On est à fond dans l’instant. » DE CHAMPION DE SLALOM À CHAMPION DE FREESTYLE

Originaire d’Engelberg, le jeune homme devient, à 13 ans, champion de Suisse de slalom des moins de 15 ans, puis se tourne vers le freestyle parce que le ski « devenait un peu trop monotone » pour lui, double champion du monde, vainqueur des X Games.

Marco Odermatt, 22 ANS SKIEUR PRO, MÉDAILLÉ D’OR

Comme dans un autre monde

« On se connaît depuis tout petits. Fabian a ­toujours été un peu plus fou que moi. » Marco Odermatt THE RED BULLETIN

« Fabian et moi, on se connaît depuis tout petits. On était les meilleurs amis du monde, mais on était aussi toujours en compétition – et je dois dire qu’il a toujours été un peu plus rapide que moi. Et aussi toujours un peu plus fou. Rouler sur la neige, ce n’est pas aussi difficile qu’on le pense – bon, le fait est qu’on ne peut qu’aller tout droit, les virages, on oublie.

J’ai passé cinq ans à la Sportmittelschule d’Engelberg – un

cursus sport-étude mais quand je viens faire du VTT sur les hauteurs de la vallée, j’ai toujours l’impression d’arriver dans un autre monde.

MÉDAILLÉ D’OR RECORD

Originaire de Buochs, le jeune homme de 22 ans a décroché cinq médailles d’or aux Championnats du monde juniors à Davos – un record sans précédent.

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Le sourire malgré la pluie : Nathalie et Fabian.

« Avec un VTT électrique, même la montée devient intéressante. » Fabian Bösch

Spots incontournables

LAAX

Lutte dans la boue avec la championne du monde de VTTAE : un énorme kif.

Un réseau de sentiers de 330 kilomètres de long, des trails primés, un magnifique paysage de montagnes – c’est dans la région de Flims Laax Falera, idéale pour les amateurs de vélo, que Fabian Bösch retrouve la championne du monde de VTTAE, Nathalie Schneitter. Les heures passées ensemble se transforment en une course sous la pluie et dans la boue, un énorme kif avec le plein de nouvelles sensations.

L’ATOUT DE LAAX L’immensité du paysage. Un site classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, où l’un des plus gros éboulements du monde a forgé et marqué le paysage de son empreinte. laax.com

Sur les pistes étroites en pleine forêt : Fabian roule en tête.

NEVER END TRAIL Le Never End Trail offre aux amateurs sept kilomètres de pure action avec des sauts et des modules de North Shore pour encore plus de sensations.

TREK RUNCATRAIL Le TREK Runcatrail est l’un des plus longs flow trails d’Europe.

Il séduira aussi bien les débutants que les pros avec sa grande diversité de modules.

NAGENS TRAIL Le Nagens Trail est une exclu­ sivité mondiale : c’est le premier trail construit à 100 % avec de l’énergie électrique.

Ce trail d’enduro de quatre kilomètres de long est ouvert depuis début août.

Boutiques VTT LAAX RENTAL Située dans les gares en aval de Flims et de Laax, cette boutique propose tout ce dont un vététiste peut avoir besoin, et une large gamme de services allant de la location aux tests de VTT trek. laaxrental.com SPORT BEAT Située à quelques minutes à vélo de la gare en aval de Flims, la boutique Sport Beat propose un excellent service client et des vélos à louer. sportbeat.ch

Hôtels & campings RIDERS HOTEL Les amateurs de détente et de minimalisme trouveront ici leur bonheur. Situé à la gare en aval de Laax – avec un atelier, des stations de lavage et un local à vélos. ridershotel.com CAMPING FLIMS Depuis le camping de Flims, on accède aussi rapidement aux gares en aval de Flims et de Laax qu’à la grande forêt de Flims, avec ses innombrables trails. camping-flims.ch

Bars et restaurants STALLA ALP NAGENS En plein cœur du réseau de sentiers de Laax, dans une ancienne étable à 2 100 m ­d’altitude, on peut déguster des spécialités locales en profitant d’une vue magnifique. stalla-alpnagens.ch RIDERS RESTAURANT Une carte réduite mais de qualité dans le premier restaurant végétarien de Laax – une cuisine à la fois simple et raffinée ! ridershotel.com

Le son de la région Si la région était une chanson, ce serait RUN TO THE HILLS de Iron Maiden.

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« Le VTT électrique est devenu un sport de loisirs à part entière. » Nathalie Schneitter

La pluie ne ralentit pas forcément, ça peut aussi être fun.

Nathalie Schneitter, 34 ANS

Fabian Bösch

CHAMPIONNE DU MONDE DE VTTAE

Tout simplement Sentir cette plus de vitesse ­ puissance, c’est « Avec un VTT électrique, même vraiment jouissif ­ la montée devient intéressante « Il y a cinq ans, je n’aurais jamais osé me montrer en plein jour avec un VTT électrique.

Aujourd’hui, c’est devenu un sport de loisirs à part entière.

Ce que j’aime plus que tout, c’est sentir la puissance du moteur – ça me donne même du flow en montée, y compris sur les terrains difficiles. C’est une sensation que j’adore. » L A PREMIÈRE CHAMPIONNE DE SA CATÉGORIE

Originaire de Lommiswil, la jeune femme était vététiste de haut niveau quand elle s’est tournée vers le VTTAE en 2019 et qu’elle en est devenue la première championne du monde.

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– on a suivi un trail dans la forêt. Les descentes et les montées s’enchaînaient. Mais comme on a beaucoup plus de vitesse, ça donne l’impression d’être en descente – c’est super cool. Et bien sûr, avec un VTT électrique, on va beaucoup plus loin. Et pour ceux qui veulent transpirer un peu, il suffit de diminuer la puissance de l’assistance électrique.

FACILE À MANIER MALGRÉ LE POIDS

Ce qui m’a surpris : « Je ne pensais pas qu’un VTTAE serait aussi lourd, mais je dois dire que ça ne m’a pas du tout gêné pour rouler. »

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SCUOL

Une sortie le jour le plus long de l’année – et le flow de Nevin Galmarini.

Naturelle, puissante, authentique : à l’extrémité sud-est de la Suisse, nichée dans la zone frontalière avec l’Italie et ­l’Autriche, se trouve la destination de vacances d’Engadin Scuol Zernez – avec 500 kilomètres de pistes de VTT. C’est ici que Fabian Bösch retrouve le champion olympique de snowboard Nevin Galmarini pour une sortie VTT le jour le plus long de l’année. LES ATOUTS DE SCUOL Une nature à l’authenticité préservée et des pistes de VTT parfaitement entretenues à tous les niveaux d’altitude (étage alpin, subalpin et forestier). scuol-zernez.com/bike

« La piste était humide et glissante, mais c’était encore plus marrant comme ça. » Fabian Bösch

Spots incontournables MOTTA NALUNS Rouler sur le Hausberg de Scuol, à l’écart de la civilisation, sur des single tracks flowy, avec des montagnes majestueuses en fond, et arriver dans de charmants villages D’Engadine et de culture romane.

TRAS LA VAL MÜSTAIR Pour une virée à la journée au val Müstair : du col de l’Ofen jusqu’au couvent de Müstair.

Un itinéraire exigeant, idéal pour les amateurs de nature et de single tracks.

« Il n’y a pas d’hier, pas de demain – seulement l’instant présent » Fabian Bösch CIRCUIT Un joli parcours à travers les hameaux de Tarasp, puis les forêts de mélèzes et les sites marécageux colorés, avec une petite pause dans le cadre idyllique du Lai Nair et une visite au château de Tarasp.

Fabian Bösch

Nevin Galmarini, 33 ANS CHAMPION OLYMPIQUE DE

SNOWBOARD C’était sympa, on est allés haut ­ Se sentir vivant « On est arrivés au sommet jusqu’au bout à quatre heures du matin. Il faides doigts ­ sait beau. On est montés très

haut, au-dessus de la limite de la forêt. Et on a même eu droit à un arc-en-ciel. À huit heures, on s’est offert une crêpe de l’empereur dans un restaurant d’alpage, les enfants étaient encore en pyjama. La piste était humide et glissante.

Mais ce n’est pas grave, ça a rendu les choses encore plus mémorables. » Un cadre splendide qui ne ravira pas seulement les vététistes.

Hôtels & campings HOTEL BELLAVAL Un hôtel idéal pour les vététistes, au pied des remontées mécaniques, avec un garage à vélos fermé, une station de lavage et un petit atelier pour les VTT, ainsi qu’un service de blanchisserie de nuit gratuit pour les tenues de VTT. bellaval-scuol.ch TCS CAMPING SCUOL Le camping se situe au cœur d’un merveilleux paysage naturel. Les vététistes ont à leur disposition un atelier VTT, un garage fermé et une station de lavage pour les VTT. tcs.ch

Boutiques VTT ALPTRAILS Boutique et école de VTT à Scuol : vente et location de VTT/VTTAE, réparation de vélos de toutes marques, pièces de rechange, accessoires pour vélos, vêtements. alptrails.ch THE RED BULLETIN

ENGADIN ADVENTURE Juste à côté de la gare en aval des remontées mécaniques de Scuol, vente et location de vélos, réparations, pièces de rechange, vélos électriques, boutique. engadin-adventure.ch

NOUS SOMMES ENCORE UNE FOIS REPARTIS À DEUX

Ce qui m’a plu : « À un moment, nous avons renvoyé chez eux tous ceux qui étaient avec nous – et nous sommes repartis à deux. »

« Ce qui compte avant tout, c’est le flow. Comment on le trouve ? En se lançant un défi qui soit le plus difficile possible, tout en étant accessible selon ses capacités. Si c’est trop simple ou trop difficile, on ne peut pas trouver le flow.

Mais quand on y arrive, tout ce qui compte, c’est l’instant ­présent. Et on se sent vivant jusqu’au bout des doigts, c’est ça que je recherche. » UN TALENT POUR LES ­A CTIVITÉS EN PARALLÈLE

Originaire de Saint-Gall, il mise avant tout sur les sorties en duo. ­Véritable pointure en slalom parallèle, il a remporté l’or aux JO de 2018.

Check rapide, tout est okay, on peut repartir.

Bars et restaurants SOMMERBAR MARMOTTA Ambiance d’été et de vacances dans un cadre décontracté au bar MarMotta, juste à côté de la gare en aval des remontées mécaniques de Scuol. ­bergbahnen-scuol.ch BÜVETTA SFONDRAZ Un emplacement unique au bord de l’Inn. La buvette de l’époque des cures mondaines est devenue un chaleureux café-restaurant.

Tél : +41 76 569 73 06

Le son de la région Si la région était une chanson, ce serait BICYCLE SONG de The Red Hot Chili Peppers.

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Les vététistes se ­rapprochent de la forêt en suivant des virages finement ciselés.

Spots incontournables

RÉGION DENTS DU MIDI

Le bike park de Morgins : la dernière étape dans notre quête du flow.

Les sept sommets des Dents du Midi constituent un cadre de rêve pour les vététistes intrépides de tous horizons. Pour notre dernière étape, Fabian Bösch retrouve l’artiste du BMX Ugo Ballerini, qui lui explique pourquoi la perfection n’est pas toujours de mise en VTT. LES ATOUTS DES PORTES DU SOLEIL 600 kilomètres de pistes de VTT et un panorama unique. regiondentsdumidi.ch

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MORGINS Célèbre pour la qualité de ses descentes et ses virages cinq étoiles, ce bike park est considéré comme l’un des joyaux des Portes du Soleil. À tester absolument ! regiondentsdumidi.ch CHAMPÉRY Marchez sur les traces de Danny Hart, le champion du monde de descente à VTT, et lancez-vous sur la piste de Coupe du monde de Champéry : raide, rythmée et super impressionnante. bikepark.ch BIKE AND SOUND FESTIVAL Un événement gratuit et unique mêlant vélo et musique, avec des courses, des démonstrations de VTT et des concerts en live. Toutes les informations sont disponibles ici : bikeandsoundfestival.ch

« Pour ­apprécier les virages, il faut être relax. » Ugo Ballerini

Boutiques VTT SNOWLINE BIKE PRO SHOP Une équipe de passionnés et des VTT vous attendent juste en face du télésiège. snowline.ch BIKE SCOTT CHAMPÉRY Au départ de la remontée mécanique de Champéry, l’idéal pour partir à la conquête de la piste de Coupe du monde. rsequipement.ch/

Hôtels & campings HELVETIA Situation idéale au centre de Morgins, à proximité du bike park. La cerise sur le gâteau : le spa pour se détendre après une session VTT. helvetiahotel.ch GRAND PARADIS CAMPING Situé dans un cadre idyllique, le camping est le point de départ de nombreux circuits de VTT et enchantera les visiteurs par son agréable ambiance. regiondentsdumidi.ch

« Ici, il faut resté focus quand on roule. » Fabian Bösch

Bars et restaurants 7 PEAKS BRASSERIE Depuis 2014, on fabrique ici une bière artisanale absolument parfaite pour se désaltérer après une sortie VTT. 7peaksbrasserie.ch CHEZ JOE On y propose une variété de burgers et wraps faits maison avec des produits frais de la région. Tél : +41 24 479 18 00

Le son de la région

Après une rude virée : la douche bien méritée des montures.

Si la région était une chanson, ce serait RIDE MY BIKE de The Trouble Three.

Ugo Ballerini, 22 ANS SPÉCIALISTE DU BMX

Apprécier les ­virages en toute décontraction ­ « J’habite à seulement 15 minutes du bike park. Je le connais comme ma poche. Ce n’est pas facile de rouler ici.

Les débutants en particulier risquent d’avoir du mal. Pour apprécier les gros virages de Morgins, il faut être vraiment relax. Fabian a assuré. Il est cool comme mec. » LE BMX EXIGE UN NIVEAU DE PRÉCISION ÉLEVÉ

Ugo vit à Troistorrents. La différence entre VTT et BMX ? « Le BMX exige un niveau de précision plus élevé. »

Fabian Bösch

Rester toujours très concentré ­ « Ugo a raison. Les sentiers de ce park ne sont pas faciles à rider et, pour ceux qui n’ont pas beaucoup d’expérience, ce sera certainement compliqué.

Il faut rester très concentré quand on roule. Mais en même temps, je trouve que ça permet de trouver son flow encore plus facilement. Et dans ce ­cas-là, on est vraiment à fond dans le moment. » L’ÉQUILIBRE AVANT TOUT

Indispensable quand on roule ici : « Dans ce bike park, il faut toujours veiller à garder un parfait équilibre ! »

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Nouveau

PERSPECTIVES Expériences et équipements pour une vie améliorée

PLACE À LA DOULEUR MIRJA GEH/RED BULL CONTENT POOL

Le professionnel du snowboard Benjamin Karl (34 ans) sera au départ de la Red Bull Dolomitenmann dans la discipline VTT. Les Dolomites de Lienz lui offrent l’occasion de courir à domicile et de parcourir des chemins qu’il connaît bien.

THE RED BULLETIN

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PERSPECTIVES voyage

« La douleur est atroce.

Le snowboard est une promenade de santé en comparaison. » Benjamin « Benny » Karl

L

e rituel est immuable. Le jour J, après mon petit-déjeuner, j’enfourche mon vélo de ville, celui avec le panier et les fleurs, et je rejoins tranquil­ lement mes coéquipiers au stand de départ. Là, nous bavardons joyeusement jusqu’au coup d’envoi de la course de montagne. Après quoi, je dispose de deux heures de répit avant le début du martyr. Je suis le troisième relais de l’équipe Wings For Life dans la plus exigeante compétition en équipe qui existe.

Dans l’enceinte du stade de Lienz (Autriche) où je me trouve, les milliers de supporteurs créent une ­formidable ambiance. J’aperçois le parapente de l’équipe. Je me concentre pour éviter d’être pris dans la voile. Me voilà parti !

Je quitte le stade pour deux heures de montagnes russes à fond sur les pédales, 16 km de montées, 15 km de descente et 1 700 m de dénivelé. L’entame est un plat alternant prairies, graviers et asphalte. Puis vient la première montée s’achevant au départ de la descente FIS dames.

Très vite, les 40 km/h d’allure moyenne deviennent insoutenables.

Et pour cause, les côtes oscillent entre 25 et 30 % sur ce tronçon ; c’est raide

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Le parapentiste Wendelin Ortner passe la main à Benny sur son vélo.

et ça fait mal. Du coup, une moyenne de 8 km/h est une bonne performance.

Depuis 2007, je ne rate pas une édition. Je vis à Lienz et je joue donc à domicile. Au bas des côtes, les spectateurs sont nombreux à nous encourager le long de l’itinéraire tout comme au sommet : « Tiens bon, Benny, tiens bon ! », me crient-ils à chaque virage en épingle, cela incite à des efforts déraisonnables jusqu’au moment où l’on se dérobe à leur vue, au bord de l’asphyxie.

La douleur est atroce. Le snowboard est une promenade de santé, en comparaison. Mes qualités de descendeur s’avèrent précieuses pour rallier le Moos­alm. Je franchis les grandes

marches en bois sans mettre pied à terre ou porter le vélo comme certains concurrents. La vitesse est inscrite depuis toujours dans mon ADN. Il y a trente ans, mon beau-père, Werner Grissmann, inventait la course.

La famille entière est alors mise à contribution : ma femme Nina s’occupe des VIP sur le parcours. Ma mère me ravitaille en boissons dès la deuxième montée, une piste de gravier interminable cumulant 1100 mètres de dénivelé, mais au sommet, la vue sur la vallée est magnifique. Les 150 mètres de dénivelé suivants, nous les accomplissons au milieu des pins de montagne, en portant le vélo sur les épaules pour atteindre la THE RED BULLETIN

PERSPECTIVES voyage

Vienne

Autriche Lienz

S’y rendre Lienz est nichée entre les Alpes centrales et les Alpes du Sud, dans le ­Tyrol ­oriental, au pied des ­Dolomites. D’importantes voies de communication — la Drautalstraße et la Felbertauernstraße —

convergent au carrefour des vallées de la Drave, de l’Isel et du ­Pusteria.

Les aéroports internationaux les plus proches sont à Salzbourg, Ljubljana et Venise.

MIRJA GEH/RED BULL CONTENT POOL (2), CHRISTOPHER KELEMAN/ RED BULL CONTENT POOL HANNES KROPIK

Les parapentistes ne doivent pas se laisser distraire par le panorama grandiose.

La compétition

Avant et après le vol, le parapente doit être porté.

THE RED BULLETIN

Imaginée en 1988 par l’ancienne star du ski Werner Grissmann, Red Bull Dolomitenmann est une course de relais en équipe combinant quatre disciplines : course de montagne, parapente, VTT et kayak en eau vive.

La participation est limitée à 125 équipes. 500 bénévoles et 150 sauveteurs de montagne, pompiers, policiers et la Croix-Rouge assurent la sécurité. Une vingtaine de caméras permettent la diffusion de l’événement sur Servus TV. En 2019, l’équipe Kolland Topsport Professional s’est adjugé le titre en 3 h 47 min 2 sec.

Coup d’envoi de la 33e édition de ­ Red Bull Dolomitenmann le 12 sept. redbulldolomitenmann.com

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PERSPECTIVES voyage

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Vous avez dit facile ?

Benjamin Karl présente trois parcours autour de Lienz.

Moseralm UNE CÔTE ABORDABLE (300 mètres de dénivelé). « La facilité n’existe pas dans le Tyrol oriental. De bonnes tables et une vue magnifique vous y attendent. » Karlsbader Hütte UNE BELLE ÉCHAPPÉE (1 600 m de dénivelé) : « Pour les plus aguerris, je recommande le sentier de gravier menant à la ­Karlsbader Hütte, en plein cœur des Dolomites de Lienz. C’est le plus beau parcours alpin. Pour les 600 derniers mètres d’altitude, vous pourrez emprunter un e-bike jusqu’à la Dolomitenhütte. »

Mieux vaut une fin douloureuse que des douleurs sans fin : les kayakistes doivent accomplir le sprint final en portant leur embarcation (sur la photo, Harald Hudetz à l’arrivée en 2017).

Lesachtal-Runde UN ITINÉRAIRE SANS VOITURE (1 600 m de dénivelé) : « Le circuit de 112 km couvre également celui des Dolomites. Le vélo de course convient bien aux petites routes agréables où toute voiture est bannie. » THE RED BULLETIN

MIRJA GEH/RED BULL CONTENT POOL, MARKUS BERGER/RED BULL CONTENT POOL

Hochsteinkreuz. La partie centrale de la descente consiste en une ligne droite à 30 %. Un défi pour lequel j’ai mis au point ma propre technique : je bloque la roue arrière, et freine de l’avant par intermittence. La surchauffe du frein m’oblige parfois à effectuer de grands virages afin de contrôler la vitesse.

Initialement, le parcours consistait en une unique descente, que j’ai bouclée en quinze minutes. À présent, l’itinéraire est plus ardu. La nouvelle piste Alban Lakata et sa multitude de passages rapides s’ajoutent à la descente originale. Rester maître du guidon exige une concentration extrême. La route menant à Leisach, dernier segment du parcours, présente une succession de petites côtes.

Finir semble alors illusoire tant les crampes aux mollets et aux cuisses sont intenses. Au moment de passer le relais à notre kayakiste, je lâche un cri et m’écroule au sol pour reprendre haleine.

Après quelques minutes, je remonte sur le vélo et rejoins lentement mon équipe à l’arrivée afin d’accueillir notre dernier relayeur sur la place principale de Lienz.

Nous nous donnons l’accolade. Mission accomplie. Une fois de plus.

HANNES KROPIK

Les coureurs de la course de relais. En arrière-plan les Dolomites de Lienz, admiratrices silencieuses.

DES AIIILES POUR TOUS LES GOÛTS.

U NOUVEA

U NOUVEA

PERSPECTIVES montres

Carpe diem Quatre montres qui vous rappellent que chaque minute de votre vie est précieuse.

TEMPS GAGNÉ COURAGE D’AL-TIME Que feriez-vous si vous disposiez d’une heure de liberté ? Telle est la question posée par le duo de designers Alex Wiederin et Tino Valentinitsch.

Ils invitent à une gestion consciente du temps – signe particulier : le chiffre 13 sur le cadran.

CHF 295 ; al-time.com

HAUT EN COULEUR La jelly, également disponible en turquoise, vert et jaune, arbore un boîtier en plastique de 47 millimètres.

TEMPS COMPTÉ MILITARE BRONZE D’ANONIMO

WOLFGANG WIESER

Maître de son temps SWATCH BIG BOLD JELLY Cette montre vous conférera une allure de philosophe pop détaché.

Tout en transparence, elle révèle, seconde après seconde, les rouages du temps ; ornée de couleurs vives, elles vous permettra d’attirer ­l’attention lors de votre prochaine ­sortie mondaine.

CHF 110 ; swatch.com

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TEMPS FORT ALPINA SEASTRONG DIVER GYRE Nous pouvons tous contribuer à la préservation de la planète. En portant, par exemple, cette montre ­Alpina dont 70 % du boîtier est issu de déchets récupérés en mer. Alpina soutient la fondation Surfrider qui œuvre pour la protection des océans.

CHF 1 495 ; alpinawatches.com THE RED BULLETIN

SWATCH, GÜNTER PARTH, ANONIMO, ALPINA

PRÉSENTATION

Exit l’or et l’argent, le bronze est le matériau vedette de ce modèle.

L’alliage de cuivre et d’étain convient parfaitement aux aventures sous-marines. Cette version oxydée au style racé évoque le pouvoir du temps.

CHF 5 490 ; anonimo.com

PERSPECTIVES fitness

« Lorsque l’air est pauvre en oxygène, notre corps produit plus de globules rouges. » Dylan Bowman

Dylan a remporté des ultramarathons en Australie et Nouvelle-Zélande.

ENTRAÎNEMENT AU TOP

AARON ROGOSIN/RED BULL CONTENT POOL, MICHAEL CLARK/RED BULL CONTENT POOL FLORIAN OBKIRCHER TOM MACKINGER

Des sportifs de haut niveau s’entraînent avec de l’air à faible teneur en oxygène pour booster leurs capacités.

THE RED BULLETIN

Hypoxico ont développé des outils qui simulent les conditions que l’on trouve en altitude. Ainsi, le coureur américain d’ultramarathon Dylan Bowman, 34 ans, se prépare aux courses en passant ses nuits à dormir dans une tente à l’intérieur de laquelle la teneur en oxygène correspond à celle à 4 200 mètres d’altitude. Si vous préférez vous entraîner de jour, vous pouvez vous équiper d’un masque spécial connecté à un générateur d’air raréfié – par exemple lors de vos séances à l’ergomètre.

Comment produire plus de globules rouges sans technologie coûteuse.

ENTRAÎNEMENT À L’HYPERVENTILATION Retenir son souffle pendant un nombre fixé de tours de pédale, de brasses ou de pas.

Air raréfié pour perf de pointe Moins il y en a, mieux c’est.

Les sportifs de haut niveau le savent bien : plus l’altitude à laquelle on s’entraîne est élevée, moins il y a d’oxygène dans l’air. Ainsi, pour rester performant, notre corps produit plus de globules rouges afin d’optimiser l’apport d’oxygène aux muscles. Cette concentration plus élevée en globules rouges perdure quinze jours, ce qui, à une altitude plus basse, a pour effet d’améliorer la performance lors de compétitions.

Et si l’on ne peut pas s’entraîner en haute montagne ?

Des entreprises comme

Manquer d’air pour se surpasser !

À pleins poumons : un générateur d’air raréfié pour l’entraînement à la maison.

L’EFFET Comme lors d’une séance en haute montagne, le corps est en stress hypoxique et augmente l’apport d’oxygène vers les muscles.

ATTENTION !

L’équilibre entre intensité de l’entraînement et ­hypoxie est crucial. 3 à 5 secondes de pause ­respiratoire suffisent.

hypoxico.com

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PERSPECTIVES calendrier

22

août NOUVEAU TRAIL

19

L’athlète Red Bull René Wildhaber inaugurera le nouveau tronçon du trail Red Bull DIY lors du ­Biker Festival. Aussi au programme : des trucs et astuces révélés par la star du Bike-Trial Tom Oehler et un jeu de piste sur le domaine du BikerBerg.

Téléphériques, Flumserberg ; bikerfestival.ch

septembre UN ALPENBREVET PAS COMME LES AUTRES

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et 30 août QUI SAURA DOMPTER LA VAGUE ?

Lors du Swiss Wavepool Championship, le meilleur surfeur et la meilleure surfeuse de Suisse seront désignés. Tous les amateurs se ­mesureront dans différentes catégories (hommes, femmes, juniors).

Après une séance d’entraînement le 29 août, les compétitions et la finale se dérouleront le 30 août. P.S. : Bien entendu, il est permis de surfer avec sa propre planche.

Urbansurf, Gerold-Areal, Zurich ; waveriding.ch 86

dès le

11

août FAITES DANSER LE BALLON

Le football freestyle est désormais bien plus qu’un moyen d’épater la galerie à la piscine en été. Le côté acrobatique du foot est de plus en plus populaire dans le monde entier. Le documentaire Around the World – du même nom qu’un trick qui consiste à faire tourner une fois le pied autour du ballon – accompagne dix footballeurs épatants aux quatre coins de la planète et poursuit leur chemin jusqu’à leur participation à la finale du championnat du monde du Red Bull Street Style à Miami, USA. À voir sur redbull.tv THE RED BULLETIN

ROMINA AMATO/RED BULL CONTENT POOL, DURI CAMPELL, URBAN ENGEL PERSPECTIVA

1 600 amateurs de vélomoteurs se sont retrouvés pour la dixième édition de l’Alpenbrevet l’année dernière, afin de parcourir une distance de 120 kilomètres. Mais cette année, pour la onzième course, ce sera du jamais vu : corona oblige, le départ ne se fera pas sur une ligne commune, et il n’y aura pas de parcours fixé. Le but sera de conquérir le plus grand nombre possible de cols en Suisse, en vélomoteur. Chaque pilote choisira son parcours individuellement – ce qui,finalement, correspond parfaitement à l’esprit de l’Alpenbrevet. redbull.com/alpenbrevet

PERSPECTIVES calendrier

25

au 27 septembre LA SUISSE SURFE EN BEAUTÉ

Surfer dans l’un des endroits les plus beaux de Lucerne. La 2e édition du Swiss Surf Film Festival aura lieu au Seebad, aux bains de Lucerne. Outre des documentaires sur le surf, des artistes exposeront leurs œuvres. Les meilleurs films seront récompensés et accompagnés d’un programme foisonnant : concerts, discussions avec les réalisateurs et protagonistes principaux. Seebad, Lucerne ; swisssurffilmfestival.ch

26 septembre QUI REMPORTERA LE FIRST BLOOD ?

THOMAS BONDERF, ARMON RUETZ/RED BULL CONTENT POOL, KIN MARCIN/RED BULL CONTENT POOL

Le but est clairement défini : c’est à celui ou celle qui arrivera au first blood en duel, face à face, qui détruira la tour de son adversaire ou atteindra un score de 100 minions que reviendra la victoire. Les initiés l’auront bien reconnu – nous nous trouvons dans le monde de League of Legends, et le duel, c’est le Red Bull Solo Q, le tournoi officiel en coopération avec Riot Games. Important : en cas d’impossibilité de réaliser le tournoi dans le Verkehrshaus, il aura lieu en ligne. Lucerne ; redbull.com/gaming-world

17

octobre À L’ASSAUT DU CHÂTEAU

Lors de la première édition de Red Bull Conquête du Château, la victoire reviendra à celles et ceux qui se frayeront un chemin à travers une nature impraticable.

L’objectif est de parcourir le plus vite possible les 14 km qui séparent la plage de Morlon et le château de Gruyères. Il leur faudra de l’endurance et de la force, mais surtout de l’habileté et une volonté de fer. ­Depuis sa construction, la forteresse passe pour imprenable. Personne n’a osé l’attaquer depuis 700 ans. Gruyères, ­redbull.com/conquete THE RED BULLETIN

dès le

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août DESCENTE DE L’EXTRÊME

Celui qui tente de planter son piolet dans le rocher, c’est le Polonais Andrzej Bargiel, 32 ans. Et ses skis sur le dos, c’est pour une bonne raison. Il est en route pour le somment du K2 (à 8 611 m d’altitude, 2e sommet du monde), et compte bien redescendre à ski – il est le premier à le faire.

Le film documentaire K2: The Impossible ­Descent l’accompagne lors de son ascension, et dans l’autre sens. ­redbull.tv 87

PERSPECTIVES calendrier

Une appli pour ­s’éclater

Le pro du slopestyle Thomas Genon traverse le nouveau Bike Kingdom tel une tornade.

Bike Kingdom est votre guide à Lenzerheide.

LES MEILLEURES TRUCS POUR CHAQUE CYCLISTE L’appli offre les infos classiques (téléphériques, trails, boutiques) et des conseils personnalisés, des défis, le Clan Battle, et des récompenses individuelles.

Sur iOS et Android

18 AU 20 SEPTEMBRE

Une fête pour le nouveau royaume

Avec Clan Battle via l’appli Bike Kingdom, vous partez à la conquête des différentes régions du royaume.

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jusqu’à Arosa ou la vallée de l’Albula – soit au total, 900 kilomètres de trails.

Le jeune roi du slopestyle ­Thomas Genon, 27 ans, explore le Bike ­Kingdom sous toutes ses coutures dans une vidéo de présentation disponible sur le site officiel. Bilan : « Il y a des spots incroyables à découvrir ici. En une seule journée, tu peux faire des séances classiques de bikepark et avec des sauts cools, continuer en descendant le parcours de la Coupe du monde et profiter du paysage incroyable depuis les trails. » bikekingdom.ch

« Il y a des spots incroyables à découvrir ici », dit ­Thomas Genon – qui y arrive même la tête en bas.

THE RED BULLETIN

STERLING LORENCE (2), FILME VON DRAUSSEN (2)

Qui « régnera » sur le Bike Kingdom 2020 ? Que vous faut-il pour être sacrée reine, sacré roi ou chevalier du royaume ? De la passion pour le cyclisme sous tous ses aspects : il vous faudra briller dans des disciplines comme le Dual Slalom, le District Enduro et les défis des Bikepark Challenges. C’est le bikeur le plus polyvalent, la meilleure bikeuse à qui reviendra la couronne.

Le nouveau Bike Kingdom Lenzerheide comprend non seulement les deux bikeparks de Lenzerheide et de Coire, mais aussi six régions allant

WOLFGANG WIESER

Lors du Dirt Royale, il s’agira de découvrir des souverains dignes de ce nom pour le Bike Kingdom.

PERSPECTIVES calendrier

Le trail d’or de Nino Nino Schurter démarre sur « son » parcours, en tête de classement pour la nouvelle saison de la Coupe du monde.

LE HÉROS LOCAL DU BIKE KINGDOM Juste après le départ, il s’agit de « bien respirer, il y a une montée corsée là tout de suite », explique Nino Schurter, 34 ans, octuple champion du monde et septuple vainqueur de la Coupe du monde. Il connaît ce trail comme personne puisque c’est lui le héros ­local. Seul bémol : pour ­débuter la saison actuelle, il aurait dû inaugurer la course décisive sur le trail qui lui est dédié, le Ninos Gold-Trail by ÖKK, ce qui ne sera pas possible à cause du coronavirus.

« Sur ce parcours, on n’a quasiment aucune chance de récupérer. » Nino Schurter, champion du monde

L’octuple champion du monde a remporté sa septième victoire sur ce p ­ arcours. Il en connaît chaque racine et chaque caillou.

HORS DU COMMUN theredbulletin.com

LORENZ HOLDER/RED BULL CONTENT POOL

PERSPECTIVES spécial VTT

Kilométrage illimité Voici vingt accessoires pour cyclistes débutants et confirmés qui les mèneront droit au sommet.

PLAISIR DE ­ROULER SANS FIN Agréable à l’œil et ­assorti d’une technologie de pointe : cadre en carbone et débattement de 160 mm.

POWER-BIKE

Vive euphorie FLYER Uproc6 Un vélo pour ceux qui trouvent qu’ils ne vont jamais assez vite dans les descentes. Avec sa géométrie progressive, son cadre rigide en carbone et son concept mullet bike (29 pouces à l’avant, 27,5 à l’arrière), ce vélo procure un plaisir illimité dans les descentes ultra-raides. Grâce au moteur Bosch et à la batterie rechargeable de 625 Wh, vous atteignez sans problème tous les départs de sentier.

Dispo à partir de 7 499 CHF, le modèle flagship Uproc6 9.50 (photo) coûte 11 999 CHF ; flyer-bikes.com 90

THE RED BULLETIN

PERSPECTIVES spécial VTT

BONNE PRISE Ces pédales de 12 à 14,5 mm d’épaisseur dotées de 20 picots (10 par face) vous offrent plus de grip.

DU BON PIED

FAITES COMME NINO

Stabilité absolue

MAILLOT SCOTT-SRAM RACING Le maillot SCOTT-SRAM est un must pour les fans de Nino Schurter, Lars Forster, Kate Courtney ou A ­ ndri Frischknecht. L­ éger et respirant, il vous permettra de rester agréablement au frais en plus de faire bonne impression, même dans le feu de l’action. Prix : 40 CHF ; odlo.com

Pédales Race Face Atlas Ces pédales très légères sont les compagnes idéales des amateurs d’enduro et de descente. Dès que vous posez le pied dessus, elles font le job : les 20 picots placés de biais vous offrent une accroche solide sur une plateforme de 10,1 × 11,4 centimètres. Un accès caché permet le graissage facile de l’axe des pédales sans avoir à les démonter. ­Disponibles en plusieurs couleurs. Prix : 189,90 CHF ; raceface.ch

BRILLANT COMME UN SOU NEUF MOTOREX BIKE CLEAN Si vous aimez votre vélo, nettoyez-le régulièrement et soigneusement.

Bike Clean est très efficace pour les vélos encrassés : il dissout et ­élimine rapidement boue, terre et poussière. Et il est biodégradable.

Prix : 16,90 CHF ; motorex.com

LUBRIFICATION ASTUCIEUSE MOTOREX DRY POWER Une fois votre vélo nettoyé, il est conseillé de lubrifier la chaîne avant la sortie suivante.

S’il fait chaud et sec, utilisez Dry Power ; s’il pleut, choisissez Wet Protect.­Prix : 19,50 CHF ; motorex.com THE RED BULLETIN

TECHNOLOGIE UNIQUE

Couvrez-vous bien !

Giro Manifest Spherical MIPS Minimisez les risques en cas d’accident : une technologie spéciale appelée MIPS permet à ce casque d’absorber la majeure partie des forces lors d’un impact. Comment ? Dans ce nouveau modèle de casque de trail, deux coques glissent l’une dans l’autre et peuvent amortir les chocs les plus importants. Cette protection offre également une excellente aération et un grand confort. Prix : 329 CHF ; girocycling.ch 91

PERSPECTIVES spécial VTT

ORIENTATION LES GUIDES SINGLETRAIL On va où ? 25 itinéraires sont proposés dans chacun des douze guides Singletrail. Déjà parus : le lac de Côme et Zurich, les Grisons, le ­Valais, le Tessin et la Vallée d’Aoste.

En allemand ou en anglais.

Prix : 29 CHF ; singletrailbook.com

POUR MARCHER ET PÉDALER

Propulsion double Adidas 5.10 Trailcross LT Deux passions, une seule chaussure : si vous voulez conservez votre grip sur les pédales de votre vélo et que vous déplacez aussi à pied, la chaussure Trailcross 5.10 est pour vous. Elle répond aux exigences du Bike & Hike sans que l’un ou l’autre ne soit sacrifié. Autrement dit : cette chaussure vous donnera l’impulsion dont vous avez besoin quelle que soit la piste et quelle que soit la façon dont vous partez à sa conquête. Prix : 149,95 CHF ; adidas.ch

PRESTATION SOLO BOUTEILLES CAMELBAK PERSONNALISÉES Elle est faite sur mesure : configurez en ligne votre bouteille Camelbak comme vous le voulez, personnalisez-la vos textes et ­photos. Prix : ­dès 25,90 CHF ; mycamelbak.ch

MIEUX RESPIRER

De L’air!

100 % Speedcraft Air Ces lunettes donnent l’impression de venir tout droit du futur.

Elles vous offrent une vision claire – et un second souffle.

Surprenant ? Peut-être, mais ça marche. Ces lunettes aident à maintenir le nez ouvert grâce à des aimants nasaux intégrés dans les plaquettes améliorant ainsi votre respiration.

Prix : 439 CHF ; 100percent.com 92

SANS BOYAU MUC-OFF TUBELESS LINE Vous roulez sur un vélo à pneus tubeless ? Le Tubeless-System de Muc-Off offre un kit parfait pour tous vos besoins, que ce soit pour l’installation, l’utilisation ou la maintenance. Prix : dès 7,90 CHF ; muc-off.com THE RED BULLETIN

PERSPECTIVES spécial VTT

VOUS ÊTES SERVI Fourche Fine Foxavec 160 mm de débattement.

PROMESSES TENUES

Prêt à partir BiXS Lane EX Ce vélo ne connaît pas de limites : moteur Yamaha PW-X2, batterie 630 Wh, fourche à suspension Fox, finitions haut de gamme, look d’enfer. Il ne tient qu’à vous de l’enfourcher si vous aimez les parcours exigeants, tester vos limites et les pistes alpines. Prix : 7 990 CHF ; bixs.com

VIE ­INTÉRIEURE RICHE Moteur Yamaha avec batterie 630 Wh.

PROTECTION DE LA TÊTE

Pour les coups durs Bell 4Forty MIPS

GENOUILLÈRES

Ce casque est conçu pour résister aux rudes conditions de votre parcours lorsque vous êtes sur le point de le voir de trop près. Les deux coques de protection MIPS procurent à votre tête toute la sécurité requise. Le 4Forty est également équipé d’une protection arrière de la tête et d’une visière réglable.

Prix : 129 CHF ; bikeworld.ch

Héritage d’une légende iXS Flow Evo Knee Légers, confortables, compacts : les modèles iXS Flow extra minces et confortables – ce qui n’a rien d’étonnant car ils ont été développés en collaboration avec la légende du cyclisme suisse Hans Rey – se passent de coque rigide.

Avec le modèle Flow Evo+, le ­rembourrage peut être retiré.

Prix :79,90 CHF ; bikeworld.ch THE RED BULLETIN

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PERSPECTIVES spécial VTT

BIKE & BLANK

Coup d’éclat Kärcher KHB 6 Battery Il n’en tient qu’à vous de profiter de votre hobby sans encombre.

Le KHB 6 est une bombe d’énergie avec un accumulateur interchangeable de 18 V. Le tube ­rallonge optionnel permet un ­nettoyage facilité, et grâce à la pression moyenne, vous pouvez vous mettre au travail sans hésiter, et faire briller facilement les parties les plus délicates de votre vélo. Prix : 285 CHF ; kaercher.ch

JEU-CONCOURS 10 NETTOYEURS MOBILES POUR L’EXTÉRIEUR À GAGNER Si le nettoyage de votre vélo s’avère plus difficile que l’étape de montagne, il est temps de passer à la ­vitesse supérieure : le nettoyeur Kärcher OC 3 Plus Car. Pour participer, scannez le code QR ci-dessus.

À VOUS DE JOU ER

SANS LIMITES

Au sommet Trek Rail 9.9 MODULABLE Le premier modèle de TREK, le Rail 5 (avec un cadre en aluminium au lieu d’un cadre en c­ arbone) coûte 4 799 CHF.

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Si vous êtes encore demandeur après une descente, montez sur ce vélo Trek. Avec sa géométrie plate, sa course de ressort, sa batterie de 625 Wh et la technologie VTT de Trek, le premier sommet que vous atteindrez ne sera certainement pas le dernier : un régal sur deux roues qui se renouvellera encore et encore et encore…. Prix : 11 999 CHF ; trekbikes.com

MONTAGE ÉCLAIR MULTI-OUTILS INTÉGRÉ ­BONTRAGER BITS Grâce à l’ingénieux espace de rangement intégré, le multi-outils peut être inséré dans la fourche de suspension. Discrètement rangé, il ­demeure toujours à portée de main.

Prix : 109 CHF ; trekbikes.com THE RED BULLETIN

PERSPECTIVES spécial VTT

ULTRA-RAPIDE

Respirez !

Pompe à pied Flash Bontrager La pose des pneus tubeless n’a jamais été aussi simple : montez-les, gonflez-les et voilà. Le compartiment sous pression libère soudainement de l’air et le pneu gonflé saute tout simplement dans la jante.

Grâce au cylindre en aluminium, le pompage est un jeu d’enfant. Prix : 155 CHF ; trekbikes.com

SAC HIGH-TECH

Facilitez-vous la vie !

Evoc Hip Pack Pro Avec suffisamment d’espace pour un boyau, quelques outils et une poche d’eau de 1,5 litre, ce sac se porte autour de la taille, libérant ainsi votre dos. Un plus au niveau du confort : le Hip Pack peut être porté plus ou moins serré en tirant simplement sur la sangle. Prix : 149 CHF ; evocsports.ch

©Filip Zuan ©Filip Zuan

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Pour finir en beauté.

Le prochain THE RED BULLETIN sera disponible dès le 11 octobre 2020.

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JAANUS REE/RED BULL CONTENT POOL

Un saut dans l’éternité La douceur des rayons du soleil couchant, la brume qui confère une aura mystique à la scène, un marais plongé dans l’obscurité…

Le slackliner Jaan Roose a choisi ce paysage du nord de son pays natal, l’Estonie, pour y réaliser une figure mémorable (réception à deux pieds sur le fil comprise !), immortalisée par ce cliché.

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La Volvo V90 Cross Country.

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